La directive récemment envoyée par le ministère de l’Agriculture pour la levée, dès dimanche dernier, du gel des dérogations sanitaires d’importation (DSI) du lait en poudre n’a, jusqu’ici, pas été appliqué par les services concernés.
Financièrement étouffés, les opérateurs risquent encore de subir les affres de la bureaucratie si rien n’est fait dans les temps impartis pour importer les quantités suffisantes pour entamer l’année 2022 sans contraintes. Combien même ces DSI sont délivrés dans les jours à venir, les premiers arrivages ne pourront être enregistrés qu’au mois de février 2022.
Lors d’une rencontre tenue, aujourd’hui, avec ses adhérents, tous producteurs du lait, la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA) a dénoncé un blocage qui ne dit pas son nom et a interpellé le ministre de l’Agriculture pour intercéder en leur faveur auprès des organismes et de l’administration en charge de lever cette restriction entrée en vigueur depuis le mois de septembre dernier.
Selon le président de la CIPA, Abdelouahab Ziani, le gel des DSI conduira inéluctablement à l’arrêt de l’activité des producteurs, avec, évidemment les conséquences fâcheuses qui en découleront sur le marché et le consommateur.
En ce sens, M. Ziani a lancé un appel au ministre en charge du secteur pour prendre en charge en urgence les préoccupations des producteurs de lait et de déployer une stratégie à même de développer ce secteur et de mettre fin aux agissements nuisibles des opérateurs qui abusent des importations à des fins inavouées.
« Malgré l’annonce faite par le ministre du secteur concernant la levée du gel de la DSI dérogation sanitaire à partir de dimanche dernier, les services concernés par l’application affirment ne pas avoir reçu des instructions dans ce sens », a affirmé M. Ziani qui pointe du doigt les services dépendant du ministère des Finances.
Raison pour laquelle, la CIPA a décidé de saisir par écrit le ministère des Finances afin qu’il sensibilise ses services pour appliquer la directive du ministère de l’Agriculture et, par conséquent, lever le gel de la DSI pour permettre aux producteurs de renforcer les capacités de stockage et de production.
Pour le moment, seuls les opérateurs qui ont engagé des contrats fermes avec leurs partenaires, avant l’arrêt de la DSI, peuvent importer cette matière première. D’où une baisse sensible de la cadence de production du lait dans le pays et les pénuries constatées çà et là, suivies de la spéculation sur le sachet de lait.
Il faut rappeler que le gouvernement a décidé de geler la DSI pour, d’une part, recenser les besoins réels des producteurs en poudre de lait et dérivés, et, d’autre part, réduire la facture d’importation et assurer la traçabilité des matières premières importées. D’où l’émergence de l’idée d’établir un fichier national des importateurs et des producteurs pour réguler le marché.
Notons, enfin, que la tonne du lait en poudre cédé, en 2019, sur le marché mondial à près de 2 000 dollars a quasiment doublé pour passer à près de 4 000 dollars.
Du reste, lors des débats, les producteurs ont plaidé pour l’investissement dans la filière des vaches laitières et la production des aliments de bétail pour réduire la facture d’importation du lait en poudre.
Selon les chiffres mis à jour par la CIPA, la production de la filière Lait s’est élevée, en 2021, à plus de 3,4 millions de litres, dont 900 millions litres de lait de vache produits localement.
Nadine. S
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