Alors que le lancement de leur réalisation est prévu dès cette année 2024, les zones franches devant être réalisées dans les régions frontalières dans le but de booster les échanges commerciaux et le partenariat économique intra-africain suscitent d’ores et déjà l’intérêt des entreprises nationales. C’est le cas du groupe Getex, spécialisé dans les industries textiles, qui vient de dévoiler des projets de réalisation d’unités de production au niveau de ces zones.
Selon son directeur général, Toufik Berkani, le groupe Getex vise tout particulièrement les zones franches prévues à l’extrême sud du pays, et ce, dans le but de se rapprocher des pays voisins de la région, connus pour leur fort potentiel en matières premières nécessaires pour l’industrie textile.
Avec cette déclaration, le DG de Getex fait allusion au Niger et le Mali, jouissant d’une importante production de coton. Ceci permettra ainsi à la société publique de s’approvisionner en matières premières «à des coûts réduits », mais aussi s’ouvrir de nouveaux débouchés pour son produit à l’exportation, a révélé Toufik Berkani sur les ondes de la chaîne 1 de la radio nationale.
Ayant désormais une vision plus orientée vers le marché africain, le groupe public, note aussi son DG à la même occasion, a marqué l’année 2023 par sa forte présence dans des manifestations et foires commerciales qui se sont déroulées dans des pays du continent, comme cela a été le cas au Sénégal, en Afrique du Sud, en Mauritanie et bien d’autres pays.
Pour rappel, en perspective de préparer le tissu économique national à l’intégration régionale, qui va sans doute s’accélérer à la mise en œuvre effective de la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine), plusieurs zones franches sont prévues à travers les régions frontalières du pays.
Prévoyant d’importants avantages fiscaux et douaniers aux entreprises économiques et commerciales qui s’y implanteront, ces espaces de libre-échange sont encadrés par la loi 22-15 du 20 juillet 2022 relative aux zones franches.
La réalisation de la première zone de ce type est prévue au courant du premier semestre de cette année dans la wilaya de Tindouf, au niveau de la zone frontalière avec la Mauritanie, a déclaré la semaine dernière le Premier ministre, Nadir Larbaoui, lors de la visite de travail qu’il a effectuée dans cette wilaya du sud-ouest du pays.
7,5 millions de dollars d’exportations en 2023
En attendant ce nouveau plan de déploiement du groupe Getex dans les zones franches prévues aux frontières sud du pays, le même responsable a tenu à préciser que le secteur textile algérien est déjà présent à l’export, en rappelant à cet égard le succès de la société algéro-turque Tayal Textiles qui a exporté pour plus d’un milliard de dinars (près de 7,5 milliards de dollars) durant l’année 2023, a révélé M. Berkani.
Pour rappel, Tayal Textiles, sise dans la zone industrielle de Sidi Khettab, dans la wilaya de Relizane, à l’ouest du pays, est le fruit d’un partenariat entre la société turque Intertay, filiale du groupe Tay, et les entreprises publiques algériennes C&H Group, Texalg et la SPA Madar Holding. Compte tenu de ces capacités de production, cette unité de Tayal est classée première en Afrique dans le domaine de la fabrication textile.
Outre le marché africain, le premier responsable du groupe Getex fait état aussi d’une nouvelle politique de redéploiement du groupe public au niveau national pour la consolidation de la place de son produit sur le marché local.
A ce propos, le même responsable a affirmé que le groupe Getex a conclu plusieurs accords de coopération avec des petites et moyennes entreprises locales afin d’offrir des opportunités aux jeunes entrepreneurs porteurs de projets dans ce secteur d’activité.
Au chapitre relatif aux défis auxquels est confronté le secteur en Algérie, le DG du groupe Getex a reconnu que le principal écueil qui freine l’essor de la filière cuirs et textiles réside dans l’approvisionnement en matières premières.
En effet, les unités de production s’approvisionnent actuellement par le recours à l’importation, malgré la possibilité de produire ces intrants sur le marché national, regrette M. Berkani, avant d’appeler à la nécessité d’exploiter d’une manière optimale les matières locales, à travers notamment la valorisation des cuirs issus de l’abattage des bovins et ovins, pour réduire la facture des importations.
M. N.
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