L’Algérie ne fait pas partie des autoroutes des franchises. Ou, du moins, pas totalement. Trop d’éléments font que notre pays reste encore à la traîne pour certains, pas encore préparé pour d’autres.
Les franchises, il s’agit en fait de maisons industrielles ou de renommée internationale, évoluent, pour celles qui ont fait leur entrée sur le marché national, dans un environnement économique et commercial autre que celui de leur «milieu naturel».
Avec ce qu’il suppose comme industries tournées vers la consommation, les financements pour la recherche de produits nouveaux, les marchés financiers pour soutenir le système et en bout de chaîne, en plus des grands magasins du luxe (parfums, cosmétiques), de l’habillement, de la chaussure ou de l’électroménager, de bons salaires.
Ce n’est pas par un tour de passe passe, comme diraient les plus sceptiques, que les franchises vont s’installer du jour au lendemain sur le marché algérien. L’exigence de ce marché est telle qu’il faut au préalable mettre en place toute une architecture économique, commerciale, douanière et administrative pour que les grandes enseignes internationales, de l’habillement ou de luxe, s’installent sur le marché algérien.
Il leur faut également de solides garanties pour à la fois faire de bons chiffres d’affaires et mettre en valeur leurs produits. Certes, l’Algérie s’ouvre progressivement vers ce type d’économie commerciale, mais le chemin est encore long pour qu’Alger, Oran, Annaba et Constantine deviennent des villes où l’on peut s’offrir des produits de grandes enseignes de la parfumerie, de l’horlogerie ou de l’habillement.
L’îlot de Bab Ezzouar existe, certes, avec la présence d’enseignes respectables, des marques renommées qui, au demeurant ne font pas du chiffre d’affaires mais juste pour jauger le marché national. Car, en fait, l’économie algérienne reste encore en deçà des exigences qui font que les franchises pénètrent et prospèrent partout dans le monde.
Les franchiseurs n’ont pas beaucoup de marge de manoeuvres pour rapatrier les dividendes
réalisés en Algérie. Cela, ils le laissent aux franchisés qui, eux, se débrouillent comme ils peuvent pour «durer» sur un marché où la demande est faible, sinon dérisoire.
Et puis, il y a la grande muraille (de Chine) que constituent les prix des produits des enseignes internationales. Les articles ne sont pas à moins de 100-150 euros, ce qui est, il faut le reconnaître, largement au dessus des moyens de l’algérien.
Mais, il faut cependant relativiser les choses, car les produits de luxe ne sont pas pour une clientèle «smicarde». Ils visent bien au contraire «la crème» des salariés et des gros salaires et des professions libérales.
Cela fonctionne comme ça, de Paris à New York et Tokyo, pourquoi pas à Alger ? Moins d’une centaine de grandes franchises brassent ou surnagent sur le marché algérien, et, hormis deux ou trois enseignes, les autres arrivent à tenir bon. Il y a une demande ciblée, le marché marche, et cela donne, en fait, une image grandeur nature des possibilités, sinon des potentialités du marché algérien, même si la valeur du dinar par rapport aux principales devises est l’autre grand handicap pour un réel développement des franchises en Algérie.
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