Investissements chinois pour la période 2024-2033 L’Algérie 4ème marché le plus attractif en Afrique

Dans le nouveau classement des pays que la Chine cible pour l’affectation de ses investissements durant la «deuxième décennie des Nouvelles routes de la soie», 2024-2033, l’Algérie arrive en 4ème position au niveau africain.

Selon un rapport que vient d’élaborer la division de recherche et d’analyse du cabinet The Economist Group, leader mondial du business intelligent, sur un total de 80 pays, l’Algérie figure à la 38ème place mondiale des marchés les plus attractifs pour les investissements chinois durant les 10 prochaines années.

Avec ce rang, l’attrait du marché algérien pour les investisseurs chinois s’est nettement amélioré puisqu’en 2013, au lancement des Nouvelles routes de la soie, l’Algérie n’a été classée qu’au 61ème rang mondial, rappelle le rapport.

Le top 5 des marchés africains qui seront des destinations potentielles pour les investissements chinois durant les 10 prochaines années est formé de l’Afrique du Sud en tête du classement, talonnée par l’Egypte, le Maroc, l’Algérie et la Tanzanie.

En revanche, dans l’analyse des différents aspects sur lesquels s’appuie ce nouveau classement des destinations potentielles des investissements chinois dans les prochaines années, certains points suscitent des interrogations. C’est le cas, par exemple, du classement de l’Algérie dans la catégorie « des destinations avec plus d’opportunités mais avec risque élevé ». Sur les 80 pays ciblés par la Chine, l’Algérie apparait ainsi au 39ème rang des pays à risque, mais sans pour autant fournir de précisions sur la nature des risques identifiés sur le marché algérien.

Les auteurs de ce nouveau classement précisent toutefois qu’ils se sont basés sur une matrice dont le but n’est pas d’ « établir une liste blanche ou noire (des pays). Au lieu de cela, toutes les économies présélectionnées sont des destinations potentielles pour les investissements chinois, et la matrice vise à indiquer leurs opportunités et risques relatifs, ainsi que la possibilité de tirer parti des prévisions et des notations de l’EIU pour évaluer quantitativement l’attrait du marché et prévoir les opportunités et les risques à venir ».

Tel que l’explique l’étude d’EIU, pour l’élaboration de ce classement des « marchés potentiels » pouvant accueillir les investissements chinois dans les 10 années à venir, pas moins de 200 indicateurs ont été analysés, sur deux axes qui sont les opportunités et les risques.

38ème au cassement mondial

L’axe des opportunités comprend ainsi quatre catégorie, à savoir le potentiel du marché (PIB nominal, taille de la population, PIB par habitant, taux de croissance démographique, entre autres), les ressources naturelles (réserves pétrolières et gazières, superficie des terres arables, réserves en minerais), les performances des chaînes d’approvisionnement (infrastructures, contribution du secteur industriel au PIB, prix de l’électricité, entre autres) et, enfin, le niveau de développement des technologies et de l’innovation (dépenses dans la recherche & développement, demandes de brevets, la qualité des systèmes éducatifs, entre autres).

Dans l’ensemble, les principaux critères de choix et de classement de ces pays sont donc les performances des économies respectives de ces pays, mais aussi la taille de la population, car elle est déterminante dans les prévisions du niveau de la consommation et donc de la taille du marché, ainsi que les richesses des sous-sols qui sont décisives pour l’approvisionnement en matières premières.

De l’autre côté de la balance, le pilier risques comprend deux indicateurs, le premier concerne les relations bilatérales avec la Chine (historique des conflits avec Pékin, degré de maîtrise de la langue chinoise, adhésion à l’initiative des Nouvelles routes de la soie), entre autres, et, le deuxième indicateur représente « les risques opérationnels et financiers » pour les investisseurs étrangers, qui passe par l’analyse du «niveau de stabilité politique», les «risques sécuritaires» ainsi que le «profil du risque souverain», essentiellement.

Par ailleurs, il est utile de souligner que, si durant les 10 premières années du déploiement des Nouvelles routes de la soie (2013-2023), les investissements chinois ont dépassé les 1 000 milliards de dollars dans différents continents, dont l’Asie, l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine, Pékin compte accélérer cette cadence durant la prochaine décennie, en déployant davantage d’investissements dans divers secteurs stratégiques, notamment les énergies renouvelables, les nouvelles technologies, l’agriculture ou les infrastructures de base.

M. Naïli

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