Après avoir été longtemps délaissé à la faveur des infrastructures routières et du transport aérien, le développement et la modernisation du réseau ferroviaire est devenu une priorité pour les pouvoirs publics, qui misent sur le rail pour désenclaver le sud du pays et créer une nouvelle dynamique économique et sociale grâce au train.
L’Algérie dispose actuellement de 4722 kilomètres linéaires de voies ferrées, destinées à la fois au transport de voyageurs et de marchandises, a affirmé ce samedi le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général de son département, Ali Boulerbah, en marge de la clôture du 19e Salon international des travaux publics qui s’est déroulé au Palais des expositions des Pins maritimes à Alger.
« La réception de plusieurs projets de voies ferrées dédoublées et électrifiées, réservées au transport de voyageurs et de marchandises, a contribué au développement du réseau ferroviaire qui a atteint 4722 kilomètres linéaires, en service actuellement », a-t-il affirmé à l’ouverture de la journée d’études placée sous le thème : «Industrie ferroviaire… perspectives d’investissement ».
« Nous devrons atteindre les 6500 kilomètres linéaires à la réception du programme actuel », a-t-il ajouté, précisant qu’à la réception de la totalité du programme national du développement et de modernisation du réseau ferroviaire, l’Algérie aura réalisé 15000 kilomètres linéaires.
Ce réseau vise à briser l’isolement des différentes régions des hauts-plateaux et du sud du pays et permettra aussi le développement du tissu économique et industriel de ces zones, où plusieurs projets sont déjà en cours de réalisations.
La stratégie du gouvernement a aussi pour objectifs de relier les différents pôles économiques et zones d’exploitations minières entre eux et les principaux ports du pays, comme l’a expliqué Nabil Boubaya, cadre au sein de l’Agence d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF), qui a organisé cette journée d’études.
Ce dernier a expliqué que le programme du développement du rail vise également le marché africain en permettant d’augmenter les exportations, grâce à l’interconnexion qui sera avec le réseau continental via plusieurs corridors et sous-corridors ferroviaires.
Le ministre a insisté d’ailleurs sur l’importance de ce programme ambitieux, rappelant que « la concrétisation de ces projets est venue grâce aux efforts consentis par l’Etat, à travers la disponibilité des moyens financiers nécessaires pour la réalisation de ces infrastructures vitales. Et compte tenu de la spécificité de ces infrastructures, cela a nécessité aussi l’importation de certains matériaux et équipements avec de la devise ».
Le ministre des travaux publics a saisi cette occasion pour appeler les entreprises locales, dont les startups à s’impliquer davantage pour aller plus vite et de manière plus efficace.
«Les entreprises algériennes dont les startups ayant des compétences développées doivent être au fait des besoins de ce secteur industriel, donc contribuer à l’optimisation du développement de l’industrie ferroviaire en Algérie », a-t-il estimé, rappelant à cette occasion les compétences dont disposent les entreprises algériennes et les bureaux d’études nationaux dans le domaine des travaux publics et des infrastructures de base.
Pour rappel, le président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui suit de près la réalisation de ce programme de développement du réseau ferroviaire, affirme M. Rekhroukh, a inauguré plusieurs projets ferroviaires dans la wilaya de Djelfa, où il a effectué une visite de travail et d’inspection fin octobre dernier.
Les projets de lignes ferroviaires réalisés dans la wilaya de Djelfa, dont la ligne Boughezoul (Médéa)-Djelfa-Laghouat, constitue un important point de jonction entre le nord et le sud du pays, mais aussi entre les villes situées dans les hauts-plateaux.
Par ailleurs, le ministre des Travaux publics et des infrastructures de base a déclaré que dans le domaine du transport urbain, l’Algérie exploite 99 kilomètres linéaires de lignes de métros dans les villes d’Alger, Oran, Mostaganem, Constantine, Sétif, Ouargla et Sidi Bel Abbes. Le métro d’Alger contient à lui seul 18 kilomètres linéaire et devra atteindre les 79 kilomètres à la fin des travaux d’extension.
Lyès Menacer
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