De l’avis de tous les intervenants à la 7ème édition du Forum algérien de la finance islamique, organisée ce mercredi 09 novembre à Alger, l’écosystème est en nette amélioration, favorisant progressivement le développement de l’industrie de la finance islamique dans le pays. L’édition s’est tenue sous le thème : «la finance islamique comme levier de développement en Algérie, un avenir plein d’ambitions».
Depuis le lancement du premier guichet, le montant des dépôts collectés dans l’ensemble des banques publiques qui assurent désormais les services de la finance islamique s’élève à plus de 500 milliards de dinars, a indiqué Sofiane Mazari, directeur de la division finance islamique du CPA (Crédit populaire d’Algérie).
Pour le CPA, apprenons-nous de son représentant, jusqu’au 31 octobre dernier, «nous avons pu avoir 26 000 clients qui ont des comptes islamiques au niveau du CPA. Cela nous a permis de lever quelques 16 milliards de dinars en l’espace d’une année et demie». L’intervenant précise qu’il s’agit là de comptes courants et de comptes d’épargne, ces derniers représentants 9/10 du total des comptes.
M. Mazari affirme que les autorités publiques ont fait beaucoup pour ouvrir ce champ, en rappelant que c’est un engagement du président de la République. Dans les lois de finance des trois à quatre dernières années, «il y a toujours des dispositions qui parlent de la finance islamique. C’est un signal fort de la volonté politique de développer l’industrie de la finance islamique dans notre pays» poursuivra-t-il.
Le représentant du CPA fera observer également que l’avant-projet du code du commerce cite clairement le mot «sukuk». Cela signifie que dans quelques mois peut être, une loi viendra consacrer ce principe de mise en place des sukuk.
«Le lancement des sukuks permettra d’élargir la sphère d’inclusion financière et de bancarisation. La digitalisation aussi va contribuer à la propagation de cette culture bancaire au sein de la société» soutient, de son côté, Nacer Hideur, le directeur général d’Al-Salam Bank.
De Mme Athmania de la Banque nationale d’Algérie (BNA), nous apprenons que cette banque est en train de se pencher sur le côté Corporate. «Nous avons enregistré pas mal de demandes de la part des entreprises» a-t-elle rapporté.
Ouverture prochaine d’une agence El-Djazair Takaful
Présent à cette rencontre, Mahfoudh Ziane Bouziane, le P-DG d’El Djazair Takaful, récemment créée, a annoncé l’ouverture d’une première agence Takaful, avant la fin de cette année 2022, au centre commercial de Zeralda à Alger.
De son côté, Chakib Kacimi El-Hassani, le P-DG de la compagnie spécialisée dans l’assurance Takaful des personnes, en l’occurrence Family Takaful, rapporte que la compagnie s’est installée dans des locaux du Fonds national d’investissement (FNI) à Bir Khadem, également dans la wilaya d’Alger.
Elle aussi, Family Takaful se mettra à lancer ses activités avant la fin 2022 à la différence qu’elle n’aura pas d’agence propre à elle pour le moment : «On va utiliser les guichets islamiques des banques et on va utiliser le réseau de notre compagnie sœur El Djazair Takaful».
Intéresser la diaspora
Par ailleurs, lors de cette même rencontre sur la finance islamique, Ben Terdeyet Zoubeir, CEO de Yochbee, a fait une intervention où il a mis en avant le rôle de la diaspora algérienne dans le développement du pays, à travers notamment les aides financières octroyées par ces membres de la communauté algérienne à l’étranger à leurs familles qui résident dans le pays. L’intervenant a souligné l’importance d’intéresser cette diaspora pour intégrer les canaux de la finance islamique.
Une autre intervention, celle-ci de l’expert international, Karim Chouchane, a porté sur les risques de cybersécurité dans la finance islamique et la nécessité de mettre les moyens nécessaire pour les prévenir.
Karima Mokrani
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