Catégorie : National

  • 2013, année du logis ?

    2013, année du logis ?

    Le secteur national du bâtiment s’avère un filon au point de drainer vers Alger les compétences internationales en la matière.
    Le ballet incessant des prétendants au programme de construction de 2,400 millions de logements témoigne de cet intérêt.
    Le ministère de l’Habitat n’a pas désemplit de prétendants en cette veille de fin d’année.

    Le programme dont il est prévu la réalisation de 200 000 unités par an, pour pouvoir honorer l’engagement de réaliser en 2014 les 1,2 million de logements conformément aux objectifs du programme quinquennal en cours ne peut s’accommoder de bricolage.

    Le besoin de diversifier ses partenaires entre dans cette logique de faire vite et bien avec, en prime : faire profiter les entreprises algériennes de cette expertise étrangère.

    Les françaises, italiennes, russes et indiennes en sus des turcs et égyptiennes sont les prétendantes à ce programme.

    Leurs représentants ont visité Alger au courant de ces deux derniers mois, avec dans leurs valises tout pour séduire.

    C’est une opportunité indéniable qui s’offre aux entreprises étrangères dont notamment les américaines et européennes qui devront se défendre sérieusement pour se placer sur un marché qui offre toutes les conditions, y compris financières puisqu’il est prévu la création d’une banque de l’habitat pour financer les nouveaux projets immobiliers.

    Les Américains mettent le paquet

    Les derniers en date sont les représentants d’une douzaine d’entreprises américaines, réparties en trois consortiums venus proposer leurs services, cela, va de l’étude à la réalisation en passant par les travaux d’architecture et de maitrise d’ouvrage d’art.

    Prêts à en découdre avec la concurrence, ils ne lésinent pas sur l’offre en souscrivant à la démarche algérienne. Ils proposent le partenariat avec les entreprises algériennes et selon les règles algériennes d’investissement.

    Cela, en plus de l’engagement pour le respect des délais ainsi que de la qualité des matériaux utilisés et avec un rapport qualité/ prix concurrentiel. La technologie américaine en matière d’habitat consiste à bâtir des structures métalliques résistantes qui peuvent être montées en deux mois.

    « Les constructions de type californien à un étage correspondent très bien à l’Algérie », selon Smail Chikhoun, président du conseil d’affaire algéro-américain qui a conduit la délégation américaine.

    Il a aussi expliqué le choix américain de pénétrer le marché algérien avec des consortiums par l’opportunité de réunir les expériences et le savoir- faire des entreprises américaines dans les différents domaines relatifs à la construction, surtout que c’est une démarche déjà usitée et qui se doit de respecter les exigences locales, ajoutant que « les compagnies américaines sont prêtes à s’adapter aux exigences du système algérien de construction et de respecter le plan d’urbanisme local ».

    En pragmatique, la délégation américaine est allée à la rencontre des organisations patronales représentant les opérateurs privés dans le domaine du bâtiment afin de discuter d’éventuels partenariats.

    Les Espagnols promettent d’apprendre aux Algériens comment construire

    Les Espagnols, représentants de la confédération des Asturies à laquelle sont affiliées pas moins de 600 entreprises ,ont rentabilisé leur séjour algérois en signant avec l’AGEA un protocole d’accord, suivi de toute une journée de négociations durant laquelle ils ont soutenu leur prétention à ce programme par la création d’une école de formation professionnelle à leurs frais, pour former des formateurs dans tous les métiers du bâtiment comme ils ont exprimé leur adhésion aux lois et règlements du pays pouvant favoriser la création de sociétés mixtes algéro-espagnoles selon le droit algérien.

    Pour rappel, un accord cadre a été signé précédemment par le ministre de l’Habitat et le secrétaire d’Etat à l’équipement espagnol. Cet accord a donné suite à des discussions entre opérateurs des deux pays sur les possibilités de créations d’entreprises partenaires pouvant réaliser près de 50 000 logements à l’horizon 2014.

    Même l’ANIREF a profité de l’occasion pour engager des discussions avec un partenaire espagnol portant sur la création d’une société mixte chargée de piloter l’aménagement des nouvelles zones industrielles.

    C’est dire la disponibilité des Espagnols qui, après avoir été depuis des années de simples fournisseurs de faïence, entrent en lice pour arracher une part de marché.

    Les Portugais déjà partenaires de Indjab

    Les Portugais ne sont pas en reste. En octobre dernier, un protocole d’accord algéro-portugais a été signé par les deux parties .Il a porté sur la création de joint-ventures pour la réalisation de plusieurs projets de logements et d’équipements d’accompagnement. Les Portugais ont proposé leurs « meilleures » entreprises prêtes à conclure pour des partenariats avec les entreprises nationales et s’engagent à œuvrer pour un transfert de savoir- faire en matière de techniques de construction.

    Il a été retenu de ce fait un actionnariat de la SGP Indjab du côté algérien à hauteur de 51% du capital des joint-ventures auxquelles il sera confié dans le cadre du programme gouvernemental un quota de 50 000 logements au minimum avec tous les équipements d’accompagnement, notamment les établissements scolaires, de santé et de sécurité.

    Les Chinois perdent du terrain

    Les entreprises chinoises, qui avaient raflé le marché du logement il y a 10 ans, ne sont plus les favorites. Elles n’auront plus les mêmes conditions d’alors ou elles étaient pratiquement seules à faire valoir l’avantage des délais courts.

    Chose d’ailleurs qu’elles ne peuvent aujourd’hui avancer comme réussite au regard des retard enregistrés dans l’exécution de l’ancien programme gouvernementale émaillé de lacunes techniques comme ce fut le cas pour le lot des logements de Bab Ezzouar Bis et d’autres sites encore ou le retard a été pénalisant et pour le souscripteur et pour l’Etat, qui n’a pu honorer ses engagements d’attribution dans les délais impartis.

    Ce n’est donc pas une réussite de l’expérience chinoise vers laquelle l’Algérie s’est tournée à un moment de son histoire durant laquelle le déficit en matière de logements était menaçant.

    D’ailleurs, les discussions que le ministre à eues avec le président de la société (CRCC) postulante au programme ont porté sur le respect des impératifs de qualité et de respect des délais avec la mobilisation de tous les moyens matériels et technologiques dont dispose cette entreprise en vue de contribuer efficacement à la réalisation des différents programmes de logements en Algérie.

    Les entreprises chinoises auront cette fois- ci à faire face à une concurrence rude et pénible qu’exerceront les entreprises européennes dotées de meilleurs moyens techniques et technologiques ,ce qui leur permet d’être aussi de redoutables concurrents sur le critère délai d’exécution d’autant qu’elles sont animées de volonté de fer pour se faire une place sur le marché algérien.

    Au regard de l’importance du marché du logement. La diplomatie s’en mêle

    Le programme en question consenti sur fonds publics s’avère un enjeu de taille pour les entreprises étrangères qui se disputent les parts de marché national au point ou celles-ci sont parrainées par leurs gouvernements respectifs.
    L’on n’est plus dans la logique du solo, c’est en consorsiums que ces entreprises entament le rapprochement avec les autorités algériennes mettant en oeuvre toute la machine diplomatique.

    Le ministre de l’Habitat a du recevoir les demandes française et italienne exprimées officiellement par leurs ambassadeurs respectifs en poste à Alger.

    La France, quant à elle, devra dépêcher dans les prochains jours son ministre du Logement pour faire sa demande. Les entreprises espagnoles du bâtiment ont, quant à elles, été accompagnées par le secrétaire d’Etat espagnol à l’Equipement, au Transport et à l’Habitat M. Rafael Catala Polo.

    Les discussions ont bien avancé et pourraient être couronnées par la signature de trois à quatre protocoles d’accords portant sur la création de sociétés mixtes. Les Espagnols n’attendront pas, les entreprises créées devraient être opérationnelles dès la fin du mois de décembre ou début janvier 2013.

    Coté portugais, c’est le secrétaire d’Etat chargé de l’Economie et du Développement régional, Antonio Almeida Henriques, qui a signé en personne le protocole d’accord en marge de sa visite algéroise.

    Outre la démarche individuelle, les Européens ont aussi tenté une approche collective en dépechant l’ambassadeur de la Commission européenne pour plaider en faveur de leurs entreprises.

    A notre ministre de l’Habitat qui l’a reçu, l’ambassadeur, a exprimé « la disposition des pays européens à accompagner la réalisation de projets de logements à travers des conseils importants en relation avec les futurs programmes de logements».

    Les Américains ont choisi de faire les choses dans la concertation en jouant sur la coopération bilatérale.
    Le parrainage a été confié au Conseil d’affaire algéro-américain sous la présidence de son président Smail Chikhoun qui a conduit la délégation des chefs d’entreprises intéressés.

    Pour ces opérateurs américains, ce partenariat est considéré comme un « atout » pour les Américains dans la mesure ou il permettra de « faciliter davantage la tache et d’aller vite, car il les aidera à mieux connaître les modalités et les spécifications algériennes ».

    Par Sabrina Mouloud

  • LOI DE FINANCES 2013 : La croissance économique toujours en rade

    LOI DE FINANCES 2013 : La croissance économique toujours en rade

    Comme on s’y était habitué, la loi de finances 2013 est juste un texte qui va gérer les finances de l’Etat, autant les recettes que les dépenses, et, globalement, redistribuer la rente pétrolière sans trop de casse sociale, même si la pression fiscale reste collée sur les entreprises privées.

    C’est là en gros la grande remarque des économistes pour qui les projets de loi de finances en Algérie ne sont pas élaborés sur la base d’une recherche de la croissance, au sens keynésien du terme, mais plutôt à trouver les équilibres majeurs entre les dépenses publiques et les recettes fiscales.

    Un tour de passe- passe qui se déroule chaque année avec un constante inquiétante pour les finances publiques: le projet de loi est toujours élaboré sur la base d’un prix du baril à 37 dollars pour le prix de référence et de 96 dollars pour le niveau moyen des prix sur le marché international.

    Comme pour se prémunir d’une gaffe de calcul qui pourrait précipiter le pays dans la disette en cas de chute brutale des cours du brut. Les concepteurs de ce projet de loi de finances ne pensent donc jamais à produire un texte agressif orienté vers la croissance, soit par la demande en stabilisant la structure des salaires, soit par l’offre en améliorant la compétitivité des PME algériennes.

    Rien de tout cela en fait, car  »In fine », on compte toujours sur les potentialités du secteur des hydrocarbures pour tirer vers le haut la croissance économique nationale, et donc maintenir un niveau constant des salaires.

    Hors hydrocarbures, la croissance devrait être de 5% au moins, selon ce projet de loi qui ne contient, en fait, pas de grandes dispositions encourageant la création d’emplois, la naissance de PME et des abattements fiscaux de sorte à faire rebondir les investissements.

    Non, seulement quelques rafistolages bons pour faire passer le texte  »comme un lettre » à la poste au niveau des deux chambres du Parlement.
    Et, sur la base d’une bonne recette des exportations d’hydrocarbures dépassant les 60 milliards de dollars, ce projet de loi escompte une hausse de 10% des recettes budgétaires et une baisse de 11% des dépenses par rapport à 2012.

    Le déficit budgétaire devrait être ainsi ramené à 19% du PIB contre 28% dans la loi de finances complémentaire de 2012.

    Quant au budget 2013, il est calculé donc sur la base d’un baril du pétrole à 37 dollars pour le prix référentiel et à 90 dollars pour le prix du marché et un taux de change de 76 DA pour 1 dollar.

    Le projet de loi de finances 2013 prévoit par ailleurs une croissance de 5% contre 4,7% en 2012, et de 5,3% hors hydrocarbures. L’inflation (officielle) serait de 4%, une hausse de 4% des exportations d’hydrocarbures à 61,3 milliards de dollars contre une progression de seulement 2% des importations à 46 mds de dollars.

    Sur le plan fiscal, pas trop de nouveautés, hormis des réaménagements pour exonérer des droits d’enregistrement, de la taxe de publicité foncière et de la rémunération domaniale les actes portant concession des biens immobiliers relevant du domaine privé de l’Etat, établis dans le cadre de la régularisation du patrimoine immobilier détenu en jouissance par les EPE et les EPIC.

    Les investissements des partenaires des entreprises nationales seront exclus de l’obligation de réinvestissement des bénéfices correspondant aux exonérations ou réductions accordées lorsque ces avantages consentis ont été injectés dans les prix des biens et services finis produits.

    En outre, pour relancer davantage les PME algériennes, le projet de loi de finances élargit l’appui financier de la Caisse de garantie des crédits d’investissement aux PME aux entreprises dont une partie du capital est détenue par le fonds d’investissement de l’Etat.

    L’assouplissement des procédures de dédouanement et l’institution de la déclaration estimative simplifiée ou globale sont également prévus par ce texte.

    Enfin, pour renforcer la lutte contre la fraude fiscale, il est notamment envisagé de réaménager la sanction prévue pour défaut de dépôt de la documentation justifiant les prix de transfert appliqués et de prévoir expressément, par ailleurs, les sanctions devant être appliquées suite au constat d’un flagrant délit fiscal.

    Par Ali Sassi

  • Le mode de calcul actuel de la TAP encourage l’économie informelle.

    Le mode de calcul actuel de la TAP encourage l’économie informelle.

    Elargir l’assiette fiscale de l’Etat, hors fiscalité pétrolière, par l’encouragement de l’investissement productif, tel a été le plaidoyer fait par Lyès Kerrar, expert financier et consultant au FCE (Forum des chefs d’entreprises), lors d’un atelier de réflexion organisé le 26 novembre dernier par l’organisation patronale.

    Dans sa communication intitulée « Pour un cercle économique et fiscal vertueux », Lyès Kerrar a d’abord expliqué que face à l’urgente nécessité pour l’économie algérienne de se défaire d’une dépendance des recettes pétrolières, la fiscalité hors- hydrocarbures reste paradoxalement caractérisée par une forte activité informelle, corruption et focalisation sur un petit nombre de contribuables.
    Ajouter à cela, les acteurs censés participer à l’augmentation de l’assiette fiscale (les entreprises créatrices de richesses) évoluent dans un environnement toujours hostile à leur croissance. Résultat : c’est tout le développement social qui se trouve bloqué.

    Quelles solutions préconiser ?

    La solution paraît toute simple : pour augmenter les recettes fiscales, il faut sortir de la spirale de l’activité informelle pour ce qui est de l’existant, et encourager la création de nouvelles entreprises, c’est-à-dire l’arrivée de nouveaux contribuables.

    Dans la pratique, c’est moins simple et cela implique un ensemble de mesures, mais encore faut-il que celles-ci soient réellement effectives et ne restent pas au stade de vœux pieux.

    Créer plus de richesses et amener plus de contribuables, cela suppose, de l’avis de Lyès Kerrar, d’abord « réduire le temps consacré par les chefs d’entreprises et les employés aux procédures administratives, réduire l’incertitude relative au traitement fiscal, combattre la corruption, favoriser la création d’entreprises fonctionnant de façon formelle et permettre la migration des activités informelles vers le secteur formel, rendre les procédures plus compréhensibles et en assurant un différentiel économique au moins neutre entre les activités formelles et informelles ».

    En somme, Lyès Kerrar explique que le FCE propose six chantiers fiscaux : élargir l’assiette des contribuables, par la révision de la TAP (taxe sur l’activité professionnelle) comme condition nécessaire mais pas suffisante, encourager l’innovation et l’investissement, favoriser l’emploi, le pouvoir d’achat et l’équité fiscale, améliorer les relations entre les contribuables et l’administration, canaliser l’épargne vers l’investissement productif et favoriser l’émergence de champions nationaux.

    Abrogation de la TAP en attendant ses alternatives

    Pour élargir l’assiette des contribuables, Lyès Kerrar a suggéré la révision de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) en vue d’encourager la migration de l’informel vers le formel.

    Il explique que sa problématique réside dans son mode de calcul.

    La TAP destinée à financer les collectivités locales représente 2% du chiffre d’affaires sans plafonnement quels que soient le secteur d’activité et le niveau de la marge bénéficiaire.

    « Aucun acteur, même animé par la meilleure bonne volonté citoyenne, ne peut économiquement devenir formel », nous explique l’expert financier et d’ajouter qu’une formalisation forcée (très théorique) des acteurs créerait naturellement de l’inflation.

    Que propose le consultant du FCE ?
    Une abrogation de la TAP dans sa forme actuelle tout en étudiant et évaluant les impacts des différentes alternatives de remplacement des ressources actuelles issues de la TAP.

    Lyès Kerrar propose, par ailleurs, la réduction de l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) à un taux progressif en fonction de la part du flottant et des investisseurs financiers dans le capital ainsi que l’exonération de l’IRG ou de l’IBS des revenus investis en bourse.

    Par Manel Sadaoui

  • Gestion des finances publiques : Peut mieux faire, selon la Cour des comptes.

    Gestion des finances publiques : Peut mieux faire, selon la Cour des comptes.

    Paradoxalement au discours d’autosatisfaction constant de ces dernières années, étayé certes par un tableau de bord maintenant les grands agrégats au vert.
    La Cour des comptes a, à la veille de l’année qui vient de s’éteindre, levé le voile sur la gestion des ressources financières de l’Etat marquée pour le moins d’incohérences rendant instables les données macro- économiques réalisés jusque- là.

    L’état des ressources financières de l’Etat a retenu l’attention cette année, d’abord par le poids des dépenses publiques consentis au
    titre de la loi de finance 2012 et le déficit qui s’en est suivi surtout ,qu’il est prévu encore pour cette année un déficit budgétaire de l’ordre de 3 059, 8 milliards de dinars, soit, 18,9% du PIB.

    L’on est au stade de sauver les meubles, dans la loi de finances pour la nouvelle année qui prétend surtout parachever les actions sociales contenues dans le programme quinquennal 2009-2014.

    Les autorisations de programmes sont réduites de 21,4%, il n’y aura pas de programmes neufs.

    Les craintes sont réelles et la conjoncture internationale est loin de rassurer.

    Baisse du prix du baril de pétrole conjuguée à la contraction de la demande mondiale devient synonyme de baisse de recettes hydrocarbures et hors- hydrocarbures, cela suppose d’aller inévitablement vers une gestion des plus rigoureuse de la ressource financière publique.

    L’appréciation de la Cour des comptes pour l’année 2010, rendue publique il y a quelques semaines se doit d’être prise en compte avec la
    plus grande célérité compte tenu du manque à gagner enregistré en terme de collecte de l’impôt et de gestion efficace de ce dernier.

    Gestion aléatoire des communes et contreperformance du fisc

    2012 a été l’année de la commune, le code communale y a été voté et le renouvellement des assemblées locales et de wilayas opéré,
    mais est- ce que la solution suivra quant à l’état végétatif des collectivités locales dont le dernier bilan fait ressortir 1249 communes endettées malgré l’effacement des dettes dont elles ont bénéficié il y a quatre ans.

    La mauvaise gestion y a sévi et ce, depuis plusieurs années déjà.

    Pour ne prendre que les données de 2010 examinées par la Cour des comptes, le budget des communes avait évolué à un rythme très élevé soit, une hausse « remarquable », selon les termes du rapport de 104%.

    Il a atteint 699,316 milliards de dinars alors que celui de la consommation n’a évolué que de 3%.

    Une première anomalie qui renseigne sur le manque flagrant de compétences managériales et de respect des règles de droit budgétaires en sus de l’absence de précisons quant aux besoins réels des communes. On retrouvera également dans ce rapport tellement d’incohérences dans la gestion des ressources à tous les niveaux.

    Les données de cet exercice montrent que le reste à recouvrer au titre de la fiscalité (RAR) est édifiant. Avec le cumul des années antérieures, il était de 7 713,99 milliards de dinars au total ,soit deux fois et demi les recettes de l’Etat pendant cet exercice et six fois les revenus du FRR évalués à 1 318 milliards de dinars.

    Ce qui constitue un manque à gagner important laissé dans la nature. Plus édifiant encore, l’origine de cette ressource non collectée qui provient essentiellement des grosses taxes TVA, IBS, IRG
    et TAP.

    Tout cela a un nom : déperdition de la ressource et absence de rigueur. Au moins cinq articles du code des procédures fiscales n’ont pas été respectés, souligne le rapport.

    Pour cause, les gisements financiers sont peu ou pas exploités et ce, ou moment ou les lois de finances prévoient la résorption du déficit par le recours au Fonds de régulation des recettes comme ultime moyen.

    Le taux de couverture du contrôle fiscal était en 2010 de 4 %, occasionnant des retards considérables dans le règlement du contentieux
    fiscal. A titre d’exemple, il a été relevé 9400 recours non encore traités, soit 43% du total au niveau des différentes commissions.

    Au niveau des commissions de daïra, 8077 dossiers en instance, 1107 au niveau des commissions de wilaya et 216 dossiers non encore traités par la commission nationale.

    A noter également que la chambre administrative s’est saisie de 5 460 dossiers dont 3017 antérieurs à 2010 et le Conseil d’Etat de 2421 dossiers dont 1794 datent de plus loin que ça.

    Tout cela ne s’explique que par la désorganisation et la contreperformance des services fiscaux dont la réforme structurelle de l’administration peine à se mettre en place.

    Le projet date pourtant de 2001 ; onze ans après, l’on est à comptabiliser les défaillances dans le traitement des dossiers, la célérité devant gérer la collecte de l’impôt et la recherche des moyens d’instaurer l’équité fiscale.

    Des difficultés subsistent pour finaliser ce projet et les opérations inscrites entre 2001et 2007 étaient encore en 20010 en cours d’exécution.

    Ainsi, la DGE, à laquelle est confié le nouveau programme pour 2013 de collecter l’impôt via internet n’a été réceptionnée que cinq ans après sa création et a mis six ans pour devenir opérationnelle.

    Les études pour la création de DGE étaient instituées par la loi de finances de 2001.
    Il en est de même pour les Centre des impôts (CDI), le rapport notre que sur les 65 CDI prévus, il n’a été réalisé totalement que six d’entre eux.
    22 autres n’ont connu aucune réalisation dont quatre n’ont bénéficié d’aucune étude.

    L’annonce du paiement électronique pour les premiers mois de 2013 parait, à la lumière de l’appréciation de la Cour des comptes,
    peu probable compte tenu du retard mis dans la réalisation du système d’information.

    Ce dernier comprend l’acquisition d’une solution logicielle qui doit être programmée et adaptée aux lois et règlements en vigueur, elle doit être reliée à tous les sites concernés par l’information fiscale.

    Force est de constater que les seules applications informatiques installées sont celles de la DGE et du CDI de Rouiba et « fonctionnant de manière isolée ».

    Ce qui suppose qu’elles sont appelées à être remplacer lors de la mise en place du système d’information.

    Infractions multiples et impunies

    La tendance haussière des infractions de tous genres inquiète à plus d’un titre, au su de son impact sur l’économie nationale de par le manque à gagner pour le Trésor public mais, aussi et surtout de par l’inertie, pour ne pas dire complaisance, avec laquelle ces opérations sont menées à terme.

    A titre d’illustration, l’administration douanière a enregistré durant les années 2008 à 2010 une hausse permanente du nombre d’infractions passant de 18 124 en 2008 à 28 387 deux ans après.
    Le montant global des amendes était de l’ordre de 204, 541 milliards de dinars dont 86,677 milliards de dinars pour la seule année 2010.
    Parallèlement à cette hausse du nombre d’infraction, le recouvrement a été des plus faibles, il a été recouvré au titre des affaires soumises à la justice seulement 2,859 milliards de dinars.

    Les restes à recouvrer des amendes infligées aux contrevenants était de l’ordre de 40,197 milliards de dinars à fin décembre 2010. Les raisons ayant contribué à cet état de fait vont du retard dans le traitement des dossiers au non- suivi des recouvrements devant suivre les décisions de transactions établies.

    Des fonds «nombreux mais sans utilité socio-économique»

    Interpellé au courant de l’année 2012 par les élus après que le problème soit soulevé par la même institution, en l’occurrence la Cour
    des comptes, le ministère des Finances a entamé une opération d’assainissement des comptes d’affectation spéciaux.
    101 comptes spéciaux du Trésor, dont 70 CAS, 24 comptes de prêts, 3 comptes d’avance, trois comptes d’affectation et 2 comptes de participation étaient dénombrés mais sans réelle rentabilité économique.

    Tenu par les dispositions de la loi régissant la Cour des comptes, le ministère des Finances a procédé, dans la loi de finances pour 2013, à l’assainissement d’une dizaine de comptes d’affectation en regroupement des comptes ayant la même vocation budgétaire.

    Légalement, les comptes spéciaux sont ouverts dans des cas exceptionnels dans le but de réaliser des objectifs bien précis.
    Seulement, après examen il en est ressorti des incohérences préjudiciables dans la gestion comme dans l’utilité de ces fonds.
    Ainsi la Cour des comptes a noté le report incorrect des soldes de certains comptes (CAS) comme c’était le cas pour les années de 2008 à 2010 ou des « discordances » ont été constatées au niveau des balances des entrées et des soldes.

    Comme il a été constaté le gel de certains comptes malgré l’importance de la ressource qu’ils renferment.
    D’autres sont restés inactifs bien qu’ils aient été dédiés à la promotion de certains segments de l’activité économique.

    A l’origine : absence et lenteurs dans la mise en place des textes d’application et écarts dans les écritures comptables entre autres
    anomalies enregistrées.
    Dans tout cela, c’est la gestion qui fait défaut comme souligné dans le rapport des comptes qui aborde dans son examen une des périodes cruciales de notre économie en relevant le non- respect des dispositions relatives aux conditions de rachat des créances détenues sur les entreprises publiques par le Trésor.

    En 2010, la direction du Trésor a pris en charge les créances de 72 entreprises. Cette opération a couté à l’Etat 13,617 milliards de
    dinars, soit 18,66% du total du compte spécial portant « assainissement des entreprises ».

    Le plus énigmatique reste sans conteste le cas du fonds « liquidation des entreprises publiques » ; ce compte abritait deux lignes
    dont celle gérée par la wilaya. Ce dernier a fonctionné à découvert, le déficit était de 56,758 milliards de dinars.

    Toujours sous le chapitre liquidation des entreprises publiques, le rapport note une durée de l’opération, à titre d’exemple de la wilaya d’Alger entre 8 et 10 ans et même 13 ans, les motifs sont aussi préjudiciables que condamnables, ils avaient trait à l’incompétence, le manque de coordination entre services concernés et le non- respect des procédures.

    Ce ne sont là que quelques exemples ayant émaillé la gestion de la ressource financière publique ces dernières années, soulevés au
    courant de cette année 2012 au moment ou, sur la scène internationale la santé de l’économie nationale vacille donnant des
    sueurs froides à l’économie nationale qui en dépend grandement de par le marché pétrolier.

    Le prix du baril pourrait baisser jusqu’à 85 dollars avertit récemment le centre international de HIC, relayant tous les
    organismes mondiaux qui s’accordent sur les prévisions de récession.

    Une situation qui pourrait être salutaire pour notre économie dans la mesure où elle va imposer de la rigueur dans la gestion des finances et instaurer d’autres attitudes plus rationnelles que celles adoptées jusque- là.

    Par Sabrina Mouloud

  • Alger et Paris en phase pour boucler les dossiers en suspens

    Alger et Paris en phase pour boucler les dossiers en suspens

    Pour sa 5eme et probablement dernière visite en Algérie, en tant qu’émissaire d’un président français chargé des relations économiques, Jean Pierre Raffarin peut se frotter les mains.
    Il a, en deux jours (25-26 novembre) réussi à boucler pratiquement les dossiers économiques encore en suspens entre Alger et Paris. Et, surtout, baliser la voie à la visite du président François Hollande à Alger, prévue entre les 19 et 20 Décembre 2012.

    L’ex-Premier ministre français a en fait bouclé les derniers dossiers lourds de la coopération économique entre l’Algérie et la France: énergie, automobile, construction et industrie pharmaceutique.

    C’est pas peu de dire, dès lors que les deux parties ont réussi à mettre de côté des divergences techniques importantes dans la conclusion de projets industriels stratégiques, notamment ceux de la construction d’une usine de production de voitures de la marque Renault en Algérie, et la mise en place d’une joint- venture entre les groupes pétroliers algérien Sonatrach et français Total pour la production d’éthane, un gaz rare, cher et servant notamment dans la technologie de pointe et utilisé également dans l’industrie spatiale. L’optimisme affiché par les deux parties à l’issue de cette visite se mesure ainsi en nombre d’accords conclus, et dont l’annonce, mystérieusement, a été différée pour la visite d’Etat de Hollande à Alger.

    Pour M. Raffarin, la coopération économique algéro-française devrait être « plus forte et plus rapide ».

    « J’ai entendu un message algérien très fort, il faut faciliter, mais accélérer cette coopération. C’est-à-dire qu’on a un certain nombre de dossiers, mais il faut que la coopération économique soit plus forte et plus rapide », a-t-il ajouté.

    Même ton du côté de Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements:  »à partir d’aujourd’hui, je pense à un second souffle dans nos relations qui sera confirmé lors du sommet entre les deux chefs d’Etat ».

    « Nous sommes à un grand tournant dans les relations entre les deux pays, car nous sommes dans un monde en transition, en changement et en crise, qui appelle à la convergence entre les deux économies et les deux politiques », a-t-il estimé.

    Cherif Rahmani va plus loin:  »Face aux enjeux économiques et géostratégiques, l’Algérie et la France sont dans l’obligation de se rapprocher. » Les déclarations euphoriques des deux personnalités laissent envisager en fait un rapprochement des points de vue pour la conclusion d’accords prochains dans les quatre dossiers en suspens: l’usine de fabrication de médicament de Sanofi Aventis, un accord entre le cimentier français Lafarge avec le groupe Gica pour la construction d’une cimenterie à Oum El Bouaghi, la production commune entre Sonatarch et Total d’éthane après la réalisation d’une usine de vapocraquage à In Salah aub lieu d’Arzew et, enfin, le clou de ce partenariat  »rénové », la construction d’une usine Renault en Algérie, prévue à Oued Tlelat, près d’Oran.

     »Nous avons évacué tout ce qui est toxique et enlevé tout ce qui est obstacle, et nous avons cerné la solution, nous avons beaucoup progressé » sur les grands dossiers économiques en discussion », a ainsi affirmé Cherif Rahmani lors d’un point de presse conjoint avec l’émissaire français Jean pierre Raffarin.

    Pour les dossiers lourds, en l’occurrence les projets des usines de Renault et du vapocraquage d’éthane de Total, « les choses avancent bien même si parfois nous ne communiquons pas les détails », affirme le ministre qui dit laisser le soin aux chefs d’Etat des deux pays d’annoncer l’aboutissement des négociations lors de leur rencontre de décembre à Alger.

    « Il n’y a pas d’annonce (à faire) nous allons laisser aux autorités supérieures le soin d’annoncer les accords auxquels nous allons parvenir », a-t-il encore précisé.

    Un accord pour la réalisation de l’usine Renault a été signé le 25 mai dernier après 15 mois de négociations.

    Reste à mettre sur pied une joint-venture entre le constructeur français et la SNVI pour la production dans un premier temps de 75 000 voitures par an à Oued Tlelat.

    Et si pour l’usine de voitures Renault, le pacte des actionnaires devrait être signé prochainement selon des sources proches du dossier, pour le projet d’une usine de vapocraquage d’éthane, les discussions entre Total et Sonatrach se concentrent actuellement sur le prix de ce gaz.

    « Les discussions actuellement portent sur le prix de l’éthane qui sera livré par Sonatrach à Total », selon Vincent Dutel, directeur exploration-production de Total Algérie.

    Evidemment, tout n’est pas entièrement réglé, selon M. Raffarin qui veut rester prudemment optimiste.

     »Sur Renault, les choses avancent bien. Sur Total, les choses avancent très bien », a-t-il affirmé, soulignant cependant que ces deux
    dossiers phares de la coopération algéro-française « ne sont pas encore finalisés ».

    In fine, tout serait réglé, du moins les grandes décisions, pour que cela soit annoncé durant la visite de Hollande en Algérie.

    Pout autant, la mission de M. Raffarin et de M. Rahmani ne sera pas terminée pour autant.

    Par Ali Sassi

  • Croissance, emplois, salaires : L’autre défi du programme d’habitat 2010-2014

    Croissance, emplois, salaires : L’autre défi du programme d’habitat 2010-2014

    C’est pratiquement dans un contexte mondial stressé, rongé par les crises économiques à répétition que l’Algérie a entamé, en 2010, le second volet de la relance économique.
    Le programme de développement quinquennal 2010-2014 est en effet gigantesque, à la mesure des ambitions du chef de l’Etat pour rattraper les retards accumulés dans de nombreux domaines de la vie sociale et économique, mais également culturelle et éducative des Algériens.

    L’enveloppe financière allouée à ce programme, qui a fait couler beaucoup d’encre ici et là, et fait saliver les groupes industriels internationaux pour l’important plan de charge y afférent, est de 286 milliards de dollars, dont 17 % rien que pour le secteur de l’habitat et le bâtiment.
    Un pactole en termes d’investissements publics pour les entreprises chargées de la réalisation du programme des 1,2 million de logements prévus dans ce programme.
    Un programme en fait qui est de nature à revivifier, sinon à faire renaître des pays entiers voués à une lente agonie financière.

    Le programme des investissements publics prévus par l’Algérie pour la période 2010-2014 est d’autant ambitieux qu’il constitue par ailleurs une véritable courroie de transmission pour la croissance économique.

    Locaux et étrangers se « disputent » le Un million de logement

    Le secteur du BTP en général et de l’habitat en particulier se taille dans ce chapitre la part du lion, avec des plans de charge pour toutes les wilayas et, surtout, pour les entreprises retenues pour la réalisation de ce gigantesque programme de 1,2 million de logements, tous types confondus.

    Outre les entreprises algériennes, publiques sous la casquette de la SGP-Indjab, ou privées, il y a également les  »lauréates » étrangères qui ont bénéficié d’importants plans de charge, notamment des entreprises chinoises, turques, égyptiennes ou espagnoles.

    C’est dire combien les objectifs à court terme imposent une vision très large de la nature des réalisations et, surtout, de la complexité parfois de certains projets, à l’image de la construction de la ville nouvelle de Boughezoul ou de Sidi Abdallah. Vue à travers les objectifs de ce programme d’habitat à réaliser à l’orée 2014, l’Algérie est devenue un immense chantier.

    Des plans de charge « copieux » et créations d’emplois

    Et, partant, la création de dizaines de milliers d’emplois à travers le lancement des chantiers de construction de ce vaste programme. Car c’est là l’autre finalité de ce programme: fournir des plans de charge assez  »copieux » aux entreprises réalisatrices pour qu’elles créent, en retour, un vaste marché de l’emploi pour de larges franges socioprofessionnelles: du maçon au coffreur en passant par le grutier, le peintre ou le vitrier, sans oublier l’armée des tacherons et des manœuvres.

    A l’arrivée, ce sont plusieurs centaines de milliers de familles qui vivent des retombées de ce programme d’investissements publics. Mieux, la croissance économique en profite avec la très forte demande de main- d’œuvre et des carnets de commande de matériaux
    spécifiques adressés aux PME (peinture, vitrerie, clouterie, plomberie, charpente et bois, matière plastiques, rond à béton, ect).

    Une croissance de 3% pour le secteur du Ciment

    En 2011, le secteur du ciment a enregistré une croissance de 3% du fait des carnets de commandes remplis à ras bord des cimenteries pour satisfaire les besoins des chantiers de réalisation des centaines de projets d’habitat.

    Les douze cimenteries publiques ont produit en 2011 plus de 6 millions de tonnes de ciment, contre un peu plus de 4 millions de tonnes du secteur privé, le reste de la commande nationale étant comblé par le programme des importations.

    Ce même programme d’habitat participe de l’effort national de création de richesses et de stimulation de la croissance économique.
    Et 286 milliards de dollars d’investissements publics à l’orée de 2014, c’est- à -dire dans deux ans, c’est par ailleurs un sacré défi.

    Dans le secteur de la sidérurgie, les commandes émanant du programme de réalisation des 1,2 million de logements font tourner à plein régime le complexe Arcelor Mittal de Annaba, alors que dans le secteur des mines et agrégats, le plan de charge imposé par des commandes urgentes en sable, agrégats, chaux et autres matériaux de construction, les commandes font tourner toute une économique  »underground » qui, elle également, fait marcher les économies locales et procure des salaires réguliers à des milliers de foyers, parfois isolés dans les montagnes ou dans les plaines.

    Le programme de réalisation des 1,2 million de logements prévus dans le plan quinquennal 2010-2014, c’est surtout la revivification des grands agrégats macroéconomiques de l’Algérie: investissements, création d’emplois durables, distribution de revenus sous forme de salaires, consommation, croissance.

    C’est en fait la grande roue de l’économie nationale qui est ainsi alimentée par un formidable pourvoyeur de richesses: le programme présidentiel de réalisations de logements et de résorption de la crise de logements en Algérie.

    En plus de cet extrême confort de donner des logements décents aux Algériens, ce même programme d’habitat participe de l’effort national de création de richesses et de stimulation de la croissance économique.

    Et 286 milliards de dollars d’investissements publics à l’orée de 2014, c’est- à -dire dans deux ans, c’est par ailleurs un sacré défi.

    Un défi que semble vouloir relever le tout nouveau gouvernement Sellal, avec en fer de lance Chérif Rahmani qui semble vouloir insuffler une nouvelle dynamique à son département, si l’on juge par l’incessant va et vient des délégations étrangères qui promettent toutes de construire vite et bien.

    Par Rabah Nadri

  • Les inquiétudes de M. Djoudi relayées par le FCE

    Dans le cadre de ses rencontres de réflexion et de débats autour de thèmes d’actualité intéressant l’économie nationale, particulièrement la PME, le Forum des chefs d’entreprises (FCE) a tenu, le lundi 26 novembre dernier en son siège, un atelier traitant de la loi de finances 2013.

    Au menu, deux communications. Celle de Mouloud Hedir, conseiller économique du FCE, et touchant aux équilibres budgétaires de l’Etat, suivie de celle présentée par Lyès Kerrar, expert financier et dirigeant de Humilis Finance, qui, lui, a choisi de mettre l’accent sur la fiscalité de l’entreprise à la lumière des dispositions de la loi de finances 2013, tout en abordant la nécessité pour l’Etat d’élargir l’assiette fiscale.

    Un débat s’en est suivi en présence de nombreux chefs d’entreprises, de responsables institutionnels ainsi que la presse nationale.

    Même si on ne le voit pas de prime abord, c’est sans doute dans le souci d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité et l’urgence d’orienter les dépenses publiques plutôt vers les investissements productifs que se justifie le thème choisi par Mouloud Hedir.

    Ce dernier s’est en effet vivement inquiété du train des dépenses publiques, notamment en ce qui concerne les budgets de fonctionnement de l’Etat, où il parle carrément de « dérive ».

    Si cette alerte a déjà été donnée par le premier argentier du pays, Karim Djoudi, au FCE on souhaite que le débat sur cette question soit aussi élargi et public puisqu’il concerne toute la société.

    Mouloud Hedir explique qu’il est urgent de veiller aux équilibres budgétaires de l’Etat, notamment en cette conjoncture de crise financière et économique mondiale dont l’Algérie ne peut rester constamment à l’abri de ses effets.

    Une analyse faite à la lumière des chiffres communiqués ces dernières années par le ministère des Finances et par laquelle l’intervenant s’interroge sur les niveaux des dépenses, notamment concernant les budgets de fonctionnement, les coûts des projets et la maitrise de la dépense.

    S’appuyant sur une note de présentation du ministère des Finances qui résume l’approche économique des pouvoirs publics quant à la situation générale de notre économie, et ayant servi de base à l’élaboration de la loi de finance, Mouloud Hedir apporte sa critique pour dire qu’on ne peut établir des prévisions sur la base d’un prix du baril de pétrole retenu à hauteur de 90 dollars sur l’ensemble de l’année, alors qu’il s’agit d’un marché aux fluctuations fréquentes dont notre économie reste dangereusement dépendante. On assiste alors à des « prévisions très approximatives ».

    L’on retiendra qu’en 2009, l’écart entre les prévisions et le prix réel du baril avait été de – 62%, (+37% en 2010, +47% en 2011 et +18% en 2012).

    Les niveaux de ces écarts, même positifs, renseignent sur la faible capacité d’anticipation de l’évolution des marchés, explique Mouloud Hedir.

    D’où la difficulté de maitrise des dépenses budgétaires compatibles avec le niveau des recettes fiscales escomptées.

    Le Fonds de régulation des recettes de plus en plus destiné à combler les déficits

    Dans le but d’équilibrer les niveaux des ressources d’année en année, les pouvoirs publics ont recouru, en 2000, à la mise en place du Fonds de régulation des recettes (FRR), « conçu pour loger les excédents des ressources non budgétisées ».

    Celui-ci est censé servir de régulateur.

    Or, ses ressources sont de plus en plus consacrées à combler les déficits.

    Evoquant une éventuelle chute brutale des prix du baril, scénario déjà produit dans les années19 80, l’intervenant rappelle qu’il « ne faut pas oublier l’objectif principal et la raison de création du FRR, celui de préserver la ressource par la maitrise de dépense ».

    Il fait remarquer que « les déficits successifs du Trésor sont en train d’aspirer de plus en plus les ressources du Fonds (…) Près de la moitié (44,4%) de ces ressources ont été ainsi absorbées à la fin 2011 ».

    Ceci en présence des faibles performances de l’économie algérienne comme l’atteste le tableau ci-dessous :

    Il apparait que les taux de croissance restent décalés par rapport aux prévisions faites chaque année, tandis que le taux d’inflation, qui était jusque-là relativement maitrisé, a sérieusement dérivé au cours de 2012.
    Toutes ces données et bien d’autres sont, de l’avis du conseiller du FCE, des signes forts plaidant pour une meilleure maitrise des dépenses publiques.
    Après les déclarations du ministre des Finances lui-même dans ce sens, voilà que les patrons adoptent le même discours présageant d’une politique d’austérité à laquelle les Algériens doivent visiblement se préparer.

    Par Manel Sadaoui

  • Etre entrepreneur en Algérie : une histoire, un futur

    Etre entrepreneur en Algérie : une histoire, un futur

    Des « anciens » dépassés et des jeunes géniaux
    « Etre entrepreneur en Algérie : une histoire, un futur » est le thème d’une rencontre- débat organisée le 19 novembre dernier par le Centre culturel français et le Groupe Mazars à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

    Mise sous le patronage du ministre de l’Industrie cette rencontre dont les travaux étaient modérés par Omar Belhouchet , directeur d’El Watan, devait retracer à travers des témoignages et interventions « le capital historique des entreprises algériennes pour aborder les défis des futurs entrepreneurs ». Il n’en a pas été tout à fait ainsi.

    Les interventions de quelques « anciens » tel que Lakhadr Bayou, ex- ministre de la PME-PMI, dont l’intervention devait traiter de « l’entrepreneur du futur » en a déçu plus d’un tant l’orateur s’est perdu en conjecture.

    Le tout enrobé dans des rappels « historiques » qui n’ont en rien aidé au débat. Bien au contraire ! Le décor est planté et le constat sans appel : l’entreprise algérienne se débat dans des « problèmes inextricables ».

    Noir, le tableau brossé par quelques participants et invités l’est totalement.

    Pas tout à fait d’accord, Ammouri Brahiti, directeur de la PME-PMI convié pour évoquer l’’expérience du Carrefour de la PME-PMI , préfère nuancer et parler non sans ironie de « clair-obscur ».

    Quelles que soient les entraves, « on avance »,dira Ammouri Brahiti qui en veut pour preuve le nombre d’entreprises qui a considérablement évolué ces deux dernières décennies, « de 120 000 PME en 1999, nous sommes passé à 700 000 en 2011 ».

    Le directeur de la PME-PMI, qui n’élude aucune question, même celles qui fâchent, reconnait volontiers que des difficultés subsistent, mais qu’elles sont surmontables.

    Le gros souci pour lui est la formation : « Il est temps de poser le problème de l’éducation dans le secondaire et l’enseignement supérieur afin d’avoir des compétences nécessaires pour développer l’économie nationale. »

    Et des compétences il y en avait dans le panel des participants à l’instar Marhoun Rougab, directeur d’Allegorie qui en une succession de clic a présenté son entreprise et la créativité qui la caractérise. Ce qui a fait que la toute jeune entreprise dirigée par un jeune imprégné de la culture anglo-saxonne a « décroché » pas mal, de marchés « locaux » comme Djezzy.

    Une chance que n’a pas eue RedFabriq .Son manager, qui indique que son entreprise qui fait dans les solutions et applications a réussi à s’imposer à l’international, affirme qu’il n’a eu aucun « client algérien ».

    Pour autant Zaak Chalal, un binational rentré de France pour monter sa boite, n’est en rien déçu : « C’est à partir de l’Algérie, que nous avons pu nous imposer. » Et de conclure que « l’Algérie est un marché difficile, mais plEin d’opportunités » ;
    Un point de vue que partage, un autre participant : Lyamine Zeinouabde, cogérant et inventeur du BIT BAIT, un produit anticafard entièrement Bio.

    L’histoire du produit qu’il a inventé et de l’entreprise qu’il a créée, il la raconte avec des anecdotes et un humour certain.
    Pour ce jeune homme qui a vécu presque toujours dans les pays du Golfe, il est évident que la bureaucratie est contraignante, mais il reste qu’au final, un projet qui tient la route aboutit forcément, « le tout est d’y croire »

    En plus de leur ambition, ténacité et un air désinvolte , les trois jeunes entrepreneurs conviés à raconter leur succes story ont un point en commun, ils ont tous les trois vécu et étudié à l’étranger.

    Un atout de taille ! Un atout que ne possèdent malheureusement pas leurs jeunes compatriotes issus des universités algériennes.

    Par ailleurs l’intervention de Samir Hadj Ali, expert- comptable, associé exécutif de Mazars pour l’Algérie, a permis de se faire une idée sur comment se fait « la transmission d’entreprise entre générations ».

    L’expert- comptable, qui a hérité du cabinet de son père, est formel « le conservatisme » freine l’entreprise, donc le développement.

    Par Sarah Chabi

  • Financement de la PME par la BEA

    Financement de la PME par la BEA

    290 milliards de DA durant les cinq dernières années.

    Le financement de la petite et moyenne entreprise par la Banque extérieure d’Algérie (BEA) a atteint 290 milliards de dinars durant les cinq dernières années, a indiqué à Tlemcen, M. Mohamed Loukal, président-directeur général de cette institution bancaire.

    Ce financement a touché plusieurs secteurs, notamment l’industrie pharmaceutique, les réalisations, l’industrie manufacturière, l’industrie agroalimentaire, la promotion immobilière et diverses autres activités de développement.

    M. Loukal a précisé qu’une stratégie global a été développée pour étoffer le réseau de la BEA à travers le territoire national pour atteindre vers la fin de l’année prochaine 127 agences. Leur nombre était de 80 agences en 2003.

    La spécialisation du réseau de la BEA selon les divers segments de sa clientèle fait la singularité de cette institution bancaire qui vient de renforcer son réseau par deux nouvelles agences implantées à Tlemcen et à Maghnia.

  • Réalisations des programmes de logements : Priorité aux sociétés mixtes

    Réalisations des programmes de logements : Priorité aux sociétés mixtes


    520 000 logements lancés en 2013.

    Les travaux de près de 520.000 unités tout types confondus, dont 46.000 logements ruraux et 300.000 logements sociaux en plus des 150.000 logements location-vente seront progressivement lancés au cours du 1 er semestre 2013. Au ministère de l’Habitat on s’est fixé comme objectif de réaliser d’ici fin 2014 près de 90% du programme du quinquennat.

    Pour ce faire, en plus de l’encouragement à la création de sociétés mixtes pour « construire vite et bien », les textes ont été révisés pour lever les obstacles bureaucratiques auxquels sont très souvent confrontés les promoteurs immobiliers, notamment la lenteur dans l’octroi du permis de construire dont les démarches d’obtention durent parfois près d’une année. Beaucoup plus quand il s’agit du recouvrement des créances.

    Un nouveau cahier des charges relatif aux appels d’offres pour la réalisation de projets de logements est en voie de finalisation a-t-on appris de source proche du département de Abdelmadjid Teboune.

    Ce cahier de charge est une des « conclusions » de la révision des textes concernant les anciennes méthodes et techniques de construction.

    Il y est dit que les entreprises algériennes de bâtiment ayant un haut niveau de performance en construction suite à la modernisation de leurs outils et techniques de réalisations grâce à des partenariats avec des entreprises étrangères se verront accordés la réalisation des programmes de logements.

    Ce cahier de charge qui dit- on sera finalisé la fin du mois en cours, entrera en vigueur dès janvier 2013.

    Vivement encouragé par les pouvoirs publics, les sociétés algériennes sont donc conviées à signer des partenariats avec des entreprises algériennes afin de moderniser leurs outils et techniques de réalisations.

    Le cahier de charge qui place la barre haut, pour l’octroi de programmes de réalisations de logements, sociaux, participatifs et de location vente va mettre terme aux marchés du gré à gré.