Production pétrolière : De nouvelles réductions sont envisageables par l’OPEP+

La réunion du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) intervient dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques qui ont perturbé le commerce mondial mais sans impact majeur sur le cours du pétrole dont les prix ont du mal à décoller après l’entrée en vigueur de la nouvelle réduction de production de l’OPEP+ le 1er janvier 2024. Jugeant inopportun de se prononcer sur une nouvelle réduction, l’OPEP+ se contente d’observer l’évolution du marché et le respect de l’accord conclu en 2016.

Les ministres du secteur de l’énergie et du pétrole des Etats membres de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) et Non-OPEP ont réaffirmé la disposition de l’OPEP+ à réduire davantage sa production si la situation du marché l’exigerait, a indiqué un communiqué rendu public.

« Le Comité a noté la volonté des pays du DoC (Déclaration de coopération) de faire face à l’évolution du marché et leur disposition à prendre des mesures supplémentaires à tout moment », lit-on dans le communiqué qui a sanctionné cette 52e réunion du JMMC qui a eu lieu par visioconférence et à laquelle a participé le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab.

La réunion de ce jeudi a été convoquée pour faire le point sur la situation de la production de pétrole brut pour les deux mois de l’année dernière mais aussi pour vérifier sur les membres de l’OPEP+ ont respecté les réductions décidées le 30 novembre 2023 et qui sont applicables du 1er janvier jusqu’à mars 2024. Le volume total de ces réductions est d’environ 2,2 millions de barils par jour, portant ainsi la réduction globale à 5,8 depuis la mise en œuvre du DoC en 2017.

«Le JMMC a examiné les données de production de pétrole brut pour les mois de novembre et décembre 2023 et a noté la haute conformité pour les pays participants de l’OPEP et non-OPEP de la Déclaration de coopération (DoC)», a précisé le communiqué de l’OPEP, qui a réaffirmé «la forte cohésion entre l’OPEP et les pays producteurs de pétrole non membres de l’OPEP», quelques semaines seulement après le retrait de l’Angola de l’OPEP.

Le retrait de l’Angola de l’OPEP est intervenu après la réunion du 29 novembre 2023, ce pays de l’Afrique subsaharienne ayant contesté toute nouvelle réduction de sa production pétrolière. Aux côtés du Nigeria, l’Angola avait refusé de réduire davantage sa production, car les rentes pétrolières représentent une grande partie de leur PIB et pèsent sur leurs prévisions budgétaires. Ce retrait n’a pas eu d’impact majeur sur les prix de l’or noir.

L’Algérie, par la voix de son ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a réitéré son engagement à respecter la politique de réduction de l’OPEP+.

« Le Ministre Arkab a également rappelé que, conformément à l’engagement de l’Algérie, une réduction volontaire et additionnelle de la production de pétrole brut de 51 000 barils par jour a été mise en œuvre à partir du 1er janvier 2024, et ce, pour une période de 3 mois », a rappelé un communiqué du ministère diffusé à l’issue de cette réunion.

M. Arkab a aussi « évoqué les risques liés à la croissance économique mondiale, notamment le ralentissement de l’activité dans les pays industrialisés et le rebond modéré dans les pays émergents, qui pourraient impacter la demande de pétrole malgré une offre largement disponible sur le marché », a ajouté le même communiqué.

Lyès M.

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