Catégorie : Editorial

  • Des règles et des lois sauvages du marché

    [dropcap]O[/dropcap]n a souvent tendance à focaliser sur le foncier industriel quand on aborde les difficultés que rencontrent les opérateurs économiques pour lancer ou développer des activités et, souvent, on lui impute une partie de la responsabilité des faibles performances de notre économie.
    La problématique est souvent posée de la même manière et selon les mêmes termes, on lorgne souvent du coté des assiettes foncières du domaine public ou privé en oubliant souvent que le problème de l’immobilier d’entreprise en général se pose avec beaucoup plus d’acuité puisque, en plus de sa rareté, il traverse une grave crise structurelle et organisationnelle.

    Qui d’entre nous ne s’est pas trouvé, un jour, subitement et sans être avisé en face de rideaux baissés ou de façades changées d’une marque, d’une enseigne, d’un service après vente?
    La réponse est toujours la même : ils ne sont plus là, ils ont changé, ils ont déménagé parfois à quelques mètres.
    Pourquoi les enseignes et les grandes marques, franchises internationales ou marques nationales en Algérie se contentent de deux ou trois magasins et qu’il est rare les voir développer un réseau étoffé et dense de points de vente et couvrant une grande partie des villes et du territoire ?

    Il y a certes des problèmes de bureaucratie, ceux liés à la franchise, aux transferts de dividendes, à la faiblesse du pouvoir d’achat des consommateurs, mais pas que ça!
    Une marque, une enseigne, c’est avant tout une image, une esthétique, un style, un package, ce sont des magasins biens propres avec de belles devantures, des rayonnages, des présentoirs et des vendeuses et vendeurs au look très fashion, mais c’est aussi beaucoup de publicité et de promotions.

    Tout cela, tout le monde en convient coûte de l’argent et même beaucoup d’argent auquel il faut ajouter encore beaucoup d’argent avec des frais d’aménagement, une année minimum de loyer payé d’avance et très cher quand les locaux sont sur des artères très fréquentées.

    C’est déjà un investissement très lourd au démarrage, la durée de l’amortissement sera longue et n’est aucunement garanti surtout quand les proprios refusent souvent de s’engager sur des baux de longue durée.

    Qui est assez fou et téméraire pour risquer autant d’efforts et d’argent pour créer un fonds de commerce, et au final se voir expulser sans indemnisation. Aucune? Les petits commerçants qui ne possèdent pas les murs, ne sont pas épargnés à leur tour et, dès que leur affaire tourne et devient rentable, les loyers empruntent l’escalier de l’inflation. Aujourd’hui, il est aussi coûteux de lancer une échoppe qu’une activité de production.

    Pourtant, on a souvent tendance à oublier que la production et l’échange de biens (les services) mêmes si elles sont des activités tout à fait séparées et dissociées, elles n’en demeurent pas moins indispensables l’une à l’autre.

    Le poids de toute activité, notamment celle du secteur de la distribution des biens et services est énorme dans l’économie nationale, il est le premier employeur du pays devançant largement l’industrie et l’agriculture, avec un potentiel de développement et de croissance très élevé.

    On n’a pas le droit de l’abandonner aux seules règles et lois sauvages du marché, il doit être régulé, structuré et organisé et cela doit commencer par l’encadrement juridique, financier et organisationnel de l’immobilier d’entreprise.

    Par   Mokhtar Boudina

  • «La tête qu’on a et la gueule que l’on fait»

    Par   DZEntreprise

    [dropcap]I[/dropcap]l semble bien que les politiques -au pouvoir ou dans l’opposition-, les journalistes de toutes les «tendances», les experts de tous bords et tous ceux qui pensent et agissent sur l’opinion se soient passé le mot pour abattre le moral de l’Algérien et lui faire perdre le peu de confiance qui lui reste.

    Il y a une espèce d’entente tacite, morbide entre ces acteurs que rien au demeurant ne rassemble et qui y vont, chacun en fonction de ses motivations, avec ses scénarios catastrophes, ses prédictions les plus sombres et ses prévisions les plus pessimistes de la situation économique actuelle et à venir de notre pays.

    Pourtant, comme le disait Lénine dans une citation célèbre «Les faits sont têtus» et les chiffres parlent d’eux mêmes.
    A chacun de se faire sa propre opinion et l’interprétation qui lui sied le mieux. A la fin du mois de juin 2015, l’Algérie disposait de près de 160 milliards de dollars de réserves de change, faute de chiffres actualisés, disons qu’il devrait y en avoir un peu moins aujourd’hui.

    La dette extérieure du pays est quasi insignifiante, près de 3 milliards de dollars.

    La dette publique, elle, représente près de 9% du PIB et le déficit public est à hauteur de 4% du PIB. Une broutille !

    Avec ces indicateurs, il faut être sacrément convaincant pour faire admettre qu’un pays est au bord de la faillite.

    Juste pour rappel, nous avons 300 jours d’ensoleillement, une énergie bon marché et inépuisable, un sous-sol et des richesses dont l’exploration ne dépasse pas les 30%, des potentialités naturelles vierges et insuffisamment exploitées, un potentiel agricole formidable -dont plus de 40% des surfaces agricoles utiles en jachère-, une situation géographique stratégique entre l’Europe et l’Afrique, une façade maritime de plus de 1600 km, des atouts naturels à l’ infini et une ressource humaine prête à relever le défi pour peu qu’elle soit convenablement formée.

    «Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir».

    Nous sommes près de 40 millions d’Algériens, jeunes à plus de 65%, majoritairement instruits et formés, dont 2 millions de diplômés universitaires rien que pour l’année 2012, une diaspora des plus dynamiques de près de 7 millions dans le monde, une base industrielle sous utilisée, une infrastructure de base des plus solides et la liste est longue.
    Et, qu’on le veuille ou pas, une stabilité politique.

    Un célèbre humoriste disait : «On n’est pas responsable de la tête qu’on a, mais on est responsable de la gueule que l’on fait».

  • Trouver la faille

    Par   Sabrina Mouloud

    [dropcap]L[/dropcap]’actualité en ces jours de rentrée sociale est dominée par une question, d’une extrême sensibilité qui alimente les débats et suscite des polémiques entres les politiques et les patrons d’entreprises.

    Le premier ministre a, lors de son intervention devant le panel des experts du CNES demandé aux algériens de changer de mentalité et la perception qu’ils ont de la notion du travail.
    Il leur demande tout simplement de ne plus tricher et de travailler effectivement «au lieu de se contenter d’aller au travail», expression révélatrice d’un état d’esprit dominant surtout dans certains services publics et dans l’administration.

    Le patron des patrons, Ali Haddad a dans une déclaration en marge d’une rencontre avec la ministre de la solidarité, commenté la déclaration du premier ministre qu’il assimile à une boutade.
    «Je pense que le premier ministre a dit cette phrase en rigolant» la parenthèse fermée il en profite pour recadrer en soutenant que «les algériens travaillent beaucoup comme d’autres populations du monde», puisque lui-même «produit et travaille 16h par jour».

    Et il n’a pas tout a fait tort si l’on se réfère au dernier rapport du groupe de consulting Grant Thornton, rendu public récemment, dans lequel l’Algérie est classée PREMIERE dans le monde en termes de force de travail devant, la Chine, l’Australie, l’Indonésie ,Taiwan devançant même l’Allemagne, les Etats unis et les pays scandinaves, car notre pays a enregistré ces 12 derniers mois le plus fort potentiel de croissance grâce a une force de travail jeune et disponible…

    Ce même rapport classe l’Algérie, pratiquement DERNIERE, puisque elle figure parmi les cinq derniers pays au monde, aux cotés du Nigeria de l’Argentine, du Venezuela et de l’Ukraine, pour l’inattractivité de son environnement pour l’investissement, pays dont les économies ,faut-il le rappeler, ont pour des raisons historiques et politiques beaucoup de similitudes avec la notre.

    La rente, la corruption, la bureaucratie que nous partageons avec les derniers pays du classement sont autant de maux qui anéantissent et réduisent à zéro le potentiel de croissance, la force de travail et sa disponibilité, atouts que nous sommes censés partager avec les premiers du classement.

    Où est la faille ?

  • Attendons pour voir..

    Par   Sabrina Mouloud

    [dropcap]L[/dropcap]es mesures introduites dans la loi de finances complémentaire 2015 ne sont pas de nature à impacter en profondeur la structure sur la quelle est bâtie notre économie (rente pétrolière) ni à corriger les déséquilibres (importations massives face à une production nationale quasi inexistante, investissement par la seule dépense publique, etc.) qui la caractérisent.

    Il semble que la démarche adoptée pour l’élaboration de la LFC 2015 soit la réduction drastique des importations, quels que soient les moyens à utiliser, et la collecte de plus d’impôts pour faire face aux grands déficits à venir.

    Les mesures introduites par la LFC 2015 sont loin d’être révolutionnaires, au regard de la situation préoccupante de notre économie. Elles sont presque insignifiantes.
    Car ce n’est pas la réduction du taux d’IBS à 19 % pour les activités productives qui va y changer grand-chose.
    Cette modification vient réparer la double erreur d’aligner les taux (mesure décriée par l’ensemble des opérateurs nationaux) et de favoriser l’importation aux dépens de la production.
    Il s’agit, en fait, d’un retour à la situation d’avant- 2014.

    Les produits importés destinés à la revente en l’état vont désormais être taxés à 26% sans distinction aucune avec pour conséquence une augmentation des prix des produits indispensables (pièce détachée, médicaments et autres outillages …), qui vont coûter plus cher dans une conjoncture de fléchissement du pouvoir d’achat.

    La baisse de la TAP et son réaménagement pour certaines activités sont à interpréter plus comme un gage de bonne volonté du gouvernement en direction du patronat qui les a fortement réclamés que comme une mesure qui va booster l’économie locale, car rien ne garantit que le 1% économisé sera recyclé en investissement productif.

    Sur un autre plan, le remplacement du Calpiref par un guichet unique est peut-être de nature à simplifier et faciliter les procédures sans garantie aucune pour l’accession au foncier, car la revendication première des investisseurs est la facilitation de l’accès au foncier et non la facilitation des procédures seulement.

    Certains observateurs avertis de la scène économique expliquent cette timidité des mesures contenues dans la LFC 2015 par le caractère correctif que revêt cet important levier aux mains des décideurs.

    Pour les grands bouleversements, il faut attendre la loi de finances 2016, avec notamment la prise en compte des propositions de mesures structurelles urgentes faites par le FCE à l’occasion de sa rencontre avec le Premier ministre pour consacrer la liberté d’entreprendre, l’ouverture de tous les secteurs d’activité économique au privé, dépénaliser les actes et les fautes de gestion (consacré par le nouveau code des marchés, par ailleurs), réformer et moderniser l’administration et l’économie, créer des fonds d’investissement, déverrouiller l’accès au foncier, revoir le système des subventions, etc.

    Attendons pour voir..

  • Maintenir le cap

    C’est à partir du site de Renault Algérie Production, à Oued Tlélat, que le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, a annoncé l’amendement prochain du code de l’investissement pour donner toutes ses chances au secteur industriel et faire part de sa volonté de mettre la petite et moyenne entreprise (PME) au coeur de l’économie nationale en révisant la loi régissant son activité.

    Et c’est à partir de ce même lieu que l’on veut symbole de la relance industrielle mécanique que le ministre a émis le souhait de voir se développer, autour du site Renault, toute une activité de sous traitance à laquelle il promet toutes les facilitations.

    Son collègue de l’habitat et de l’urbanisme, Abdelmadjid Teboune a, quant à lui, pris la décision d’ouvrir le gré à gré aux entreprises algériennes, levant ainsi une contrainte maintes fois décriée par les organisations professionnelles du secteur du BTPH qui voient enfin aboutir une de leurs nombreuses revendications.

    Même les douanes algériennes, ont décidé d’être à l’écoute des investisseurs en conviant presque toutes les organisations professionnelles à une rencontre au cours de laquelle le DG des douanes Mohamed Abdou Bouderbala a fait part de la volonté de l’institution qu’il dirige, d’accompagner l’exportation et la relance de l’industrie, seules substitutions à des importations menaçantes.

    Cela passera-t-il par la révision des taxes !? Tous les producteurs qui se sont exprimés, sur notre support et ailleurs, regrettent que l’on impose de la même façon un importateur qui vend en l’état et un fabricant qui importe de la matière première et des intrants. Une matière qui, dans de nombreux cas, est disponible sur place, pour peu qu’on fasse l’effort de lui permettre « d’exister », il en est ainsi du polystyrène, un dérivé du pétrole que l’on va chercher en Asie, en Arabie Saoudite et ailleurs, car non transformé en Algérie.

    Reste à savoir comment vont se traduire, dans les faits, les mesures voulues pour la facilitation de l’acte d’investir et la relance de l’investissement. Une relance bien entamée si l’on se réfère aux chiffres. Au 1er trimestre 2014, le montant des projets d’investissement était de l’ordre de 682 milliards de dinars contre 305 milliards de dinars pour la même période en 2013. Et les IDE ne sont pas en reste.

    Faut-il croire que nous tenons enfin le bon cap ? Les pouvoirs publics semblent décidés à répondre aux attentes des opérateurs économiques qui, bien qu’échaudés par le terrain, ont fait de la résistance en trouvant des solutions, au cas par cas, aux problèmes qu’ils rencontrent quotidiennement et avec un seul et même souhait, voir l’Etat gouverner au sens vrai du terme et libérer les entreprises. Notamment publiques. Surtout publiques !

    Car, si le privé gère sans état d’âme, le chef d’entreprise publique est souvent otage de procédures lentes, épuisantes et d’un syndicat encouragé par le fallacieux prétexte de la préservation du climat social, devenu « avocat » des travailleurs, s’octroyant le droit de regard sur tout ce qui se fait dans l’entreprise, n’hésitant pas à mettre en danger l’outil de production par des grèves répétés, faisant et défaisant des carrières.

    Une autre épée de Damoclès qui, avec la pénalisation de l’acte de gestion, a souvent raison des plus téméraires des PDG. Et là aussi, il est temps de s’entendre sur la visibilité du cap.

    Par Saida Azzouz

  • De la régulation de l’importation…

    Le bilan des douanes algériennes pour les trois premiers trimestres 2013 confirme le recul des exportations des hydrocarbures de près de 15%, déjà perceptible au 1er semestre de cette même année. Comme était perceptible la tendance haussière des importations algériennes qui devraient, selon le directeur général des douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, dépasser d’ici la fin de l’année le seuil des 56 milliards de dollars.

    Seule « embellie », les exportations algériennes hors- hydrocarbures devraient afficher à fin 2013 un taux de croissance de près de 25%. Encourageant bien que dérisoire.

    Les prévisions se confirment. Les chiffres effraient et font dire aux différents acteurs de l’économie nationale qu’il y a lieu de s’inquiéter et de « jouer » la prudence pour éventuellement inverser la tendance.

    Le gouverneur de la Banque d’ Algérie, Mohamed Laksaci , lui ,soutient que la « situation » du commerce extérieur algérien « milite en faveur d’efforts de consolidation des finances publiques pour réduire leur vulnérabilité à l’égard des revenus d’hydrocarbures très volatils ».
    Fort de « l’envolée » des exportations hors –hydrocarbures, le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL), Ali Bey Nasri, affirme que l’Algérie a toutes ses chances de soigner sa dépendance des hydrocarbures, pour peu que les moyens soient mis pour favoriser l’exportation des produits des industries chimiques et pétrochimique et ceux de l’agroalimentaire…..

    Pour Sidi Said, le patron de l’Union nationale des travailleurs algériens UGTA, la panacée résidera dans la limitation des importations en réintroduisant l’autorisation d’importer. Il prône aussi, comme bon nombre d’associations professionnelles, la nécessite de mettre en place un dispositif pour protéger la production nationale en « réintroduisant » notamment le crédit à la consommation pour les produits Made In Algéria.

    « Une solution non envisageable », affirme le ministre des Finances, Mr Karim Djoudi, qui reconnait la nécessité de réguler les importations. Comment !?
    Pour ce faire, nombreuses ont été les propositions faites par des chefs d’entreprises, des présidents d’associations professionnelles, des experts et des économistes.

    Sauf que toutes « les économies » que l’on pourra faire pour réguler l’importation ne sont pas à même d’inverser la tendance tant que la production nationale reste tributaire d’une matière première importée…
    C’est dire que la relance de l’industrie consolidera forcément la hausse des importations.

    Par Azzouz saida

  • Entre pénurie de ciment et hygiène industrielle..

    Pour les professionnels du BTP, c’est pratiquement la quadrature du cercle:
    Comment honorer un copieux carnet de commandes publiques de logements avec une pénurie dramatique de certains types de matériaux de construction, dont le ciment.
    Et, pour aller directement et nommer les choses par leur nom, il faut dire que la pénurie de ciment, sinon le manque récurrent de ce produit sur le marché, perturbe autant les commandes publiques en termes de projets à réaliser dans les secteurs du BTPH qu’une bonne partie de l’activité économique nationale.

    Au point que les professionnels sont montés au créneau pour non pas dénoncer une situation inquiétante, mais proposer des solutions qui paraissent, à leurs yeux, idoines pour mieux gérer le manque de l’offre sur le marché national.

    Quelques chiffres: la vingtaine de cimenteries, publiques et privées, ne produisent que quelques 18 millions de tonnes/an, alors que les besoins incompressibles en ciment sont évaluées à un peu plus de 21 millions de t/an, soit un déficit de plus de trois millions de tonnes par an.
    L’Etat, pour compenser ce déficit, a recours aux importations qui se sont chiffrées au 1er trimestre 2013 à  68,05 millions de dollars contre 36,13 millions de dollars à la même période en 2012, soit une hausse de 88,3%.
    Globalement, l’Algérie a importé durant cette période 795 608 t contre 394 345 t au 1er trimestre 2012.

    C’est dire que la pénurie de ciment, si elle impacte directement le secteur du BTPH (les projets hydrauliques, on le sait, sont également boulimiques en ciment), n’en affecte pas moins les autres secteurs économiques et plus particulièrement l’industrie. Et, dans cet univers, il y a également l’industrie agroalimentaire, une filière en pleine croissance, dopée par une hausse record de la consommation des ménages.
    Une consommation, du reste, soutenue par une revalorisation des salaires, les nouveaux emplois créés dans le BTPH d’ailleurs à la faveur de l’importante commande publique.

    Mais l’industrie de l’agroalimentaire, tout comme les autres secteurs, a son talon d’Achille, celui du respect de l’hygiène industrielle, un secteur qui évolue à l’ombre d’une industrie parallèle, celle des produits chimiques, des adjuvants, des colorants et de l’épaississante et autre gélatine à base chimique et animale.

    Autant de produits qui font tourner l’industrie de l’agroalimentaire pour qu’un pot de Yaourt dure plus d’une semaine, ou qu’une boite d’Ananas nous arrive de la lointaine Thaïlande toute fraîche et bonne à consommer.
    Pour autant, dans cette chaîne entre l’aliment et l’industrie, des maillons risquent, parfois, de disparaître.
    D’où l’importance de l’hygiène industrielle pour la santé des consommateurs.

    Par Ali Sassi

  • Quid de la dépénalisation du délit de gestion ?

    Le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, Cherif Rahmani, poursuit son lobbying pour promouvoir la destination Algérie au sein du patronat français. Mais également au niveau des décideurs politiques français, qu’ils soient aussi bien de la gauche, actuellement au pouvoir, que de la droite.

    Au détour d’un colloque sur les opportunités de partenariat entre les économies des deux pays, le ministre de l’Industrie aura en fait réussi à faire passer son message auprès de la communauté d’affaires et des industriels français: les investissements en Algérie restent avantageux, et rentables.

    La règle des 51/49% ne semble pas rebuter les investisseurs français, et le ministre en a profité pour dresser un tableau complet des grands chantiers en cours en Algérie. Ainsi que les énormes besoins de l’économie algérienne, adossés à une commande publique tous secteurs confondus qui se chiffre à près de 286 milliards de dollars à l’orée de 2014.

    C’est dire tout l’intérêt que réserve le patronat français aux arguments de la partie algérienne pour des partenariats « gagnants-gagnants ».

    A Paris, Chérif Rahmani n’a pas chômé: accompagné de la ministre française du Commerce Nicole Bricq, il s’est entretenu tour à tour avec M, J.P. Raffarin, chargé de mission auprès de François Hollande en ce qui concerne les relations économiques avec l’Algérie, et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.

    C’est dire en fait que le ministre de l’Industrie multiplie les initiatives pour accélérer le rythme du redressement de l’industrie algérienne. En moins d’un mois, il a ainsi rencontré des présidents de groupes industriels allemands, français et arabes, dont des Qataris autour des grands projets d’investissements industriels. Mécanique, transports, machinisme agricole, agroalimentaire, matériaux de construction,tous les secteurs industriels sont en réalité au menu d’une vaste vision du ministère pour réadapter les grandes priorités du développement national.

    Là, un projet de fabrication de voitures du constructeur français Renault, là des cimenteries avec l’un des leaders mondiaux pour alimenter les chantiers de réalisation de projets d’habitat, là des usines de construction de tracteurs ou de moissonneuses-batteuses.
    Est-il adapté de dire que Chérif Rahmani veut faire beaucoup de choses en même temps? Il est aisé de répondre à cette question, même si celle qui est, aux yeux des responsables de sites industriels algériens, plus importants et relatifs à la dépénalisation de l’acte de gestion, est plus délicate.

    Cette équation reste pour le moment dans l’attente d’une solution, d’autant que le secteur industriel a besoin de cadres compétents et qui doivent prendre des initiatives.

    Par Ali Sassi

  • Autres temps, autres mœurs

    L’effet domino n’a pas joué dans les dramatiques événements de Tiguentourine, l’un des plus importants complexes gazier algériens, qui a fait l’objet d’une attaque terroriste le 16 janvier dernier. Plus de 30 otages étrangers, dont des Britanniques et des Japonais, sont morts lors de cette attaque terroriste.

    Les retombées économiques et stratégiques pour l’Algérie, comme pour les groupes pétroliers partenaires de Sonatrach (BP et Statoil) auraient été catastrophiques quelques années plus tôt.

    Mais la crise de la dette souveraine est passée par là. Car, dépassés les premiers moments d’affolement bien caractéristique des Occidentaux, les réactions ont toutes convergé vers une seule position: l’Algérie a fait ce qu’il fallait pour neutraliser le groupe terroriste et limiter les dégâts de cette attaque sur les installations du complexe gazier qui expédie vers l’Europe un peu plus de 12% des exportations gazières de l’Algérie.

    Aucun pays concerné par cet événement, à travers ses ressortissants ou ses compagnies partenaires de Sonatrach, n’a déclenché l’alerte du  »sauve qui peut » de l’Algérie où de l’éviter le temps de «voir plus clair ».

    Bien au contraire, les déclarations sur l’excellence des relations politiques et économiques entre ces pays et l’Algérie fusaient de toutes parts. Au point que même le Premier ministre britannique, David Cameron, décide de faire une brève visite à Alger, la première d’un PM britannique depuis l’indépendance nationale, balayant d’un revers les déclarations des « experts » en terrorisme qui se sont « épanchés » sur la gestion algérienne de la prise d’otages et de ses conséquences , faisant le bonheur des nombreux médias occidentaux prompts à dégainer dès qu’il s’agit de l’Algérie.
    Certes l’Algérie est un pays dont la bonne santé financière et le poids de ses réserves en devises, outre son poids énergétique, est un pays solvable. Et politiquement fréquentable !

    Il est vrai aussi que la commande publique de l’Algérie (habitat, transports, TIC, TP, …), et la proximité de ses champs pétroliers et gaziers sont une aubaine en ces temps de crise économique structurelle pour les pays européens laminés par une crise qui fait tomber les gouvernements.
    Cela peut expliquer et aisément le bal des « diplomates » de hauts rang à Alger.

    Mais il reste aussi, et c’est aujourd’hui « internationalement » admis en matière de lutte antiterroriste, que l’Algérie n’a de leçon à recevoir de personne !
    Dès lors, l’attaque de Tiguentourine a été et très vite reléguée dans la rubrique « fait divers » par les chancelleries occidentales en Algérie, qui, il n’y pas si longtemps « criaient au loup » au moindre coup de pétards.
    Les choses ont finalement bien changé ! Autres temps, autres mœurs.

    Par Sabrina Mouloud

  • Des signes qui ne trompent pas

    « Les problèmes de l’entreprise sont les problèmes du pays et les problèmes du pays sont les problèmes de l’entreprise », soutenait dans ce même espace Bakhti Belaib, ex- ministre du Commerce, qui nous avait fait l’honneur de signer l’éditorial du numéro 01 de DZ Entreprise.

    Le rôle de l’entreprise dans l’économie réelle n’étant plus à démontrer, comment l’entreprise peut- elle jouer son rôle socio-économique si elle doit évoluer dans un environnement hostile !?

    La panacée, les différents acteurs de la vie économique disent la détenir. Le patronat fera des propositions, des recommandations, usera parfois même d’avertissements et montera au créneau à chaque fois qu’une mesure des pouvoirs publics est jugée menaçante pour la survie de l’entreprise, donc de l’économie nationale.

    Les pouvoirs publics, eux, tout en prenant acte des réserves, tentent parfois maladroitement de motiver les mesures « rigoureuses » par le seul souci de protéger l’économie nationale. Dialogue de Sourds !

    2012 s’annonçait sous de bons auspices pour l’entreprise algérienne. Les décisions prises fin 2011, dont les différents programmes de mise à niveau, le laissaient augurer.

    Le contexte de crise économique mondiale, l’obligation de notre économie à se défaire de sa dépendance des hydrocarbures, le chef d’entreprise qui ne voit pas d’inconvénient à être « le cheval qui tire le char » étaient autant d’éléments salvateurs…. Puis plus rien !

    Il aura fallu attendre le dernier trimestre 2012 pour voir les choses bouger. Et vite. Fraichement installé à la tête du gouvernement, Abdelmalek Sellal fait part de sa décision d’instaurer un pacte de croissance et de sa volonté de travailler en symbiose avec le patronat.

    Tous les partenaires économiques et sociaux y souscrivent, convaincus qu’ils sont de la nécessité d’agir ensemble -parce que conscients de la spécificité de notre économie « bâtie »sur le gaz et le pétrole- pour créer des richesses, résorber le chômage et augmenter la croissance.

    Les nouvelles dispositions introduites en matière de fiscalité dans la loi de finances 2013, les facilitations bancaires en termes d’octroi de crédits d’investissement et d’ouverture de comptes, l’assouplissement du code des marchés publics, la relance de la coopération, entres autres dossiers, matérialisée par l’aboutissement du projet Renault, sont autant de signes qui ne trompent pas.

    Les reformes amorcées par le gouvernement Sellal fin 2012 devraient aboutir à l’amélioration du climat des affaires.

    Reste qu’il faut garder à l’esprit que le terrain est « miné » par des insuffisances, des contraintes et une bureaucratie affligeante.

    Alors 2013 sera-elle l’année des PME ? Nous aurons 11 mois et 11 numéros pour y répondre.

    Par Saida Azzouz