Algérie : Des projections de croissance économique à 5,3% en 2023

Le Premier ministre a déroulé les chiffres des réalisations de son gouvernement et décliné sa feuille de route en insistant sur l’environnement régional et international dans lequel évolue l’économie nationale, notamment depuis la pandémie Covid-19 qui a redistribué les cartes et poussé de nombreux pays à revoir leur politique économique et l’organisation de nombreux secteurs dits stratégiques.

L’économie algérienne s’apprête à finir l’année 2023 grâce à un niveau de croissance qui devrait dépasser les 5%, selon les prévisions énoncées ce mardi à Alger par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, lors de la présentation de la politique générale du Gouvernement devant les élus de l’Assemblée populaire nationale (APN), se félicitant de la résilience de l’économie nationale face aux chocs extérieur et à un contexte géopolitique international des plus fragiles.

«Face à ce contexte international fragile et incertain, l’Algérie a su faire preuve de résilience en maintenant une croissance économique appréciable, qui s’élèvera à 5,3% en 2023», a affirmé M. Benabderrahmane devant l’APN, réunie en séance plénière.

«L’économie mondiale a connu en 2023 une contraction marquée notamment par le resserrement des politiques monétaires des pays dans l’objectif de baisser et de maitriser l’inflation, qui oscille entre 7 et 8 %, alors qu’il a dépassé dans certains pays le niveau de 50%, a affirmé M. Benabderrahmane.

«Les prévisions des institutions internationales prévoient un taux de croissance de l’économie mondiale de 3% durant l’année 2023 contre un taux de 3,5% en 2022», a rappelé le Premier ministre, dont l’exposé s’est porté sur la période allant de septembre 2022 à fin août 2023, mais incluant des prévisions de clôture jusqu’à la fin de l’année en cours.

Les chiffres avancés par le Premier ministre sont en effet optimiste au regard de l’état général de l’économie mondiale qui verra encore sa croissance baisser de 0,5 point en 2023 et de 0,6 points en 2024, selon le rapport annuel que vient de rendre public le Fonds monétaire international (FMI) en ce début du mois d’octobre, laissant aussi entrevoir de nombreux risques financiers, en raison de la fragilité de nombreuses économies, surtout émergentes, et des incertitudes que posent l’économie chinoise, dont les mécanismes d’intervention des autorités pékinoises ont du mal à rassurer les investisseurs.

Le Premier ministre a d’ailleurs insisté sur cet aspect en affirmant que la mise en œuvre du plan d’action du Gouvernement intervient dans un contexte économique international se caractérisant par des «mutations rapides et qui imposent à tout Etat, dont notre pays, de s’adapter et d’apporter une réponse rapide aux exigences et aux aspirations de la société».

Abordant la situation économique nationale, il a relevé que la croissance du PIB hors hydrocarbure devrait atteindre 4,9% en 2023 contre 4,3% enregistrée en 2022, ajoutant que l’inflation s’est établie, quant à elle, à 9,5% au cours des sept premiers mois de 2023, tirée principalement par les produits alimentaires dont les prix ont augmenté de +13,2%, explique-t-il encore.

S’agissant du niveau des exportations de biens, il devrait connaître, selon M. Benabderrahmane un recul pour s’établir à 52,8 milliards USD à fin 2023, du fait de la baisse des prix du pétrole, dont le prix moyen a connu un repli, passant de 104 dollars le baril en 2022 à 85 dollars en 2023. Malgré un contexte défavorable, les réserves de changes devraient atteindre les 85 milliards de dollars d’ici la fin de l’année en cours, en sus des réserves d’or monétaires, s’est réjouis le Premier ministre, soulignant que les importations devraient s’établir à 41,5 milliards USD à fin 2023 contre 39 milliards dollars enregistrées en 2022.

«Malgré la hausse des importations, la balance commerciale restera cependant positive cette année avec un excédent de 11,3 milliards USD», a rassuré le chef de l’Exécutif.

Par ailleurs, les recettes ont augmenté de 25% entre 2022 et 2023 pour atteindre 8900 milliards dinars (DA), alors que les dépenses budgétaires ont augmenté de 52%, atteignant 14.700 milliards DA, a-t-il souligné, expliquant que cela «vise à préserver le pouvoir d’achat du citoyen et soutenir les conditions de la relance économique durable ainsi que d’encourager la dynamique de la croissance».

«Malgré le contexte international géostratégique et économique et les difficultés enregistrées en matière de commerce international, ainsi que les changements climatiques extrêmes, caractérisés des niveaux record de température ayant un impact sur le secteur agricole et forestier, le Gouvernement s’est attaché à concrétiser les engagements de Monsieur le Président de la République» qui a opté pour des politiques proactives, a rappelé le Premier ministre

Ainsi, plus de 780 projets d’équipement public d’un coût de 1.273 milliards de DA ont été dégelés, fin août dernier. «L’opération arrêtée fin août 2023 fait état du dégel de plus de 780 projets d’équipement public, totalisant des autorisations d’engagement de l’ordre de 1.273 milliards de DA, dont 80 % pour le programme sectoriel centralisé, soit 293 opérations concernées par le dégel», a-t-il fait savoir aux députés.

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Lyès M./APS

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