C’est pratiquement dans un contexte mondial stressé, rongé par les crises économiques à répétition que l’Algérie a entamé, en 2010, le second volet de la relance économique.
Le programme de développement quinquennal 2010-2014 est en effet gigantesque, à la mesure des ambitions du chef de l’Etat pour rattraper les retards accumulés dans de nombreux domaines de la vie sociale et économique, mais également culturelle et éducative des Algériens.
L’enveloppe financière allouée à ce programme, qui a fait couler beaucoup d’encre ici et là, et fait saliver les groupes industriels internationaux pour l’important plan de charge y afférent, est de 286 milliards de dollars, dont 17 % rien que pour le secteur de l’habitat et le bâtiment.
Un pactole en termes d’investissements publics pour les entreprises chargées de la réalisation du programme des 1,2 million de logements prévus dans ce programme.
Un programme en fait qui est de nature à revivifier, sinon à faire renaître des pays entiers voués à une lente agonie financière.
Le programme des investissements publics prévus par l’Algérie pour la période 2010-2014 est d’autant ambitieux qu’il constitue par ailleurs une véritable courroie de transmission pour la croissance économique.
Locaux et étrangers se « disputent » le Un million de logement
Le secteur du BTP en général et de l’habitat en particulier se taille dans ce chapitre la part du lion, avec des plans de charge pour toutes les wilayas et, surtout, pour les entreprises retenues pour la réalisation de ce gigantesque programme de 1,2 million de logements, tous types confondus.
Outre les entreprises algériennes, publiques sous la casquette de la SGP-Indjab, ou privées, il y a également les ”lauréates” étrangères qui ont bénéficié d’importants plans de charge, notamment des entreprises chinoises, turques, égyptiennes ou espagnoles.
C’est dire combien les objectifs à court terme imposent une vision très large de la nature des réalisations et, surtout, de la complexité parfois de certains projets, à l’image de la construction de la ville nouvelle de Boughezoul ou de Sidi Abdallah. Vue à travers les objectifs de ce programme d’habitat à réaliser à l’orée 2014, l’Algérie est devenue un immense chantier.
Des plans de charge « copieux » et créations d’emplois
Et, partant, la création de dizaines de milliers d’emplois à travers le lancement des chantiers de construction de ce vaste programme. Car c’est là l’autre finalité de ce programme: fournir des plans de charge assez ”copieux” aux entreprises réalisatrices pour qu’elles créent, en retour, un vaste marché de l’emploi pour de larges franges socioprofessionnelles: du maçon au coffreur en passant par le grutier, le peintre ou le vitrier, sans oublier l’armée des tacherons et des manœuvres.
A l’arrivée, ce sont plusieurs centaines de milliers de familles qui vivent des retombées de ce programme d’investissements publics. Mieux, la croissance économique en profite avec la très forte demande de main- d’œuvre et des carnets de commande de matériaux
spécifiques adressés aux PME (peinture, vitrerie, clouterie, plomberie, charpente et bois, matière plastiques, rond à béton, ect).
Une croissance de 3% pour le secteur du Ciment
En 2011, le secteur du ciment a enregistré une croissance de 3% du fait des carnets de commandes remplis à ras bord des cimenteries pour satisfaire les besoins des chantiers de réalisation des centaines de projets d’habitat.
Les douze cimenteries publiques ont produit en 2011 plus de 6 millions de tonnes de ciment, contre un peu plus de 4 millions de tonnes du secteur privé, le reste de la commande nationale étant comblé par le programme des importations.
Ce même programme d’habitat participe de l’effort national de création de richesses et de stimulation de la croissance économique.
Et 286 milliards de dollars d’investissements publics à l’orée de 2014, c’est- à -dire dans deux ans, c’est par ailleurs un sacré défi.
Dans le secteur de la sidérurgie, les commandes émanant du programme de réalisation des 1,2 million de logements font tourner à plein régime le complexe Arcelor Mittal de Annaba, alors que dans le secteur des mines et agrégats, le plan de charge imposé par des commandes urgentes en sable, agrégats, chaux et autres matériaux de construction, les commandes font tourner toute une économique ”underground” qui, elle également, fait marcher les économies locales et procure des salaires réguliers à des milliers de foyers, parfois isolés dans les montagnes ou dans les plaines.
Le programme de réalisation des 1,2 million de logements prévus dans le plan quinquennal 2010-2014, c’est surtout la revivification des grands agrégats macroéconomiques de l’Algérie: investissements, création d’emplois durables, distribution de revenus sous forme de salaires, consommation, croissance.
C’est en fait la grande roue de l’économie nationale qui est ainsi alimentée par un formidable pourvoyeur de richesses: le programme présidentiel de réalisations de logements et de résorption de la crise de logements en Algérie.
En plus de cet extrême confort de donner des logements décents aux Algériens, ce même programme d’habitat participe de l’effort national de création de richesses et de stimulation de la croissance économique.
Et 286 milliards de dollars d’investissements publics à l’orée de 2014, c’est- à -dire dans deux ans, c’est par ailleurs un sacré défi.
Un défi que semble vouloir relever le tout nouveau gouvernement Sellal, avec en fer de lance Chérif Rahmani qui semble vouloir insuffler une nouvelle dynamique à son département, si l’on juge par l’incessant va et vient des délégations étrangères qui promettent toutes de construire vite et bien.
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