Pour la première fois depuis quelques années, le mois de Ramadhan débute sans bruits autour des prix de produits alimentaires et de leur disponibilité sur le marché. Les mesures prises par le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, dont les équipes de contrôles ont multiplié les sorties sur le terrain depuis plusieurs semaines déjà, en sont pour beaucoup dans la stabilisation d’un marché que les consommateurs algériens surveillaient de près et avec beaucoup d’inquiétudes.
Le ministre du Commerce, Tayeb Zitouni, s’était engagé lui-même à mener cette bataille pour éviter les crises du passé en s’attaquant au problème en amont de la chaîne. Un travail de communication et de sensibilisation, mais aussi de concertation avec les premiers maillons de la chaîne de production et de commercialisation a été fait au début de l’année en cours.
Le ministre du commerce a rencontré les gestionnaires des marchés de gros des fruits et légumes pour approvisionner le marché de manière régulière et avec des prix abordables.
Des stocks d’oignons et d’ail séchés et de pommes de terre ont aussi été constitués pour pouvoir être écoulés durant cette période de jeûne.
Plus de 60.000 tonnes de pommes de terre, 11.000 tonnes d’oignons et 3.500 tonnes d’ail ont été stockés en effet stockés pour le mois de Ramadhan, avait affirmé début février le ministre du Commerce, affirmant que plusieurs points de vente des fruits et légumes allaient être ouverts par le groupe de valorisation des produits agricoles (Gavapro), en plus de 114 points de vente installés pour la commercialisation des légumes et des viandes, rouges et blanches, et relevant du groupe industriel agro-logistique (Agrolog). Même si les prix des viandes ont quelques peu augmenté, il n’y a pas flambée, et ce, grâce à la mise sur le marché d’importantes quantités de viandes rouges et blanches importées.
Dans la foulée, Tayeb Zitouni a annoncé une réduction des prix à hauteur de 10% durant le mois de ramadhan, une démarche à laquelle ont adhéré de nombreux producteurs locaux, a affirmé le ministre du Commerce qui a aussi associé les associations de protection des consommateurs dans cet effort des pouvoirs publics de stabiliser le marché et de lutter contre la spéculation.
Outre ces mesures factuelles, prise par le ministère du commerce, mais qui ouvrent la voie à un contrôle plus large et plus régulier du marché, l’adoption fin décembre 2021 de la loi relative à la lutte contre la spéculation illicite a permis d’instaurer de nouvelles pratiques commerciales à travers le pays et mis fin aux pénuries provoquées sur certains produits alimentaires de base.
Publiée dans le journal officiel daté du 29 décembre 2021, la Loi n°21-15 relative à la lutte contre la spéculation illicite prévoit des peine allant de 3 ans à la perpétuité si les actes de spéculation commis, surtout en temps de grandes crises (pandémie, catastrophes naturelles, etc.) sont commis par des groupes criminels.
La mise en œuvre de cette loi s’est aussi accompagnée par un important effort de régularisation et d’encadrement de l’activité de stockage des produits alimentaires, même si des efforts sont encore à faire dans un secteur qui a été livré à l’anarchie durant des décennies.
Le ministre du commerce a affirmé récemment que des espaces commerciaux de distribution seront mis à la disposition des producteurs des produits alimentaires, une initiative visant à réduire le nombre d’intermédiaires dans la chaîne d’approvisionnement.
« Cette mesure s’inscrit au titre des démarches allant dans le sens de la structuration et l’organisation des marchés à travers le pays d’où l’importance d’établir un plan participatif impliquant tous les intervenants concernés », avait-il expliqué lors de l’un de ses sorties à Ouargla.
Pour rappel, il existe pas moins de 54 marchés de vente de gros des fruits et légumes, dont 41 relevant directement des collectivités locales et 9 marchés relevant de la société publique de réalisation et de gestion des marchés de gros “MAGROS”, alors que trois grands marchés de gros sont la propriété d’opérateurs privés dans les wilayas de Tizi Ouzou, Batna et Sidi Bel-Abbès, ainsi qu’un marché de coopérative agricole (Saida).
Sophia Rais
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