« Les problèmes de l’entreprise sont les problèmes du pays, les problèmes du pays sont les problèmes de l’entreprise »
Il convient d’emblée de souligner que l’on ne souhaite jamais assez, la bienvenue à un support médiatique dédié exclusivement à l’entreprise et son univers.
En effet, l’émergence sur le marché national d’un tel support est d’autant plus souhaitable qu’il nous parait répondre à un vrai besoin de l’opinion publique de mieux connaitre la réalité du monde de l’entreprise, ses contraintes et ses difficultés et pourquoi pas ses ambitions légitimes particulièrement dans une conjoncture de crise économique mondialisée.
Cette crise qui, du reste, place partout l’entreprise, ici et ailleurs, au cœur des enjeux des politiques et stratégies de riposte destinées à limiter ses retombées et ses impacts destructeurs.
A cet égard, il nous parait utile de rappeler que depuis le déclin quasi planétaire des idéologies, l’entreprise est devenue partout ailleurs dans le monde, un centre d’intérêt universel au regard notamment des fonctions vitales qu’elle assure dans l’animation de la vie économique, sociale et culturelle des sociétés.
En effet l’entreprise est perçue, à juste titre, comme l’espace privilégié:
• De valorisation et de création des richesses;
• D’exploitation et de réalisation des inventions et innovations technologiques et de développement de la recherche de concert avec les universités, les laboratoires et les centres scientifiques;
• Le lieu de production et de partage du travail.
Il convient également d’observer qu’en sus de toutes ces fonctions traditionnelles et historiques, l’entreprise ne cesse de voir sa vocation s’élargir de nos jours. Elle est devenue en effet le fer de lance du développement durable. Elle assume de nouvelles responsabilités sociale et citoyenne et prend en charge d’autres valeurs et dimensions d’éthique (solidarité et lutte contre les phénomènes de précarité et de fragilité sociales…).
Des ressources et des budgets appréciables sont consacrés à ces nouvelles activités ce qui a largement contribué à améliorer l’image de l’entreprise qui est dès lors de moins en moins perçue comme seul espace de maximisation des profits et d’exploitation des rentes.
C’est dire toute l’importance que représente, aujourd’hui, l’entreprise dans l’économie réelle. C’est fondamentalement pour cette raison que les États et les gouvernements dans le monde s’ingénient en permanence pour concevoir, élaborer et adopter des politiques publiques toujours plus innovantes en matière de soutien, d’encouragement, d’assistance et de promotion de l’entreprise.
L’objectif recherché, en priorité, par ces États et gouvernements est de libérer l’entreprise de toutes formes de contraintes, de bureaucratie et d’obstacles dans le but de la rendre toujours plus efficiente, plus rentable et plus conquérante sur les marchés et partant plus utile à la société.
C’est à cette fin que des centaines de réglementations et de codes d’investissements ont été mis au point dans de nombreux pays.
Ces réglementations et codes subissent d’ailleurs à intervalles réguliers des adaptations, des corrections et des amendements dans l’objectif de rendre l’environnement de l’entreprise et le climat des affaires en général plus attractif et plus coopérant.
Bref, l’on ne refuse rien à l’entreprise pour lui permettre de réaliser sa vocation et ses objectifs et d’accomplir, dans l’intérêt de tous, ses missions socio-économiques.
En Algérie le rôle de l’entreprise n’en est pas moins important surtout lorsque l’on sait que le pays doit déjà faire face efficacement et durablement à des menaces et des périls réels que sont :
• Le chômage et la forte dépendance de la rente pétrolière pour assurer le financement des besoins économiques et sociaux, laquelle rente est elle-même en tant que ressource fortement précaire car épuisable à plus ou moins long terme et totalement soumise aux perturbations du cours sur le marché international.
C’est donc pour toutes ces raisons et ces réalités amères qu’il n’est pas exagéré, à notre sens, de souhaiter que l’entreprise, en Algérie soit véritablement érigée au rang de cause nationale. Car il est grand temps de prendre conscience à l’échelle de toute la société que les problèmes de l’entreprise sont les vrais problèmes du pays.
Ceci étant, nous formons le vœu pour que cette nouvelle revue DZENTREPRISE puisse devenir rapidement la tribune et le porte-voix des patrons et managers des entreprises du pays. Nous souhaitons également que ce support puisse jouer dans un proche avenir le rôle d’un véritable centre de résonance dont l’écoute par les pouvoirs publics notamment, servira la cause légitime du monde des entreprises.
Par Bakhti Belaib
Ex ministre du commerce
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