Mécanismes publics de soutien à l’emploi
«Il est très important de renforcer les dispositifs de l’emploi et de la formation en faveur des jeunes.» C’est l’intime conviction de M. Ould Abbès, ministre de la Santé et ministre par intérim du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, qui, lors d’une intervention remarquée au cours d’une réunion avec l’ensemble des cadres du secteur et les directeurs généraux des organismes du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, aura insisté sur les recommandations du président de la République relatives, entre autres, à la poursuite de la mise en oeuvre des réformes touchant à différents secteurs vitaux.
Dans ce cadre, il mettra en exergue celle lancée en faveur des jeunes, en recommandant tout particulièrement le renforcement des dispositifs de l’emploi et de la formation et ce, dans le but d’offrir les meilleures conditions possibles et de chances à cette importante frange de la population à la recherche de la prise en charge idoine, avec l’ambition affichée par les pouvoirs publics, comme souligné en diverses occasions, de relever les défis majeurs induits par la nouvelle donne internationale et les contraintes qui en découlent, de doter l’Algérie d’une économie compétitive et diversifiée en lui assurant, autant que faire se peut, les moyens de la modernité.
On apprendra, par exemple, dans la foulée de cette rencontre et grâce à de récents chiffres révélés à l’occasion dans un communiqué du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, que pas moins de 2 083 133 postes d’emplois ont été créés sur deux années (de 2009 à 2011), plus de 600 000 ayant été réalisés durant le seul exercice 2010-2011, ce qui, peut-on remarquer, constitue un bond quantitatif et qualitatif des plus significatifs.
D’autant plus remarquable du développement économique hors hydrocarbures (un des buts majeurs poursuivis dans l’optique d’une indépendance par rapport à ces richesses naturelles constituant toujours une inestimable manne financière – dont dépendent dans leur écrasante majorité les entrées en devises fortes pour le pays – et ce, en l’absence de palliatifs réels mais que tempère la politique mise en place et la nécessité de privilégier les secteurs productifs dans le cadre du développement durable) qui a franchi, ces cinq dernières années, nous révèle encore la note du ministère du Travail, la barre des 6 % et des grands investissements publics dans les différents programmes de développement lancés à la faveur des grands chantiers initiés par le président de la République, en tête de liste desquels figurent les programmes afférents à la promotion de l’industrie en Algérie.
Ce qui dénote, on ne peut mieux de la grande importance accordée aux mécanismes mis en oeuvre pour la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage, tels que définis par le plan de travail pour la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage élaboré à cet effet en 2008.
Un plan des plus ambitieux reposant sur des axes économiques et sociaux bien clairs et centrés sur l’encouragement de l’investissement et la création d’emplois, outre les nombreuses mesures incitatives prises en ce sens par le gouvernement en adéquation avec la devise : «Qui dit emploi, dit économie.» On apprend, à cet effet, que les mécanismes publics, à l’instar de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej), ont permis la création de pas moins de 220 000 micro-entreprises lesquelles ont généré 570 000 postes d’emplois.
Pas mieux donc que les chiffres pour illustrer les avancées notables dans un domaine où, crise mondiale oblige, et ses néfastes répercussions, il est de moins en moins aisé de réaliser de telles performances même s’il reste, comme le reconnaissent unanimement les spécialistes, beaucoup à faire. Le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Réda Hamiani, déclarait récemment, à titre d’exemple, que «l’économie algérienne a besoin de créer, en se basant sur le taux d’accroissement annuel de la population, 350 000 postes d’emplois chaque année.
Malheureusement, on est loin de ce chiffre.» In estimait qu’en dépit des politiques et dispositifs «volontaristes», mis en oeuvre par l’Etat afin d’encourager la création d’emploi, l’économie réelle n’arrive à créer que 100 000 à 150 000 postes de travail.
Pour étayer sa thèse, il souligne que le problème est que ces dispositifs (Anem, Ansej…), où l’Etat a dû investir beaucoup d’argent, sont «précaires» et, une fois disparus, les jeunes bénéficiaires en perdent les avantages, tout en attribuant cette incapacité de générer un aussi grand volume d’emplois (350 000) au nombre limité de PME en Algérie, estimé à quelque 600 000 unités.
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