Un constat peu rassurant quant à l’avenir des entreprises algériennes publiques ou privées que l’expert en TIC Redouane Hamza a apporté lors d’une conférence- débat organisée par le cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise au mois d’octobre dernier dont le thème est
«Quelle infrastructure et système d’information pour l’entreprise et l’administration algériennes ».
Une question à laquelle ont tenté de répondre les participants après un bref rappel de l’état des lieux.
Le constat fait, tous sont unanimes à dire que tous les ingrédients sont réunis pour que la mutation de l’entreprise se fasse de manière durable si l’on se réfère à l’environnement dans lequel l’entreprise algérienne évolue.
« Ce dernier est tout à fait stable et dispose d’atouts non négligeables -une population jeune, une situation géographique stratégique et des tas de facilitations.
Néanmoins, nos entreprises restent en deçà des attentes car elles obéissent à un système d’information archaïque et quand ce dernier devient la clé même de son développement, la mise en garde contre une éventuelle dégradation de l’entreprise est nécessaire », fait remarquer l’invité de CARE, Redouane Hamza.
L’expert en TIC soutient que pour se libérer, les entreprises algériennes doivent investir davantage dans les technologies de l’information, « elles doivent construire des infrastructures informationnelles aux normes et standards internationaux pour une gestion plus simple de l’entreprises et plus rentable. Pour cela, elles doivent, entre autres, déployer ce qu’on appelle des entreprises ressource planning ERP».
Ce procédé adopté par 70% des entreprises du bloc occidental est un type de gouvernance visant à coordonner l’ensemble des activités d’une entreprise grâce à un logiciel. L’ERP est donc une base de données regroupant par exemple la gestion de la ressource humaine, la gestion financière, la vente, la distribution …
L’orateur ajoute que l’adoption de l’ERP par l’entreprise la transforme en une entreprise efficace et efficiente, mais cela demande un investissement tant sur les plans de l’organisation et des ressources humaines que sur les plans architectural et technologique que sur les moyens à mobiliser à cette fin.
S’agissant de l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce OMC, le conférencier a indiqué que si l’Algérie venait à y rentrer de plain pied, un nombre significatif d’entreprises algériennes seront laminées car, selon lui, ces dernières ne pourront pas faire face à la compétition. Il le soutient, sans les TIC bon nombre d’entre elles est appelé à disparaitre.
L’expert en TIC fait remarquer que l’on ne doit pas s’attendre à une prise de conscience des entreprises si rien n’est fait en ce sens ; il estime que pour faire évoluer les situations et inverser la tendance , l’Etat joue un rôle déterminant s’il permet que certaines technologies puissent être déployées, « l’Etat doit investir dans de grands projets structurants et favoriser l’émergence d’un écosystème autour de toutes les disciplines de métier que ce soit au niveau du matériels ou du transport de données…».
Pour rappel, l’expert Redouane Hamza est le président directeur général d’ALTAIR, une entreprise de génie conseil et de génie logiciel qui a pour mission d’accompagner les grandes entreprises et les institutions gouvernementales dans la formulation et la mise en œuvre de leurs stratégies.
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