Pour les professionnels du BTP, c’est pratiquement la quadrature du cercle:
Comment honorer un copieux carnet de commandes publiques de logements avec une pénurie dramatique de certains types de matériaux de construction, dont le ciment.
Et, pour aller directement et nommer les choses par leur nom, il faut dire que la pénurie de ciment, sinon le manque récurrent de ce produit sur le marché, perturbe autant les commandes publiques en termes de projets à réaliser dans les secteurs du BTPH qu’une bonne partie de l’activité économique nationale.
Au point que les professionnels sont montés au créneau pour non pas dénoncer une situation inquiétante, mais proposer des solutions qui paraissent, à leurs yeux, idoines pour mieux gérer le manque de l’offre sur le marché national.
Quelques chiffres: la vingtaine de cimenteries, publiques et privées, ne produisent que quelques 18 millions de tonnes/an, alors que les besoins incompressibles en ciment sont évaluées à un peu plus de 21 millions de t/an, soit un déficit de plus de trois millions de tonnes par an.
L’Etat, pour compenser ce déficit, a recours aux importations qui se sont chiffrées au 1er trimestre 2013 à 68,05 millions de dollars contre 36,13 millions de dollars à la même période en 2012, soit une hausse de 88,3%.
Globalement, l’Algérie a importé durant cette période 795 608 t contre 394 345 t au 1er trimestre 2012.
C’est dire que la pénurie de ciment, si elle impacte directement le secteur du BTPH (les projets hydrauliques, on le sait, sont également boulimiques en ciment), n’en affecte pas moins les autres secteurs économiques et plus particulièrement l’industrie. Et, dans cet univers, il y a également l’industrie agroalimentaire, une filière en pleine croissance, dopée par une hausse record de la consommation des ménages.
Une consommation, du reste, soutenue par une revalorisation des salaires, les nouveaux emplois créés dans le BTPH d’ailleurs à la faveur de l’importante commande publique.
Mais l’industrie de l’agroalimentaire, tout comme les autres secteurs, a son talon d’Achille, celui du respect de l’hygiène industrielle, un secteur qui évolue à l’ombre d’une industrie parallèle, celle des produits chimiques, des adjuvants, des colorants et de l’épaississante et autre gélatine à base chimique et animale.
Autant de produits qui font tourner l’industrie de l’agroalimentaire pour qu’un pot de Yaourt dure plus d’une semaine, ou qu’une boite d’Ananas nous arrive de la lointaine Thaïlande toute fraîche et bonne à consommer.
Pour autant, dans cette chaîne entre l’aliment et l’industrie, des maillons risquent, parfois, de disparaître.
D’où l’importance de l’hygiène industrielle pour la santé des consommateurs.
Les commentaires sont fermés.