Comme c’est le cas pour tous les secteurs d’activité, le secteur des assurances en Algérie a accusé de grosses pertes en raison de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Le chiffre d’affaires a reculé de 5%, a indiqué, mercredi 10 mars 2020, Hassan Khelifati, le P-DG de la compagnie Alliance Assurances et vice-président de l’Union algérienne des assurances et réassurances (UAR), invité d’Echourouk News.
Les assurances dommages sont passées de 132 milliards DA à 126 milliards DA. «Pour cette année, ce sera la première fois qu’on passera sous la barre d’un milliard de dollars pour les assurances dommages» a-t-il dit, expliquant cette baise par la crise de la Covid-19 mais aussi l’autre crise du marché de l’automobile, ajoutée celle financière que connait le pays, de façon générale. M. Khelifati affirme toutefois que les compagnies d’assurances s’attendaient au pire mais la situation s’est améliorée à partir de septembre 2020 après la révision des chiffres par les grandes entreprises et les sociétés de réassurances.
Ce recul ne concerne pas que les assurances automobiles mais aussi l’assurance des personnes. Les pertes sont de 13 milliards de dinars. Il est clair que cette situation est le résultat direct de la fermeture des frontières.
Néanmoins, assure M. Khelifati, pour un total de 6,5 millions de véhicules assurés actuellement en Algérie, les remboursements de l’année 2020 se sont élevés à 60 milliards de dinars. Les dossiers en suspens présentent presque autant mais le remboursement devra s’étaler sur plusieurs années, ce qui ne semble pas trop inquiéter les compagnies concernées.
En fait, souligne le vice-président de l’UAR, l’une des grandes inquiétudes du secteur réside dans la difficulté de recouvrir les créances des compagnies auprès de certains clients. Elles s’élèves à 59 milliards de dinars et les clients ne sont pas des particuliers mais des entreprises publiques et privées. M. Khelifati explique qu’il s’agit bien de créances parce que les paiements se font par facilités : «Oui, on le fait avec les entreprises publiques et privées et cela doit s’arrêter».
M. Khelifati, en sa qualité de représentant du secteur considère qu’il y a beaucoup de choses à changer et à améliorer. Il appelle à des réformes. Selon ses dires, contrairement à ce que pensent beaucoup, le secteur ne tire pas grand profit de la branche automobile. Et dans l’état actuel des choses, même si l’importation des véhicules est à nouveau autorisée, cela ne changera rien pour les compagnies : «il faudra d’abord procéder aux réformes nécessaires».
A souligner, par ailleurs, dans une note du 09 mars 2021, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a donné instruction aux compagnies d’assurances de réduire la durée d’indemnisation des risques à 21 jours.
Karima Mokrani
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