Après le portefeuille totalisant 500 000 hectares qui a déjà été attribué à des investisseurs dans les cultures stratégiques à travers le mécanisme de l’ODAS (Office national de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes), mis en œuvre en 2021, plus de 177 500 hectares supplémentaires viennent d’être identifiés et proposés à l’investissement agricole, a annoncé ce mercredi le ministère de l’Agriculture et du développement rural.
Selon le ministère, ce nouveau portefeuille comprend respectivement près de 164 000 hectares destinés aux cultures stratégiques, dont l’attribution se fera par le biais de l’ODAS, et 13 574 hectares destinés à des cultures diverses et dont l’attribution se fera par l’ONTA (Office national des terres agricoles) dans le cadre de la concession.
Pour ce dernier quota, il s’agit, pour l’ONTA, d’une première opération d’attribution, et qui se fera par le biais d’une procédure numérisée et simplifiée à la faveur du lancement de la plateforme dédiée à la réception des dossiers de candidature des investisseurs potentiels, emboitant ainsi le pas à l’ODAS dont les opérations se font via internet depuis 2022.
Pour ce qui est de la localisation de ce nouveau portefeuille, le directeur général de l’ONTA, Mohamed Ameziane Lanasri, a précisé qu’il s’agit de 39 nouveaux périmètres répartis sur cinq wilayas, qui sont Naâma, Ghardaïa, Djelfa, El Bayadh et Laghouat.
Dans le détail, l’Office a fait état de 3 nouveaux périmètres de 7 176 hectares dans la wilaya de Naâma, 24 périmètres de 2 947 hectares à Ghardaïa, 7 nouveau périmètres de 2 505 hectares à Djelfa, 4 nouveaux périmètres de 496 hectares à El Bayadh ainsi que 450 hectares à Laghouat.
Pour ce qui est de la provenance du portefeuille que l’ONTA vient de proposer aux investisseurs intéressés par le secteur agricole, il est utile de rappeler qu’en plus de nouveaux périmètres identifiés comme étant susceptibles de jouir de potentialité agricoles, l’Etat a procédé, dans le cadre des vastes opérations d’assainissement du foncier agricole, à la récupération d’importants périmètres non exploités dans le but de les réattribuer à de nouveaux investisseurs dans le cadre de la concession.
Dans ce cadre, en 2022, la directrice de la planification au ministère de l’Agriculture, Mira Touami, a fait état d’un portefeuille inexploité qui s’élève à 800 000 hectares que les services du ministère sont parvenus à récupérer.
Outre ce nouveau portefeuille relevant de l’ONTA, le nouveau quota de près de 164 000 hectares que l’ODAS vient de proposer à l’investissement dans les cultures stratégiques, il est réparti sur une dizaine de wilayas dans le sud du pays, a fait savoir le communiqué du ministère de tutelle.
Vers des commissions conjointes « commerce-agriculture »
Parallèlement à ces nouveaux portefeuilles fonciers destinés à encourager l’investissement dans le secteur, l’accent vient d’être mis cette semaine sur la régulation du marché et le renforcement de l’approvisionnement en produits agricoles, notamment ceux de large consommation.
Dans ce cadre, une réunion s’est tenue ce mardi, sous la présidence du ministre de l’Agriculture et du développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, consacrée à l’examen des dispositions pratiques, à même de réguler le marché des produits agroalimentaires de large consommation, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Lors de cette réunion, à laquelle a été associé également le ministère du Commerce et de la promotion des exportations, il a été procédé à l’examen détaillé de l’état des lieux des disponibilités des produits de large consommation sur le marché national, comme il a été également procédé au débat des questions relatives à la régulation du marché de ces produits dans le but de « clarifier la nouvelle vision pour la stratégie des deux secteurs », est-il souligné dans le communiqué en question.
Le ministre de l’Agriculture a, à l’issue de cette réunion, donné de nouvelles instructions visant à, selon le même communiqué, « prendre toutes les mesures et dispositions nécessaires, à même de résoudre toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les produits agricoles de grande consommation sur le marché national », tout en mettant l’accent sur « la nécessité de réguler leur commercialisation, avec la mise en place de tous les mécanismes, à même de garantir leur disponibilité, ainsi que l’impératif d’une coordination entière entre le secteur du commerce et de l’agriculture, à travers des commissions conjointes ».
Le ministre du Commerce et de la promotion des exportations, Tayeb Zitouni, de son côté, a donné une série d’instructions visant à « réguler le marché, à garantir l’approvisionnement en différents produits alimentaires de large consommation, et à mettre fin à l’exploitation commerciale de certains produits subventionnés, notamment le sucre », selon un communiqué rendu public le même jour par le ministère du Commerce.
Lors de cette réunion, consacrée à la numérisation du secteur et la régulation du marché, l’accent a été mis sur « la nouvelle plateforme numérique dédiée aux importateurs exerçant l’activité d’importation des matières premières et des produits et marchandises destinés à la revente en l’état », selon la même source.
A cette occasion, le ministre de tutelle a ordonné d’intensifier le « contrôle sur toutes les unités de production, afin de mettre fin à l’exploitation commerciale des produits alimentaires subventionnés, notamment le sucre destiné aux ménages, après la constatation de certaines infractions à cet égard », comme il a souligné aussi « la nécessité d’accompagner les importateurs de viande rouge et blanche pour assurer une large distribution et garantir leur commercialisation à des prix accessibles et de suivre les opérations de stockage des produits agricoles en coordination avec le ministère de l’Agriculture », ajoute la même source.
M. N.
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