Étiquette : Abdelmadjid Attar

  • Attar plaide pour la révision de notre modèle de consommation énergétique

    Attar plaide pour la révision de notre modèle de consommation énergétique

    Abdelmadjid Attar, ancien P-DG de Sonatrach et ancien ministre de l’Energie et des Ressources en eau, qualifie notre modèle de consommation énergétique actuel de «modèle à risque».

    Encore une fois, et cette fois à l’occasion d’une rencontre organisée par la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), aujourd’hui à Alger, les spécialistes de la question énergétique ont relancé l’appel à un changement rapide du mode de consommation de l’énergie en Algérie.

    Abdelmadjid Attar, ancien P-DG de Sonatrach et ancien ministre de l’Energie et des Ressources en eau, qualifie notre modèle de consommation énergétique actuel de «modèle à risque».

    M. Attar évoque une menace réelle de rupture en 2028 en ce qui concerne particulièrement le gaz naturel du fait que les besoins de consommation interne s’élèveront à 80% contre 20% seulement d’exportation, alors que les nouvelles découvertes en hydrocarbures s’annoncent dérisoires et les projets de développement des énergies renouvelables peu féconds.

    «Les prévisions d’exportation nécessitées par le besoin de rente pour assurer le développement économique et les prévisions de consommation interne laissent prévoir une baisse de la rente à compter de 2028 en l’absence de nouvelles découvertes conventionnelles et d’une éventuelle exploitation des hydrocarbures non conventionnelles entre 2028 et 2030» reprend l’étude réalisée par la CAPC sur les enjeux de la sécurité énergétique.

    Dès lors, pour sortir de la dépendance de la rente des hydrocarbures et assurer la sécurité énergétique, il faudra, dira Abdelmadjid Attar, «engager un changement de cap immédiat de la politique énergétique algérienne à travers une double transition économique et énergétique».

    Il est question notamment de conserver les ressources non renouvelables, en gaz surtout, afin d’assurer le passage de la décennie 2030-2040. De même, il y a nécessité d’accélérer le recours aux énergies renouvelables et créer une véritable industrie du renouvelable pour éviter les erreurs d’une nouvelle forme de dépendance.

    Pour ce qui est de l’efficacité énergétique, les participants ont plaidé pour la mise en place de mécanismes et de règles susceptibles de modifier les besoins, les comportements et les consommations.

    Dans sa présentation, M. Attar a mis en avant quelques chiffres à prendre en considération par tous les acteurs y compris les simples citoyens. Selon l’intervenant, le mix énergétique actuel est de 65% en gaz et 35% en pétrole.

    La production commerciale est de 157 MM Tep d’hydrocarbures qui va légèrement augmenter jusqu’en 2028 et chuter, par la suite, de façon continue au-delà de 2030.

    La consommation intérieure de 65,4MM Tep dont 44,5 en gaz naturel va atteindre 75md m3 en 2030. A ce moment-là, on aura consommé plus de 50% de réserves restantes de gaz. La consommation de carburants passera de 14,4 à 19 MM Tep en 2030.

    M. Attar réitère l’urgence d’élaborer une loi sur la transition énergétique dans l’objectif de faciliter et développer l’investissement et le partenariat dans le secteur des énergies renouvelables. Aussi, il souligne l’importance d’instaurer un climat des affaires favorable pour promouvoir et encourager aussi bien les investissements nationaux que ceux étrangers, notamment dans le domaine des énergies renouvelables.

    De même, il met l’accent sur la nécessité de définir en urgence tous les besoins énergétiques à long terme, par secteur, par nature et par usage, afin de servir de base à l’élaboration d’un modèle de consommation énergétique qui privilégie l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.

    L’ancien ministre de l’Energie relance aussi le débat sur un nécessaire ajustement graduel des prix de l’électricité, du gaz naturel et des carburants.

    Autres recommandations, encourager le solaire décentralisé à travers l’installation des kits EnR individuels, envisager le recours à l’énergie solaire et éolienne pour les petites unités de dessalement et de traitement de l’eau au Sud, et accélérer l’hybridation des centrales électriques installées sur les réseaux isolés.

    Pour M. Attar, il est aussi nécessaire d’envisager la substitution, à long terme, du gaz naturel par l’hydrogène et le nucléaire mais aussi maintenir le cap sur les possibilités de production du gaz de schiste.

    Karima Mokrani

  • Abdelmadjid Attar: «Les pays exportateurs de gaz doivent se réorganiser»

    Abdelmadjid Attar: «Les pays exportateurs de gaz doivent se réorganiser»

    A l’ouverture des travaux de la 22ème réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), qui s’est tenue par visioconférence, aujourd’hui , sous la présidence de l’Algérie, Abdelmadjid Attar, le ministre algérien de l’Energie et président de cette 22ème session du GECF, a souligné la nécessité pour ces pays exportateurs de gaz de «se réorganiser». En effet, ces pays doivent faire face à une conjoncture difficile marquée par cette pandémie de la Covid-19 et une offre excédentaire du gaz qui s’est annoncée bien avant l’arrivée du virus.

    Les 11 pays membres et les 9 autres observateurs étaient au rendez-vous, en plus d’organisations énergétiques, principalement l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et le Forum international de l’Energie (IEF). La réunion a été précédée par une table-ronde hier sur l’impact de la Covid-19 sur le marché gazier.

    Deux facteurs qui ont entrainé une baisse «inédite» des prix du gaz. «Pour compenser la stagnation dans le monde de gaz naturel, nous devons nous réorganiser et nous réinventer pour augmenter nos forces en ces temps difficiles», a affirmé Abdelmadjid Attar. Dès lors, «les membres du GECF sont tenus d’adapter leur réflexion aux problèmes qui les attendent».

    Abdelmadjid Attar soutient que le gaz naturel «demeure la source d’énergie la plus prometteuse et la plus polyvalente du fait qu’il est écologique et abordable, et il devient de plus en plus accessible aux consommateurs».

    Aussi, «ses attributs propres font désormais partie des conversations importantes sur les objectifs de développement durable à l’horizon 2030, et l’augmentation attendue du mix énergétique mondial est un fait prometteur». Pour le ministre algérien, «il est important que le gaz naturel joue un rôle plus important dans la transition énergétique dans laquelle le monde s’est engagé».

    Ainsi, estime Abdelmadjid Attar, spécialiste des questions énergétiques, malgré la baisse actuelle de la demande pour les raisons susmentionnées, «la demande mondiale d’énergie devrait augmenter d’environ 24% d’ici 2050, principalement dans les pays en développement, sous l’effet de la croissance démographique, de l’expansion économique et de l’amélioration des conditions de vie».

    Deux défis majeurs justifient cette perspective : l’accès aux services énergétiques modernes et la protection de l’environnement

    Deux défis majeurs justifient cette perspective : l’accès aux services énergétiques modernes et la protection de l’environnement. «Le gaz naturel est certainement bien placé pour apporter une réponse adéquate aux défis évoqués au même titre que les énergies renouvelables» insiste Abdelmadjid Attar. Tout un ensemble de raisons et d’objectifs qui imposent aux pays exportateurs de gaz d’aller à la recherche de solutions immédiates et appropriées.

    Hier, lors de la table-ronde sur l’impact de la Covid-19 sur le marché gazier, le ministre algérien de l’Energie a plaidé en faveur d’un «mécanisme» qui sera à même d’assurer la stabilité du marché gazier. «Il n’existe pas de mécanisme comme pour le pétrole où les pays souverains pourraient agir de manière coopérative et collective pour apporter la stabilité aux marchés du gaz, en particulier en temps de crise» a-t-il expliqué. Et de poursuivre : «C’est peut-être l’occasion d’explorer grâce à une réflexion innovante, les possibilités de mettre en place de tels schémas coopératifs, au profit des exportateurs, des consommateurs et de l’industrie gazière».

    Par ailleurs, a indiqué Abdelmadjid Attar en ce qui concerne l’Algérie, «plus de 20 milliards de dollars devraient être investis au cours des cinq prochaines années dans le développement de la chaîne gazière». Une action d’autant plus nécessaire que la nouvelle loi sur les hydrocarbures l’encourage vivement.

     «La nouvelle loi sur les hydrocarbures promulguée il y a moins d’un an, vise à encourager les investissements et promouvoir le partenariat avec les entreprises internationales» a-t-il dit. «Le gaz naturel, en association avec les énergies renouvelables, notamment le solaire, continuera à servir de principal carburant pour le développement du secteur de la production d’électricité en Algérie» a également indiqué le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar.

    A rappeler la tenue, jeudi 05 novembre dernier, de la première réunion de haut niveau entre l’OPEP et le GECF. Le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Barkindo a salué aujourd’hui le rôle de l’Algérie au sein des deux organisations.

    Samia Hanifi.