D’une distinction à l’autre dans les forums économiques mondiaux, l’huile d’olive de l’antique Carthage-alliant qualité et quantité- s’est imposée comme label international incontournable.
De la marque Triomphe Thuccabor, consacrée « Extra Gold » à la 11ème édition de la compétition internationale Bio Novello, en Italie, à la 20ème édition du Concours Oléicole International de Los Angeles, qui s’est tenu en février 2019, et où la Tunisie a remporté 16 médailles, les voyants sont au « vert » pour le voisin de l’Est.
Egalement élue «Saveur de l’année 2018» en France, le produit tunisien est aussi parvenu à séduire les consommateurs allemands qui l’ont désignée «produit de l’année 2019».
En effet, en 2018, près de trois marques ont remporté des médailles d’or au 16ème concours international « Les huiles du monde » à Paris.
Il s’agit de la marque bio « Olivko », de celle de la région du Sahel tunisien « Oleiva-Premium », et Chetioui.
Ce n’est là que quelques exemples qui dénotent de la cote de notoriété de l’huile d’olive tunisienne. Pour booster encore plus le produit tunisien sur les marchés internationaux, de nouvelles mesures ont été annoncée le 2 janvier courant. Il s’agit, notamment d’accorder des subventions à l’exportation d’huile d’olive. Parmi les nouvelles mesures décidées, figure l’octroi d’ « une subvention pendant cinq ans, destinée à encourager l’exportation d’huile d’olive dans des emballages n’excédant pas 3 litres. » Une prime sera également attribuée annuellement « aux entreprises dont les programmes sont approuvés par le Conseil tunisien de l’huile conditionnée. »
Une allocation de 4 millions de dinars tunisiens sera aussi accordée chaque année au secteur. Comme il a été décidé d’augmenter le plafond des subventions destinées à la « mise en œuvre de programmes publicitaires et promotionnels du produit tunisien. » Autant de dispositions entrant dans le cadre des opérations de lobbying destinées à promouvoir l’huile d’olive tunisienne à l’international.
Quid de l’Algérie ?
En Algérie, c’est un tout autre tableau qui se présente. En dépit des énormes potentialités dont dispose le pays, et de sa position de 9e producteur mondial, l’huile d’olive algérienne se vend mal.
Le pays qui a produit 66.700 tonnes d’huile d’olive lors de la saison 2016-2017, contre 80.000 tonnes en 2017-2018, dispose, pourtant, d’immenses oliveraies et d’une main d’œuvre qualifiée. Ce qui pourrait l’aider à devenir leader dans l’exportation.
Cependant, en plus du fait que l’huile d’olive est principalement destinée à la consommation locale et domestique, les producteurs refusent de vendre leur produit aux éventuels transformateurs, préférant la vendre aux particuliers.
En termes de réglementation, beaucoup reste à faire, d’autant plus que des mesures audacieuses s’imposent pour encourager les agriculteurs à se lancer sérieusement dans le domaine de l’industrialisation.
Il s’agit en premier lieu d’améliorer les capacités de production, associer les professionnels au processus, et lancer des opérations de lobbying à l’international. Le gouvernement qui vient d’être installé doit songer d’ores et déjà à l’après pétrole, en faisant de l’huile d’olive l’un des facteurs susceptibles de « dégripper » la machine industrielle.
Brahim Salah
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