Au dernier jour du Festival du fromage qui a fermé ses portes hier, 12 mars à Tizi Ouzou, une liste de recommandations a été dressée par un panel de spécialistes en la matière, responsables et acteurs du secteur, appelant à la prise de décisions capitales dont la création d’un pôle spécial développement de la filière lait.
Ainsi, la recommandation phare qui ne manquera sans doute pas de susciter un débat porte sur la poudre de lait importée, dont les initiateurs invitent le ministère de l’Agriculture à se dessaisir.
«Séparation totale entre les deux circuits du lait, à savoir celui de la poudre de lait importée et subventionnée et celui du lait cru produit et collecté localement. La subvention, la distribution ainsi que le conditionnement de la poudre de lait doivent dépendre exclusivement du ministère du Commerce», suggère le groupe de spécialistes qui se sont penchés sur les contraintes auxquelles fait face la filière.
«Création d’un pôle spécial développement de la filière production laitière qu’il faut doter d’un soutien particulier à ses débuts pour payer le lait collecté à son juste prix et libérer à terme le marché du lait cru», «la mise en place d’unités de production de poudre de lait» et «la révision du prix du litre de lait en fonction du coût réel de sa production» sont les recommandations portant sur le lait cru produit localement.
Il y a également «la formation des éleveurs à la maîtrise des techniques d’élevage», l’option «d’élevages de petite taille dans le cadre d’une stratégie de développement durable», car, est-il souligné, «les élevages intensifs ont comme impact l’émission de gaz à effets de serre», «s’orienter alors vers de petits élevages et plus stratégiques sur le plan de maîtrise».
Près d’un millier d’entreprises financées en 2022 par la BADR
En outre, comme une réponse à l’appel de la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Saïda Neghza, pour instaurer des mécanismes de financement et de crédit plus souples au profit des PME et entreprises de petite taille lors de son déplacement à Tizi Ouzou, le directeur régional de la BADR (Banque de l’agriculture et du développement rural), Yazid Ouada, a fait état de près d’un millier de projets financés par la banque en question en une année dans le domaine de l’agriculture et l’agroalimentaire.
«La BADR a toujours fait dans la valorisation des produits du terroir et des des micro-entreprises et des entreprises de grande taille activant domaine. Parmi les petites entreprises, beaucoup ont émis le souhait de faire des extensions, en sollicitant la BADR, qui est le partenaire privilégié du secteur agricole de par ses financements et les conventions signées avec le ministère de tutelle en matière de bonification des taux d’intérêt ou de crédits d’exploitation et d’investissement qui ne sont fournis que par la BADR.
Le développement des entreprises du secteur agricole est le résultat des financements mis en place à travers ces outils qui lient la BADR au ministère de l’Agriculture. Il y aussi d’autres mécanismes de financement, dont les dispositifs Angem et Anade. Pour la seule année 2022, nous avons financé pas moins de 950 projets et pour l’année en cours 2023, on compte rester sur la même dynamique, puisque les résultats de cette démarche sont probants», a expliqué Ouada.
L’autre institution financière spécialisée dans l’accompagnement des opérateurs intervenant dans le secteur agricole est la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA) qui a fait part de sa volonté de se rapprocher davantage des agriculteurs. Cependant, dans le milieu des professionnels du secteur, plusieurs voix se sont élevées pour exprimer leur insatisfaction et regretter le manque d’assistance de ladite caisse. C’est notamment le cas de l’image de Mahmoud Aït-Abderrahim, producteur céréalier et de semences dans la wilaya de Tiaret, qui a souligné «l’inadaptation des produits d’assurance de la CNMA aux besoins des agriculteurs».
Ainsi, selon son directeur, Madjid Hamdad, «la CRMA de Tizi Ouzou a opté pour une nouvelle stratégie en procédant à l’ouverture de bureaux de proximité à travers toutes les daïras de la wilaya, ce qui permettra de déployer nos cadres, nos vétérinaires pour éviter à l’agriculteur les déplacements et autres démarches administratives». Une initiative qui ne peut que réjouir les exploitants agricoles qui ne cessent de se plaindre des écueils bureaucratiques.
Mohamed Naïli
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