Valorisation des déchets industriels : La fiscalité freine les entreprises de collecte et de recyclage
De plus en plus d’entreprises et de personnes se lancent dans le domaine de la récupération, du tri et de la valorisation des déchets industriels et des déchets dangereux en Algérie, a appris DZ Entreprise en marge du Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets “REVADE”, dont la septième édition se tient du 27 au 30 novembre au Palais des expositions des Pins maritimes (SAFEX) d’Alger.
Les chiffres du Centre national du registre de commerce (CNRC) en sont la preuve de cet engouement que suscite cette activité récente en Algérie. Plus de 19 000 opérateurs sont en effet recensés par le CNRC, réparties comme suit : 14.471 personnes physiques et 4.850 personnes morales (entreprises).
De la récupération du plastique au papiers, en passant par les tissus, le cuir, les pneus usagés et les déchets médicaux, de nombreuses entreprises disposent de plusieurs années d’expériences alors que d’autres viennent à peine de se lancer mais elles ont réalisés des avancées considérables malgré certaines difficultés liées à une législation qui mériterait d’être revue et enrichie, notamment en matière de fiscalité, et à l’existence d’un véritable réseaux national de collecte de certains de ces déchets parfois très dangereux pour la santé publique.
C’est le cas de cette jeune entreprise établie dans la wilaya de Bouira et qui a investi le créneau du recyclage et de revalorisation des pneus usagés, dont le travail peut servir aussi bien l’aménagement des aires de jeux et des stades de proximité que le secteur des travaux public
Des granulés de caoutchouc, de la poudre de caoutchouc, ainsi que des fibres de textile et d’acier sont autant de sous-produits issus du recyclage des pneus, et qui entrent dans la composition d’autres matériaux pour les sols sportifs, les tapis d’isolation, les enrobés modifiés pour les routes, les pièces moulées, le BTP, etc.
« Nous avons une usine qui peut traiter jusqu’à 15000 tonnes de pneus usagés par an, mais nous fonctionnons seulement à 6% de nos capacités (2000 tonnes de pneus recyclés par an) », explique Mohamed, un des représentant de la société Recytech, affirmant que les pneus recyclés sont acquis via de coûteuses opérations d’achats soumises à la TVA (19%).
Des contrats de cessation gratuite sont conclu avec certains groupes industriels économique qui disposent d’une importante flotte, donc d’une importante quantité de pneus usagés dont ils se débarrassent gratuitement au profit de Recytech, mais ne suffit pas à faire fonctionner cette entreprise à 100% de ses capacités alors que les pneus usagés est valorisé à 100%, affirme la même source.
Pourtant, des milliers de pneus usagés sont abandonné sur les bords des routes ou jetés dans les décharges sauvages sans qu’ils ne soient profitables pour une économie circulaire à la recherche de ses marques en Algérie. Ceci sans parler des emplois direct et indirect que ce secteur pourra générer.
Des sociétés publiques comme l’Algérienne des cuirs et dérivés (ACED) et Alfaditex, filiales du Groupe industriel Textiles & Cuir (GETEX) sont, elles aussi, à la pointe du recyclage et de la valorisation des déchets industriels et dont les produits issus de leurs activités sont le témoin des efforts fournis en la matière.
Outre les tissus recyclés et utilisés pour la fabrication de tapis, de filtres et de serpillières pour l’usage domestique, Alfaditex s’est lancé dans une nouvelle expérience consistant en le recyclage du cuir et sa transformation en engrais pour l’agriculture. L’usine peut traiter jusqu’à 22 tonnes de cuir par jour, ayant effectué des essais concluants en Italie où le cuir recyclé est déjà utilisé comme engrais dans le secteur agricole.
Le recyclage des déchets hospitaliers attire lui aussi des investisseurs qui disposent d’outils avancés pour éviter que ces déchets dangereux se retrouvent dans la nature. De même pour les déchets issus de l’industrie agroalimentaire, des laboratoires de recherche, de l’industrie chimique et pétrolière et qui sont pris en charge par des spécialistes de la collecte, de l’incinération et de la valorisation de ce genre de déchets toxiques.
Lyès Menacer
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