Après près de 30 d’existence, le quotidien national d’information Liberté, un journal relevant de la Société algérienne d’édition et de culture (Saec), a été dissous, hier 06 avril 2022, à l’issue d’une Assemblée générale extraordinaire tenue au siège du journal, à Oued Roumane (Alger).
Au cours de la procédure de liquidation, le représentant des affaires juridique de Rebrab a expliqué qu’il s’agissait d’une «dissolution anticipée de l’entreprise» pour «des raisons économiques».
Sans donner plus de détails, le représentant de M. Rebrab a acté la liquidation de Liberté, ce qui donne lieu à une semaine de sursis pour le gérant du journal d’expédier les affaires courantes, notamment la situation salariale des travailleurs.
Dès cet après midi, les délégués élus des travailleurs devront entamer les négociations avec un des fils du propriétaire majoritaire du journal pour indemniser les journalistes et les personnels assimilés, comme les techniciens, les correcteurs, les monteurs, les administrateurs, les agents de sécurité et d’hygiène et le personnel du parc auto du journal.
Ce sont 110 employés qui vont se retrouver en ce mois de Ramdhan au chômage, avec très peu de chance de retrouver du travail, compte tenu de la conjoncture économique du pays et la crise que vit le monde de la presse écrite, qui doit également faire face à la folle augmentation du prix du papier et sa pénurie sur le marché national.
Bien que la rumeur de la fermeture du journal était déjà dans l’air depuis quelques jours, la direction, le personnel et le collectif de Liberté n’en ont pas fait cas, puisqu’aucun préavis annonçant la dissolution journal n’a été publié.
Mieux en date du 14 janvier dernier, un communiqué de CEVITAL, signé par Djaffar Bousslimani, le secrétaire générale du Groupe et publié en page 24 de Liberté, informait «les autorités du pays ainsi que l’opinion publique» que «dans un souci, entre autres, de rationalisation de ses ressources, le groupe a entamé la réduction de certaines de ses activités ne remplissant pas les critères de performance souhaités et a déjà cédé, depuis juillet 2021, la totalité de son activité au sein du quotidien Liberté aux professionnels du secteur.» En l’occurrence à l’actuel directeur de la Publication, Outoudert Abrous.
Outoudert Abrous qui avait été rappelé par Issad Rebrab dans la perspective de lui céder des parts pour redresser la situation. L’accord conclu le directeur de la Publication prend ses fonctions, fait un état de lieux et décide de prendre certaines mesures pour redresser la situation et va même jusqu’à lancer un plan social pour réduire les charges du journal.
Entre temps, M. Rebrab se rétracte et décide unilatéralement de fermer le journal, arguant, selon son représentant que Liberté était déficitaire.
Chose que le collectif du journal réfute, chiffres à l’appui, soulignant que Liberté est en bonne santé financière.
Malgré les appels lancés à M. Rebrab par des intellectuels, la société civile, les partis politiques, les lecteurs et autres citoyens à reconsidérer sa décision, la fermeture de Liberté a été actée hier matin au grand dam de ses journalistes et de son personnel, mais surtout au détriment de la notoriété d’un titre qui a marqué le paysage médiatique algérien depuis 1992, date de sa création.
Rabah Nadri
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