Il serait juste de considérer la protection de l’environnement comme un domaine de toute politique économique et d’admettre que les objectifs environnementaux soient inscrits et formulés en relation avec les objectifs de développement économique, de croissance, de compétitivité et de politique d’investissement des entreprises.
L’objectif des notes qui vont suivre consiste à apporter un éclairage complémentaire aux notions d’économie verte et d’économie circulaire ; deux notions qui portent les grandes ambitions de la croissance verte (RIO G20), mode de développement économique respectueux de l’environnement (assainissement de l’eau, recyclage et valorisation des déchets, énergies renouvelables).
Dans cette optique, il serait donc juste de considérer la protection de l’environnement comme un domaine de toute politique économique et d’admettre que les objectifs environnementaux soient inscrits et formulés en relation avec les objectifs de développement économique, de croissance, de compétitivité et de politique d’investissement des entreprises.
Pour cela, la restauration des milieux naturels, qui va certes impliquer l’intervention des pouvoirs publics par la mise en œuvre d’instruments réglementaires, devrait nécessiter une réorientation des activités vers des techniques de production plus propres et des emplois environnementaux.
Il n’est point utile de démontrer la persistance des effets de pollution pour affirmer la nécessité d’y intégrer l’aspect environnemental.
D’autant que le développement des nouvelles technologies permet une transformation progressive des processus de production.
Il s’agira, au lieu de réparer les dégâts causés par les pollutions en injectant sans cesse de grands moyens économiques, de penser à orienter les acteurs économiques vers la diminution des flux polluants.
Ce qui nécessite un changement dans l’approche des problèmes environnementaux (notamment ceux liés à la pollution).
Les principes de l’économie circulaire
L’économie circulaire se positionne par rapport au tout jetable qui caractérise aujourd’hui notre économie.
C’ est une nouvelle façon de penser le progrès et l’utilisation des ressources. En ce sens , l’économie circulaire est une organisation du système productif, une passerelle vers l’écologie industrielle. Les principes de l’économie circulaire peuvent se décliner comme suit :
– recycler et transformer, pour les réutiliser, les matières premières ;
– utiliser avec plus d’efficience les matières premières qui ont d’autres usages en impliquant d’autres entreprises (coopération entre acteurs économiques) ;
– remplacer les matières synthétiques par des produits naturels (emballages ou vêtements écologiques en vogue actuellement) ou opter pour des alternatives plus écologiques(en matière de transport, d’habitat, d’éco-tourisme, de gestion des déchets…).
Des principes qui reposent sur une répartition plus équitable de la consommation des ressources et qui participent à la création de nouveaux emplois en même temps qu’ils protègent les consommateurs qui auront à acheter des produits propres.
Partant de cette démarche « verte », les consommateurs, en accordant plus d’intérêt aux produits moins polluants, participeraient à la création de nouvelles incitations des entreprises qui seront de plus en plus dans l’obligation de multiplier leurs activités de R$D liées à l’environnement, de modifier leur processus de production et in fine d’introduire de nouveaux produits respectueux de l’environnement.
Aussi, le processus de développement ne pourrait pas se bloquer du fait de l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables.Les filières de recyclage (de papiers, de bois, de verre, de métaux..) peuvent en ce sens contribuer à participer à la création de nouvelles matières premières. C’est aussi cela le défi de l’économie circulaire et de l’économie verte.
Car pour paraphraser Pavan SUKHDEV(conseiller et directeur de l’initiative pour une économie verte du PNUE : « l’économie verte ne consiste pas à étouffer la croissance et la prospérité, mais à se connecter à la véritable richesse, à réinvestir dans le capital naturel au lieu de l’exploiter ».
Il s’agit donc de véritables mutations structurelles à engager pour répondre aux défis écologiques. Des changements qui vont combiner modification de comportement et processus innovants pour la création de nouveaux produits et services.
Formulation en termes de management territorial et de gouvernance
Il s’agira de trouver en urgence les solutions aux problèmes de pollution qui se posent avec persistance au niveau local et qui insupportent de plus en plus les citoyens. La pollution locale est de plus en plus exacerbée.
La formulation en termes de management territorial s’impose du fait que toute action publique a un impact territorial et que tout espace est indicateur de comportement. Pour cela, les pratiques managériales sont appelées à évoluer.
La décentralisation, l’utilisation optimale des moyens (matériels et humains), l’attente des usagers (l’écoute de la société civile), la solidarité territoriale,…sont autant d’axes constitutifs de la conduite du changement parce qu’il s’agit de faire face aux menaces qu’engendrent les évolutions des villes, des territoires, en termes d’environnement.
Le management territorial permet à la collectivité locale d’adapter et de mettre en œuvre les politiques publiques par des institutions désignées et responsabilisées localement pour assurer une meilleure prise en compte des besoins des usagers et des citoyens.
Dans cette perspective, la gouvernance gagnerait à être appréhendée à l’échelle micro-territoriale dont les actions et les initiatives seraient aussi bien publiques que privées.
L’échelon territorial agirait comme instance de régulation, de pilotage et d’arbitrage. Le système de gouvernance permettrait ainsi de situer la mission de service public et surtout de désigner ceux qui en ont la charge.
L’impact sur les micro-territoires peut être rapidement et efficacement apprécié, et au niveau territoire, les ajustements ou correctifs rapidement apportés. En ce sens, il est surtout important de souligner la nécessité de certaines transformations de l’action publique, c’est-à-dire une nouvelle gouvernance.
Donc un système associant les institutions publiques, les acteurs sociaux et les intervenants du développement économique pour mieux répondre aux enjeux locaux, aux besoins des habitants…afin recentrer la problématique de l’économie verte vers une approche territorialisée plus efficace et plus efficiente.
Le management territorial devrait permettre une conduite de développement territorial prenant en compte le souci d’intérêt général et le développement local.
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