Elles représenteront 850 millions de la population du continent en 2050 : Les jeunes catégories africaines au centre des enjeux de la Zlecaf
En plus de l’intégration régionale et la dynamisation des échanges intra-africains, qui est son objectif primordial, la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine) présente d’importantes opportunités en matière d’ouverture de nouvelles perspectives pour les franges jeunes de la population africaine, considérant sa capacité à transformer le sort de ce «dividende démographique».
Compte tenu de son importance, la question vient d’être soulevée au sein de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), lors d’un entretien réalisé avec la directrice marketing et des études de marché auprès d’Africa Field Agents (AFA), une société de marketing et d’études de marché basée à Nairobi, au Kenya, Julie Kubia, dans le but de «comprendre les opportunités et les obstacles que rencontrent les jeunes dans la mise en œuvre de la Zlecaf».
En tout cas, cette catégorie de la population africaine représente un paramètre non moins stratégique lorsque l’on sait que le continent est composé à 70% de populations de 18-35 ans, constituant ainsi un levier important pour l’accélération de la croissance et l’industrialisation de l’Afrique, tandis que, les projections de la Banque africaine de développement (BAD) tablent sur une population africaine qui comprendra 850 millions de jeunes à l’horizon 2050 et 50% des 2 milliards d’Africains en âge de travailler qui seront atteint en 2063.
Pour ce qui est de la Zlecaf, son caractère stratégique réside dans les 55 pays membres qui la composent, avec une population de 1,3 milliard d’habitants et les quelque 3 400 milliards de dollars de PIB (Produit intérieur brut) qu’elle est en mesure de générer, ce qui fait d’elle l’espace de libre-échange le plus important dans le monde de par son étendue.
C’est ainsi que la Zlecaf jouit de capacités avérées pour stimuler le commerce intra-africain, à travers l’élimination des barrières tarifaires et non-tarifaires, l’investissement, les droits de propriété intellectuelle, de nouvelles règles pour l’instauration d’une concurrence loyale et autres.
Les femmes et les jeunes majoritaires à la tête des PME et start-up
Lors de cet entretien avec la responsable d’AFA, la Commission économique pour l’Afrique a d’emblée soulevé la question des opportunités commerciales qu’offre la Zlecaf aux jeunes. Dans sa réponse, la responsable d’Africa Field Agents a noté que «la suppression des barrières (tarifaires et non-tarifaires) signifie beaucoup pour les jeunes qui sont souvent à la recherche de nouveaux marchés et de nouveaux clients. Ils ont l’esprit d’entreprise, ils sont ouverts d’esprit et voient le risque différemment. L’accord est motivé par un esprit d’entreprise, permettant aux jeunes Africains de commercer librement à travers les frontières et d’accéder à de nouveaux marchés»
« Mais il s’agit également d’augmenter les opportunités d’emploi dans le secteur manufacturier et d’exploiter de nouvelles chaînes de valeur dans l’agriculture ou les technologies, car la Zlecaf encourage également l’investissement et l’industrialisation. De nouvelles compétences vont émerger et de nouvelles opportunités également», fait remarquer la responsable d’AFA.
Dans un autre volet concernant la promotion des jeunes et des femmes au sein du nouvel espace de la Zlecaf, la responsable d’AFA, Julie Kubia, estime la mise en place d’un protocole spécifique à ces deux catégories de la population africaine primordial.
«Le Protocole est essentiel pour la promotion des femmes et des jeunes (qui représentent 50% chacun de la population du continent), car ils sont majoritaires à la tête de petites entreprises (PME et start-up). En veillant à ce que les femmes et les jeunes participent activement au commerce sur ce continent, nous ouvrons la voie à une croissance économique inclusive. Il n’y a pas d’autre choix que de se concentrer sur les femmes et les jeunes, ils sont le présent et l’avenir».
Evoquant la lancinante question des défis auxquels les jeunes africains sont confrontés au sein du nouvel espace commercial du continent, Mme Kubia relève que « l’un des principaux défis auxquels sont confrontés les jeunes entrepreneurs en Afrique est l’accès limité au capital et au financement. De nombreux jeunes entrepreneurs ont du mal à obtenir le soutien financier nécessaire pour lancer et pérenniser leur entreprise. Les institutions financières traditionnelles exigent souvent des garanties ou de longs antécédents de crédit, ce qui constitue un obstacle pour de nombreux jeunes entrepreneurs en herbe qui n’ont peut-être pas accès à ces fonds ».
Pour y remédier, elle estime que «nous avons besoin d’un meilleur accès au financement national. Nous avons également besoin de systèmes bancaires adaptés à cette génération, qui doivent radicalement changer leur compréhension du risque. Nous ne prospérerons pas en tant que continent si nous continuons à utiliser les anciens modèles d’évaluation des risques».
M. Naïli
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