Catégorie : Dossiers

  • 300 CET seront prêts d’ici à 2014

    Les gains en matière de valorisation et de recyclage peuvent atteindre 6 milliards de DA par an.

    Bientôt, plus de décharges sauvages en Algérie ? Plus que jamais d’actualité, la question semble trouver réponse avec la multiplication ces dernières années de centres d’enfouissement technique (CET).
    Une décision que vient de rappeler le gouvernement Sellal qui semble vouloir en découdre avec les décharges sauvages et organiser la filière déchets génératrice d’emplois.

    C’est du moins ce que suggèrent les mesures prises dès la nomination de Abdelmalek Sellal à la tête du gouvernement pour donner la pleine mesure à un projet ambitieux qui ne peut, on l’imagine, que réunir l’adhésion de populations particulièrement affectées par la lente et inexorable dégradation du cadre de vie avec les incessantes atteintes à l’environnement.

    «Plus donc de décharges sauvages.» On peut l’espérer. Le croire, quand c’est le PDG de l’Agence nationale des déchets (AND), créée il y a une dizaine d’années (en 2002), qui le soutient. Lazhar Gourine nous le confirme en annonçant, par exemple, que et pour réaliser cet important objectif, c’est-à-dire le traitement des 10 millions de tonnes annuelles d’ordures ménagères et autres, dont une grande partie se «perd» dans la nature, «97 centres d’enfouissement technique sont programmés. 300 CET seront prêts d’ici à 2014, c’est-à-dire à la fin du programme quinquennal. 38 sont d’ores et déjà réalisés.»

    Parmi les mesures d’urgence inscrites au programme et pour la seule année en cours, on insiste du côté des responsables de cette structure sur l’opération de réhabilitation de pas moins de 40 décharges échappant à tout contrôle, de même qu’est prévue la réalisation de 100 unités de tri, 95 décharges contrôlées, 48 déchetteries et 17 décharges pour les déchets inertes.

    Lazhar Gourine, qui n’oublie de préciser que les principaux « points noirs » sont « les petites décharges sauvages dont les rejets sont souvent strictement ménagers » et dont il ne faut pas trop craindre « les retombées certes nuisibles mais limitées » , met en exergue le rôle des CET chargés de gérer près de «75% des déchets ménagers et assimilés» et des emplois indirects que ceux-ci peuvent engendrer quand on sait que de plus en plus de personnes intègrent chaque jour le circuit informel de la collecte ,du tri et même du recyclage .

    Et avec la mise en place d’un «réseau d’experts en matière de gestion des déchets.», les choses devraient aller plus rapidement même si, de l’aveu du directeur de l’AND, il n’est pas très aisé de mettre en place le réseau en question.

    C’est donc en connaissance de cause que le directeur de l’AND plaide pour une formation spécifique.
    Et à tous les niveaux. Il y a des métiers qu’il veut voir « émerger » pour mieux encadrer la filière de la gestion des déchets. Il rappelle , à l’occasion de l’entrevue qu’il a bien voulu nous accorder ,que « Le ministère de la Formation a lancé en 2011 une vaste opération devant menant à une classification des profils devant être préparés par les différents centres de formation professionnelle.

    Cette nouvelle dynamique contribuera à rendre employables les jeunes, femmes et hommes, avec ou sans qualification. Nous devons valoriser les diplômes dits «borgnes» comme la licence, le baccalauréat ou le BEM qui doivent constituer des portes d’entrée au monde du travail vert » et de rappeler une fois encore que l’agence qu’il dirige , en collaboration avec le Conservatoire national des formation à l’environnement (CNFE) ,doit contribuer, à l’horizon 2015, à la création, dans la gestion des déchets uniquement, de plus de 100 000 emplois répartis entre 12 000 micro- entreprises et 3 000 PME.

    Une opération pilote fut tentée en 2011 dans la wilaya de Djelfa, au niveau du chef-lieu, a permis la création de 55 micro- entreprises de récupération spécialisées par matériau.

    Qu’est ce que l’Agence nationale de gestion des déchets ?

    – L’AND, comme son nom l’indique, a pour prérogatives les études et la recherche en matière de gestion des déchets ainsi que l’assistance des collectivités locales dans ce domaine .

    Quelques chiffres :

    – Selon des données de l’Agence, l’Algérie génère un volume de 10 300 000 tonnes par an, sur ce nombre on peut procéder à la revalorisation d’une bonne partie, soit un volume de 2 900 000 tonnes.

    – La production nationale globale de déchets industriels est de 2 547 000 tonnes par an avec un stock de 4 483 500 tonnes dont 325 100 de déchets spéciaux.

    – «Plus de 2 millions de tonnes sont en attente d’une solution d’élimination», révèle un récent document de l’Agence.

    -Les gains en matière de valorisation et de recyclage peuvent atteindre 6 milliards de DA par an.

    Repères:

    – La gestion, le contrôle et l’élimination des déchets est règlementée par la loi du 11 décembre 2001. Un rôle important est dévolu au privé et aux municipalités dans ce domaine. Outre les déchets ménagers, ce sont les déchets spéciaux dangereux qui posent problème. A cet effet, un programme spécial a été initié par l’Algérie à travers le PNAGDES, Programme national de gestion des déchets spéciaux et DASRI pour les déchets d’activité de soins à risque infectieux.

    La récupération et le traitement des déchets par les personnes et entreprises qui ont une existence administrative et fiscale ne dépassent guère 4% des quantités générées, soit 160 000 tonnes, et occupent entre 7 et 9000 travailleurs pour tous les matériaux (papier, carton, verre, plastique, métaux, textiles, bois, batteries, huiles usagées, pneumatiques, les DEEE, etc.).
    Il faut signaler que le traitement des DASRI représente un créneau pourvoyeur d’emploi : 37 440 tonnes sont produites annuellement et peuvent favoriser la création de 5 000 postes de travail.

    Par Rabah Mazigh

  • CNFE & Micro-Activités Vertes.

    CNFE & Micro-Activités Vertes.

    Khareddine Mohamed Larbi directeur du CNFE

    « Nous travaillons sur un projet des micros activités vertes »

    Crée en 2002 par décret, et placé sous la tutelle du Ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement, le conservatoire National des Formations à l’environnement CNFE est un établissement public à caractère industriel et commercial, qui, de l’avis de son directeur n’a atteint sa vitesse de croisière qu’en en 2006.

    Depuis peu la gestion des maisons de l’environnement qui éclosent un peu partout dans le pays lui ont été confié. Le but étant de mettre à la disposition de la population, dans chaque wilaya un guichet pour tout renseignement ou question liés à l’environnement.

    Dans l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder, Khareddine Mohamed Larbi revient sur les missions de l’établissement qu’il dirige, ce que ce dernier peut apporter aux entreprises, comment le CNFE peut contribuer à la formation aux métiers de l’environnement et quels outils il utilise pour ce faire. Mais c’est surtout le projet de mise en place de micro activités vertes à travers les dispositifs ANSEJ, CNAC et ANGEM qui semble le plus passionner le directeur du CNFE.

    DZEntreprise : En quoi consiste le projet des micros activités vertes ?

    M. Khareddine Mohamed Larbi : C’est un projet sur lequel l’agence nationale des déchets AND et le CNFE travaillent depuis quelques temps déjà vise à permettre la création de petite entreprise par le truchement des dispositifs d’aide à création d’emplois, telles que l’ANSEJ, la CNAC et l’ANGEM. Mais d’abord il faut former les jeunes aux métiers verts.

    DZEntreprise : Qu’est ce que vous appeler métier vert ?

    M. Khareddine Mohamed Larbi : Tout ce qui relève de l’entretien de l’assainissement, qui renforce notre environnement. Beaucoup de métiers ont disparus les cantonniers, les concierges (…) il y des métiers spécifiques pour le traitement des déchets ou qui interviennent dans la chaine de la gestion des déchets pré collecte, collecte, tri et transport.
    Formés et aidés par les dispositifs que je viens de citer, les jeunes et moins jeunes d’ailleurs peuvent créer leur micro entreprise. On table sur la création de 20 000 micro-entreprises, si chaque entreprise offre 07 à 10 postes de travail, faites le calcul ! Imaginer l’impact que cela peut avoir sur l’environnement

    DZEntreprise : Oui mais cela reste encore un projet !

    M. Khareddine Mohamed Larbi : Nous y travaillons sérieusement et avec l’aide de l’institut national de la formation professionnelle on espère y arriver. Il ne faut pas perdre de vue que l’une des missions du conservatoire est la formation sur l’éducation pour un développement durable.

    DZEntreprise : L’une des missions du Conservatoire est la formation. Quel type de formations vous dispensez ?

    M. Khareddine Mohamed Larbi : Plusieurs, je cite entre autres parce que celle-ci nous la faisons avec le professeur Soukhal, dont la renommé n’est plus à faire, est une formation en hygiène sécurité et environnement HSE, elle concerne la gestion des déchets hospitaliers.
    Dans un premier temps elle concerne les wilayas du centre et elle est dispensée aux personnels de la santé, de l’intérieur et quelques responsables de l’environnement. C’est des formations courtes destinées généralement aux ingénieurs HSE santé.
    Beaucoup ont tendance à oublier qu’un hôpital est un établissement qui doit équilibrer son budget.
    Le gestionnaire d’une structure sanitaire doit savoir que le tri des déchets hospitaliers et ceux des déchets ménagers doit se faire à la source.
    On ne jette pas tout dans une même décharge par exemple.
    C’est donc tout un savoir qu’on met à la disposition des cadres que l’on forme.

    DZEntreprise : Vous avez parlé du centre, le reste du pays n’est pas concerné par cette formation ?

    M. Khareddine Mohamed Larbi : Evidement que oui, nous y allons progressivement avec l’ouverture de maisons de l’environnement à travers tout le territoire national. Le CNFE forme des formateurs pour encadrer les dites structures pour une proximité pédagogique efficace et continue.

    DZEntreprise : Toutes les wilayas en sont dotées ?

    M. Khareddine Mohamed Larbi : Pas encore, fin décembre 2011 on comptait une dizaine de structures fonctionnelles, autant était en voie d’achèvement et près d’une dizaine en cours de réalisations.
    D’ici la fin de l’année une vingtaine de wilaya en seront doté. Mais le plus important pour nous aujourd’hui c’est la formation du personnel qui va encadrer ces établissements.

    DZEntreprise : Que vont apporter ces structures aux entreprises ?
    M. Khareddine Mohamed Larbi : Ce que le conservatoire apporte en ce moment, aider et amener les entreprises locales quelques soit leur tailles à mettre en place un système de management environnemental SME. Les accompagner à s’organiser pour obtenir la certification ISO 14001.

    DZEntreprise : Pourquoi cette certification ?

    M. Khareddine Mohamed Larbi : Cette norme engage l’entreprise dans une démarche volontaire de réduction des nuisances et d’amélioration continue. Elle introduit des exigences de communication interne et externe avec les parties intéressées, de prévention des situations d’urgence d’une capacité à réagir face à celles-ci.
    En fait l’entreprise tout en s’engageant à préserver l’environnement s’outille pour maitriser ses coûts.

  • Rapport National de L’Algérie

    Rapport National de L’Algérie

    IV- La gestion des déchets

    La politique de gestion des déchets spéciaux s’inscrit dans la Stratégie Nationale
    Environnementale (SNE), ainsi que dans le Plan National d’Actions Environnementales et du Développement Durable (PNAE-DD).

    Cette politique s’est concrétisée par la promulgation de la loi 01-19 du 12 décembre
    2001, relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets, traitant des aspects inhérents à la prise en charge des déchets spéciaux, et dont les principes sont :
    – la prévention et la réduction de la production et de la nocivité des déchets à la source ;
    – l’organisation du tri, de la collecte, du transport et du traitement des déchets ;
    – la valorisation des déchets par leur réemploi et par leur recyclage :
    – le traitement écologiquement rationnel des déchets ;
    – l’information et la sensibilisation des citoyens sur les risques présentés par les déchets et leurs impacts sur la santé et l’environnement ;
    – l’institution d’outils de gestion: Plan National de Gestion des Déchets Spéciaux (PNAGDES) ;
    – la réglementation relative au transport et le mouvement transfrontalier des déchets.

    Les déchets spéciaux, en raison de leur nature et de la composition des matières qu’ils contiennent, ne peuvent être collectés, transportés, ou traités dans les mêmes conditions que les déchets ménagers et assimilés ,et les déchets inertes.

    Les générateurs et/ou détenteurs de déchets spéciaux sont tenus d’en assurer ou d’en faire assurer, à leur charge, la gestion de leurs déchets.
    Ces déchets ne pouvant ainsi être traités que dans des installations agréées.

    Les conditions de choix de site d’implantation, d’aménagement, de réalisation, de modification et d’extension des installations de traitement des déchets, sont régies par la réglementation en vigueur relative aux installations classées (étude d’impact, étude de danger).

    La classification des déchets spéciaux, établie par une nomenclature des déchets, a pour objet l’utilisation d’un langage commun par l’ensemble des acteurs qui produisent, transportent, importent, exportent, valorisent ou éliminent des déchets, mais aussi afin d’assurer une traçabilité effective du produit dans tout le cycle de vie de la matière.

    La collecte des déchets spéciaux est soumise à un agrément et à une déclaration des quantités collectées à transférer vers les installations de regroupement, de valorisation ou de traitement autorisées.

    Le transport des déchets spéciaux dangereux est soumis à des conditions générales en matière d’emballages, de moyens de transport et de consignes de sécurité ainsi qu’à des conditions particulières en matière d’autorisation de transport et de document de mouvement.

    Le Cadastre National des Déchets Spéciaux (CNDS), outil de connaissance et de suivi de l’évolution de la production des déchets spéciaux, servant de base à l’élaboration du PNAGDES a abouti à :

    – la quantification des déchets générés, stockés, valorisés ou traités ;
    – l’identification des générateurs de déchets spéciaux et leur répartition géographique ;
    – la répartition géographique des déchets spéciaux par wilaya et par région ;
    – la détermination des points chauds.

    Le Plan National de Gestion des Déchets Spéciaux (PNAGDES), outil de gestion, de planification et d’aide à la décision, a été établi pour une période de dix (10) années.

    Il comporte les éléments suivants :
    – l’inventaire des quantités de déchets spéciaux, particulièrement ceux présentant un caractère dangereux, produites annuellement ;
    – le volume global des déchets en stock provisoire et en stock définitif, en les classifiant par catégorie de déchets ;
    – le choix des options de traitement pour les différentes catégories de déchets ;
    – l’emplacement des sites et des installations de traitement existants ;
    – les besoins en capacité de traitement des déchets, tenant compte des capacités installées, des priorités retenues ainsi que des moyens économiques et financiers.

    La politique de gestion des déchets ménagers est basée sur le Programme National de Gestion Intégrée des Déchets solides Ménagers (PROGDEM), adopté en 2002. Cette démarche intégrée, graduelle et progressive a été instituée par la loi 01- 19 du 12 décembre 2001.

    La mise en œuvre du PROGDEM s’est traduite par l’instauration de nouvelles formes de management des services de gestion des déchets et cela en dotant les communes de schémas directeurs de gestion des déchets ménagers et assimilés.

    La réalisation de 100 centres d’enfouissement technique au niveau des chefs lieux de wilayas et des villes importantes, 90 décharges contrôlées dont 8 achevées et 39 ont connu un état d’avancement de 60 à 80%.

    Un programme d’éradication et de réhabilitation de l’ensemble des décharges sauvages recensées au niveau des communes desservies par les centres d’enfouissement technique est initié. Les 10 plus importantes décharges sauvages ont été fermées et leur réhabilitation est en cours.

    La modernisation et la mécanisation de la collecte des déchets caractérisées par la réalisation de 100 stations de transfert (points de rupture de charge) pour l’économie de transport, et la réalisation de 8centres d’enfouissement technique de déchets inertes à travers le territoire national permettront une gestion rationnelle de ces déchets et une valorisation en BTP.

    En complément des opérations déjà engagées, les actions proposées dans le cadre du programme 2010-2014 ont pour objectifs la dotation des communes non encore pourvues de schémas directeurs communaux, le renforcement en moyens de collecte et de transport de 1069 communes (bacs, bennes tasseuses,….), et l’équipement de 218 centres d’enfouissement technique ainsi que de 300 décharges contrôlées à travers le territoire national.

    Cet effort permettra le traitement de plus de 75% des déchets ménagers et assimilés.
    En tant qu’impératif économique, la récupération et la valorisation des déchets sont une composante importante du PROGDEM contribuant à réduire la quantité des déchets enfouis, à récupérer une fraction importante de matières premières secondaires et à contribuer à la création d’emplois verts.

    A ce titre, des mesures financières et fiscales sont prises pour encourager l’émergence et le développement des activités de récupération et de valorisation des déchets. Il s’agit notamment de :
    – la promotion de la création des déchetteries au niveau de chaque chef- lieu de wilaya dont 8 sont opérationnelles, constituant l’interface récupérateurs- valorisateurs ;
    – la réalisation de 100 centres de tri permettant de cerner les contours de mise en œuvre du système public de récupération des déchets d’emballages Ecojem et généraliser l’opération à d’autres villes du pays ;
    – la réalisation et l’équipement de stations-pilotes de compostage dont la mise en œuvre permettra de vulgariser cette pratique ;
    – le développement de programme de communication et de sensibilisation de la population à ces activités.
    Outre leur action en matière de sensibilisation environnementale, les associations activant au niveau des quartiers contribuent en soutien aux communes pour l’amélioration de l’hygiène et la propreté des quartiers par des actions participatives autour de mini -projets de collecte sélective et de récupération de la fraction valorisable de déchets ménagers et assimilés.
    – Création de mécanismes de financement pour la mise en place de services de gestion des déchets dans les zones qui en sont dépourvues.

  • Un établissement « référence »  pour les porteurs de projets similaires

    Un établissement « référence » pour les porteurs de projets similaires

    « Le tissu industriel à Blida est principalement agroalimentaire, générant de fait beaucoup de déchets à caractère valorisable et qui sont déversés par les générateurs eux- mêmes à la décharge.
    Blida est aussi une ville très commerçante.
    Les déchets générés sont collectés en mélange avec les déchets ménagers et terminent eux aussi au niveau de la décharge. »

    Le constat est fait par Karim Ouamane, directeur de la déchetterie de Blida. Cet établissement de gestion des centres d’enfouissement technique de la wilaya de Blida, plus connu sous l’appellation « valordechet », est en passe de devenir un établissement référence pour les porteurs de projets similaires.

    Et pour cause, ce centre qui emploie quelque 180 personnes est présent sur toute la chaîne « de collecte, tri, recyclage et valorisation de déchets » ,
    comme nous le précise d’emblée M. Karim Ouamane, qui rappelle « le parcours » de son établissement en ajoutant :
    « Au début de son exploitation, la déchetterie comptait comme fournisseur uniquement des industriels dont le volume d’apport est resté depuis relativement constant. A partir de septembre 2006, nous avons essayé de faire adhérer les chineurs à notre activité et suivre un peu leur impact sur nos performances.
    Les résultats démontrent clairement que l’adhésion de cette frange de fournisseurs est fort intéressante pour les performances.
    L’expérience montre également que déconsidérer l’apport des chineurs influe négativement sur l’activité globale.
    Cela montre l’intérêt de canaliser ce secteur informel en l’intégrant comme une catégorie de fournisseurs a part entière. »

    Cet ingénieur d’Etat nous fait remarquer , alors que nous visitons l’infrastructure qu’il dirige, qu’il faut nuancer entre les déchets ménagers, les déchets industriels banals et ceux du secteur de la santé appelés communément DASRI.

    « Nous offrons aux industriels de la région une prestation complète leur proposant une solution adaptée pour l’évacuation des déchets des entreprises dans de bonnes conditions en mettant à leur disposition des bacs de récupérations in situ et que nous enlevons une fois pleins »,nous dira-t-il encore.

    Et l’opération est rentable pour les deux partenaires « quand les déchets sont recyclables, On paie les entreprises , quand les déchets sont destinés à la destruction, ils paient ! En fait tout le monde trouve son compte ».

    Les choses sont faites dans la règle de l’art puisque les bordereaux voulus pour le suivi des déchets permettent d’en connaitre l’origine.
    « Tout est structuré puisque nous fonctionnons avec des conventions aussi bien avec les établissements publics que privés », dira Karim Ouamane, qui précise que tous les déchets sont récupérables à condition d’en maitriser la chaîne et le processus. « En maitrisant la chaîne, on maitrise le coût ».

    La déchetterie de Blida traite quelque 7 milles tonnes de déchets par mois, près de 400 tonnes par mois ,tous types confondus, sont recyclées et valorisées .

    « On peut faire beaucoup plus, c’est une question d’organisation », fait remarquer Karim Ouamane, qui, à l’occasion, met en exergue les difficultés à trouver de la main- d’œuvre qualifiée car ,dira- t-il, « quoi qu’on dise, il faut des formations spécifiques , cela devient de plus en plus technique.

    Le déchet est pris en charge dans un CET où en plus du tri, il y a le recyclage, le compostage, l’enfouissement technique des déchets non dangereux et le traitement des déchets dangereux par incinération. Cela suppose la maitrise de certains paramètres techniques.

    Malheureusement très souvent, les employés où les postulants à un emploi ne connaissent pas le baba de la gestion des déchets. » Et notre interlocuteur sait de quoi il parle, puisque lui-même formateur aux métiers de l’environnement.

    A noter enfin que l’incinérateur utilisé pour la destruction des déchets hospitaliers est signé ECFERAL, une entreprise de chaudronnerie et de ferblanterie d’Alger, dont le siège et El Harrach.

    Les machines à broyer le PET et le PEHD sont signées Halouia Moussaoui, une entreprise familiale basée à Blida.

    C’est dire que les porteurs de projets similaires « valordechet » peuvent s’équiper en machines auprès des entreprises algériennes.

    Par Sarah Chabi

  • Karima Benoudjafer , une institutrice qui « s’investit » dans la biomasse

    Karima Benoudjafer , une institutrice qui « s’investit » dans la biomasse

    Elle créée une entreprise pour collecter les grignions et les noyaux d’olives .

    Rien ne laissait présager que Karima Benoudjafer, enseignante puis directrice d’école primaire dans la wilaya d’Oran, allait un jour se reconvertir en chef d’entreprise, encore moins créer une entreprise dans le domaine de l’énergie et plus particulièrement dans la bioénergie.

    La remarque fera sourire cette femme chef d’entreprise que nous avons rencontrée lors d’un séjour d’études à Berlin organisé fin aout dernier par GIZ Algérie.

    « Ce n’est pas sorcier, ce n’est pas comme si j’allais inventer quelque chose .Je récupère juste des déchets que je réinjecte sous diverses formes dans le marché de l’énergie et de la cosmétique », relèvera notre interlocutrice qui s’est lancée dans cette aventure, celle de la collecte des grignons et des noyaux d’olives.
    Il y a prés de quatre ans « J’ai créé mon entreprise en 2008, après un séjour en Tunisie et un autre en Italie. J’ai vu ce que les huileries de ces pays faisaient de leurs déchets.

    J’ai découvert la biomasse et comment des matières organiques d’origine végétale pouvaient devenir une source d’énergie par combustion ».

    Ce constat fait et, partant, du fait qu’en Algérie le créneau reste vierge, puisque de nombreuses huileries jettent leurs déchets (noyaux et grignions) dans la nature essentiellement dans les rivières , Karima Benoudjafer décide de créer son entreprise.

    Mais auparavant elle prend le temps de s’informer sur les opportunités de marchés, inexistants en Algérie !

    Elle contacte alors des entreprises étrangères spécialisées dans le recyclage et recensées entre autres réseaux via le net. Plusieurs firmes européennes sont intéressées par les noyaux d’olives.

    « J’ai alors entamé une prospection dans plusieurs wilayas de l’ouest pays, notamment à Relizane. Suite à quoi j’ai loué un entrepôt à Tafraoui, et j’ai commencé a acheté les déchets entre 10 et 15DA la caisse.

    L’opération de séchage prend du temps puisque je n’ai pas encore de matériel pour cela ».

    Karima Benoudjafer, dont le rêve est d’acquérir une raffinerie d’huile d’olive, tient à rappeler que son projet à commencé réellement à prendre corps après sa participation au Carrefour du jeune entrepreneur, organisé par GIZ Algérie à Oran du 13 au 17 novembre 2011.

    Sur 2000 porteurs de projets présentés, 54 ont été retenus dont Karima Benoudjafer, la seule, dit elle, à avoir présenté un projet Biomasse.

    Le voyage d’études qu’elle vient d’effectuer à Berlin a aussi contribué à sa formation d’entrepreneur « C’est ma première mission du genre et j’avoue qu’elle tombe très bien. J’ai admiré la rigueur allemande et je suis envieuse des facilitations qu’ils offrent aux entrepreneurs ».

    Une envie qui vient du fait que cette entrepreneur rencontre énormément de difficultés pour faire aboutir son projet, celui d’exporter, notamment la préparation des documents.

    « C’est ce qui prend le plus de temps », confie- t-elle avant de préciser qu’elle espère expédier son premier conteneur vers la mi-octobre.

    Par Saida Hamadène

  • Economie verte :  Quelle stratégie pour la création de nouveaux emplois ?

    Economie verte : Quelle stratégie pour la création de nouveaux emplois ?

    Depuis la crise internationale de 2008 et dont les effets négatifs sur l’économie et notamment sur la croissance demeurent un obstacle à la création de nouveaux postes de travail, la lutte contre le chômage est devenue un souci majeur pour les politiciens et les stratèges de l’économie.

    Dans les pays en développement, comme l’Algérie, la récession dans les pays occidentaux a des conséquences plus ou moins graves sur l’activité économique et commerciale.

    Les politiques de l’emploi se trouvent confrontées à des obstacles : récession, absence ou insuffisance de nouveaux investissements, bureaucratie, déficit en personnel qualifié…

    L’économie verte, option de développement peu prospectée, s’impose aux décideurs qui n’ont pas beaucoup de choix comme une alternative intéressante sur un double plan :
    • C’est une option de développement qui s’inscrit dans un contexte économique difficile
    • C’est une approche qui permet la création de nouveaux postes de travail.

    Cette démarche offre des opportunités intéressantes qui peuvent constituer un facteur efficace de lutte contre le chômage des jeunes.

    Mais avant d’aborder la question de l’emploi et l’économie verte, il est utile de rappeler les définitions de quelques notions pour mieux placer la notion d’économie verte dans le développent d’un pays et son impact sur le bien – être en général.

    A comprendre par économie verte, « une économie qui recouvre l’ensemble des activités économiques liées directement ou indirectement à la protection de l’environnement.

    L’économie verte recouvre ainsi la gestion des ressources rares, les énergies renouvelables, le changement climatique, la prévention des risques ou encore la gestion des déchets. » (Dictionnaire de l’environnement).

    La première repose sur une analyse des impacts : une activité est considérée comme verte quand elle est moins polluante et moins consommatrice de ressources.

    La seconde s’appuie sur sa finalité : une activité est dite verte si elle vise la protection de l’environnement

    Le développement durable, en plus d’un souci de préservation de l’environnement et des ressources, intègre des aspects économiques.

    Il est défini par la commission Brundtland comme « un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » (l’ONU en 1987).

    Nous pouvons donc dire que l’économie verte et le développement durable intègrent une notion supplémentaire à la notion classique de développement en privilégiant le bien- être et la préservation des capacités des générations futures.

    Ces choix passent inévitablement par le respect et la protection de l’environnement, et une consommation raisonnable des ressources naturelles.

    Les activités à développer touchent l’ensemble des aspects d’une économie, notamment :

    • Les énergies renouvelables
    • L’agriculture
    • Le BTP
    • La gestion des déchets
    • Le recyclage
    • L’industrie agroalimentaire
    • La biodiversité

    En économie verte, les spécialistes font la distinction entre « les professions vertes », qui sont des métiers liés directement à la protection de l’environnement et « les professions verdissantes » qui nécessitent de nouvelles compétences pour pouvoir s’intégrer dans le processus de l’économie verte.

    Les métiers sont multiples et diversifiés et concernent :

    • des métiers de base (peu de qualification) comme les ouvriers qualifiés en isolation, agent spécialisé forestier, ouvrier qualifié dans le tri, le traitement et la valorisation des déchets…

    • des métiers de niveau intermédiaire : technicien, technicien supérieur : technicien forestier, technicien et TS spécialisés en énergie renouvelable…..

    • des métiers qui nécessitent une formation de haut niveau : ingénieur en agriculture, ingénieur bâtiment, architecte, paysagiste, chercheur…

    Les métiers qui peuvent être facilement développés dans l’économie algérienne et apporter rapidement un « plus» à l’économie et à l’emploi peuvent concerner :
    la protection de l’air, le traitement des eaux usées, le traitement des déchets, la gestion des espaces verts, la protection du patrimoine naturel, le nettoyage de l’espace urbain, dans les travaux d’étanchéité et d’isolation dans les bâtiments, la collecte et la sélection des ordures dans l’agriculture, dans la protection du littoral…

    Le terrain est vierge et offre des opportunités intéressantes à condition que la formation et l’encadrement soient efficaces.

    Le constat est que les décideurs, les chefs d’entreprises, les organismes spécialisés dans ce domaine éprouvent des difficultés à passer aux mesures concrètes et ont du mal à passer à l’action.

    Est-ce que par manque de conviction ou est-ce une question liée à l’insuffisance d’informations sur l’économie verte et son impact sur la création d’emplois ?

    Pour convaincre les récalcitrants ou les réticents, citons des exemples concrets :

    En Europe et au Canada, l’économie verte est devenue une option dont il faut tenir compte pour relancer l’économie et créer des emplois.

    Deux expériences nous montrent l’impact positif des politiques de protection de l’environnement sur l’économie dans son ensemble et sur l’emploi en particulier.

    En France, malgré une conjoncture économique défavorable, la création de postes de travail dans les métiers se rapportant aux énergies renouvelables a connu une croissance de + 19% en 2009.

    En outre, le secteur de l’économie verte absorbe déjà 4 % des emplois du pays.

    Une étude du Boston Consulting Group(2009) prévoit la création d’ici 2020 de plus de 600.000 emplois si, bien sûr, les mesures de Grenelle sont totalement concrétisées.

    Un observatoire national des emplois et des métiers de l’économie verte a été créé en 2010 dans le but d’assister les différents intervenants par la fourniture de données statistiques sur les actions entreprises au niveau national, sur les métiers et la formation, de procéder à des diagnostics et de capitaliser les expériences.

    Un autre exemple pertinent concerne l’Autriche où un emploi sur 20 est créé dans les métiers de protection de l’environnement. Le chiffre d’affaires dans l’activité « économie verte » évolue annuellement de 7 % ; dans la période actuelle, ce taux est assez significatif.

    L’option « économie verte » ne peut évoluer et être bénéfique à l’économie, à l’emploi et à l’amélioration du bien- être, de façon générale, dans l’improvisation et l’imprécision.

    Il y a une démarche à suivre basée sur une volonté politique infaillible, des compétences, une politique de communication adéquate, l’implication de la société civile et des collectivités locales, la formation et la sensibilisation.

    A ce titre, nous reproduisons quelques recommandations retenues par la conférence « promotion de l’entreprenariat et l’employabilité des jeunes et des femmes dans l’économie verte en Algérie », mars 2012, organisée conjointement par le ministère de l’Industrie et des PME et le GIZ Allemand..

    • Concrétiser, d’ici à 2014, l’objectif de création de 200 000 PME dans les activités relatives à la protection de l’environnement, conformément au plan arrêté par le ministère des PME.
    • Privilégier les investissements orientés vers l’économie verte
    • Intégrer les activités (vertes) dans la nomenclature des dispositifs d’appui à la création de micro- entreprises.
    • Promouvoir la formation dans les métiers de l’économie verte Introduction de modules de formation sur l’économie verte
    • dans les formations universitaires.
    • Elaborer une nomenclature des activités et des postes de travail.

    L’approche « création de nouveaux postes de travail par le développement des activités dans le secteur de l’économie verte » est récente mais elle peut être bénéfique et pertinente pour notre pays.

    Dans le souci d’ouvrir de nouvelles pistes pour la création d’emplois au profit des jeunes, il est judicieux de faire moins de discours et de philosophie, mais de sélectionner et de programmer des actions, de préciser les responsabilités de chacun, d’arrêter un calendrier et de choisir des indicateurs d’évaluation ; en un mot ,soyons concret.

    Par Brahim Lakhlef

  • « La création d’une filière déchets complète est complexe et longue  »

    « La création d’une filière déchets complète est complexe et longue  »

    Le docteur Lamine Kadi a consacré ses activités d’enseignement et de recherche aux domaines des énergies renouvelables, du changement climatique et du développement durable.
    Membre de plusieurs réseaux internationaux, il est également expert-consultant auprès de nombreux organismes et institutions nationaux et internationaux. Il est l’auteur de nombreuses publications et communications internationales.
    Dans l’entretien qu’il a accordé à DZ/Entreprise il revient sur « l’histoire » de l’économie verte, du concept d’économie circulaire, de la formation aux métiers verdoyants et du rôle des collectivités locales dans « l’éclosion» de nouvelles micro- entreprises et leur injection dans la filière déchets.

    DZEntreprise : Pensez-vous qu’on puisse parler d’économie verte aujourd’hui en Algérie ?

    DR LAMINE KADI : L’économie verte est encore, au niveau mondial et plus particulièrement pour les pays de l’OCDE, un concept dont on essaye de définir les meilleures stratégies de mise en œuvre.
    Il part du principe que le capital naturel devienne le nouveau moteur de la croissance par le biais de l’innovation technologique après que les modèles classiques ont failli dans la relance économique après la crise financière et économique de 2008.
    La double crise, économique et financière d’une part, environnementale d’autre part, place d’ores et déjà les enjeux du développement durable au cœur des économies de marché et renforce la nécessité de restaurer les conditions d’une croissance orientée vers le long terme.
    Depuis 2008, les institutions internationales (OCDE, Union européenne, ONU, Banque mondiale ou FMI) et les grands pays industrialisés ou émergents (Etats-Unis, Chine, Corée du Sud, Allemagne, France, …) mettent en avant, dans leurs stratégies économiques, le rôle de l’économie verte comme moteur de sortie de crise. Il s’agirait d’une mise en œuvre effective du développement durable dans l’activité économique.

    DZEntreprise : Sommes-nous dans ce contexte ?

    DR LAMINE KADI : Le contexte est différent pour les pays en développement.
    En Algérie, les plans de relance économique adoptés depuis une décennie comportent des aspects qu’on pourrait qualifier d’éléments de croissance verte mais sans pour autant constituer des éléments de transition vers une économie verte en l’absence d’un stratégie globale définissant des objectifs de « verdissement » de l’économie : emplois et métiers verts, innovation technologique, R&D, mutations industrielles, valorisation du capital naturel, réformes structurelles de la gouvernance , …

    DZEntreprise : Mais nous y allons ?

    DR LAMINE KADI : Ces éléments importants – EnR, transports, … – mériteraient d’être consolidés et mieux articulés dans le cadre d’une stratégie nationale de transition vers une économie verte, ce qui donnerait par ailleurs une meilleure visibilité aux efforts de l’Algérie sur la scène internationale et constituerait des éléments de force dans les cadre des négociations multilatérales en cours (climat, OMC, accord d’association à l’UE, …).
    Cette stratégie devrait avoir pour ambition de relever les défis du développement durable : défis scientifiques, technologiques, économiques, sociaux, environnementaux et éthiques.
    Elle devrait être axée sur l’innovation, la R&D afin de construire une économie fondée sur la connaissance.
    Elle devrait avoir comme objectifs principaux la réussite de la transition énergétique (vers l’EE et les EnR), la sécurité alimentaire et le développement des modes de production et de consommation durables.

    DZEntreprise : D’accord, mais peut- on dire aujourd’hui que la transition vers l’économie verte est amorcée ?

    DR LAMINE KADI : Il faudrait avoir à l’esprit notamment que l’économie algérienne est fortement dépendante des hydrocarbures et que l’Algérie est de plus en plus concurrencée sur le marché du gaz et que ses réserves de pétrole s’épuisent, que notre pays présente une vulnérabilité certaine aux changements climatiques et que la transition vers l’économie de marché a induit des modes de consommation et de production absolument néfastes pour l’environnement et pour la santé publique.
    Une transition vers une économie verte, dans le cadre d’une stratégie intelligente, permettrait de faire face à ce type d’enjeux.

    DZEntreprise : D’aucuns préfèrent parler d’économie circulaire ; y a-t-il une différence entre économie verte et économie circulaire ?

    DR LAMINE KADI : Par opposition à l’économie linéaire où un produit ou un bien ne connaît pas de recyclage en fin de vie, l’économie circulaire consacre le recyclage des déchets et des produits usagés qui deviennent de nouvelles ressources pour l’industrie, l’agriculture ou la production d’énergie, créant ainsi une nouvelle valeur- ajoutée.
    L’économie verte englobe évidemment l’économie circulaire mais demeure plus large dans ses champs d’application.

    DZEntreprise : Comment amener les collectivités locales à encourager la création de micro- entreprises spécialisées dans la collecte et le tri des déchets recyclables ?

    DR LAMINE KADI : La création d’une filière déchets complète est complexe et longue. Elle comporte des aspects de gouvernance, industriels, technologiques, éducationnels et sociologiques. Ces derniers aspects étant les plus difficiles à maîtriser.
    De nombreux pays avancés ont mis beaucoup de temps à construire de telles filières et à les maîtriser.
    Les micro-entreprises – au sens où on les conçoit en Algérie – ne peuvent constituer à elles seules la solution.
    Il faudrait tout d’abord que les collectivités locales bénéficient d’une certaine autonomie, pour ne pas dire décentralisation, dans ces domaines afin d’initier des projets et des programmes adaptés à leurs besoins.
    Ensuite, il faudrait que ces mêmes collectivités locales disposent ou aient recours à des compétences certifiées dans ce domaine : de la conception à l’exécution, tout reste à faire dans la formation à ces métiers qui peuvent générer beaucoup de valeur- ajoutée.
    A titre d’exemple, les seuls déchets ménagers, qui ont une forte teneur organique, peuvent être aisément valorisés en compost organique qui pourrait être substitué de façon bénéfique aux engrais chimiques, source de pollution des sols et des eaux et de problèmes sanitaires insoupçonnés.

    DZEntreprise : On parle de difficultés à s’adapter à ces nouveaux métiers boudés par de nombreux jeunes chômeurs, alors que nombre d’entre eux travaillent dans l’informel.
    Les collectivités locales ne peuvent -elles pas les encadrer ?

    DR LAMINE KADI : L’accompagnement technique et managérial des micro-entreprises n’existe pratiquement pas chez nous et les structures de formation professionnelle et de formation continue de nos universités – qui doivent assurer ce transfert technologique à travers les incubateurs et pépinières d’entreprises – sont défaillantes en termes de qualité et d’adaptation à ces nouveaux métiers.
    C’est vrai qu’il existe des filières plus ou moins informelles de récupération et de recyclage de certains déchets (plastiques, verre, papier, aluminium, autres métaux, ..).
    La structuration et le développement de telles filières n’incombent pas uniquement aux collectivités locales, mais également aux industriels dont l’organisation corporative est très en retard par rapport aux normes internationales.
    Les chambres de commerce et d’industrie et les organisations professionnelles dans les pays avancés prennent en charge directement les besoins de formation aux métiers, souvent à travers des écoles de grande réputation.

    DZEntreprise : On a de plus en plus tendance à parler de métiers « verdoyants ». Qu’en est-il de la formation pour ces métiers ?

    DR LAMINE KADI : La formation aux métiers verts est destinée à répondre à des besoins qui seront induits par le « verdissement » de certains secteurs de l’économie : eau, déchets, énergie, véhicules propres, …
    Comme je viens de vous l’expliquer, l’enjeu majeur demeure la construction d’un système de formation et de transfert technologique moderne et performant et en étroite relation avec le secteur économique.
    Les systèmes traditionnels de formation professionnelle, d’éducation et d’enseignement supérieur qui perdurent dans notre pays sont obsolètes et ne répondent plus à de tels besoins.

    Biographie :

    Le docteur Lamine Kadi est Recteur Honoraire de l’Université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem où il dirige le laboratoire Energie, Environnement et Développement durable.
    Il est diplômé de l’Université Mohamed Boudiaf des Sciences et Technologie d’ Oran, de l’Ecole Centrale de Paris et de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris.

    Dr. Lamine Kadi a consacré ses activités d’enseignement et de recherche aux domaines des énergies renouvelables, du changement climatique et du développement durable.
    Membre de plusieurs réseaux internationaux, il est également expert-consultant auprès de nombreux organismes et institutions nationaux et internationaux.

    Il est l’auteur de nombreuses publications et communications internationales.

    Dr. Lamine Kadi a occupé de nombreuses fonctions administratives durant sa carrière académique : Directeur d’institut, Doyen de faculté, Recteur d’université (2000 – 2008), Président du Conseil d’administration des Universités Badji Mokhtar d’ Annaba et Hassiba Ben Bouali de Chlef.

    Il a été également expert auprès du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique au sein de nombreuses commissions : réforme LMD, Assurance-Qualité et Evaluation, Gouvernance universitaire.

    Par Saida Azzouz

  • Consommation de l’énergie dans le secteur industriel

    Consommation de l’énergie dans le secteur industriel

    Il est impératif de réguler, selon l’APRUE

    Selon des experts de l’Agence nationale pour la promotion et la régulation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), le modèle actuel de consommation de l’énergie dans le secteur industriel pourrait
    atteindre à l’orée 2020 une production de 42% de gaz à effet de serre (GES) si d’ici là, la tendance n’est pas inversée.

    « La consommation énergétique dans le secteur industriel augmentera de 5,5 mtep (mégatonne d’équivalent pétrole) en 2012, à 7 mtep en 2018 puis à 8 mtep en 2020 (hausse de 45%), si les actions d’économie d’énergie ne s’accélèrent pas », relève un expert de l’APRUE, M. Kamel Dali, dans des déclarations à la presse nationale.

    L’émission de gaz à effet de serre, par conséquent, évoluera de 13 méq-CO2 (milli équivalent de CO2) en 2012, à 16,5 méq-CO2 en 2018 puis à 18,5 méq-CO2 en 2020, selon les données de l’APRUE.

    Ces chiffres inquiétants ont en fait incité les gestionnaires de l’APRUE à changer le modèle actuel de consommation énergétique et à multiplier les actions de prévention pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

    Ces mesures portent également sur le traitement des rejets industriels, la réhabilitation des sols et la protection des nappes phréatiques, la production de l’électricité par le gaz naturel et les énergies renouvelables ainsi que la réduction progressive de la part des produits pétroliers dans le bilan énergétique. Et, pour répondre à une explosion de la demande d’énergie dans un contexte de forte croissance économique et un rebond de la demande des ménages, avec en plus un accroissement de la démographie, « le potentiel d’économies d’énergie devrait être exploité efficacement », recommandent des experts de l’APRUE.

    Ce potentiel est estimé à 10 millions de TEP (tonnes équivalent pétrole) à l’horizon 2030, dont 32% dans le secteur industriel, 26% dans le secteur du transport, 21% pour le résidentiel, 20% dans le secteur tertiaire et 1% dans le secteur agricole, selon l’APRUE.

    Dès lors, la menace que ferait peser sur l’environnement une consommation non régulée d’énergie fossile, à base d’hydrocarbures conventionnels ainsi que les autres types de gaz émis par les appareils électroménagers (notamment les fameux CFC-chlorofluocarbones), est réelle. Et potentiellement dangereuse autant pour la santé, pour l’environnement que pour l’agriculture, ce qui impacterait directement les sources alimentaires des Algériens.

    Par Ali Sassi

  • Les franchises commerciales font leur chemin en Algérie

    Les franchises commerciales font leur chemin en Algérie

    La question qui se pose avec acuité est celle relative aux contraintes de la franchise en Algérie et, par conséquent, si elle a un avenir dans notre pays.

    Réponses partagées entre ceux qui estiment que oui en raison de l’engouement (près d’une centaine de franchiseurs y sont déjà) pour le marché algérien. Non, comme peuvent le démentir les multiples contraintes et leur effet négatif sur le développement d’une formule commerciale qui, encore une fois, ne semble pas laisser indifférent dans des domaines aussi variés que l’habillement, le cosmétique et le textile, la joaillerie, l’agroalimentaire, la restauration, la grande distribution…

    La franchise gagne du terrain comme l’indique si bien l’engouement de la classe moyenne, parmi les cadres d’entreprises en particulier qui disposent
    de revenus rendant plus abordables certains produits.

    Quoi de mieux que le lancement de nombreux grands centres commerciaux pour le dire. Confirmer que la franchise commerciale gagne des points en faisant une avancée remarquable dans notre pays. Avec, comme particularité, le marché du luxe qui avance sur un terrain où les moyens financiers à mobiliser sont énormes, les droits à l’entrée, placés très haut, faisant logiquement le reste, le créneau n’étant pas ouvert à tout le monde.

    Qui profite donc tout naturellement à des chefs d’entreprises pour beaucoup assez connus sur la scène économique nationale pour avoir fait leurs preuves, avec plus ou moins de succès, dans des domaines très variés et tentés de faire leurs preuves dans des secteurs certes nouveaux (on parle ici du marché du luxe ) et, on l’imagine loin des préoccupations de larges couches de populations, où la demande (produits de marque notamment), à défaut d’intéresser le plus grand monde possible, est bien réelle. Gagne du terrain comme l’indique si bien l’engouement de la classe moyenne, parmi les cadres d’entreprises en particulier qui disposent de revenus rendant plus abordables certains produits.

    Une tendance par ailleurs confirmée par un sérieux penchant, chacun selon ses moyens, pour le luxe selon la vérité, estiment les observateurs que «les Algériens (pas spécialement parmi les consommateurs riches, ndlr) savent apprécier la qualité et la recherchent en accordant une attention particulière à la traçabilité des produits même, et c’est évident, si c’est la clientèle à pouvoir d’achat élevé qui est ciblée en premier.» Assez d’arguments convaincants pour faire sauter quelques barrières et rassurer les sceptiques parmi les prestigieux sigles mondiaux et influer dans leur décision d’inscrire la destination Algérie à leurs plans pour s’y implanter avec les mêmes objectifs qu’elles se fixent en Europe par exemple.

    Avec des chances de succès importantes et la précision que, sur la balance, c’est la notoriété des marques, en plus du transfert de savoir-faire dans le commercial, en particulier le marketing, qui vont peser de tout leur poids pour la raison bien simple, notent à juste titre d’ailleurs, certains distributeurs de ces produits, qui observent que «les produits de marques étaient pendant longtemps absents du marché algérien.

    On enregistre un besoin de produits de grandes marques qui ne sont pas falsifiés. Cela crée de l’emploi, une valeur ajoutée (de gros bénéfices) pour les franchisés qui savent commercer. » Sauf que, et c’est le terrain qui parle, pratiquement aucune marque locale ou nationale n’a eu, pour l’instant, le privilège de figurer dans ce lot de grandes enseignes que l’Algérien découvre non sans intérêt.

    En attendant, la question qui se pose avec acuité est celle relative aux contraintes de la franchise en Algérie et, par conséquent, si elle a un avenir dans notre pays. Réponses partagées entre ceux qui estiment que oui en raison de l’engouement (près d’une centaine de franchiseurs y sont déjà) pour le marché algérien.
    Non, comme peuvent le démentir les multiples contraintes et leur effet négatif sur le développement d’une formule commerciale qui, encore une fois, ne semble pas laisser indifférent dans domaines aussi variés que l’habillement, le cosmétique et le textile, la joaillerie, l’agroalimentaire, la restauration, la grande distribution…, plus ou moins accessibles aux clients soucieux de la qualité, en quête de produits d’origine.
    Des marques, ou ce qu’on appelle la griffe étrangère qui trouvent grâce (malgré leur prix très élevé) chez l’acheteur algérien désirant des produits non contrefaits, qui ont pu faire le grand pas et vaincre les réticences à voir l’intérêt croissant durant les dernières années pour un marché des plus porteurs. En tout cas prometteur.
    En moins d’une décennie (depuis 2003 exactement avec l’ouverture réelle du créneau), des dizaines de contrats de partenariat en franchise ont été noués et plusieurs enseignes élargissent progressivement leurs réseaux de magasins ou de restaurants alors que de grandes marques de distribution spécialisée, et pas des moindres, ont également affiché leur intérêt pour une implantation directe.

    Si la franchise reste encore peu développée en Algérie, en comparaison avec les voisins marocains et tunisiens où l’on compte un nombre considérable de réseaux de franchise qui pourraient «constituer une alternative réelle au commerce informel et à la contrefaçon chez nous», selon d’éminents spécialistes du domaine, tout le monde est convaincu également que «cette formule est susceptible de créer des centaines de milliers d’emplois à moyen terme, notamment dans la franchise industrielle. »
    Comme on le voit, ce n’est les défis et encore moins les enjeux qui manquent.

    Par Rabah Mazigh   

  • Qu’est ce que la Franchise ?

    Qu’est ce que la Franchise ?

    Elle permet l’émergence d’enseignes internationales dans notre paysage urbain.

    Pour comprendre l’irrigation dans nos centres commerciaux de nouvelles marques, et l’émergence dans notre paysage urbain d’enseignes internationales, il nous paraît important d’expliquer ce qu’est une franchise. C’est en fait une coopération commerciale entre franchisés et franchiseurs conclue dans le cadre d’un contrat.
    Le franchiseur donne en licence sa marque, transmet son savoir faire et assiste le franchisé dans son exploitation moyennant une rétribution et, surtout, en veillant au respect strict des éléments essentiels à la qualification des accords de franchise.

    • le franchisé se voit, contractuellement, conférer le droit d’utiliser la marque exclusivement pour l’activité en étant entendu que le franchiseur en demeure propriétaire.
    • le licencié exclusif bénéficie d’une exclusivité territoriale
    • pour le savoir faire, le franchisé devra posséder des expériences suffisantes pour réitérer la réussite du franchiseur
    • l’assistance technique et commerciale est un préalable à l’ouverture de l’entreprise franchisée. Elle va du choix de l’emplacement à l’élaboration du compte prévisionnel en passant par l’étude du site, des accès informatiques, de l’aménagement des points de vente, la formation du personnel jusqu’à l’assistance à l’ouverture.
    • Il existe plusieurs types de franchise :

    • franchise industrielle : le franchisé fabrique lui-même, selon les indications du franchiseur, les produits qu’il vend. Le franchiseur met donc à la disposition du franchisé le brevet ou le système de fabrication.
    • franchise de distribution : cette forme de franchise concerne la vente de produits par le biais d’un réseau de franchisés.
      Le franchiseur pourra servir de centrale d’achat pour ses franchisés ou comme producteur des biens vendus.
    • franchise de services : elle concerne la fourniture d’une ou plusieurs prestations à des professionnels ou à des consommateurs (esthétique, coiffure, location de véhicules …). Dans ce type de franchise, il est plus qu’évident que les savoir-faire et les capacités personnelles du franchisé sont primordiaux.
    • Présentation des différentes modalités d’intégration :

    • la franchise corner : le franchisé, qui est déjà commerçant, prend l’engagement de vendre sur une surface réduite de son local (ou centre commercial généralement) les produits du franchiseur.
    • la franchise financière : le franchisé apporte les capitaux nécessaires à l’ouverture du point de vente et verse des honoraires de gestion au franchiseur (le fond de commerce appartient au propriétaire).
    • la franchise participative : le franchiseur prend une participation dans le capital de l’entreprise franchisée.
    • la master-franchise : le master franchisé acquiert, dans le cadre du contrat de master franchise, la possibilité de franchiser à son tour sur le territoire défini préalablement.

    Un peu plus sur la franchise

    Après avoir synthétisé du mieux possible ce qui fait le contenu de la définition de la franchise, nous nous proposons dans ce qui suit d’en donner la matière qui fait débat et qui peut surtout aider le lecteur à voir clair.

    Commençons par quelques définitions :

    La franchise :
    c’est un accord (ou une coopération) commercial par lequel une entreprise (le franchiseur) autorise une autre entreprise (le franchisé) à commercialiser sa marque à travers différents produits ou services, en échange d’une rétribution (rémunération).Cette contrepartie peut être fixe ou correspondre à un pourcentage du chiffre d’affaires. Le franchisé bénéficie des conseils, de l’assistance technique et commerciale et du transfert du savoir-faire.
    La licence :
    c’est un contrat par lequel le titulaire d’une marque consent à un tiers le droit de l’exploiter moyennent paiement de redevances (royalties). C’est un contrat de bail. La transmission des savoirs faire et l’assistance ne sont pas obligatoires.
    La concession :
    c’est un contrat de distribution par lequel le concessionnaire se voit concéder l’exclusivité de la revente des produits sous l’enseigne du fournisseur. Aucune autre contrepartie que l’exploitation de la marque ou de l’enseigne. C’est-à-dire qu’il n’existe pas d’obligation en matière de transfert de formation, d’assistance technique ou d’accompagnement ni de transfert de savoirs faire.
    Le partenariat :
    les partenaires de l’enseigne sont au même niveau hiérarchique. Chacune des parties participe à son niveau au développement de l’enseigne. Il s’agit d’une relation horizontale.
    L’enseigne :
    c’est le nom que porte le distributeur. C’est un signe distinctif d’une entreprise. Elle est l’élément incorporel du fonds de commerce cédé. C’est l’enseigne qui constitue aujourd’hui l’enjeu des stratégies développées par les distributeurs (particulièrement de la stratégie marketing) parce qu’elle est source de valeur pour le distributeur.
    La marque :
    c’est le signe de représentation qui aide à distinguer les produits ou services. Elle bénéficie d’une protection dans le cadre de la propriété intellectuelle.

    Revenons à la franchise

    Le contrat de franchise précisera les points suivants :

    • les droits et obligations du franchiseur et du franchisé, les biens et services fournis au franchisé, les conditions financières pour le franchisé, la durée du contrat, les conditions dans lesquelles pourront s’opérer la cession ou le transfert des découlant du contrat, les clauses de résiliation du contrat, les clauses prévoyant la récupération par le franchiseur de tout élément corporel ou incorporel lui appartenant en cas de résiliation.
    • le franchisage ou franchising : c’est le contrat qui permet au franchisé de se présenter sous la raison sociale et la marque du franchiseur, pour vendre des produits ou services, en contrepartie d’une redevance. Dans le cadre d’une franchise, il apparait évident que l’exploitation de l’activité,
      surtout dans la phase de démarrage, va profiter de la notoriété de la marque. Elle permet d’obtenir plus facilement les produits parce que c’est le franchiseur qui les fournit. De plus, elle permet de profiter de l’expérience du franchiseur et donc d’aller plus vite en ayant plus de chances de réussir. Mais le franchisé se doit d’avoir les compétences ou l’expérience suffisante pour pouvoir profiter de la réussite du franchiseur. De plus, ce qui marche ailleurs peut ne pas coller chez nous pour de multiples raisons liées souvent aux habitudes culturelles et socioéconomiques voire réglementaires et juridiques.
    • Donc l’intérêt d’acheter une franchise réside avant tout dans le produit qui existe déjà et qui soit connu. Ce qui évite donc une étude de marché. Le franchisé peut bénéficier d’une formation et donc de gagner en matière de couts de marketing et de développement de nouveaux produits. Enfin, le franchisé bénéficie de coûts de démarrage moins importants surtout qu’ils constituent souvent un centre de frais important dans la création d’une activité.
    • L’intérêt de vendre une franchise réside essentiellement dans l’entrée de fonds (de l’argent frais comme on dit) et dans la volonté du franchiseur de s’implanter et de se développer rapidement sur différents territoires. C’est un moyen pas trop coûteux de commencer son processus d’internationalisation en étant plus proche des marchés ciblés et porteurs.

    Ainsi, nous pensons avoir mis à la disposition de nos lecteurs un maximum d’orientations susceptibles d’aider à la compréhension des enjeux du développement de l’entreprise algérienne, enjeux dont la problématique de la franchise en constitue une séquence. Pas la plus importante sûrement au regard des débats engagés autour de l’avenir de nos PME, à savoir ceux qui ont trait à la gouvernance.

    Par Redouane Mohammedi