PLFC 2020: Sous le sceau des urgences économiques et sanitaires
Approuvé dimanche dernier en Conseil des ministres et présenté hier devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), le projet de loi de finances complémentaire 2020 ( PLFC 2020 ) prévoit une baisse des dépenses et des recettes budgétaires par rapport à la loi de finances (LF 2020).
En effet, le PLFC 2020, qui, pour rappel, intervient dans une conjoncture économique particulière, suite aux impacts négatifs des mesures de confinement sur l’économie nationale, le marché mondial du pétrole et les entreprises, préconise de baisser les dépenses budgétaires à 7.372,7 milliards de dinars contre 7.823,1 milliards de dinars dans la loi de finances 2020.
Pour les recettes budgétaires le PLFC 2020 prévoit une baisse à 5.395,8 milliards de dinars contre 6.289,7 milliards de dinars dans la LF 2020, pour rappel publiée dans le journal officiel numéro 81 du 30 décembre 2019.
Le déficit budgétaire devrait, quant à lui atteindre 1.976,9 milliards de dinars (10,4% du PIB) contre 1.533,4 milliards de dinars dans la loi de finances 2020 (7,2% du PIB).
Dépréciation du dinar par rapport au dollar US
Les concepteurs du PLFC 2020, qui vient compléter et corriger la LF 2020, précisent que le nouveau cadrage macroéconomique et financier pour l’année 2020 tient compte des impacts négatifs de la pandémie du COVID-19 dans le monde et dans notre pays.
La baisse du prix du baril de pétrole, suite à la baisse de la demande mondiale, en raison de la propagation du Coronavirus dans le monde et des mesures de confinements prises pour y faire face, en est la meilleure illustration.
De fait, des modifications sont proposées dans cet avant projet de loi de finances complémentaires pour corriger la loi de finances 2020, pour rappel promulguée fin décembre 2019.
Ainsi, il est prévu dans le PLFC 2020 une baisse de 141 milliards de dinars des dépenses de fonctionnements, hors masses salariales et transferts sociaux. « Soit moins 150 milliards de dinars de baisse des dépenses courantes et plus 9 milliards pour couvrir l’impact de la revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG). Les dépenses d’équipements quant à elles baisseront de 309 milliards de dinars.
Le PLFC 2020 et les importations
S’agissant des importations, le PLFC 2020 préconise une baisse, en valeur courante de 4,7 milliards de dollars US pour les importations de marchandises –FOB « hors services non facteurs » précisent les rédacteurs de ce projet. Les importations de services quant à elles baissent, en valeur courante, de 2,3 milliards de dollars US.
Le prix du marché du baril de pétrole, fortement impacté par la crise du Coronavirus qui a touché toute la planète, passera de 60 à 35 dollars US et le prix référence du baril passe de 50 à 30 dollars.
La dépréciation de 13% du dinar par rapport au dollar américain comparativement à la parité enregistrée en 2019 est également évoquée dans cet avant projet de loi de finances complémentaires.
Baisse des exportations d’hydrocarbures
Le PLFC 2020, qui rappelle la baisse mondiale de la consommation de pétrole suite à la propagation du Coronavirus et des mesures de confinements prises à travers le monde, prévoit une diminution de 14 % des exportations d’hydrocarbures.
Pour rappel, la loi de finances 2020 a été élaborée avant le COVID-19 sur la base des prévisions de la Sontarach qui tablait sur l’exportation d’un volume de 99 millions de TEP. Or, selon les prévisions d’avril 2020 du FMI, les prix du Brent devraient baisser de 42% par rapport à 2019.
Croissance économique négative
La croissance économique, sur le plan macroéconomique « serait négative, elle s’établirait à -1,92% contre 1,80 dans la LF 2020. »
Hors hydrocarbure on passe de 1,78% dans la LF 2020 à – 0,91%. Une régression justifiée d’une part, par la baisse de la valeur ajoutée des hydrocarbures, de l’ordre de +1,89% dans la LF, contre -6,11% dans le PLFC, et d’autre part au ralentissement de l’activité économique des autres secteurs « notamment les services marchands et l’industrie suite aux mesures de confinement». Soulignent les rédacteurs du projet de loi de finances complémentaire pour l’année en cours.
S.A
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