« Pour générer une richesse alternative » est le slogan du 3éme Salon International de la datte( SIDABtech) qui se tient depuis hier à l’Ecole régionale des sports olympiques de Biskra. Cette édition conjointement organisée par la Chambre Algérienne du Commerce et de l’industrie (CACI), la CCI-Ziban, la Chambre de wilaya de l’Agriculture et la Chambre locale de l’artisanat et des métiers, a été inaugurée par le ministre du Commerce, Mohammed Benmeradi et celui l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui.
« L’un des objectifs recherchés par l’organisation du 3ème salon international de la datte de Biskra, est de rassembler tous les acteurs du monde de la datte, qu’ils soient nationaux ou internationaux pour exposer leur savoir-faire et leur expérience et faire profiter tout le monde des avancées technologiques enregistrées dans la filière, notamment pour les producteurs, les transformateurs mais aussi pour les exportateurs. Lorsqu’on parle de 37 millions de Dollars d’exportation de datte pour un pays comme l’Algérie de surcroît très reconnu pour sa variété noble qui est la Deglet Nour, il y a de quoi se poser des questions. » A déclaré Abdelmadjid Khobzi, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Biskra-Zibans à la revue Mutations, éditée par la Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie dont le numéro de décembre est consacré à la datte.
Cette troisième édition, qui se déroule du 02 au 04 décembre, à laquelle ont pris part plus de 150 exposants est voulue pour mettre en exergue toutes les potentialités de ce fruit, dont la récolte est estimée cette année à 1,1 million de tonnes toutes variétés confondues dont 3% seulement sont exportés. La production enregistrée durant l’année 2016 était de l’ordre de 10,2 millions de quintaux, enregistrant un taux de croissance de 3,96 % en 2016 et 5,99 % en 2015. Avec une superficie évaluée à près de 164 000 hectares pour un nombre de palmiers estimé à plus de 18 millions d’unités et une production de dattes, toutes variétés confondues, de près de 790 000 tonnes par an, l’Algérie figure parmi les grand pays à fort potentiel phoenicicole.
Trois wilayas leaders
5 wilayas sont leaders dans la production des dattes et les rendements diffèrent d’une wilaya à l’autre. Biskra est en tête avec 4 315 098 palmiers et une production de 4 077 881 quintaux. Dans cette wilaya la production des dattes représente 41,2% de la production nationale globale. Pour la variété Deglet Nour, la wilaya a réalisé le rendement le plus performant avec 114 kg/palmier en 2016. Ainsi, Biskra occupe la première place dans la commercialisation des variétés DegletNour et Degla Beida. Elle est suivie d’El Oued avec 3 788 400 palmiers et 2 474 000 quintaux. Puis vient Ouargla, qui elle se distingue par une nette augmentation des rendements de la datte, par rapport à 2015. Avec 2 576 582 palmiers, elle a produit 1 296 344 quintaux, ce qui fait d’elle la 3ème wilaya en matière de production. Elle occupe la ère place dans la commercialisation de la variété Ghars.
Usine de production de sucre à partir de dattes.
L’usine de production de sucre à partir de la datte a été inaugurée en marge du SIDABtech, elle va fonctionner selon une technologie maitrisée par les Iraniens alors que les équipements sont d’origine Italienne. Selon la fiche technique, sa capacité de production annuelle atteindra 3.600 tonnes. Par ailleurs, elle va permettre de satisfaire les besoins de l’Algérie à hauteur de 10% d’après les estimations de la demande nationale en cette matière de large consommation. En plus de la production du sucre cristallisé, du sucre de miel et du sucre industriel. « La phase de concrétisation du projet a été entamée voilà deux années, nous avons pris tout notre temps parce que la technologie d’extraction du sucre de la datte est relativement très complexe et obéit à des procédés physico-chimiques d’une extrême rigueur puisqu’on doit transformer du sucre liquide en sucre cristallisé. Aussi, c’est l’unique usine de ce genre au niveau arabe et africain et c’est une grande fierté pour notre pays. Sur le plan diplomatique, il a fallu faire intervenir les responsables de notre ministère des affaires étrangères pour convaincre les Iraniens de faire un transfert technologique et de collaborer avec nous pour le montage de cette usine. » Indique Abdelmadjid Khobzi dans son entretien accordé à Mutations avant de préciser « que selon les termes du partenariat avec les Iraniens, ces derniers ont exigé que 80 % du volume de sucre produit annuellement soit destiné à l’export vers les USA et l’Italie, le reste sera commercialisé sur le marché national. »
S.C.
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