C’est à partir du site de Renault Algérie Production, à Oued Tlélat, que le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, a annoncé l’amendement prochain du code de l’investissement pour donner toutes ses chances au secteur industriel et faire part de sa volonté de mettre la petite et moyenne entreprise (PME) au coeur de l’économie nationale en révisant la loi régissant son activité.
Et c’est à partir de ce même lieu que l’on veut symbole de la relance industrielle mécanique que le ministre a émis le souhait de voir se développer, autour du site Renault, toute une activité de sous traitance à laquelle il promet toutes les facilitations.
Son collègue de l’habitat et de l’urbanisme, Abdelmadjid Teboune a, quant à lui, pris la décision d’ouvrir le gré à gré aux entreprises algériennes, levant ainsi une contrainte maintes fois décriée par les organisations professionnelles du secteur du BTPH qui voient enfin aboutir une de leurs nombreuses revendications.
Même les douanes algériennes, ont décidé d’être à l’écoute des investisseurs en conviant presque toutes les organisations professionnelles à une rencontre au cours de laquelle le DG des douanes Mohamed Abdou Bouderbala a fait part de la volonté de l’institution qu’il dirige, d’accompagner l’exportation et la relance de l’industrie, seules substitutions à des importations menaçantes.
Cela passera-t-il par la révision des taxes !? Tous les producteurs qui se sont exprimés, sur notre support et ailleurs, regrettent que l’on impose de la même façon un importateur qui vend en l’état et un fabricant qui importe de la matière première et des intrants. Une matière qui, dans de nombreux cas, est disponible sur place, pour peu qu’on fasse l’effort de lui permettre « d’exister », il en est ainsi du polystyrène, un dérivé du pétrole que l’on va chercher en Asie, en Arabie Saoudite et ailleurs, car non transformé en Algérie.
Reste à savoir comment vont se traduire, dans les faits, les mesures voulues pour la facilitation de l’acte d’investir et la relance de l’investissement. Une relance bien entamée si l’on se réfère aux chiffres. Au 1er trimestre 2014, le montant des projets d’investissement était de l’ordre de 682 milliards de dinars contre 305 milliards de dinars pour la même période en 2013. Et les IDE ne sont pas en reste.
Faut-il croire que nous tenons enfin le bon cap ? Les pouvoirs publics semblent décidés à répondre aux attentes des opérateurs économiques qui, bien qu’échaudés par le terrain, ont fait de la résistance en trouvant des solutions, au cas par cas, aux problèmes qu’ils rencontrent quotidiennement et avec un seul et même souhait, voir l’Etat gouverner au sens vrai du terme et libérer les entreprises. Notamment publiques. Surtout publiques !
Car, si le privé gère sans état d’âme, le chef d’entreprise publique est souvent otage de procédures lentes, épuisantes et d’un syndicat encouragé par le fallacieux prétexte de la préservation du climat social, devenu « avocat » des travailleurs, s’octroyant le droit de regard sur tout ce qui se fait dans l’entreprise, n’hésitant pas à mettre en danger l’outil de production par des grèves répétés, faisant et défaisant des carrières.
Une autre épée de Damoclès qui, avec la pénalisation de l’acte de gestion, a souvent raison des plus téméraires des PDG. Et là aussi, il est temps de s’entendre sur la visibilité du cap.
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