Les réserves de change en Algérie ont atteint les 60 milliards de dollars, a indiqué, ce lundi, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, à l’ouverture des travaux de la conférence sur les défis futurs des banques centrales, organisée à l’occasion de la célébration du 60ème anniversaire de la création de la Banque d’Algérie. Soit l’équivalent de près d’une année et demie d’importations de biens et de services.
Pour le représentant de la banque centrale algérienne, l’année 2022 a été marquée par «l’adoption d’une politique monétaire pragmatique» qui s’est traduite par la maîtrise de «l’inflation importée». Le gouverneur de la banque d’Algérie soutient que le «système bancaire algérien a montré une grande flexibilité» malgré la double crise sanitaire et énergétique.
Contacté par DzEntreprise, l’économiste Omar Berkouk affirme que ce montant de 60 milliards de dollars de réserves de change était prévisible vu les cours du pétrole. Selon le spécialiste, les mesures prises par le gouvernement algérien en matière de contrôle et de réduction des importations anarchiques, couplées à la hausse des recettes des hydrocarbures, ont produit cette augmentation des réserves de change.
Toutefois, dit-il, «cela ne traduit pas une amélioration de l’économie algérienne. Elle confirme seulement que la santé économique de l’Algérie dépend toujours du gaz et du pétrole».
Pour l’économiste, il y a nécessité de mettre à profit cette nouvelle manne financière pour engager les réformes structurelles nécessaires au véritable décollage de l’économie algérienne si l’ambition du pays est de rejoindre les BRICS. Il faut construire les conditions d’une croissance endogène de 6% par an pendant au moins cinq ans, poursuit notre interlocuteur.
M. Berkouk plaide pour que les réformes portent sur le marché financier, le secteur public marchand, les subventions généralisées, les entraves à la création privée de richesses et de valeur. Aussi, il est nécessaire de préparer une convertibilité du dinar algérien pour donner confiance aux IDE.
Karima Mokrani
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