Lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a ordonné la création d’une nouvelle instance pour enquêter sur l’enrichissement illicites des fonctionnaires publics, et ce, en instituant des procédures légales drastiques pour faire face à la corruption.
« Le Président de la République a décidé la création d’une nouvelle instance pour enquêter sur l’enrichissement des fonctionnaires publics, sans exclusive aucune, à travers des procédures légales rigoureuses pour la lutte contre la corruption et connaitre l’origine de leurs avoirs », a indiqué un communiqué du Conseil des ministres.
Selon la même source, la création de cette instance intervient dans le cadre de « l’organisation, de la composante » et « des prérogatives de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption ».
Une décision phare qui intervient, par ailleurs, après l’examen, au mois de décembre dernier, par le gouvernement d’un avant-projet de loi portant organisation, composition et fonctionnement de la Haute Autorité de Transparence, de Prévention et de Lutte Contre la Corruption qui, selon M. Tebboune, « devra intensifier des actions préventives de lutte contre la corruption, à commencer par la définition de nouvelles conditions précises pour l’annonce des marchés et des appels d’offres dans les journaux ».
Ce texte de loi de loi vise à concrétiser les nouvelles dispositions contenues dans la Constitution votée en novembre 2020 et qui permet à réaliser son engagement, à savoir la moralisation de la vie publique et politique et le renforcement de la gouvernance pour asseoir le décollage économique du pays.
Aussi, cette loi vise à renforcer le contrôle et garantir la probité des responsables publics, la gestion saine des deniers de l’État et la transparence dans la gestion des affaires courantes.
La réaction de l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) que préside par Djilali Hadjdadj ne s’est pas fait attendre.
En effet, dans un communiqué ladite organisation, a estimé qu’il était «préférable et plus cohérent que l’on modifie d’abord la loi du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption par souci de conformité avec la nouvelle Constitution».
Cette association avoue « ne pas comprendre l’actuelle démarche du gouvernement en matière de révision du dispositif législatif relatif à la lutte contre la corruption. Si ça se limite à remplacer l’ONPLC par la HATPLC, l’AACC est persuadée que ce n’est pas la bonne voie à emprunter, affirmant qu’il s’agit, avant tout, de mettre en place une « stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption ».
Pour rappel, l’Algérie figure parmi les pays « fortement corrompus », selon Transparency International qui a classé notre pays à la 104ème place dans son rapport annuel sur l’Indice de perception de la corruption publié en janvier 2021.
Nadine. S
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