IMFC : L’Algérie avertit contre la persistance des tensions géopolitiques
La relance économique post-Covid-19 a été inéquitable et de nombreuse économie vulnérable demeurent fragiles dans un contexte géopolitique, économique mais aussi climatique difficile, a averti le Gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Salah-Eddine Taleb lors de la 49e réunion du Comité monétaire et financier international (IMFC) qui s’est déroulée le 19 et 20 du mois en cours à Washngton (Etats-Unis).
Selon lui, l’agression sioniste contre les Palestiniens de l’enclave de Ghaza, aux conséquences humanitaires très grave, «a introduit un nouvel élément d’incertitude grave pour la région et au-delà» et a «a élargi les divisions géopolitiques et géoéconomiques qui existaient déjà en raison d’autres guerres et conflits créant des obstacles à la facilitation du commerce, à la migration et aux flux de capitaux mondiaux».
Lors de cette session de l’IMFC, le Gouverneur de la Banque d’Algérie a fait référence aux tensions actuelles en Mer Rouge, point de passage d’une importante partie de la flotte commerciale mondiale, et qui est la conséquence de cette génocidaire sioniste contre Ghaza.
«Les conditions financières mondiales tendues persistantes, la faible productivité et les chocs climatiques, outre les tensions géopolitiques, continuent de peser sur les perspectives de croissance à moyen terme, en particulier dans les marchés émergents et en développement (EMDEs) », a-t-il alerté dans son allocution qu’il a lue au nom de l’Algérie, du Ghana, de la République islamique d’Iran, de la Libye, du Maroc, du Pakistan et de la Tunisie.
Tout en reconnaissant que l’économie mondiale a amorcé une nouvelle phase positive, le gouvernement de la Banque d’Algérie a estimé que des efforts restent à faire en direction de plusieurs pays qui peinent à sortir de la spirale du surendettement, regrettant la baisse du soutien financier international en faveur des pays pauvres et à faible revenus.
«Nous restons fermement convaincus qu’une paix durable est essentielle à la stabilité et à la prospérité mondiales », a-t-il insisté, conditionnant cela par l’implication de chaque pays.
« Il est crucial de souligner qu’une coopération efficace ne peut être réalisée que lorsque tous les membres s’engagent véritablement à travailler ensemble pour atteindre ces objectifs communs », a-t-il affirmé, exprimant la préoccupation de nombreux pays des effets de toutes ces crises économiques, climatiques et géopolitiques qui continuent de remettre en cause tous les acquis réalisés dans le cadre de la mondialisation et des efforts de l’ONU pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030.
Il a rappelé à cet effet seuls deux pays membre de la région MENAP (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan), ont bénéficié du financement issu du RSF (La Facilité pour la résilience et la soutenabilité – Resilience and Sustainability Facility) qui vise à réduire les risques macro-critiques associés aux défis structurels à long-terme.
« Le RSF est utilisé par un nombre croissant de membres pour renforcer leur résilience au changement climatique, mais jusqu’à présent, seuls deux pays de la région MENAP ont pu accéder au RSF malgré les vulnérabilités avérées de la région aux chocs climatiques », a regretté Salah-Eddine Taleb qui a rappelé que dans le cas des pays à faible revenu, les autorités disposent d’une marge de manœuvre très limitée pour relancer leurs économies.
Dans son dernier rapport, l’ONU et ses différentes institutions financières ont affirmé que la dette et le paiement des intérêts de la dette pèsent lourdement sur les pays pauvres et à faible revenu.
« L’augmentation progressive attendue de la croissance dans les pays à faible revenu dépendra de la suppression de tous les obstacles à l’investissement et à la croissance et de l’obtention d’un financement adéquat aux conditions les plus concessionnelles s’ils veulent atteindre leurs objectifs de développement, promouvoir l’inclusion et éradiquer une pauvreté profondément enracinée », a rappelé à cet effet le gouverneur de la BA dans son discours.
« Nous sommes d’avis que l’assainissement budgétaire et la reconstitution des marges de manœuvre budgétaires sont indispensables à la viabilité de la dette à moyen terme, sans perdre de vue la protection des segments les plus vulnérables de la population par des dépenses sociales ciblées», a estimé encore Salah-Eddine Taleb, qui, en plus de participation à l’IMFC, a a pris part dès le 15 du mois en cours aux réunions du printemps 2024 du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM)
Lyès Menacer
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