Au moment où des perspectives favorables sont attendues sur le marché mondial durant l’année en cours, la demande mondiale pourrait augmenter de 100 milliards m3 en 2024, l’Algérie confirme de plus en plus sa position d’acteur régional majeur dans le domaine gazier, en venant notamment de se positionner à la tête des pays exportateurs de GNL (gaz naturel liquéfié) à l’échelle africaine.
Cependant, au niveau de la production, l’Algérie s’apprête à renforcer ses capacités avec la mise en service de certains sites à fortes potentialités durant les deux années à venir, à l’instar du projet Boosting III, avec sa station 2, qui sera réceptionné à l’horizon 2026.
A cet égard, lors de la visite de travail et d’inspection qu’il a effectuée ce dimanche dans la zone gazière de Hassi R’mel, le ministre de l’Energie et des mines, Mohamed Arkab, a affirmé que « la réception du projet Boosting III avec sa 2ème station durant l’année 2026 permettra de porter le taux d’exploitation du gaz de 65% à 96% », avant de rappeler que Hassi R’mel est le plus grand gisement en Afrique et quatrième à l’échelle mondiale.
Au niveau de la commercialisation, après avoir consolidé sa position sur le marché européen de gaz naturel, livré par gazoduc vers l’Italie et l’Espagne, où elle vient de clôturer l’année 2023 comme principal fournisseur, l’Algérie a réalisé aussi des performances exceptionnelles l’année précédente en matière de GNL, en se hissant à la première place des exportateurs africains, dépassant ainsi le Nigéria, un des principaux producteurs au niveau du continent.
C’est ce que vient d’indiquer l’OPAEP (Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole) dans son récent rapport, publié ce dimanche, affirmant aussi que l’Algérie a réalisé durant l’année 2023 le taux de croissance de ses exportations en GNL le plus élevé à l’échelle arabe.
Durant l’année précédente, l’Algérie a en effet exporté un volume total de GNL qui a culminé à plus de 13 millions de tonnes, ce qui fait une augmentation considérable d’un peu plus de 3 millions de tonnes par rapport aux 10,2 millions de tonnes exportées durant l’année d’avant (2022), soit un taux de croissance annuel de 26,1%, qui est « le taux le plus élevé à l’échelle arabe en 2023 », font remarquer les rédacteurs du nouveau rapport de l’OPAEP.
Cependant, avec ce niveau atteint en 2023, l’Algérie a enregistré une hausse de ses exportations de GNL jamais réalisée depuis 2010.
Ainsi, dans un chapitre consacré à l’évolution trimestrielle de la production et de l’industrie du GNL et de l’hydrogène, l’OPAEP souligne que « les exportations de l’Algérie en GNL ont connu une excellente performance l’année dernière en raison du taux de croissance remarquable réalisé contrairement à celui de 2022. L’Algérie a pu commercialiser son produit au moment où les pays de l’Union européenne sont en quête de diversifier leurs sources d’approvisionnement ».
La Turquie, premier marché d’exportation
Sur le marché mondial, si l’Europe est le principal importateur de gaz livré par gazoduc (l’Italie et l’Espagne essentiellement), en matière de GNL, c’est la Turquie qui occupe la première place des clients de l’Algérie, avec un volume total qui a dépassé les 4 millions de tonnes durant l’année précédente.
« La Turquie occupe la première place sur la liste des pays importateurs de gaz liquéfié d’Algérie, avec plus de 4,3 millions de tonnes importés, chiffre qui dépasse les engagements convenus entre les deux parties, fixés à 3,2 millions de tonnes par an, ce qui réaffirme la place de l’Algérie en tant que fournisseur fiable pour le marché turc », relève le même document de l’organisation panarabe des producteurs de pétrole.
En plus de la Turquie, ce sont la France, l’Italie, l’Espagne et la Chine qui forment le top 5 des pays approvisionnés en GNL algérien, avec des volumes importés durant l’année précédente qui ont été respectivement de 3,2 millions de tonnes pour la France, 1,8 million de tonnes (Italie), 1,4 million de tonnes (Espagne), et 400 000 tonnes (Chine), font ressortir aussi les statistiques du rapport de l’OPAEP.
Dans leur lecture de ces évolutions enregistrées en l’espace d’une année, les auteurs du rapport en question soulignent que « l’Algérie fait partie des pays jouissant de relations stratégiques avec ses collaborateurs européens, ainsi que d’une grande crédibilité qui s’étend depuis des décennies en matière d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié et de gaz par pipeline, grâce à ce qu’elle possède comme infrastructures d’exportation, de stations de liquéfaction à Skikda et Arzew (Oran), ou de pipelines la reliant au marché européen comme l’Italie et l’Espagne ».
Par ailleurs, l’Algérie a d’importants atouts pour confirmer ces performances et continuer sur la même trajectoire durant l’année en cours, compte tenu des perspectives favorables du marché mondial de gaz.
Dans son dernier rapport trimestriel, publié la semaine dernière, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit en effet pour l’année 2024 une croissance appréciable de la demande mondiale de gaz par rapport à 2023. Selon les prévisions de cette agence, la demande mondiale est appelée à augmenter de 100 milliards m3 en 2024, soit 2,5% par rapport à l’année précédente.
M. Naili
Les commentaires sont fermés.