L’implantation de l’usine Renault en Algérie compromise ?
L’implantation d’une usine Renault en Algérie est devenue une véritable course d’obstacles. Alors qu’un accord cadre a été paraphé en mai dernier et que l’Algérie et la direction de Renault, dont l’Etat français est actionnaire, ont annoncé la signature d’un pacte des actionnaires pour le mois d’Août, voilà qu’une autre ombre vient assombrir les horizons de ce projet, dont les négociations traînent depuis deux ans.
La dernière ombre à ce projet d’investissement qui n’a que trop tardé à se concrétiser en Algérie, contrairement à celui du groupe français réalisé à Tanger (nord du Maroc), est la ‘bombe Peugeot’.
L’annonce de la marque au Lion d’une suppression de plus de 8.000 emplois de son usine d’Aulnay, a provoqué une certaine panique chez les constructeurs français.
Ainsi qu’au plus haut sommet de l’Etat français. Dimanche 15 juillet à Alger au cours d’une visite de quelques heures, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius est revenu, d’une manière sibylline sur ce projet Renault en Algérie.
« L’Etat français sera amené à bien considérer l’investissement de Renault qui se dessine en Algérie», a t-il dit lors de la traditionnelle conférence de presse.
Le projet de Renault en Algérie «est tourné vers le marché algérien. Il ne vient pas concurrencer l’industrie automobile en France», précise Fabius, avant d’ajouter: «si c’était le cas, je pense que l’Etat français dirait Non à ce projet ».
Il répondait à une question d’un journaliste au sujet de la capacité du gouvernement français à assumer la décision prochaine d’un investissement important de Renault en Algérie après que le Groupe PSA ait annoncé un drastique plan social de suppressions d’emplois le 12 juillet dernier.
Fabius rappellera cependant que l’Etat français est présent dans le capital de Renault et qu’il allait, à ce titre, vérifier que les intérêts de l’industrie automobile n’étaient pas menacés par ce projet de l’usine Renault en Algérie. Last but not least?
On ne sait. Actuellement, ce projet, qui a également longuement voyagé en Algérie, faisant du saute-mouton depuis Rouiba, premier site proposé au constructeur français, ensuite à Bellara, puis Oran, Mostaganem pour enfin poser pied à Oued Tlelat près d’Oran, est en ‘ bonne voie ’, selon les deux parties, mais beaucoup plus du côté algérien que français.
Fastidieuses négociations
La désormais longue histoire du projet d’usine Renault en Algérie a commencé il y a environ deux ans.
Les négociations entre les autorités algériennes, représentées par le ministère de l’industrie, et Renault portaient sur l’installation en Algérie d’une usine de fabrication de voitures avec une cadence de 75.000 unités/an dans une première phase, avant de monter à terme 150.000 unités annuellement, dont une partie serait destinée à l’exportation.
Selon les termes des négociations, le premier véhicule doit sortir des chaînes de montage 18 mois après la signature de l’accord final, prévu selon le calendrier des négociations entre les mois de septembre et octobre prochains.
La future usine produira des véhicules avec un taux d’intégration de la production nationale de 20% à 25% dans une première étape et qui pourrait passer à 60% avec l’intégration des segments pneumatique et vitrage.
Les voitures devant être produites en Algérie seront de la gamme ‘low cost’ (à bas prix), en principe des Symbol, une voiture hybride qui descend de la Clio classique.
Le ministre de l’industrie Mohamed Benmeradi avait début juillet dernier souligné que « les équipes travaillent depuis le 25 mai dernier
sur la finalisation du pacte des actionnaires, qui sera probablement prêt début août, et on prévoit la création de la société en septembre ou octobre prochains».
La longueur des discussions entre les deux partenaires dans ce projet d’usine de fabrication de voitures Renault Low Cost en Algérie est imputé par M. Benmeradi au Groupe français, qui avait refusé le site de Bellara.
«Les discussions ont pris plus de temps que prévu. Le partenaire étranger a considéré que le lieu proposé (Bellara, NDLR) pour l’implantation de l’usine est loin du bassin de l’emploi et qu’il n’offrait pas les opportunités nécessaires ». Projet à suivre !
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