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Youcef BENMICIA, président de l’UAR «Une grande partie de nos propositions a été prise en compte dans ce projet de loi de réforme des assurances»

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Dans cet entretien, Youcef Benmicia qui s’exprime en sa qualité de président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR) revient sur les difficultés auxquelles est confronté le secteur des Assurances et sur l’importance que revêt la nouvelle réforme en cours d’examen au niveau du gouvernement. Il insiste surtout sur la nécessité de mettre en place une autorité de supervision du secteur, totalement indépendante, et surtout sur l’instauration de nouvelles règles de gouvernance des sociétés d’assurances.

Le secteur des assurances connaît en Algérie une croissance lente malgré son ouverture au privé et une diversification des produits et services proposés. Comment l’expliquez-vous ?

La libéralisation du secteur des assurances en 1995 a permis, en effet, une ouverture à de nouveaux acteurs, qu’ils soient publics, privés nationaux ou étrangers. Ce qui a eu pour conséquence une diversification des produits et services et des offres compétitives. Et il est utile de rappeler que depuis la levée du monopole de l’Etat sur les assurances, le chiffre d’affaires du marché, qui s’élevait, fin 1996, à 15 milliards de DA, a été multiplié par dix pour atteindre 156 milliards de DA en 2022, soit une croissance moyenne annuelle de 9,5%. Mais jusqu’en 2014, la croissance moyenne annuelle a atteint 13% pour retomber à partir de cette année de crise à près de 3%. Cependant, pour l’année 2022, grâce à la reprise économique, l’assurance a renoué avec la croissance et affiche une évolution de 8% par rapport à l’exercice 2021. Donc, cette brève analyse permet d’expliquer, en partie, l’évolution de l’activité d’assurance en rapport avec la conjoncture économique.

Les autres explications sont aussi connues. Elles sont liées au degré de pénétration de l’assurance, aux tarifs bas des principales branches et à la concurrence sur les prix que se livrent toutes les sociétés d’assurance.

La faible pénétration de l’assurance est due à plusieurs facteurs, dont l’insuffisance de communication et d’éducation financière, mais aussi au peu d’intérêt accordé à l’assurance, soit par méconnaissance de son utilité, soit en raison des priorités des budgets des ménages et des opérateurs économiques.

Aux tarifs déjà bas, la concurrence axée uniquement sur les prix pour accaparer plus d’affaires et de parts de marché émerge comme une double problématique. D’abord en influençant négativement le secteur en lui faisant perdre annuellement plusieurs points de croissance, ensuite en limitant les ressources des sociétés d’assurance, nécessaires à leur bon fonctionnement et au règlement des sinistres.

Enfin, l’exploitation des énormes gisements que constituent l’assurance des particuliers et des ménages évolue timidement, néanmoins, avec un traitement adéquat des quelques contraintes citées, cet important segment serait un puissant levier de croissance du marché.

En tant que professionnels, quelles sont vos attentes par rapport à la nouvelle loi sur les assurances, toujours en cours d’élaboration ?

En fait, c’est l’ensemble des acteurs du marché, sous l’égide de l’UAR, qui a formulé des propositions pour introduire une véritable réforme visant à moderniser le secteur, stimuler sa croissance et lui faire jouer pleinement son rôle économique et social.

La dernière modification de l’ordonnance 95-07 relative aux assurances remonte à 2006 avec, notamment, la séparation des activités d’assurance dommages et d’assurance de personnes.

Certes, il y a eu après quelques changements introduits par des lois de finances complémentaires, mais ce n’était pas une révision au sens propre du terme. Et comme le monde a connu, depuis, de grandes transformations, des crises et des évolutions technologiques majeures, l’adaptation à ces changements, avec une mise à niveau conforme aux standards internationaux, s’est avérée indispensable afin de faire face à ces nombreux défis.

Donc, il y a quelques années, nous avons émis, au niveau de l’UAR, des propositions pour la révision de ce dispositif afin de permettre au secteur de s’adapter aux changements intervenus et que nous avons vécus, comme la crise financière de 2008 ou celle de 2014 avec la chute des prix du pétrole et dont nous ressentons encore les effets, en plus des changements climatiques ou encore de l’évolution technologique qui a apporté beaucoup de choses positives mais aussi son lot de contraintes, notamment sur le plan de la cybersécurité, sans oublier la pandémie qui a bouleversé le monde et obligé le secteur des assurances à s’y adapter. Il y a eu aussi récemment la situation géopolitique qui fait apparaître de nouveaux défis à relever.

C’est dans ce contexte que les membres de l’UAR ont émis des propositions traitant aussi bien de la partie législative que des textes réglementaires et touchant les aspects techniques, organisationnels et de supervision. Ces propositions ont, pour leur majorité, été prises en considération et nous aspirons à ce que le projet de loi soit examiné et adopté dans les mois qui suivent afin de mettre en place les nouveaux mécanismes qui sont prévus en matière de supervision.

Quel est l’essentiel de vos propositions ?

Parmi nos propositions, la plus importante à nos yeux concerne la régulation et la supervision des assurances avec la création d’une autorité indépendante, à l’image des autorités présentes dans la plupart des pays.

Cette nouvelle entité devrait disposer de suffisamment de moyens humains, financiers et matériels pour jouer pleinement le rôle qui lui sera dévolu et qui consistera, notamment, à aider le secteur des assurances à se développer, à ce qu’il soit entouré d’un cadre sain de fonctionnement, selon des bases et des règles propres à l’activité, afin d’asseoir un climat de concurrence loyale qui pourrait apporter beaucoup d’éléments positifs en matière de qualité de la prestation et d’innovation, grâce à cette compétition.

C’est ce qui se passe dans de nombreux pays, y compris dans notre région, où les autorités de supervision des assurances s’impliquent activement et jouent un rôle très important dans le développement du secteur, en permettant aux acteurs du marché d’exercer, mais aussi en veillant à ce que leurs activités soient conformes aux textes, tout en protégeant les assurés et les bénéficiaires des contrats d’assurances.

Mais d’autres axes majeurs d’évolution ont été proposés, tels que l’intégration de la digitalisation comme moyen de souscrire et de fournir des services d’assurance à distance.

Figurent également l’introduction de nouvelles assurances pour faire face aux risques émergents, la flexibilité du dispositif lié aux assurances contre les catastrophes naturelles, la possibilité d’introduire de nouveaux canaux de distribution, le renforcement des mesures de lutte contre la fraude à l’assurance, la réinstauration de l’obligation d’assurance couvrant les marchandises et les biens d’équipement transportés par voie maritime et aérienne, l’élargissement de l’obligation d’assurance incendie au secteur privé, ainsi que des sanctions plus sévères en cas de défaut d’assurance pour les assurances obligatoires.

Sans omettre l’instauration de nouvelles règles de gouvernance des sociétés d’assurance.

Une grande partie de nos propositions et suggestions ont été prises en compte dans ce projet de loi, actuellement en cours d’examen au niveau du gouvernement. Nous espérons que la promulgation de ce texte important puisse intervenir au cours de cette année.

Dans un contexte de changements climatiques, l’assurance agricole peine à trouver sa voie. Faut-il la rendre obligatoire en Algérie ?

Notre pays est effectivement très exposé aux événements naturels et à des catastrophes climatiques et sanitaires, parfois exceptionnelles. Il existe déjà un système assurantiel permettant de se couvrir contre les effets des catastrophes naturelles (Cat-Nat), mais les acteurs du marché ont aussi proposé un autre dispositif complémentaire pour l’assurance des calamités agricoles.

Si je fais le lien avec le système Cat-Nat, c’est parce qu’il est basé sur l’obligation d’assurance. Lorsque ce dispositif a été mis en place au lendemain du séisme meurtrier de Boumerdès en 2003, les calamités agricoles n’étaient pas concernées, car l’objectif était de mettre, plus tard, en place un cadre spécifique pour les risques agricoles.

Les acteurs du marché ont travaillé au sein du Conseil national des assurances et formulé des propositions sous forme d’un projet de loi portant dispositif d’assurance des calamités agricoles – DACA.

Cependant, il n’a pas suivi toutes les étapes nécessaires pour devenir un texte de loi en bonne et due forme. Mais l’année dernière, ce projet a été repris sous forme de projet de loi et a été enrichi par de nouvelles propositions de la part des membres de l’UAR.

L’objectif consiste à mettre en place un système novateur permettant aux agriculteurs d’être indemnisés lorsqu’il y a un événement climatique extrême non pris en charge par les assurances, comme par exemple la sécheresse et la désertification qui ne sont pas assurables.

Le dispositif n’est pas basé sur l’obligation d’assurance, mais a la particularité d’encourager les agriculteurs à souscrire des contrats d’assurance et à promouvoir la prévention. Comment ? Grâce à la création d’un instrument ou agence de gestion des risques et surtout à l’intervention de l’Etat dans la prise en charge d’une partie de la prime d’assurance que l’agriculteur doit payer.

La nouveauté réside dans le fait que l’intervention de l’Etat s’effectue en amont, avant qu’il n’y ait catastrophe. Et en cas de catastrophe, l’indemnisation s’effectuera par la société d’assurance chez laquelle cet agriculteur a souscrit son contrat d’assurance.

Il est évident que l’Etat continuera à jouer son rôle, en aidant et en soutenant les sinistrés lorsque survient une calamité, mais sous forme de premiers secours, tandis qu’il reviendra aux sociétés d’assurance de s’occuper de la partie liée à l’indemnisation des dommages. C’est ce qui est pratiqué ailleurs, notamment dans les pays développés. Donc, dans le dispositif dont je parle, il ne s’agit pas d’assurance obligatoire. Pour les agriculteurs et les investisseurs qui activent dans le secteur agricole et agroalimentaire, lorsqu’ils souscrivent des contrats d’assurance, une partie de la prime d’assurance sera prise en charge par l’Etat.

Rendre l’assurance obligatoire pourrait évidemment faire l’objet d’un débat. Mais le dispositif que je viens d’évoquer devrait inciter les agriculteurs non assurés à souscrire à une assurance contre les calamités agricoles, d’abord pour bénéficier de prise en charge de la prime d’assurance et ensuite pour ne pas être exclu de l’indemnisation, qui se fera sur la base des contrats d’assurance souscrits.

Un travail de communication et de sensibilisation est nécessaire pour attirer un maximum d’agriculteurs.

Les compagnies nationales, publiques ou privées, comptent-elles investir dans la micro-assurance au profit des agriculteurs, comme cela avait été recommandé lors de la 49e conférence de l’Organisation des assurances africaines, accueillie par l’Algérie en 2023 ?

L’introduction de la micro-assurance a été effectivement l’une des recommandations de la Conférence de l’OAA d’Alger. Ce que nous avons proposé dans ce sens, c’est que la micro-assurance soit intégrée dans le dispositif législatif réglementaire, car dans les textes actuels, il n’existe aucune référence à un système d’assurance. Nous avons donc proposé d’introduire la micro-assurance même si certaines sociétés d’assurance la proposent. Mais il faut qu’elle soit réglementée pour développer ce système qui permet de généraliser la couverture d’assurance à ceux qui n’ont pas suffisamment de moyens pour souscrire une assurance. Donc il est tout à fait plausible que les compagnies nationales, qu’elles soient publiques ou privées, envisagent d’investir dans la micro-assurance au profit des agriculteurs.

A titre de rappel, cette conférence a mis en lumière l’importance croissante de la micro-assurance dans le contexte agricole, notamment en réponse aux défis posés par les changements climatiques.

Les avantages potentiels de la micro-assurance pour les agriculteurs sont multiples. En offrant des produits d’assurance adaptés aux besoins spécifiques des petits exploitants, les assureurs pourraient contribuer à atténuer les risques financiers liés aux aléas climatiques, aux maladies des cultures ou à d’autres événements imprévus. Cette approche pourrait également favoriser la durabilité et la résilience des exploitations agricoles, éléments cruciaux dans un contexte où les phénomènes climatiques extrêmes sont de plus en plus fréquents.

Les compagnies d’assurance pourraient voir dans l’investissement dans la micro-assurance une opportunité de développement durable, renforçant leur rôle dans la protection sociale et contribuant à la stabilité économique des régions à vocation agricole. Cependant, il est important de noter que la réussite de tels investissements dépendra de la conception de produits d’assurance appropriés, de mécanismes de distribution efficaces et d’une collaboration étroite avec les parties prenantes du secteur agricole.

L’implication des compagnies d’assurance, qu’elles soient publiques ou privées, dans la micro-assurance pourrait donc être un moyen stratégique de répondre aux besoins spécifiques des agriculteurs, tout en contribuant au développement global du secteur agricole en Algérie. Cependant, la mise en œuvre réussie de ces initiatives nécessitera vraisemblablement une coordination étroite avec les autorités publiques, les organisations agricoles et d’autres acteurs clés du secteur.

La particularité de la micro-assurance réside dans la distribution, c’est-à-dire le moyen de permettre sa souscription, et dans la simplicité des produits d’assurance. Elle se distingue par le paiement d’une somme modique, par une simplification des démarches et une distribution particulière qui passe, dans certains pays, par les coopératives agricoles ou encore les distributeurs de produits agricoles. Ce sont tous ces éléments qui doivent faire faire l’objet d’une réglementation.

L’Algérie a ratifié l’accord sur la Zone africaine de libre-échange. Les compagnies algériennes sont-elles prêtes pour pénétrer le marché africain, individuellement ou de manière collective ?

La ZLECAf a pour but de favoriser la création d’un marché africain unifié, facilitant ainsi la libre circulation des biens et des services à travers les frontières intérieures du continent. Elle vise également à renforcer la position commerciale de l’Afrique sur la scène mondiale.

La mise en œuvre efficace de l’accord nécessite que les États parties fassent preuve de volonté politique et disposent des capacités techniques requises.

Actuellement, il y a cette volonté affichée de notre pays à investir et pénétrer le marché africain, tous secteurs confondus. Les pouvoirs publics ont mis les moyens pour accompagner les investisseurs algériens et leur permettre de se déployer à l’international. C’est dans ce contexte que les banques algériennes ont déjà investi quelques pays africains.

Cet élan doit être aussi accompagné par d’autres secteurs d’activités. A mon avis, les sociétés d’assurance doivent se préparer aussi à se déployer sur le marché africain. A l’international, nous avons déjà des relations avec de nombreux partenaires dans l’assurance et la réassurance.

Mais la préparation consiste à élaborer une stratégie de déploiement à l’international, du moins pour les entreprises qui disposent de suffisamment d’expérience, de moyens, de compétences, de capacités financières et qui couvrent déjà le marché national.

A mon sens, dans cette stratégie de conquête du marché régional, continental ou international, il y a une étape à franchir et qui consiste à préparer les équipes, les former, ensuite cerner les contraintes et les difficultés en réalisant des études de marché adéquates.

L’élargissement de l’activité à l’étranger est une excellente occasion pour pénétrer de nouveaux marchés, améliorer le niveau de croissance et des performances, acquérir l’expertise à l’international tout en participant à la création de la richesse nationale.

Entretien réalisé par Lyes Menacer

Avec une capacité devant atteindre 270 000 vaches laitières : La méga-ferme Baladna Al Djazair couvrira 50% des besoins en lait

« Baladna Al Djazair » est sans doute, c’est l’investissement agricole étranger le plus important enregistré depuis la mise en œuvre de la nouvelle politique de développement de l’agriculture saharienne en 2021, la méga-ferme de production de lait en poudre en partenariat la société qatarie Baladna, entre dans sa phase de concrétisation.

Signé ce mercredi, respectivement par la directrice générale de l’investissement agricole et du foncier au ministère de l’Agriculture et du développement rural, Souad Assous, et le président du Conseil d’administration de la société Baladna, Mohamad Moutaz Al-Khayyat, l’accord-cadre portant la réalisation de ce projet d’envergure prévoit la création de fermes d’élevage intégrées de vaches laitières et de production de lait en poudre.

D’un coût global estimé à 3,5 milliards de dollars, le projet s’étendra sur une superficie totale de 117 000 hectares dans la wilaya d’Adrar et permettra de produire 50% des besoins du marché national en poudre de lait, de couvrir une partie de la demande en viandes rouges, mais aussi de créer 5 000 postes d’emploi directs.

Selon les détails fournis par le ministre de l’Agriculture, Youcef Cherfa, « la production  se fera en 4 phases, la première débutera à l’horizon 2026 et la dernière aura lieu 9 ans après le lancement du projet ».

Concernant le montage financier de Baladna Al Djazair, le ministre a fait état de la création d’une joint-venture qui gérera le projet. Elle sera détenue à 51% par la partie qatarie et 49% par le Fonds national d’investissement (FNI). Celle-ci détiendra 51% de la future ferme d’élevage laitier et les 49% restants sous forme de crédits de banques algériennes. La société qatarie engagera donc un peu plus de 850 millions de dollars dans ce projet.

Tel que présentée par le président du Conseil d’administration de Baladna, la ferme, qui est « le plus grand projet agricole et industriel intégré de production de lait en poudre au monde », produira près de 194 000 tonnes de lait en poudre par an.

Dans la première phase de la concrétisation du projet Baladna Al Djazair, une ferme sera aménagée pour répondre aux besoins en fourrage, une autre d’une capacité d’accueil de 50 000 têtes bovines sera conçue et des lignes de production modernes de lait en poudre installées.

A la neuvième année du projet, le nombre total de têtes bovines devrait atteindre 270 000, avec une production d’environ 1,7 milliard de litres de lait par an.

Enfin, Pour faciliter sa réalisation, le projet Baladna Al Djazair bénéficiera des avantages prévus par la nouvelle loi relative à l’investissement, ainsi que de nombreuses facilitations en termes d’accès au foncier et au financement.

M. N.

Finances et assurances : Les écoliers sensibilisés à l’épargne

Encourager l’épargne et inculquer la culture de l’assurance chez les enfants. C’est à cet exercice que se sont donnés l’Association des banques et des établissements financiers (ABEF) et l’Union algérienne des assurances et de la réassurance (UAR), lors d’une rencontre organisée au siège de la Bourse d’Alger, dans la cadre de la célébration de la Journée arabe de l’inclusion financière.

Une trentaine d’élèves, sélectionnés parmi les meilleurs collégiens de l’Académie d’Alger, ont été sensibilisés par les responsables de ces deux organisations qui ont mis l’accent sur l’importance d’éduquer à la culture financière cette génération de demain en leurs expliquant l’importance de l’épargne et des assurances.

«Ces écoliers sont appelés à devenir demain des cadres de l’Etat, des usagers ou des responsables du secteur financier. C’est pourquoi nous les avons invités ici pour leur expliquer l’importance de l’épargne, de l’assurance et de l’investissement», a expliqué à la presse le directeur général de la Bourse d’Alger, Yazid Belmouhoub, en marge de cette rencontre, affirmant que cette initiative sera élargie à d’autres établissements scolaires et à d’autres wilayas du pays.

Il a exprimé à ce propos son souhait de voir  l’éducation financière  incluse dans les manuels et les programmes scolaires pour informer et intéresser les générations futures à un secteur en pleine mutation en Algérie, notamment avec l’introduction des nouvelles technologies qui participent à son développement.

«Nous savons que le digital est en train de progresser dans notre pays, alors nous essayons de les préparer à l’usage des moyens de paiement électronique, etc. », a-t-il encore expliqué, rappelant l’existence d’un comité d’éducation financière auquel participe l’ABEF et la Bourse d’Alger sensibiliser davantage d’élèves.

Pour sa part, le président de l’UAR et non pas moins PDG de la Société algérienne des assurances (SAA), Youcef Benmicia, a expliqué également que cette initiative s’adresse aux futurs cadres et utilisateurs des différents services financiers.

« L’éducation financière est un levier d’inclusion financière pour notre pays et nos citoyens qui en bénéficient tous et de manière équitable de services financiers disponibles », a-t-il noté.

Une action symbolique du Crédit populaire algérien (CPA) sera offerte à chacun des élèves, ainsi qu’un compte épargne de 10 000 dinars, outre une assurance scolaire et une autre d’habitation que l’UAR offre aussi gratuitement à cette occasion.

Lyès M.

Conseil du Gouvernement : Le stockage des céréales, la numérisation et le logement examinés

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L’état d’avancement des projets de réalisation de nouveaux silos de stockage de céréales, la généralisation de la numérisation, la protection de l’environnement et les mesures prises pour faciliter le financement et l’accès au logement ont été les principaux dossiers examinés par le gouvernement lors de la réunion qu’il a tenue ce mercredi.

Ainsi, la réunion, présidée par le Premier ministre, Mohamed Nadir Larbaoui, a «examiné les progrès accomplis dans l’exécution du projet de réalisation de silos de stockage des céréales, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des directives du président de la République relatives au renforcement des capacités nationales (en la matière) dans le cadre de la stratégie nationale de sécurité alimentaire », souligne le communiqué rendu public par les services du gouvernement à l’issue de la réunion.

A cet égard, il convient de noter qu’en janvier dernier, le ministre de l’Agriculture et du développement rural a indiqué qu’en 2024, il sera procédé à la réalisation de 350 centres de proximité de stockage des céréales pour augmenter les capacités de stockage à 9 millions de tonnes, contre 3,4 millions de tonnes actuellement et la réalisation de chaque centre, d’une capacité de 6 000 tonnes, nécessitera un investissement estimé à 25 milliards de dinars. Le ministre a également précisé que le lancement des travaux de réalisation devait avoir lieu en mars dernier et devront durer 8 mois.

Au volet relatif au suivi périodique et continu de l’exécution des instructions du chef de l’Etat relatives à l’accélération de l’opération de numérisation, le gouvernement, lors de sa réunion de ce mercredi, « a entendu une communication sur la numérisation du secteur des transports et l’évaluation des mesures prises pour l’amélioration des services de transport, ainsi que les projets en cours pour la prise en charge des différentes préoccupations soulevées dans ce domaine, y compris le projet de réalisation du portail de service public du secteur des transports », ajoute le même communiqué.

Dans les domaines environnemental et du logement, le gouvernement « a examiné l’adaptation du cadre réglementaire applicable aux établissements classés pour la protection de l’environnement, ainsi qu’un nombre de mesures visant à renforcer le cadre réglementaire relatif à l’accompagnement et à l’appui de l’opération de financement de l’acquisition de logements collectifs et individuels dans certaines régions du Sud et des Hauts Plateaux », selon la même source.

R. N.

Hydrocarbures : Protocole d’entente entre Sonatrach et Abraj Energy Services

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Dans le cadre de sa stratégie de développement prônant l’ouverture sur le partenariat international, le groupe Sonatrach a procédé ce mardi à la signature d’un protocole d’entente avec la société omanaise Abraj Energy Services, spécialisée dans les services pétroliers et gaziers.

Selon un communiqué rendu public par la société nationale à l’issue de la cérémonie de signature qui a eu lieu dans la capitale omanaise, Mascate, en présence de son PDG, Rachid Hachichi, « ce protocole permettra à Sonatrach et Abraj Energy Services d’engager des discussions qui porteront sur les opportunités de coopération dans les activités de forage, de Workover et des services aux puits ainsi que les services aux projets intégrés.»

La signature de ce protocole d’entente avec Abraj Energy Services, qui « est l’une des principales sociétés du Sultanat d’Oman opérant dans les services Oil & Gas », confirme « les ambitions de Sonatrach de développer la coopération dans les activités de services pétroliers à l’international et de renforcer davantage le partenariat avec les sociétés omanaises à travers l’échange mutuel d’expériences et la formation spécialisée », est-il souligné dans le communiqué du groupe énergétique.

Pour rappel, au mois de mai 2023, le président du Conseil d’administration d’Abraj Energy Services, Saif bin Saïd Al Hamhami, a été reçu au ministère de l’Energie et des mines à Alger, pour une rencontre au cours de laquelle les discussions ont porté sur les opportunités de partenariat entre le groupe Sonatrach et la société omanaise dans le domaine des hydrocarbures.

A cette occasion, Saif bin Saïd Al Hamhami a fait part de la volonté d’Abraj Energy Services d’investir et de créer des opportunités d’affaires en Algérie et d’établir des partenariats gagnants-gagnants, particulièrement avec Sonatrach.

R. N.

Automobile : Le chinois Sinotruk signe son retour officiel en Algérie

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Le constructeur de camions poids-lourds chinois Sinotruk a officialisé son retour en Algérie mardi soir, lors d’une cérémonie de présentation des véhicules qu’il a organisé à Alger, avec son représentant exclusif, Soframimex, membre du groupe Amouri, basé dans la wilaya de Biskra.

Ce retour de Sinotruk sur le marché algérien de l’automobile est le fruit du contrat renouvelé entre les deux parties en 2023, après un premier partenariat en 2009, explique le PDG du groupe Amouri, Laroussi Amouri, en marge de cette cérémonie qui a été l’occasion de présenter les 5 modèles de camions qui seront commercialisés en Algérie, avec évidemment leur 17 variantes pour répondre aux besoins des clients.

«Soframimex propose 5 modèles de Sinotruk avec 17 variantes distinctes est spécialement adaptés aux exigences des métiers de construction, de transport longues distance et du transport spécifique sur tous les terrains, sous tous les climats et pour tous les usages», expliquent les responsables de Soframimex qui ont saisi l’occasion pour signer avec quelques-uns de leurs agents agrées, au nombre de 14 agents, selon la même source.

« Pour débuter, nous allons avons 16 points de vente, dont deux succursales, dont l’une est à Alger et l’autre à Biskra, ainsi que quatorze agents agréés », précise M. Amouri, indiquant que d’ici juillet prochain, ce chiffre va atteindre 30 agents agréés Sinotruk à travers  plusieurs wilayas du pays.

« À ce jour, 700 véhicules ont déjà trouvé preneurs en Algérie», affirme Soframimex dans son communiqué, estimant que l’attrait exprimé envers ses véhicules est un «signe de la confiance et de l’enthousiasme que suscite notre marque», dont les responsables chinois et leurs représentant en Algérie affirme proposer à des prix compétitifs, outre la qualité qui rivalisent, insistent-t-il, avec les meilleures marques européennes.

Pour 2023, Soframimex avait droit à l’importation de 2500 camions Sinotruk. Il envisage de porter ce chiffre à 5000 unités en 2025.

Mais avec la nouvelle réglementation régissant le secteur automobile en Algérie, le groupe chinois et son partenaire algérien compte aussi se lancer dans l’industrie du montage automobile, a affirmé son PDG, Li Wei, ne cachant son ambition d’exporter jusqu’à 10 000 camions vers les pays voisins sur le moyen terme, lorsque les conditions seront réunies pour ce faire.

«Nous avons construit notre usine en 2008 et nous attendons toujours les autorisations nécessaires pour nous lancer dans le montage », a affirmé M. Amouri en marge de cette cérémonie.

En matière de disponibilité des pièces de rechange et de service après-vente, Laaroussi Amouri affirme que son groupe a mis le paquet sur la formation du personnel et des mécaniciens devant assurer le travail grâce aux moyens mis à leur disposition, y compris une plateforme de dépannage mobile. «Nous avons déployé aussi des systèmes intelligents pour une meilleure efficacité », explique-t-il encore, affirmant les approvisionnements en pièces de rechange dans notre magasin central à Biskra et des 90%, ce qui représente 600 millions de dinars ».

Sophia Rais

L’Accord-cadre signé ce mercredi : Feu vert pour la réalisation de la méga-ferme laitière de la société qatarie Baladna

Annoncé il y a quelques mois, le projet de réalisation d’une méga-ferme laitière en Algérie par le groupe qatari Baladna, spécialisé dans les productions agricoles et agroalimentaires, entre dans sa phase de concrétisation.

Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Youcef Cherfa, le ministre des Finances, Laaziz Faid, en compagnie de l’ambassadeur du Qatar en Algérie, Abdulaziz Ali Al-Naama, président en effet aujourd’hui à Alger, la cérémonie de signature de l’accord-cadre entre le ministère de l’Agriculture et la société qatarie pour la réalisation de ce «projet intégré pour la production du lait en poudre dans le sud algérien», avons nous après du ministère de l’Agriculture.

Au début de ce mois d’avril, des responsables de la société qatarie ont révélé certains éléments de la consistance du projet en question, faisant savoir qu’il s’étendra sur 100 000 hectares et vise comme objectif la production de 200 000 tonnes de poudre de lait par an.

Quelques jours auparavant, lors de sa rencontre avec des représentants de médias nationaux, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait annoncé l’arrivée prochaine d’ «un partenaire arabe très respecté, en vue de la réalisation d’un grand projet de ferme de 100 000 hectares à Adrar.»

Avant d’aboutir à la signature de l’accord-cadre d’aujourd’hui, une délégation de la société Baladna avait été reçue au ministère de l’Agriculture et du développement rural en octobre dernier pour «examiner les voies et moyens de renforcer le partenariat et la coopération dans le domaine de l’agriculture», selon un communiqué du ministère de tutelle, et à l’issue de cette rencontre, le PDG de la firme qatarie a déclaré que «Baladna est prête à investir en Algérie dans le domaine agricole, en exploitant toutes les opportunités offertes au mieux des intérêts des deux pays»

Outre les bâtiments d’élevage pour vaches laitières, le mégaprojet de Baladna, dont le coût de réalisation n’est pas encore annoncé, devra comprendre également de grandes surfaces pour la production de fourrage ainsi que des unités industrielles pour la transformation du lait mais aussi pour la production d’aliments de bétail.

M. N.

Algérie : La présidente du CICR rencontre les autorités du pays

La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a entamé une visite officielle en Algérie à l’invitation du ministre des Affaires étrangères, monsieur Ahmed Attaf, du 22 au 23 avril 2024.

Au cours de sa visite, la présidente a rencontré le ministre des Affaires étrangères, ainsi que la présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Ibtissem Hamlaoui.

Les entretiens ont porté sur le renforcement de la coopération entre l’État algérien et le Comité international de la Croix-Rouge. Des échanges ont également eu lieu à propos de la situation humanitaire dans des contextes de conflit armé en cours au Proche et Moyen-Orient et en Afrique, notamment à Gaza, en Syrie et au Soudan.

Un accord-cadre de partenariat pour les années 2024-2026 a été signé entre le CICR et le CRA. Cet accord englobe plusieurs programmes, soulignant ainsi l’engagement des deux organisations à renforcer leur collaboration humanitaire.

En cette année marquée par le 75e anniversaire des Conventions de Genève, le CICR rappelle le rôle essentiel du droit international humanitaire dans la protection des personnes touchées par les conflits armés et le respect de leur dignité. Les Conventions de Genève et leurs Protocoles additionnels sont les fondements de l’action humanitaire du CICR et de ses partenaires dans le monde entier.

C.P

À propos du CICR

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est une organisation neutre, impartiale et indépendante dont le mandat strictement humanitaire découle des Conventions de Genève de 1949. Il porte assistance aux personnes touchées par un conflit armé et d’autres situations de violence dans le monde, pour améliorer leur sort et protéger leur vie et leur dignité, en collaboration avec ses partenaires.

La loi 18-05 relative au commerce électronique ne suffit plus pour lutter contre la contrefaçon (ARPCE)

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La lutte contre la contrefaçon et l’atteinte à la propriété intellectuelle est au centre des débats, dans un contexte où la protection du produit national est inscrite au registre des priorités de la nouvelle politique de développement économique mise en œuvre ces dernières années.

A cet égard, le chef du département de la réglementation et de l’information de l’Inapi (Institut algérien de propriété intellectuelle), Mohamed Sabbagh, vient de révéler que, durant la seule année 2023, près d’une centaine de plaintes relatives à la contrefaçon et l’atteinte à la propriété industrielle ont été traitées au niveau de plusieurs juridictions à travers le pays.

«Le nombre des plaintes s’accroît au fil des années», a déclaré le même responsable ce lundi, lors des 6èmes Journées internationales Marque et Contrefaçon, tout en précisant que ces plaintes portent sur des violations de propriété industrielle et ont été déposées par des propriétaires de marques algériennes, mais aussi par certaines entreprises étrangères.

Parmi les secteurs les plus touchés par le fléau de la contrefaçon, le responsable au sein de l’Inapi, a cité ceux des produits agroalimentaires et les produits cosmétiques, où le nombre d’affaires traitées a été le plus élevé.

Notant que l’atteinte à la propriété industrielle «pèse sur l’économie nationale et entrave l’innovation », le même responsable a insisté sur la nécessité pour les opérateurs économiques et les innovateurs de protéger leurs marques et déposer leurs brevets d’invention à l’Inapi.

En outre, évoquant le phénomène des produits issus de la contrefaçon et commercialisés à l’étranger sous des labels algériens, M. Sabbagh a révélé que plusieurs plaintes ont été reçues à l’Inapi, émanant d’ «opérateurs nationaux dont les marques sont utilisées à l’étranger par des contrevenants en Europe ou même dans des pays du Maghreb», essentiellement dans le domaine des industries agroalimentaires.

De son côté, le président du Conseil d’administration de l’Autorité de régulation des postes et des communications électroniques (ARPCE), Mohamed El Hadi Hannachi, a relevé que le phénomène de la contrefaçon s’est amplifié avec le développement du commerce électronique, en avouant que la loi 18-05 relative au commerce électronique ne suffit plus à elle seule pour lutter contre ce phénomène.

«Si la contrefaçon utilise les technologies des plateformes, la lutte contre ce fléau devrait se faire par les mêmes moyens, notamment à travers l’adoption de solutions techniques performantes», suggère le même responsable, alors que le représentant de l’Ianor (l’Institut algérien de normalisation), a, pour sa part, prévenu des effets de la contrefaçon qui est à l’origine d’une «économie souterraine», privant l’Etat de recettes fiscales importantes.

R.N

Commerce, eau, énergie, céréales : Naissance de l’axe Alger-Tunis-Tripoli pour une coopération trilatérale

A l’issue de leur première rencontre de consultative, tenue ce lundi à Tunis, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, son homologue tunisien, Kaïs Saïed, et le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes El-Menfi, ont lancé une nouvelle approche de coopération économique trilatérale axée sur des domaines stratégiques comme les ressources hydriques, la production agricole, ainsi que la libre circulation des marchandises.

Tel que souligné dans le communiqué final qui a sanctionné les travaux de cette réunion tripartite, les trois chefs d’Etat ont ainsi décidé de mettre en place des groupes de travail conjoints qui seront chargé de la conception et du suivi de stratégies de coopération dans chacun de ces domaines.

Ainsi, dans la perspective de renforcer les capacités de ces pays à faire face aux défis de la sécurité hydrique, alimentaire et énergétique, les trois dirigeants se sont entendus sur la création de « groupes de travail conjoints ».

Un est « chargé d’élaborer des mécanismes permettant de mettre en place des projets et des investissements conjoints d’envergure dans des domaines et secteurs prioritaires, tels que la production de céréales et de fourrage et le dessalement de l’eau de mer, ainsi que d’autres projets et programmes de coopération visant à assurer la sécurité hydrique et alimentaire des trois pays », est-il souligné dans le communiqué, en poursuivant que, dans ce domaine, il s’agit d’ « activer au plus vite des mécanismes conjoints pour l’exploitation des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional. »

A ce propos, il convient de noter que les trois pays partagent la plus grande réserve souterraine au monde, qui s’étend sur une superficie d’un km2 et composée des deux nappes du Continental intercalaire et du Complexe terminal. Ce réservoir, dont le potentiel est estimé entre 50 000 et 60 000 milliards de m3, est exploité par les trois pays en concertation au sein de l’OSS (Observatoire du Sahara et du Sahel), qui est un organe tripartite où Alger, Tunis et Tripoli sont représentées.

Dans le domaine énergétique, les trois chefs d’Etat ont mis l’accent sur l’accélération de « la mise en œuvre du projet d’interconnexion électrique des réseaux de transport d’électricité entre les trois pays et de développer la coopération et d’établir des partenariats dans le domaine de l’exploration, de la production et du stockage de produits pétroliers et dans les secteurs des mines et des énergies renouvelables et propres comme l’hydrogène vert. »

Pour dynamiser la coopération et les échanges commerciaux entre ces pays, les trois chefs d’Etat ont évoqué la nécessité d’ «aplanir les difficultés qui entravent la circulation des biens et des marchandises entre les trois pays, d’examiner les moyens d’accélérer les échanges entre eux, de créer des zones franches communes et d’accélérer l’adoption de mesures appropriées pour faciliter la circulation des personnes et des marchandises, notamment en développant les réseaux de transport routier et ferroviaire et en créant une ligne maritime régulière reliant les trois pays », selon le même communiqué.

M. N.