L’organisme Algérien d’Accréditation (Algerac) qui a célébré aujourd’hui la journée Mondiale de l’accréditation a fait état d’une situation accablante concernant l’accréditation en Algérie.
En effet, sur 2000 laboratoires de contrôle et de qualité, existantes en Algérie, seuls 100 sont accrédités. Ils interviennent notamment dans les secteurs de la santé, de l’agroalimentaire, des mines, de la sous-traitance et de la pièce détachée.
Pour le secteur stratégique comme celui de l’Agriculture, il n’existe actuellement aucun laboratoire de contrôle et de qualité accrédité, « cabale d’accompagner les agriculteurs à exporter vers les marchés internationaux », a estimé Noureddine Boudissa, directeur général d’AlGERAC lors d’une conférence de presse organisée aujourd’hui 09 juin 2021.
A cette occasion Noureddine Boudissa a beaucoup insisté sur l’importance de l’accréditation en tant qu’une priorité à mettre en service du développement durable, à même d’assurer une amélioration continue des performances et de la compétitivité des entreprises, de garantir la qualité des produits mis sur le marché et par conséquent renforcer la confiance du consommateur. « La politique qualité doit s’intégrer dans la stratégie de développement économique du pays», a-t-il insisté.
Il considère d’ailleurs, que «l’Algérie doit en urgence s’engager dans les transformations nécessaires qui permettront véritablement de faire reposer notre développement économique sur une infrastructure qualité fondamentale solide et efficace à même de contribuer à une croissance économique forte et durable». A ce titre, le Dg d’ALGERAC a plaidé pour la création de fonds spéciaux destinés au financement de programme de mise à niveau au profit des acteurs de l’infrastructure qualité, afin « de répondre au mieux aux attentes des opérateurs économiques pour les opérateurs d’exportation des produits hors hydrocarbures et à la valorisation et la protection du produit national dans le pays mais aussi à l’international », ajoutant qu’ «il est plus qu’indispensable d’aider les opérateurs économiques à être compétitifs à l’international ».
Pour le directeur d’ALGERAC, il est important d’instaurer un réseau connecté multidisciplinaire d’organismes d’évaluation de la conformité accrédités, qui aura pour mission d’assurer une politique d’évaluation de la conformité rigoureuse sur lequel pourrait s’appuyer les différents intervenants.
L’Algérie qui devrait remédier à ses insuffisances en matière de règlements techniques doit, selon Boudissa, mettre à niveau la réglementation technique régissant le fonctionnement des organismes d’évaluation de la conformité, et « mettre beaucoup d’efforts pour sa généralisation en vue d’assurer un meilleur contrôle et une sécurité effective des biens , services et processus conformément aux exigences des standards internationaux et de garantir une protection élevée, particulièrement dans les secteurs stratégique », ajoute-t-il.
Entre outre, une réflexion pourrait être lancée pour repenser l’organisation et le fonctionnement des acteurs principaux composant l’infrastructure qualité en vue d’asseoir une coordination permanente des capacités des institutions de contrôle qualité nationale d’une part et de pouvoir conduire efficacement la politique générale de l’Etat en matière de qualité de conformité et de sécurité des produits, préconise le directeur d’ALGERAC.
Nacima Benarab
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