Ouverture de la 11e édition du NAPEC à Oran : L’Algérie défend son programme de transition énergétique
L’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique constitue un véritable défi pour l’Algérie, a affirmé ce lundi Rachid Hachichi, président-directeur général (PDG) du groupe national Sonatrach, dans son allocution d’ouverture à la 11e édition du Salon NAPEC qui se déroule au centre des conférences et des expositions (CCE) d’Oran du 13 au 15 du mois en cours.
«La transition énergétique n’est pas simplement une option, mais une impérative », a affirmé d’emblée le nouveau PDG de Sonatrach, reconnaissant que cela «exige une remise en question fondamentale de nos modèles énergétiques, un passage de l’ancien au nouveau, du non renouvelable au durable. Ce n’est pas seulement une évolution technologique, mais aussi une transformation culturelle et économique».
Selon lui, ce passage ne peut pas se faire de manière brutale et irréfléchie, car cela générera une crise sociale et économique pour les pays producteurs dont l’économie dépend en grande partie de l’argent issu des ressources pétrolières et gazières.
«Le premier défi auquel nous sommes confrontés, consiste à garantir la stabilité du système énergétique mondial, prédominé par les énergies fossiles et dont le rôle dans la vie économique et social des pays reste capital, notamment dans les domaines de transport, de la pétrochimie et de l’électricité, rappelle le PDG de Sonatrach.
Il sera réconforté dans sa position par le président du Comité de direction de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), Mourad Beldjehem, devant les responsables des grandes multinationales qui participent au salon NAPEC et qui s’étaient rendu compte après plusieurs années d’errance que les énergies fossiles demeurent indispensables pour les prochaines décennies, même si la part des énergies propres et du renouvelables est en constante augmentation.
«Tout en reconnaissant la transition mondiale vers des sources d’énergie renouvelables, nous pensons également que le pétrole et le gaz restent nécessaires pour répondre à la demande énergétique à moyen et long terme », a déclaré M. Beldjehem, rappelant toutefois « l’importance de l’industrie pétrolière et gazière en Algérie » et réaffirmant que cette industrie «a été un moteur du développement de notre pays, contribuant à la croissance économique, à la création d’emplois et au progrès technologique ».
Comme l’a affirmé l’OPEP dans son dernier rapport annuel, publié en octobre dernier, la transition énergétique est une question collective qui nécessite un effort collectif et la poursuite du développement des énergies fossiles n’est pas en contradiction avec les objectifs de lutte contre les émissions de CO2.
C’est d’ailleurs de cette complémentarité que les acteurs du secteur sont appelés à débattre et à échanger durant ce onzième NAPEC placé sous le thème : «Promouvoir une transition énergétique progressive grâce à l’innovation technologique».
le PDG de Sonatrach et son confrère d’Alnaft ont souligné à ce propos le rôle des nouvelles technologies dans le processus de décarbonation de l’industrie des énergies fossiles, mettant en exergue le nécessaire développement du partenariats avec les grandes compagnies internationales, avec tout ce que cela comporte comme investissements dans le domaine de l’exploration et de la valorisation des ressources exploitées et comme transfert de technologie qui aidera à l’Algérie à honorer ses engagements internationaux en matière de préservation de l’environnement et à rester un acteur fiable sur le marché pétrolier et gazier.
Rachid Hachichi n’a pas manqué d’inviter les différents groupes à consentir davantage d’efforts, affirmant que «les acteurs énergétiques doivent assurer un approvisionnement adéquat à des prix raisonnables, impliquant des investissements continus dans l’exploration et la production des hydrocarbures pour éviter des ruptures d’approvisionnement et des tensions sur les prix ».
Et d’ajouter : «Il y a lieu de préciser que Sonatrach en sa qualité d’acteur majeur dans le domaine de l’Énergie, a toujours consenti des investissements importants et continue de mettre en œuvre son plan de développement pour maintenir et accroître ses capacités de production afin de satisfaire la demande, qu’elle soit nationale ou internationale ».
Dans sa volonté d’œuvrer en direction d’une baisse des gaz à effets de serre, l’Algérie a commencé déjà à s’attaquer au gaz de torchage qu’elle veut réduire à moins de 1% d’ici 2030 et d’augmenter la part du solaire avec l’augmentation des capacités installée à 15000 megawatts d’ici 2035.
«Nous considérons que le développement du gaz représente une solution immédiate pour décarboner l’industrie et la production d’électricité, en substitution au charbon. Cela en raison de sa disponibilité et de sa capacité à répondre à la demande en énergie dans des délais courts et à des prix concurrentiels», a-t-il souligné.
En outre, «développer une économie basée sur la transition énergétique représente un challenge significatif et l’intégration dans le mix énergétique des énergies renouvelables sont au cœur de la politique de Sonatrach», a encore insisté M. Hachichi.
Lyès Menacer
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