La première prévue avant juin 2024 : Lancement du processus de création de zones franches pour booster le commerce intra-régional
La création de zones franches, instituées par la loi 22-15 du 20 juillet 2022 et considérées comme un levier de première importance pour stimuler le commerce intra-régional, s’apprête à connaitre un début de concrétisation sur le terrain dès 2024.
C’est le Premier ministre, Nadir Larbaoui, qui vient d’annoncer en effet la création du premier espace de cette nature, destiné à l’intensification des échanges commerciaux transfrontaliers, ce jeudi lors de la visite de travail qu’il a effectuée dans la wilaya de Tindouf.
Intervenant au même moment avec l’ouverture du post-frontalier avec la Mauritanie, cette première zone franche revêt un intérêt majeur, compte tenu de sa position stratégique, étant une porte ouverte pour le produit national sur le pays voisin et, à travers lui, sur des pays d’Afrique de l’Ouest.
«La dynamique économique que connaît la région (Tindouf, ndlr) sera renforcée grâce aux projets en cours pour le développement des infrastructures, notamment après l’ouverture du poste frontalier algéro-mauritanien et le projet d’établissement de la première zone franche commerciale dans la wilaya avant la fin du premier semestre de 2024, laquelle ouvrira des perspectives de développement », a déclaré le Premier ministre lors de sa visite dans cette wilaya du sud-ouest du pays.
En outre, dans le cadre de la politique d’ouverture sur le marché africain et la promotion du produit national sur le continent, l’Algérie accorde un intérêt grandissant à la coopération avec la Mauritanie. Peu avant l’annonce de l’ouverture du poste frontalier avec ce pays et la création de cette première zone franche, le ministère du Commerce et de la promotion des exportations et le ministère mauritanien du Commerce, de l’industrie et du tourisme ont convenu en septembre dernier de créer une commission mixte chargée d’examiner les facilitations douanières et fiscales et d’éliminer les obstacles commerciaux entre les deux pays, mais aussi la définition des produits pouvant faire l’objet d’échanges commerciaux.
200 millions de dollars
A cette occasion, précisant que le rôle de cette commission est de « booster la coopération économique entre les deux pays, le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, a reconnu que les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Mauritanie, qui ne dépassent pas les 200 millions de dollars, « ne sont pas à la hauteur des aspirations des deux peuples, ni des relations politiques bilatérales (entre les deux pays, ndlr) ».
En plus de celle de Tindouf, dont la mise en œuvre est donc prévue avant la fin juin prochain, plusieurs autres zones franches sont prévues, principalement le long des frontières avec des pays voisins, tel que cela est projeté avec la promulgation de la loi de 2022, qui présente ces zones comme «des espaces délimités sur le territoire douanier où s’exercent des activités industrielles et/ou commerciales et/ou de prestations de services et qui sont régies par les dispositions de (ladite) loi».
Cependant, pour mieux booster les échanges commerciaux avec les pays de la région et surtout encourager l’exportation de produits algériens, la loi 22-15 prévoit d’importants avantages fiscaux et douaniers.
«Les activités exercées dans les zones franches sont exonérées de tous les droits, impôts, taxes et prélèvements à caractère fiscal, parafiscal et douanier, à l’exception de ceux mentionnés ci-dessous : droits et taxes relatifs aux véhicules automobiles de tourisme, à l’exception des véhicules et automobiles liés à l’exploitation, contribution et cotisation au régime de la sécurité sociale algérien», stipule à cet égard l’article 8 de la loi en question.
Par ailleurs, intervenant un mois après celle du chef de l’Etat dans la région, la visite qu’a effectuée ce jeudi le premier ministre à Tindouf, consacrée au programme complémentaire décidé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en faveur de cette wilaya, comprenant une enveloppe financière globale de 29,5 milliards de dinars, qui vient s’ajouter au programme de développement déjà en cours de réalisation, reflète l’intérêt qu’accordent les pouvoirs publics à cette région frontalière, appelée à servir de plateforme de commerce continental, en plus du rôle de «pôle minier» qu’elle s’apprête à jouer avec la mise en exploitation de la mine de fer de Gara Djebilet, dont les réserves sont estimées à 3,5 milliards de tonnes.
R. N.
Les commentaires sont fermés.