En visite de deux jours, dans la wilaya d’Annaba, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, s’est rendu au complexe El-Hadjar. S’adressant à ses responsables, le représentant du gouvernement a affirmé clairement qu’il n’est plus possible pour l’Etat de maintenir son aide financière. Pour cause, les finances du pays ne le permettent pas.
Ainsi, a déclaré le ministre, le complexe El-Hadjar fait face à de nombreuses contraintes financières, aux conséquences évidentes sur son cycle d’exploitation. Toutefois, «le complexe ne devrait plus compter sur l’aide de l’Etat vu la situation actuelle des finances publiques».
Jadis fleuron de l’industrie sidérurgique en Algérie, le complexe El-Hadjar perd de son aura et de son potentiel. Une situation qui remonte à plusieurs années et qui ne fait que perdurer malgré les efforts de l’Etat, financiers et autres. Pannes à répétition, mouvements de protestation, arrêts d’activité et grèves difficiles à gérer. Chaque fois, l’Etat venait à la rescousse, sans résultat d’importance majeure.
Par son déplacement, M. Zeghdar affirme l’incapacité de l’Etat à subvenir aux besoins financiers d’El Hadjar et charge les responsables du complexe de faire eux-mêmes le nécessaire pour permettre sa réhabilitation et la relance de toutes ses activités afin de répondre à des besoins multiples du marché national.
Le représentant du gouvernement recommande particulièrement aux responsables du le complexe El-Hadjar de réduire les coûts d’exploitation, la rationalisation des dépenses et le travail en partenariat avec les entreprises nationales. Dans un communiqué sur la page Facebook du département ministériel, le ministre de l’Industrie a souligné la nécessité de «réduire les coûts de production, en s’appuyant sur l’ingénierie financière», «valoriser les actifs inexploités dans le cadre d’une vision dépendante de la rentabilité économique», «diversifier et développer les produits, notamment ceux à forte valeur ajoutée», «recourir aux intrants et matériaux locaux pour réduire les importations».
De même, le ministre a évoqué l’importance de la maintenance du complexe El-Hadjar préventive pour préserver les moyens de production et réduire le nombre des accidents industriels.
Au volet partenariat, il a mis en avant la nécessité de travailler avec les filiales des différentes groupes industriels publics. Au plan interne, il a insisté sur le dialogue social, l’encouragement des initiatives et le changement des mentalités.
Par ailleurs, il est à rappeler que depuis sa remise en marche, en juillet dernier, la centrale d’oxygène du complexe d’El-Hadjar fournit chaque jour 5000 litres d’oxygène médical aux établissements de santé en charge des malades infectés par la Covid-19.
Sur un autre registre, en mai dernier, l’unité des tubes sans soudure (TSS) spécialisée dans la fabrication de tubes line pipe pour le transport des hydrocarbures et de tubes casing pour le coffrage des puits de pétrole, a renouvelé le certificat de conformité de ses produits et son système de management aux exigences internationales. Aussi, un contrat a été signé entre le complexe d’El Hadjar et le groupe Sonelgaz pour la fabrication de plus de 220 km de tubes line pipe pour le transport du gaz.
Karima Mokrani
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