Nouveau modèle économique oblige, le développement des Start-up s’avère être un secteur stratégique dans le plan d’action du gouvernement et c’est ce qui a été rappelé lors de l’évènement « Algeria Disrupt 2020 ».
La Conférence nationale des Start-up « Algeria Disrupt 2020 », à laquelle ont pris part hier, pas moins de 1.000 participants, permettra de vulgariser l’action ministérielle en matière d’économie de la connaissance et de start-up et de rappeler que ces entreprises « sont la locomotive de l’économie de demain ».
Il s’agit de créer des start-up pionnières aptes à commercialiser leurs produits partout dans le monde, en permettant aux jeunes innovants de bénéficier des mêmes mécanismes de financement que dans les pays développés et de concrétiser leurs projets novateurs.
Cependant, pour mettre fin aux entraves bureaucratiques se dressant devant ces initiatives novatrices, la mise en place d’un fonds spécial de financement des Start up a été la principale mesure décidée par le chef de l’Etat, qui a d’ailleurs tenu à ouvrir la Conférence « Algeria Disrupt 2020 ».
« Algeria Disrupt 2020 » a été une autre occasion au cours de laquelle, M Tebboune a réitéré son engagement d’ « en finir avec les pratiques bureaucratiques ». Des pratiques, note le chef de l’Etat, « qui ont privé les meilleurs de nos enfants de concrétiser leurs projets et de réaliser leurs rêves et poussé nombre d’eux à l’émigration ». « Si tous les Algériens se plaignent de la bureaucratie, les jeunes en sont encore plus contrariés (…) », a-t-il relevé dans son mot inaugural d’ « Algeria Disrupt 2020 ».
Ainsi, et pour permettre à ces jeunes de concrétiser leurs projets, une batterie de mesures a été prise, à commencer par la mise en place d’un nouveau système déclaratif au profit des porteurs de projets innovants leur permettant de concrétiser leurs idées loin de toute entrave. Des mesures rapellés à l’occasion de l’« Algeria Disrupt 2020 ». Il suffit à toute personne souhaitant créer une start-up de le déclarer seulement…une fois la production lancée, elle devra obtenir le registre de commerce.
Comme il est nécessaire de créer un « écosystème » qui permettra à ces jeunes de concrétiser leurs projets. Ce dispositif leur garantira des mécanismes de financement adéquats à travers la création du Fonds de financement des Start-ups. La création de ce fonds appelé ASF (Algerian Start-up Fund) est le fruit d’un travail de collaboration entre le ministère délégué de l’Economie de la connaissance et des start-up et de six entreprises publiques (Sonatrach, BDL, CPA, BEA, BNA, Cnep-Banque).
Le nouveau mécanisme de financement permettra d’éviter les banques et la lenteur bureaucratique qui en découle, d’autant plus que le nouveau système, en dépit du fait qu’il soit basé sur la notion de risque, se distinguera par la flexibilité. Par ailleurs, un appel a été lancé en direction des investisseurs privés pour financer les projets.
Même la bourse d’Alger se met de la partie, puisque la Commission d’Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse (COSOB) a annoncé par le biais de son président, Abdelhkim Berrah, la création prochaine d’un compartiment de financement dédié aux start-ups au sein de la Bourse d’Alger. Ce qui sera fait « en collaboration avec les banques et acteurs de la place financière ». A t’il indiqué en marge de l’« Algeria Disrupt 2020 ».
Avantages fiscaux…
Au plan fiscal, des incitations sont également prévues. Elles sont Introduites au titre de la Loi des Finances Complémentaires pour 2020, au profit des start-up en plus des facilitations pour accéder au foncier industriel pour la création des incubateurs et accélérateurs d’entreprises considérés comme très importants dans l’accompagnement des start-up.
Les avantages fiscaux qui sont concédés par l’Etat pour les entrepreneurs qui lancent des start-up consistent en la suppression des taxes (TVA, TAP et l’IBS) dans le but d’orienter les efforts de ces créateurs vers l’innovation. Pour sa part, le ministre délégué chargé de l’économie numérique a fait savoir que son département ministériel s’apprête à lancer le 15 octobre prochain une plateforme numérique ouverte à tous les jeunes porteurs de projets innovants « afin de s’identifier et de pouvoir obtenir le label start-up institué par un décret exécutif ».
Par ailleurs, en plus de la labellisation des produits des Start up, dont le Comité a été mis en place conformément au décret exécutif 20-254 du 15 septembre 2020 et des exonérations fiscales, des exonérations douanières pendant la phase d’exploitation, sont également prévues.
Des jeunes honorés par le Chef de l’Etat en marge de l’« Algeria Disrupt 2020 »
Enfin, et pour être à l’écoute de cette jeunesse pétrie de qualité et d’intelligence, le chef de l’Etat a tenu à honorer 07 jeunes innovateurs, ayant entre 11 et 15 ans, dont trois ayant remporté un concours international de robotique en Corée du Sud.
Il a fait de même pour trois jeunes lycéens innovateurs venus de la wilaya de Sétif, lauréats d’un concours international de robotique en Corée du Sud, ainsi que quatre autres jeunes venus de la wilaya de M’sila. M Tebboune s’est entretenu avec les jeunes créateurs de Start up qui lui ont présenté leurs projets. Un geste fortement apprécié par ces derniers, sachant que toutes les mesures prises en leur faveur ne font que les rassurer et surtout les encourager à aller de l’avant.
Brahim Salah
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