Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé ce dimanche à Alger une «série de mesures prises au profit des médias nationaux, en tant que forme de soutien indirect», parallèlement à la publication de la nouvelle loi sur la presse écrite, électronique et audiovisuelle dans le Journal officiel en date du 2 décembre.
Parmi les mesures annoncées, aux profit des médias, dans un discours lu en son nom par le ministre de la Communication Mohamed Laagab à la cérémonie de la remise du Prix du président de la République du journaliste professionnel, la réduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) actuellement à 19%.
En effet, il y aura une «réduction du prix d’abonnement au fil de l’Agence Algérie Presse Service (APS) au profit des médias nationaux, et la réduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), le taux et les mesures y afférentes devant être fixés dans le projet de loi de finances complémentaire», a indiqué le ministre de la Communication, ajoutant que le chef de l’Etat a décidé de charger son département et les services de Communication de la Présidence de l’élaboration d’«une étude pour la relance du fonds d’aide à la presse » et d’élaborer aussi «une conception pour organiser le marché de la publicité ».
Concernant la presse électronique, les sites d’information vont bénéficier d’importantes réductions pour leur hébergement chez l’opérateur public Algérie Télécom.
M. Tebboune a décidé en effet d’«une réduction du coût d’hébergement des sites électroniques chez Algérie Télécom (AT), d’un taux oscillant entre 33 et 36%, tout en augmentant sa capacité», a affirmé M. Laagab, «outre la réduction des loyers au niveau de la Maison de la presse », une mesure qui concerne aussi les médias relevant de la presse écrite.
Pour les journalistes relevant de la presse sportive, ils vont pouvoir bénéficier à l’avenir de billets aux tarifs réduits chez Air Algérie, dans le cadre de leurs couvertures médiatiques des compétitions sportives africaines, a annoncé le président de la République qui, par ailleurs, a demandé au ministre de la Communication de «trouver une solution définitive aux logements de sécurité à Sidi Fredj», encore occupés par quelques journalistes au niveau de l’hôtel Al Manar depuis le début de la décennie noire.
De nouvelles règles du jeu pour les médias
Les annonces du président Tebboune interviennent au lendemain de la publication dans le Journal officiel N°77 de la nouvelle loi sur la presse écrite, électronique et audiovisuelle, devant mettre de l’ordre dans une profession qui vit l’une de ses pires crises depuis sa naissance au début des années 1990.
Cette nouvelle loi fixe les conditions et les modalités de lancement d’une publication périodiques ou d’un site d’information, ainsi que d’un média audiovisuel.
Concernant la presse écrite, la création d’un journal ou toute autre publication périodique se fera dorénavant via un système déclaratif, comme le précise l’Article 6 de la loi.
« L’édition de toute publication périodique est soumise à une déclaration signée par le directeur de la publication accompagnée d’un dossier, déposée auprès du ministère chargé de la communication contre remise d’un récépissé de dépôt délivré immédiatement», lit-on dans cet article qui précise que «le récépissé de dépôt de la déclaration est délivré au nom de l’entreprise éditrice et vaut accord de parution.
Le récépissé de dépôt est incessible sous quelque forme que ce soit ». et d’ajouter : « Le ministère chargé de la communication adresse une copie de la déclaration, du récépissé de dépôt et des documents y afférents à l’autorité de régulation de la presse écrite et de la presse électronique, prévue par l’article 42 de la présente loi.. ».
Le directeur de publication doit justifier d’un diplôme universitaire ou d’un diplôme équivalent, ainsi que d’une expérience de pas moins de huit ans, selon le même texte qui interdit tout financement étranger du capital de l’entreprise éditrice, dont les actionnaires et les responsables doivent être de nationalité algérienne.
La presse électronique est soumise aux mêmes conditions que la presse écrites concernant les conditions et les modalités de création d’un site d’information.
A quelques exceptions, le secteur audiovisuel est soumis à certaines conditions liées surtout à l’actionnariat. Tout média audiovisuel privé doit «justifier de l’exclusivité nationale du capital social » et de « justifier de la présence de journalistes ou de professionnels du secteur de l’information parmi les actionnaires et les associés » et de «prouver que les actions constituant le capital social sont nominatives », lit-on dans l’article 12 de cette loi. L’entreprise en question doit aussi «justifier que les actionnaires et les associés nés avant juillet 1942, n’ont pas eu une conduite contraire à la Révolution du 1er Novembre 1954 », ajoute le même article.
Pa railleurs, la nouvelle loi fixe le rôle et les champs d’intervention de l’Autorité de régulation de la presse écrite et de la presse électronique, et de l’Autorité nationale indépendant de régulation de l’audiovisuel.
Lyès Menacer
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