Jamais l’Accord d’Association Algérie-UE, n’a suscité une aussi vive polémique que lors des ces quelques dernières années. En effet les opérateurs économiques algériens ont, à chaque fois qu’ils en ont eu l’occasion mis en exergue le contenu de cet accord, jugé contraignant pour les exportateurs algériens.
Signé à la hâte en 2002, cet Accord d’association avec l’Union Européenne mal négocié a généré une perte fiscale de plus de deux milliards de dollars.
C’est du moins ce qu’a révélé, ce matin sur les ondes de la radio Chaine III, Wahiba Bahloul, directrice de la Chambre Algérienne du commerce et de l’industrie.
Un lourd préjudice qui sous-tend une révision en profondeur des clauses de cet Accord d’Association Algérie-UE, du fait de ses aspects relatifs à l’investissement, et qui n’ont pas été pris en compte par l’UE.
Pour la directrice de la Chambre Algérienne du commerce et de l’industrie., il faudrait remettre en question le contenu de l’accord d’Association Algérie-UE, d’autant, indique-t-elle, que le programme du gouvernement incite à le faire.
Récemment, le président de l’ANEXAL, Ali Bey Nasri, a averti que le démantèlement tarifaire avec l’UE en septembre 2020 sera total et que l’accord d’Association Algérie-UE a profité jusqu’ici à l’Europe.
Il avait expliqué que « 52% des importations algériennes proviennent de l’Europe et que l’accord de libre-échange conclu depuis 2005 n’est pas en faveur de l’Algérie ».
Il s’agira, donc d’adopter une nouvelle stratégie pour défendre nos intérêts. Il faut, selon les experts revoir principalement le chapitre investissement avec l’UE, sachant que l’accord d’Association Algérie-UE s’est exclusivement basé sur le volet politique. Contrairement au Maroc et à la Tunisie, a qui l’Accord d’association a été plus avantageux.
L’économie nationale, déjà fortement fragilisée par sa nature rentière, basée exclusivement sur les revenus pétroliers, risque de subir encore les retombées qu’induira la mise en œuvre de la clause de l’accord d’association portant création d’une zone de libre-échange entre l’Algérie l’Union européenne.
Surtout que le produit algérien, même s’il remplit toutes les conditions de qualité, traçabilité et toutes les exigences ne peut pas concurrencer le produit importé, en raison de l’absence d’instruments de protection.
A noter que l’UE, qui est le premier fournisseur de l’Algérie avec 60% des échanges commerciaux, compte en réalité consolider cette place, alors que les marchandises algériennes peinent à pénétrer le marché de l’Union européenne verrouillé par un certains nombres de conditions. Exigences qui selon les exportateurs sont là pour faire barrière aux produits algériens certes, mais aussi et surtout pour protéger les produits fabriqués dans les pays de l’Union Européenne.
Pour ce qui est de la Zone Arabe de libre-échange, Mme Bahloul, directrice de la CACI signale qu’« il a été demandé à l’Algérie d’y adhérer immédiatement, alors que nous n’étions pas prêts ».
Et d’ajouter : « Nous avons pris le train en marche ». Le résultat, constate-t-elle, « parce qu’il a été mal négocié », des marchandises Egyptiennes et Jordaniennes, ont pénétré le pays au détriment de celles produites localement. Un fait déjà dénoncé par les opérateurs économiques algériens.
Par ailleurs, la directrice de la CACI a tenu à insister sur la nécessité de s’ouvrir aux investissements nationaux et étrangers, « mais avec des préalables ». Pour Wahiba Bahloul, ces préalables sont tributaires d’une stabilité juridique, jugeant qu’on ne saurait, par exemple, changer des textes ou les abroger sans discernement. Il faut dira la directrice de la CACI « réinstaurer la confiance» avec les investisseurs algériens et étrangers.
Il s’agit également d’instaurer la confiance entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques nationaux et étrangers. A noter que le gouvernement algérien fait de la révision de l’accord d’Association Algérie-UE est un préalable pour une relance d’une coopération économique gagnant-gagnant avec le vieux continent.
Brahim Salah
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