Alors que l’Algérie est son premier fournisseur de gaz en 2023 : De nouvelles perspectives pour les relations économiques algéro-espagnoles
L’Algérie vient de s’imposer comme premier fournisseur de l’Espagne en gaz, faisant ainsi de la péninsule ibérique le deuxième marché en Europe, avec l’Italie, où l’Algérie est leader en matière d’approvisionnement en gaz.
Selon le bulletin statistique que vient de publier le groupe espagnol Enagas, spécialisé dans les infrastructures énergétiques, l’Algérie a fourni 29,2% du total des importations de l’Espagne durant l’année précédente, devançant ainsi les Etats Unis, avec 21,1%, la Russie 18,3% et le Nigéria 13,6%.
En volume, sur un total de 397 897 gigawatts heure (GWH) importés par l’Espagne durant l’année 2023, 116 282 GWH, dont 94 872 GWH en gaz naturel et 21 410 GWH en GNL (gaz naturel liquéfié), ont été importés d’Algérie, selon le bulletin statistique en question.
Pour le seul mois de décembre dernier, le pays a exporté vers l’Espagne un volume de 9 192 GWH en gaz naturel et 815 GWH en GNL. En comparaison avec le mois de décembre de l’année d’avant, ces volumes représentent un léger recul en gaz naturel, sachant que l’Espagne a importé pour 9 606 GWH de l’Algérie en décembre 2022, mais un bond exceptionnel en GNL, puisqu’en décembre 2022, aucune exportation vers ce marché n’a été effectuée par l’Algérie.
En suivant les livraisons de l’Algérie vers ce marché, il y a lieu de relever une progression notable vers la fin de l’année par rapport au premier semestre 2023. Entre janvier et juin 2023, l’Algérie a en effet approvisionné le marché espagnol à hauteur de 50 043 GWH, dont 42 204 GWH en gaz naturel et 7 839 GWH en GN, ce qui a représenté 24% des importations totales de l’Espagne durant cette période de l’année.
Cependant, durant le mois d’août dernier, l’Algérie a été le deuxième fournisseur de ce pays, derrière les Etats Unis, avant de se hisser au rang de son premier fournisseur au mois de septembre, en assurant 42,4% du total de ses importations mensuelles. Le mois d’après, à savoir octobre dernier, l’Algérie conforte sa position de leader sur le marché espagnol, en parvenant à assurer 46,5% de ses importations, avant de revenir à la place de deuxième fournisseur au mois de novembre, derrière les Etats Unis, avec des exportations à hauteur de 27,6% du total des importations de l’Espagne durant ce mois.
En dehors du domaine gazier, d’importantes perspectives s’annoncent dans divers secteurs économiques et en matière d’échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne dès cette année 2024, et ce, après le retour à la normale des relations bilatérales.
Les exportations ont chuté de 212 à 10 millions de dollars/mois
Après la brouille diplomatique qui a perduré du mois de mars 2022 jusqu’au mois de novembre dernier, après le revirement du gouvernement Sanchez sur la question du Sahara occidental, en s’alignant sur la position marocaine, les relations entre les deux pays semblent reprendre leur cours normal. En effet, rappelé en avril 2022, suivi du gel du traité d’amitié algéro-espagnol, l’ambassadeur d’Algérie à Madrid a regagné son poste en novembre dernier.
Durant cette période, hormis le volet relatif au gaz, un domaine dans lequel l’Algérie a continué à «honorer ses engagements contractuels» avec ce pays, les échanges commerciaux ont été quasiment réduits à néant.
A titre indicatif, selon les statistiques des services de douanes espagnols, les exportations espagnoles vers l’Algérie qui ont atteint 212 millions de dollars durant le mois de mai 2022 ont chuté à 71 millions de dollars le mois d’après (juin 2022), avant de poursuivre leur recul pour s’établir à seulement 10 millions de dollars/mois depuis le mois de novembre 2022 jusqu’à mars 2023.
Avec ce niveau, les exportations espagnoles vers l’Algérie durant cette période sont quasiment insignifiantes, en comparaison avec la période d’avant, comme par exemple, entre juin 2021 et mars 2022, où elles ont dépassé 1,6 milliard de dollars en valeur.
La suspension des relations économiques et commerciales entre les deux pays durant cette période a d’ailleurs fortement impacté plusieurs secteurs productifs en Espagne, ce qui a incité des organisations patronales à interpeler le gouvernement Sanchez, exigeant de lui à mettre fin au malentendu avec l’Algérie.
«Nous avons tenté différentes approches, par exemple entre les chambres de commerce d’Algérie et d’Espagne, mais nous avons essuyé des refus», révélait par exemple le directeur de la branche internationale de la chambre de commerce de Barcelone, Marin Orriols, en juin dernier.
M. N.
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