Atteindre un million de start-ups à fin 2023 : le gouvernement multiplie les initiatives
L’économie des start-ups fait son petit bonhomme de chemin en Algérie, possédant sa propre force de marché.
Conscient du rôle des start-ups dans le développement économique, le gouvernement multiplie les mesures pour favoriser la naissance de jeunes pousses, par l’octroi des financements et l’accompagnement des entrepreneurs. Un objectif est tracé cette année, celui d’atteindre un million de porteurs de projet à fin 2023.
Au cours des trois dernières années, 5 000 start-ups ont été recensées dont près de 1 100 ont obtenu le label start-up ou celui de projet innovant au moment où le nombre d’incubateurs actifs sur le territoire national serait passé de 14 à 60.
Cette avancée a été rendue possible grâce aux différentes initiatives prises dans ce sens, notamment la mise en place d’un climat favorable à la création de start-up et l’accélération du traitement des dossiers au niveau du Fonds algérien des start-up, permettant à ces dernières d’accéder aux sources de financement. A ce propos, le portefeuille de gestion des fonds d’investissement locaux, doté de 58 milliards de dinars, à raison de un milliard DA pour chaque wilaya, était à même de renforcer la capacité du fonds à financer le plus grand nombre possible de start-ups.
Projet de création des premiers centres de prototypage en Algérie
Le ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises a présenté lors d’une réunion du gouvernement, un projet de création des premiers centres de prototypage en Algérie.
Dans sa communication, il a souligné «l’importance des centres de prototypage Fab-Lab dans l’écosystème de l’innovation, ainsi que leur rôle dans la prise en charge des besoins des porteurs de projets innovants durant les différentes étapes qui composent la réalisation d’un projet, allant de l’exploration des idées jusqu’à la validation des concepts».
«La création de ce genre de centres donnera plus de visibilité à notre pays en matière d’innovation et de consolidera les efforts du gouvernement en matière de promotion de l’innovation et des start-ups», indique un communiqué du gouvernement à cet effet.
Cette mesures ainsi que d’autres prouvent qu’il y a une volonté de la part du gouvernement de poursuivre les efforts pour créer un environnement propice et mettre à la disposition des porteurs des projets tous les moyens afin d’encourager la création de start-up.
Les premiers résultats sont prometteurs. L’Algérienne Fella Bouti, fondatrice de la start-up Ecodal, spécialisée dans la fabrication de dalles écologiques à base de résidus de culture, a été primée dernièrement à Londres, dans le cadre d’un concours d’entrepreneuriat féminin qui a regroupé près d’un millier de postulants du monde arabe, selon l’APS.
La distinction de Fella Bouti est intervenue le 8 mars lors du concours Unlock her Future (libérer son avenir), organisé par le groupe britannique The Bicester Collection, visant à «encourager l’entreprenariat féminin, valoriser les femmes fondatrices d’entreprises et start-up à impact social et environnemental».
Le mécanisme «un diplôme, une start-up»
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique met la main à la pâte. Les responsables insistent sur l’encouragement des initiatives d’innovation des étudiants des établissements universitaires de manière à favoriser la création de start-ups.
Le rôle efficace de l’incubateur et de la maison de l’entrepreneuriat est mis en avant au niveau de différents établissements universitaires dans l’accompagnement des étudiants porteurs d’idées et de projets innovants et créatifs, d’où leur formation et l’incitation des diplômés à la création d’entreprises.
D’ailleurs, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a conclu une convention avec le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up dans le but d’accompagner les étudiants universitaires porteurs de projets innovants et de les inciter à les concrétiser sur le terrain.
Parmi les initiatives prises dans les universités, on peut citer le mécanisme «Un diplôme, une start-up». Ce mécanisme semble porter ses fruits pour stimuler l’innovation et les projets d’entreprise en Algérie. Le nombre de projets de mémoire enregistrés pour bénéficier des labels «projet innovant» et «start-up» dans les universités de l’est du pays en est une preuve.
Par exemple, à Oum El Bouaghi, 190 projets de mémoire ont été enregistrés pour l’année universitaire en cours, et 160 ont été retenus. Les projets couvrent les trois niveaux d’études (licence, master et doctorat) ont impliqué de nombreuses facultés différentes.
A Annaba aussi, 420 idées innovantes ont été proposées par les étudiants et acceptées par le jury d’évaluation de l’Université. Les étudiants des facultés de technologie et des sciences économiques et de gestion ont été les plus actifs dans cet effort, avec 295 idées enregistrées.
Pas moins de 111 propositions pour la création de projets innovants ont été reçues par l’Université de Guelma. Elles sont réparties entre les cycles de licence et de master, ainsi que les doctorats, et représentent les 7 facultés de l’Université. Ils sont près de 300 étudiants à être impliqués dans ces projets, qui pourraient être développés par des groupes allant jusqu’à 6 étudiants.
Fatiha A.
Les commentaires sont fermés.