Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué, lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias nationaux, que le recours à l’endettement extérieur est désormais « possible », non sans révéler la stratégie de l’Algérie quant à l’usage des emprunts.
Pour le chef de l’Etat, le recours à l’endettement extérieur devra faire l’objet d’une orientation réfléchie pour développer des investissements structurants et à forte valeur-ajoutée.
En ce sens, M. Tebboune a affirmé que l’Etat pourrait recourir à l’endettement « pour financer des projets rentables économiquement comme les voies ferrées, les ports et les barrages d’eau ».
Il explique que ces crédits devront favoriser les activités créatrices de richesse et d’emplois, d’une part, et l’exploitation optimisé et rentable des ressources comme le fer, le phosphate et l’hydrogène, outre le secteur de l’agriculture, un secteur qui génère de grandes économies au pays pour juguler les importations, donc des dépenses des réserves de changes, d’autre part.
A ce propos, le chef de l’Etat a souligné que l’Algérie devra rapidement épargner son économie de sa dépendance des hydrocarbures.
« Nous n’allons pas lier notre avenir aux cours du pétrole », a martelé M. Tebboune, précisant que « la flambée actuelle des prix du pétrole obéît plutôt à des facteurs conjoncturels ».
Et si le chef de l’Etat a mis en garde contre la rengaine des expériences du passé lorsque l’économie nationale dépendait des cours du pétrole avant de subir un choc lors de la chute des cours sur les marchés mondiaux, il n’en demeure pas moins que les réserves de change ont enregistré une baisse drastique, a encore indiqué le président Tebboune qui a rappelé que ces réserves sont, actuellement, établies à seulement 44 milliards de dollars.
Même si le chef de l’Etat n’a cité aucune institution monétaire internationale à laquelle l’Algérie pourrait recourir, il faut noter que c’est la première fois qu’il affirme publiquement que l’endettement extérieur est envisageable.
Notons, enfin, que l’endettement extérieur auprès des institutions financières étrangères a figuré dans la loi de Finances 2020, avec évidemment la possibilité « de recourir de manière sélective à des emprunts auprès d’institutions financières internationales et régionales pour le financement de projets stratégiques, structurants et ciblés suivant des critères prédéfinis ».
Rabah Nadri
Les commentaires sont fermés.