Catégorie : Dossiers

  • La grande distribution dans ses différentes acceptions peut être une réponse adéquate à l’informel

    [dropcap]D[/dropcap]ans l’entretien qu’il a bien voulu accorder à DZEntreprise, Abdenour Nouiri, dont la thèse de doctorat a porté sur «La planification des supermarchés en Algérie jusqu’en 1984 et la définition d’un nouveau mode de distribution», soutient qu’il est urgent de règlementer l’implantation des grandes surfaces dans le cadre d’une loi sur l’urbanisme commercial, de créer des bases logistiques régionales, de moderniser les circuits de distribution, et suggère que les superèttes se regroupent en coopératives pour une meilleure maîtrise des coûts et appelle à confier la formation du personnel aux professionnels.

    [author image= »https://dzentreprise.net/wp-content/uploads/DZE32-Abdenour_Nouiri.jpg » ]
    M. Abdennour Nouiri est docteur en sciences économiques diplômé de l’Université de Montpellier où il a soutenu une thèse sur les supermarchés en Algérie.
    Il est professeur à Hec Alger (ex-INC) depuis 1986 et y dirige le laboratoire Marketic (marketing et TIC), tout en supervisant l’équipe de recherche «sport, tourisme et environnement».
    Il est aussi directeur de recherche de thèses de doctorat et auteur de plusieurs articles sur la grande distribution.
    Consultant en entreprise, il a occupé le poste de sous-directeur des investissements au sein du ministère du Commerce. [/author]



    [highlight color= »DZE »] Vous faites un travail de recherche sur la grande distribution. Qu’est-ce qui a motivé votre démarche ? [/highlight]

    J’ai occupé les fonctions de sous-directeur des investissements au sein du ministère du Commerce après avoir obtenu ma licence en sciences économiques à l’Université d’Alger.
    Je devais superviser avec mon équipe plus de 400 projets des différentes entreprises sous tutelle de ce ministère, comme l’Onaco, l’Ofla, l’ENC, la Sncotec ou la SNNGA.
    Cette dernière avait pour but de gérer les magasins type Monoprix ou le Bon Marché, hérités de l’époque coloniale.
    L’Etat m’avait chargé, en outre, d’initier un programme d’implantation de supermarchés de 1 000 m2 (niveau de la commune), 2 000 m2 (niveau de la daïra) et 3 000 m2 (niveau de la wilaya).

    Mes études (spécialité planification et développement) ainsi que mon travail au sein du ministère m’ont amené tout naturellement à m’intéresser à ce que l’on n’appelait pas encore chez nous la grande distribution.
    Désireux d’approfondir mes connaissances, j’ai suivi à l’Université de Montpellier un DESS en économiste de projets et suite à l’obtention de ce diplôme, j’ai soutenu dans la même université une thèse de doctorat portant sur «La planification des supermarchés en Algérie jusqu’en 1984 et la définition d’un nouveau mode de distribution».

    Pour faire court, je préconisais dans ma thèse, la mise en place d’un réseau de supérettes de quartier sous forme de gestion coopérative parallèlement aux supermarchés étatiques.
    J’ai par la suite rejoint l’Institut national de commerce (aujourd’hui HEC Alger) et j’y ai enseigné des matières proches de mon activité de recherche tout en la poursuivant par des encadrements de mémoires et de thèses, des conférences et la publication d’articles dans le domaine de la grande distribution.
    J’ai dirigé un groupe de recherche sur cette spécialité (publication en partenariat avec Numidis des «Annales de la distribution en Algérie») qui a donné naissance à la création du laboratoire Marketic que je dirige également.



    [highlight color= »DZE »] La grande distribution peut-elle être une alternative à l’informel ? [/highlight]

    La réponse à cette question est complexe. Même le système traditionnel (épicier de quartier) peut être une alternative au marché de l’informel.
    Disons que la grande distribution dans ses différentes acceptions peut, en effet, être une réponse adéquate à ce fléau.
    Le mot peut vous paraître fort mais ce marché est pernicieux et comme on dit que «la mauvaise monnaie chasse la bonne», ce marché informel est en passe d’étouffer tout développement commercial dans notre pays.
    L’une de ses conséquences les plus néfastes, c’est qu’il ne permet pas la modernisation des circuits de distribution.
    Il suffit de présenter des marchandises (à l’origine et à la qualité douteuses) sur des trottoirs pour les écouler à des prix défiant toute concurrence.



    [highlight color= »DZE »] Quel impact doit avoir la GD sur les prix ? [/highlight]

    Les prix se fixent par le libre jeu de l’offre et de la demande.
    Seulement quand vous rationalisez vos circuits en les réduisant par exemple, en créant des bases logistiques régionales, vous influez sur les coûts de revient et donc vous êtes à même, si vous êtes une grande enseigne possédant plusieurs hypermarchés, supermarchés et supérettes, d’impacter à la baisse les prix de vente des produits.
    C’est sur ce registre que se livrent une concurrence féroce les enseignes de la grande distribution de par le monde.
    En France, pays que nous connaissons bien (à travers notamment la télévision par satellite), des chaînes comme Auchan, Leclerc, Système U ou Carrefour font une pression parfois à la limite du tolérable sur les producteurs pour amener les prix à la baisse.



    [highlight color= »DZE »] Et sur la qualité du produit ? [/highlight]

    Il va de soi que lorsque l’on parle de modernisation des circuits de la distribution, on entend par là et en tout premier lieu, la préservation de la qualité des produits.
    La grande distribution met en place la chaîne du froid (et très souvent elle la rend obligatoire au niveau des producteurs), ce qui assure le consommateur de toujours avoir à sa disposition des produits indemnes de toute rupture de la chaîne de froid.
    Ce n’est pas le cas pour le marché informel.
    Je vous engage à aller mener une enquête sur les trottoirs du quartier de Belcourt (au niveau de Lâaqiba) et vous verrez que des commerçants sortent en fin d’aprèsmidi une myriade de produits laitiers (fromages, yaourts, crèmes dessert) vendus à même le sol.
    Ces produits qui approchent de leur date de péremption sont bradés au vu et au su des autorités locales, pourtant garantes de l’hygiène sur leur territoire.



    [highlight color= »DZE »] Quel impact peut-elle avoir en amont sur l’organisation de la production nationale ? [/highlight]

    Ils seront d’au moins deux sortes. Tout d’abord, à travers les contrats passés avec la grande distribution, ce sera l’assurance pour les producteurs nationaux de pouvoir planifier les niveaux de production et d’avoir des rentrées d’argent régulières.
    Cependant, la grande distribution va les obliger à vendre avec facture et surtout les contraindra à revoir leur marge.
    Elle peut contribuer à l’amélioration de la qualité des produits locaux si une bonne entente est créée entre distributeurs et producteurs avec un bon retour de l’information du marché vers le producteur.



    [highlight color= »DZE »] L’absence de plate-forme logistique est souvent mise en avant par les opérateurs économiques, Cette défaillance a-t-elle vraiment une incidence sur le développement de la GD ? [/highlight]

    C’est la pierre angulaire de la grande distribution.
    Cette base logistique permet des achats en grande quantité pour une enseigne donnée et leur répartition en temps donné dans les différents magasins de cette enseigne.
    Regardez ce que font actuellement les supérettes, elles s’approvisionnent là où elles le peuvent et souvent de manière très aléatoire d’où des coûts excessifs et des ruptures de stock fréquentes.
    Il est primordial que ces supérettes se regroupent sous différentes dénominations pour avoir la maîtrise des coûts.
    Dans le cas contraire, elles seront appelées à disparaître car elles ne pourront concurrencer les futures chaînes qui s’implanteront en Algérie.



    [highlight color= »DZE »] La traçabilité est l’une des conditions pour que les produits soient vendus dans les grandes surfaces. Pensez-vous que tous les producteurs, surtout les petites entités, ont les moyens de satisfaire cette exigence ? [/highlight]

    Bien sûr que non ! La grande distribution va mettre de l’ordre dans la traçabilité, et ce sera un gain énorme pour le consommateur algérien et partant pour les services de contrôle de l’Etat (hygiène, fisc, etc.).
    Vous allez me dire que deviendront les producteurs qui ne s’adapteront pas ?
    Ils continueront à vivoter en s’appuyant sur leur propre circuit de distribution et alimenteront de manière très localisée les commerces traditionnels.



    [highlight color= »DZE »] Comme pour tous les autres secteurs, les grands distributeurs se plaignent du manque de personnel qualifié, pensez-vous qu’il faille aller vers la formation et la professionnalisation des métiers de la GD [/highlight]

    L’INC quand il était sous tutelle du ministère du Commerce était très proche des opérateurs nationaux et avait déjà offert des formations spécialisées aux cadres de la SNNGA.
    Aujourd’hui un groupe comme Cevital et sa filiale Numidis sont obligés de faire appel à un cabinet étranger pour donner ce plus qui manque aux diplômés de l’Université algérienne.
    Cevital envisage même de les former lui-même, ce qui, avouons-le, est un non-sens.
    On ne peut envisager d’être compétent dans tous les domaines d’activité et l’adage à chacun son métier et les vaches seront bien gardées prend ici tout son sens.
    Au niveau de l’HEC Alger, nous avons ouvert une spécialité dédiée à la grande distribution et à la supply chain.
    De plus, nous organisons régulièrement des rencontres sur ce sujet.
    La dernière en date l’a été au début de cette année universitaire à Alger en collaboration avec le ministère du Commerce et elle a porté sur la grande distribution et le commerce informel.
    Dans le cadre du CNEPRU, nous avons une équipe d’enseignants qui planchent sur la gestion des supérettes dans le Grand-Alger.



    [highlight color= »DZE »] Quel type de partenariat devrait lier les opérateurs économiques et la GD ? [/highlight]

    Dans un premier temps, la grande distribution permettra d’écouler de grandes quantités de produits, mais pour ce faire, faudrait-il encore que ces mêmes produits soient référencés, ce qui n’est pas une mince affaire.
    Ensuite, les magasins peuvent mettre en avant certains produits pour leur permettre une plus grande visibilité et donc plus de chance d’être achetés, et ceci entre dans le cadre de la politique de merchandising du magasin.
    Tant pour le référencement que pour le merchandising, le producteur devra passer à la caisse.
    Parfois, les distributeurs deviennent actionnaires des producteurs tellement ils ont du pouvoir sur eux.
    N’oublions pas que le distributeur peut avoir intérêt à proposer sur ses rayonnages des produits sans marque dits «premiers prix» ou produits en marque de distributeur qui seront vendus bien moins cher que les produits des marques connues.
    Pour ce faire, usines et magasins vont passer des accords de production.
    En tout état de cause, dans ce domaine, c’est en forgeant que l’on devient forgeron et chacun va apprendre à connaître l’autre au fur et à mesure que se dérouleront ces expériences de partenariat.



    [highlight color= »DZE »] Enfin, la GD est-elle une menace pour les petits commerces ? [/highlight]

    Oui et non ! Oui car dans certains quartiers (zone de chalandise d’un hypermarché par exemple), les petits commerces auront du mal à soutenir la concurrence.
    Par contre, certains petits commerces vont se spécialiser dans des domaines non couverts par le grand magasin et seront donc complémentaires et profiteront de l’attractivité du magasin en libre service.
    C’est le cas des galeries marchandes des hypermarchés (cordonniers, fleuristes, dégraissage, pharmacies, bijoutiers, vente de vêtements de mode, etc).
    En tout état de cause, l’Etat doit règlementer l’implantation des grandes surfaces, et ce, dans le cadre d’une loi sur l’urbanisme commercial qui manque terriblement en Algérie.

    Entretien réalisé par   Sarah Chabi

  • RITAJMALL : «Nous essayons de placer les produits algériens cotés à l’étranger»

    [dropcap]L’[/dropcap]espace a été pensé pour offrir aux visiteurs bon nombre de services et de loisirs.
    Faire ses courses devrait être un plaisir dans cet espace où se côtoient magasins, lieux de loisirs et prestataires de services.
    Dans l’entretien qui suit, Smaïl Abdennasser revient sur le concept du centre que l’on a adopté aux habitudes et à la culture des Oranais, les loisirs proposés, et la politique des gestionnaires en matière d’encouragement à la production nationale.
    D’autant que le propriétaire du Mall est fabricant de matériel informatique, électronique et électroménager.
    Seul bémol pour l’instant l’exigüité du parking due au fait que le centre commercial est installé sur le site d’une ancienne tannerie appartenant à un privé.
    Toutes les demandes faites à la wilaya pour l’octroi d’un terrain pour la construction d’un centre commercial répondant aux normes sont restées sans échos.

    [author image= »https://dzentreprise.net/wp-content/uploads/DZE32-Smail_Abdennasser.jpg » ]
    M. Smaïl Abdennasser est un ancien cadre qui a supervisé la mise en place de plusieurs centres commerciaux.
    Avec le RitajMall, inauguré le 29 janvier 2015 à Es-Sénia, Oran, il passe à la vitesse supérieure.
    Il livre dans cet entretien la particularité de ce mall inspiré de ceux de Dubaï.
    Il reste, de l’avis de ses concepteurs, une expérience inédite dans la région.
    [/author]



    [highlight color= »DZE »] En quoi consiste le concept de RitajMall ? [/highlight]

    D’abord, c’est à l’initiative d’un groupe qui s’appelle Soummam Computer System (SCS), basé à Bejaïa, qui a eu l’idée de créer un nouveau concept en Algérie, soit un grand centre commercial associant shopping et loisirs.
    Le RitajMall, qui a ouvert ses portes fin janvier dernier, permet au consommateur, en parallèle avec les achats, de faire une partie de bowling, de jeux vidéos, de play station ou de billard, d’assister à une projection de type cinéma 7 D (les effets spéciaux sont associés aux téléspectateurs), etc.
    En plus de la cafétéria, une garderie d’enfants en bas âge (entre 1 et 4 ans) est également disponible à l’entrée.
    Bref, avec le parking et la salle de prières, on peut dire que le client a tout ce qu’il faut pour passer d’agréables moments.
    Tout récemment, à l’occasion du mois Ramadhan, des rayons pour l’alimentation ont été aménagés. RitajMall existe à Abu Dhabi.
    Nous reproduisons le concept en l’algérianisant un petit peu, c’est-à-dire en l’adaptant à l’environnement et à la culture locale.



    [highlight color= »DZE »] D’où viennent les produits commercialisés ? [/highlight]

    Une bonne partie de nos produits sont nationaux, surtout au niveau du mobilier.
    Nous sommes en train de faire notre possible pour promouvoir la production nationale qui commence un peu à émerger en proposant des articles de qualité et surtout à des prix abordables.
    En plus, ceux-ci sont souvent de meilleure qualité comparés aux produits asiatiques.
    Je ne les compare évidemment pas aux produits européens.



    [highlight color= »DZE »] Les produits importés proviennent d’où ? [/highlight]

    Pour les produits que nous importons, il faut savoir qu’ils répondent tous aux normes européennes.
    Ils sont destinés aux pays occidentaux et non aux pays émergents.
    Même si le produit provient du Pakistan, du Bengladesh ou de Turquie, on tient à ce qu’il soit destiné au marché européen.
    Nous exigeons aussi le respect des normes éco-santé, c’est-à-dire qu’il ne dégage pas de matières toxiques comme le formaldéhyde (présent dans les résines qui servent à coller les agglomérés dans le mobilier, la peinture de bois, etc.)



    [highlight color= »DZE »] Les produits de SCS sont bien présents…  [/highlight]

    C’est normal ! Notre groupe possède des usines maxi power et nous produisons du matériel informatique, de l’électronique (téléviseurs, home cinéma, etc.) et de l’électroménager, aussi bien le gros électroménager (réfrigérateurs, cuisinières, machines à laver) que le petit électroménager (cafetières, mixeurs).
    Le site de production est basé à Béjaïa et nous travaillons sous licence, bien entendu, mais l’avantage, c’est que nous disposons de la pièce de rechange et des accessoires avec un service après-vente et surtout des prix nettement plus compétitifs.
    L’intérêt, c’est que même après 5 ou 6 ans, les accessoires et les pièces de rechange de nos produits seront encore disponibles.
    On peu aller jusqu’à 10 ans.
    Nous ne sommes pas de simples revendeurs car nous travaillons dans la durée.
    Nous avons institué des cartes de fidélité pour que les gens puissent bénéficier des promotions et des réductions.
    Quand il y a des nouveautés ou des événements qui sont organisés sur place, nous les contactons individuellement, par sms par exemple.



    [highlight color= »DZE »] Comment est organisé l’espace du mall ? [/highlight]

    D’abord, nous sommes dans un centre commercial avec des rayonnages de moyenne classe et même d’entrée de gamme pour certaines marques connues que nous proposons comme produits d’appel. Puis, nous avons les boutiques pour le moyen et même le haut de gamme, mais les prix affichés sont compétitifs.
    Nous avons aussi des produits de maroquinerie algérienne qui sont vendus à l’étranger, y compris dans les aéroports (Paris, Barcelone).
    Nous essayons de placer les produits algériens qui sont cotés à l’étranger.
    C’est par exemple le cas des dattes proposées durant le Ramadhan et qui sont normalement destinées exclusivement à l’exportation.
    A 500 DA le kilogramme, le prix est très intéressant.



    [highlight color= »DZE »] Quelle est la nature de l’investissement qui a permis la concrétisation de ce projet ? [/highlight]

    L’investissement est entièrement sur fonds propres.
    Nous n’avons bénéficié d’aucun crédit bancaire. En plus, le terrain que nous occupons est loué.
    C’est une ancienne tannerie appartenant à un particulier, Ahmed Bensadoune.



    [highlight color= »DZE »] Pourquoi ? [/highlight]

    Parce que, malgré plusieurs demandes adressées à la wilaya, nous n’avons pas pu obtenir un terrain dans la zone industrielle ou ses alentours.
    Les demandes sont renouvelées car nous voulons construire un immense centre commercial avec une patinoire et une piscine.
    Un centre similaire sera ouvert à Bejaïa peut-être en août ou septembre.
    Nous avons comme ambition de nous installer dans toutes les villes proches d’Oran comme Mostaganem, Tlemcen et Mascara.



    [highlight color= »DZE »] La marque Maxi-Power possède des showrooms dans une quarantaine de villes algériennes. Dans quelle mesure ce type de structures contribue-t-elle-à créer de l’emploi ? [/highlight]

    Nous avons commencé avec 300 emplois mais nous avons dû revoir le chiffre à la baisse, et aujourd’hui le centre fonctionne avec 250 employés.
    Ce Centre est une véritable entreprise.Malheureusement, on relève que le personnel qualifié pour ce genre d’activité n’est pas encore disponible sur le marché du travail.
    La formation doit suivre. Pour le moment, nous faisons bénéficier notre personnel d’une formation sur site mais nous allons bientôt nous mettre en contact avec l’Institut de formation professionnelle de Canastel.
    Nos cadres sont en revanche envoyés à l’étranger, notamment chez Bosch.

    Entretien réalisé par   Yacine Cheikh-Bled

  • DG par intérim d’ARDIS : «Tant que le métier se développe, tout se développe»

    A moyen terme, Ardis ambitionne d’ouvrir 20 hypermarchés à travers le pays. Toutes les grandes villes devraient en avoir au moins un.

    [dropcap]C[/dropcap]elui d’Oran est au stade d’achèvement, l’ouverture est prévue pour le 1er semestre 2016.
    A Tizi Ouzou, les travaux de terrassement ont déjà commencé. Des autorisations ont été délivrées pour Ouargla, Annaba et Biskra. Pour les autres villes, les demandes sont à l’étude au niveau des Calpiref.
    Les attributions des assiettes foncières sont, de l’avis de Saïb Malek, DG par intérim d’Ardis, le meilleur des encouragements de l’Etat pour aider à développer le métier de la grande distribution. Un métier sur lequel il nous entretient.
    Dans l’interview qui suit, Saïb Malek revient sur l’expérience d’Ardis qui début juillet dernier a fêté ses 3 ans.



    [highlight color= »DZE »] Quelques rappels sur la création de l’entreprise ? [/highlight]

    Le centre commercial Madina Center a été inauguré le 5 juillet 2012. Trois ans déjà.
    L’ouverture, je tiens à le rappeler, a été très difficile.
    Le centre commercial étant très spacieux, renfermant en son sein beaucoup d’infrastructures, très diversifiées et différentes les unes des autres, nous avons eu des difficultés à gérer l’afflux de la clientèle et à lui offrir la meilleure des prestations.
    Cela n’empêche que durant ces 3 ans, Ardis a connu un développement, même si l’ouverture a été difficile à gérer.



    [highlight color= »DZE »] Pourquoi difficile ? [/highlight]

    Elle l’a été compte tenu de la diversification des structures et de l’importance de l’espace.
    Il fallait gérer le flux de la clientèle vers les infrastructures de loisirs et l’hypermarché.
    Le métier de la grande distribution étant nouveau en Algérie, pas très développé.
    Nouveau pour tout le monde, que ce soit pour les opérateurs économiques, les clients qui n’avaient pas l’habitude de fréquenter les grandes surfaces, ou nos propres employés qui n’étaient pas formés pour le métier, donc pas d’expérience dans le domaine.
    Ce fut une mission délicate. C’était un défi et nous avons réussi l’ouverture avec des insuffisances que nous avons réglées de jour en jour, d’année en année.
    Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un stade de qualité très appréciable puisque nous sommes certifiés ISO 9001 version 2008 depuis septembre 2014.
    Nous sommes donc assignés à un système de management qualité que nous veillons à appliquer chaque jour et à la persévérance dans l’amélioration continue de la qualité de nos prestations.



    [highlight color= »DZE »] Comment ? [/highlight]

    Aujourd’hui, la différence entre le métier de la grande distribution et les achats qui se font à l’extérieur de façon traditionnelle, épicerie, supérette, est entre autres détails dans la prestation de service qu’on offre.
    Une prestation de service qui ne se limite pas à garantir la seule prestation d’achat.
    On n’offre pas au client la seule prestation de venir pour acheter, on lui offre des loisirs, notamment quand il vient en famille.
    Tout se fait dans un cadre convivial, c’est un centre commercial qui renferme plusieurs sous-infrastructures de loisirs, il y a du divertissement pour tout le monde.
    En plus de l’acte d’achat, il doit trouver les supports pour ses achats, voire des caddies et paniers, une bonne signalétique, en plus des agents qui vont l’orienter en temps réel pour trouver le bon produit en lui offrant toute une gamme de qualité.
    A cela s’ajoute l’animation que l’on programme pour divers évènements.



    [highlight color= »DZE »] S’agissant des produits, êtes-vous sélectifs ou la porte est ouverte à tout le monde ? [/highlight]

    En fait, c’est très simple, nous travaillons avec des producteurs qui sont identifiés socialement et fiscalement, puis il y a le côté sécurité alimentaire. Tout produit sur lequel il y a le moindre soupçon sur le plan légal est rejeté.
    Tout produit doit être étiqueté et toutes les indications légales respectées.
    On n’achète pas chez n’importe qui. Pour les produits périssables et frais, nous veillons à ce que la chaîne de froid du producteur au consommateur final ne soit pas rompue. Donc à la moindre suspicion, le produit est rejeté à la réception.



    [highlight color= »DZE »] Il y a eu des cas ? [/highlight]

    Oui, surtout au départ, les fournisseurs ont fini par comprendre que nous sommes rigoureux sur ces aspects-là qui relèvent de la santé du client, les cas commencent à se raréfier.
    Aujourd’hui, ils sont presque inexistants. Nous sommes également très exigeants avec nous-mêmes.
    Dans nos magasins, la température est affichée sur les frigos, s’il y a le moindre souci, nos techniciens interviennent en temps réel.



    [highlight color= »DZE »] Et s’agissant d’autres produits que ceux périssables ? [/highlight]

    C’est comme pour tout le reste. Il y a le côté légal, il y a le côté sécurité alimentaire, et il y a aussi l’exigence de notre clientèle.
    Nous sommes le plus grand hypermarché en Algérie, c’est dire que tous les producteurs veulent être présents chez nous.
    On ne peut malheureusement pas accueillir tout le monde. Il faut savoir qu’on ne peut pas proposer des produits qui ne sont pas demandés.
    Par contre, il nous arrive assez souvent d’essayer d’introduire de nouveaux produits, parfois d’entrée de gamme, parfois un peu luxueux, on essaie et on voit la réaction de notre clientèle.
    S’il y a un engouement, il est clair qu’on y va en boostant le produit.
    Il faut savoir que dans notre politique, on donne la chance à tous les fournisseurs pourvu qu’ils aient la volonté de bien faire, surtout les producteurs nationaux.
    Nous essayons de les aider, nous avons aidé beaucoup d’enseignes nationales, aujourd’hui, ce sont des partenaires privilégiés qui jouissent dans notre centre d’espaces très prisé.



    [highlight color= »DZE »] En parlant de production nationale, quel traitement réservez-vous aux produits dits du terroir.
    L’hypermarché a-t-il une politique d’encouragement pour les toutes petites entreprises créées dans le cadre du dispositif d’aide à la création d’emplois ? [/highlight]

    Je ne peux pas vous dire si par le passé, il y a eu ce genre de partenariat pour les produits dits artisanaux, aujourd’hui, il n’y pas vraiment d’espaces dédiés à cela.
    C’est clair que si demain, nous avons des demandes de ce type et même si elles nécessitent l’agencement d’un rayon, on le fait.
    Vous savez tout ce qui est demandé par notre clientèle, nous n’hésitons pas un instant à le faire.



    [highlight color= »DZE »] Partant de votre expérience,
    êtes vous arrivés aujourd’hui à faire satisfaire par vos partenaires toutes les exigences pour la commercialisation de leurs produits, je parle de code, d’étiquetage, de qualité d’emballage, de facturation… [/highlight]

    C’était une des difficultés au départ, ce ne sont pas tous les fournisseurs qui s’inscrivaient dans la grande distribution, ils travaillaient essentiellement avec les supérettes et les petits commerces avec pour seul objectif d’écouler leur marchandise.
    Aujourd’hui, chez nous, il y a le respect d’un certain nombre de paramètres et on ne peut pas faire l’impasse sur le côté légal et la sécurité alimentaire.
    On peut faire des concessions sur pas mal de choses, mais pas sur ces deux aspectslà.
    Donc, beaucoup se sont adaptés même s’ils restent des insuffisances.



    [highlight color= »DZE »] Avez-vous balisé tout cela par un cahier des charges ? [/highlight]

    Nous avons des contrats, mais nous n’allons pas dans le détail, nous mentionnons que tel produit doit respecter tel et tel paramètre. Beaucoup se sont adaptés et très vite.



    [highlight color= »DZE »] S’agissant de l’animation dans l’hypermarché, est-ce votre initiative ou celle de vos fournisseurs ? [/highlight]

    Des deux à la fois. Nous devons maintenir une dynamique dans l’hypermarché avec des séances d’animation, de dégustation, de show cooking, de tombola…



    [highlight color= »DZE »] Parlons de difficultés, quelles sont celles qui freinent le développement de votre hypermarché ? [/highlight]

    On n’a pas toujours les produits qu’on veut.
    Parfois les fournisseurs n’arrivent pas à respecter les délais de livraison, parce qu’eux- mêmes sont tributaires de la disponibilité de la matière première par exemple.
    Il y a plein d’intervenants qui font qu’on ne peut pas respecter une programmation mais on s’organise de telle sorte à ce qu’on ne tombe pas en rupture de stocks.
    L’autre difficulté, c’est la gestion en temps réel des clients, parfois l’alimentation du magasin se fait en flux tendu.
    Notre personnel, qui avoisine les 600 employés, et qui a bénéficié d’une formation, arrive à gérer.
    En plus, nous avons un avantage que nos concurrents n’ont pas, c’est un parking immense et gratuit.



    [highlight color= »DZE »] Si je vous demandais de résumer votre expérience ? [/highlight]

    Avec l’administration, cela se passe relativement bien, puisque nous travaillons en toute transparence, que ce soit avec le fisc, la sécurité sociale.
    Reste à régler rapidement les problèmes des opérateurs économiques, notamment quand il s’agit de libérer les conteneurs.
    Il y a aussi le fait que les agents des impôts ne se déplacent pas rapidement pour constater la destruction des produits que nous avons dans la déchetterie.
    Et quand il s’agit de denrées périssables, cela peut engendrer des contaminations.
    Sinon globalement, les choses se passent relativement bien, il faut savoir que tant que le métier se développe, les mécanismes se développent aussi.
    La main-d’oeuvre est inexistante, tout le personnel que nous recrutons passe par une formation interne, nous avons même formé des formateurs.



    [highlight color= »DZE »] Quelle est la mesure que vous voudrez voir les pouvoirs publics prendre pour développer cette activité ? [/highlight]

    Le secteur de la grande distribution est très petit, il est d’environ 3%, c’est rien.
    L’Etat, les institutions concernées sont conscients que c’est la meilleure alternative, notamment au marché informel.
    Aujourd’hui, dans la capitale, nous n’avons que trois hypermarchés, c’est très peu.
    Tous ceux qui veulent s’investir dans le métier doivent être les bienvenus, il y a de la place pour tout le monde, le marché est très petit, aujourd’hui, dès que quelqu’un s’installe, nous sommes contents puisque c’est le métier qui se développe et quand le métier se développe, tout se développe avec.
    Nous ne sommes pas encore dans la concurrence.
    L’Etat doit encourager ce secteur.



    [highlight color= »DZE »] Comment ? [/highlight]

    Par notamment la libération des assiettes foncières, les hypermarchés, ce n’est pas 100 m2, heureusement cette activité n’exige pas un positionnement stratégique, on peut s’installer en dehors de la ville, dans les pays où ce métier est très développé, on trouve des hypermarchés à 40 km de la ville.
    Il faut également faciliter l’importation des équipements pour les grandes surfaces, c’est un métier qui n’existe pas chez nous, donc il faut recourir à un équipement importé.
    Il y a aussi le souci de la formation. C’est un métier à part entière.
    Beaucoup pensent qu’un hypermarché, c’est une supérette à grande échelle.
    C’est faux ! Un gestionnaire des stocks d’une supérette ne peut gérer les stocks d’un hypermarché, il y a des mécanismes, des réflexes, des comportements et des techniques propres à ce métier.
    L’Etat devrait accompagner ce métier en intégrant cette formation dans les écoles.

    Entretien réalisé par   Sabrina Mouloud

  • CACI : «Tous les efforts sont consentis pour réussir la 2e édition de Tijara Equip Expo»

    [dropcap]E[/dropcap]n avril dernier, la Chambre algérienne de commerce et de l’industrie (CACI) a organisé un salon entièrement dédié aux équipements des espaces commerciaux.
    Cet évènement, le premier du genre dédié aux professionnels, a tourné autour de quatre thèmes : la technologie, l’aménagement, le marketing et les services. Il n’a malheureusement pas rencontré l’audience qu’il aurait dû avoir.
    Dans cet entretien, le directeur de l’animation et du développement de l’entreprise au sein de la CACI évoque les raisons de la timidité de cette première édition du Tijara Equip Expo qui, de l’avis des organisateurs, deviendra un rendez-vous incontournable compte tenu de la dynamique du secteur commercial en Algérie.
    Pour rappel, l’Algérie compte environ quelque 62 000 opérateurs exerçant dans le commerce de détail et plus de 1 744 grandes surfaces, dont près de 86% sous forme de supérettes, 13% de supermarchés et 0,1% d’hypermarchés.
    Les pouvoirs publics ont lancé un programme de 800 marchés de proximité et 300 marchés couverts et ont encouragé la réalisation d’hypermarchés et de centres.
    Autant de raisons, selon Rachid Saï, pour créer un Salon où les professionnels peuvent se rencontrer.



    [highlight color= »DZE »] La Caci a récemment organisé un salon entièrement dédié au commerce.
    Qu’est-ce qui a motivé cette initiative ? [/highlight]

    Il apparaît que le commerce de détail en Algérie constitue un marché important et recèle un potentiel de croissance notable pour tout ce qui touche aux activités d’agencement et de fourniture d’équipements et services destinés à l’exercice du commerce de détail et de la distribution.
    Ce marché est favorisé notamment par la croissance de la consommation, l’amélioration du pouvoir d’achat, les progrès enregistrés dans le domaine de la communication et de la publicité, le renforcement du cadre réglementaire régissant la qualité des produits, la lutte contre l’informel menée par les pouvoirs publics et les simplifications apportées aux formalités d’immatriculation au registre du commerce.
    C’est dans ce cadre que la CACI s’est proposée à organiser la première édition du Salon international des équipements pour le commerce.




    [highlight color= »DZE »] Qu’attendez-vous de ce Salon ? [/highlight]

    L’objectif essentiel du salon est de promouvoir, développer et moderniser le secteur de la distribution et du commerce en Algérie et de permettre aux visiteurs, commerçants dans leur majorité, de rencontrer des exposants nationaux et étrangers d’équipements, de matériels, d’accessoires et d’outillages nécessaires à l’exercice de l’activité de commerce et de la distribution.




    [highlight color= »DZE »] Quel public visez-vous ? [/highlight]

    Le public visé étant les exposants et les visiteurs. Pour les premiers, cette opportunité va leur permettre d’exposer leurs produits et de renforcer leur image,
    d’acquérir de nouveaux clients et fidéliser ceux acquis.
    Pour les seconds, ils sont généralement des propriétaires de magasins, grandes surfaces, responsables marketing, responsables commerciaux, détaillants, artisans, etc.



    [highlight color= »DZE »] La participation n’a pas été celle que vous escomptiez. A quoi attribuez-vous cela ? [/highlight]

    La participation n’a pas été celle que nous escomptions du fait que nous nous sommes pris un peu en retard et que les étrangers avaient déjà bouclé leurs budgets pour l’année 2015 et donc ils ne pouvaient prendre part à cette édition.




    [highlight color= »DZE »] Et quand aura lieu la prochaine édition ? [/highlight]

    En avril 2016 à la Safex et les contacts sont déjà faits concernant la partie internationale.
    Nous vous donnons donc rendez-vous pour la deuxième édition.

    Entretien réalisé par   Sarah Chabi

  • Production nationale : Ou comment réduire la facture d’importation.

    Production nationale : Ou comment réduire la facture d’importation.


    Des sociétés nationales qui font dans la production. Voilà une aventure que nous voulions tenter, au risque de découvrir un tissu productif pauvre. Mais la quête n’était pas difficile et l’aventure en valait vraiment la peine.
    Découvrir finalement que nous avons des entreprises, publiques et privées, qui produisent et se conforment aux exigences de qualité et de management, qui créent des richesses et de l’emploi et qui, de surcroît, communiquent, fait plaisir à voir.

    Pourtant, entreprendre n’est pas toujours aisé et ces gérants en connaissent un bout sur les lourdeurs bureaucratiques et les impositions qui, parfois, sont un handicap.
    Ils connaissent aussi la concurrence déloyale des importations et l’informel qui les narguent. Presque dans leur totalité, les chefs d’entreprises que nous avons approchés, se plaignent du manque de ressources humaines de qualité.
    Un handicap que beaucoup tentent de dépasser en investissant dans la formation avec le risque de perdre la personne formée qui s’en va monnayer ses compétences chez le concurrent.
    Avoir un minimum de protection est leur voeu le plus cher.
    Un voeu qui sera certainement exaucé avec l’arrivée d’Abdeslam Bouchouareb à la tête du département de l’industrie.
    Un homme qui connaît bien le secteur et promet déjà une stratégie nationale d’industrialisation, avec la concertation des acteurs du secteur, pour que les PME retrouvent la place qui doit être la leur.

  • ANIREF : Création de parcs industriels dits de « nouvelle génération ».

    ANIREF : Création de parcs industriels dits de « nouvelle génération ».


    Consciente du lourd défi qui est de répondre de manière rapide et efficace à la problématique de la demande foncière industrielle, la première responsable de l’ANIREF ne ménage pas ses efforts et n’hésite pas à montrer de l’optimisme quant à l’atteinte de ses objectifs, notamment pour la création de parcs industriels dits de « nouvelle génération ».
    Dans cette petite entrevue, Mme Mokraoui Hassiba Directrice Générale de l’ANIREF se confie avec sérénité et dévoile sa stratégie basée sur une compétence et une expérience avérées.

    DZEntreprise : Quelle évaluation faites-vous de la stratégie nationale d’aménagement du territoire 2030 et où en est l’ANIREF de sa mise en oeuvre ?

    Mme HASSIBA MOKRAOUI : Le schéma national d’aménagement du territoire SNAT trace les grandes lignes de développement national qui prône l’équité territoriale. C’est un outil qui donne à l’ANIREF une visibilité pour développer le grand projet des parcs industriels, notamment dans les régions du Sud et des Hauts Plateaux. En tant que sous-bassement, voire pilier, le SNAT nous donne des orientations pour l’implantation de parcs industriels de nouvelle génération dont le développement ne peut se faire qu’à travers la mise en oeuvre du schéma national.

    Notre mission étant d’offrir plus de foncier à l’investissement, le SNAT nous accompagne dans cette démarche et nous permet de localiser la demande et de la valoriser par la création de parcs industriels pour répondre à la demande pressante et croissante tout en assurant l’équilibre territorial.
    Notre préoccupation est de développer l’industrie en satisfaisant la demande foncière et pour répondre à cette préoccupation, qui a toujours été un frein à l’investissement, il est nécessaire d’établir des schémas clairs.

    DZEntreprise : Vous êtes parvenus jusqu’à ce jour à lancer 13 parcs industriels sur les 49 prévus, pour quand est prévue leur réception et mise en service ?

    Mme HASSIBA MOKRAOUI : Le monde évolue et les anciennes zones industrielles remontent aux années 70, elles sont par conséquent dépassées d’où la nécessité de moderniser les nouvelles zones, leur donner plus de confort et de commodités.

    Un parc industriel doit répondre aux besoins des personnes qui y sont installées. Il faut déjà assurer une sécurité puis mettre en place des services d’appui pour viabiliser le site tels que les restaurants, les crèches, les espaces verts, les salles de conférences etc. C’est apporter une qualité de vie à cet espace qui doit être à proximité des axes structurants tels que le chef lieu, l’autoroute et autres. Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait à l’international.

    DZEntreprise : Comment !?

    Mme HASSIBA MOKRAOUI : Un parc industriel doit avoir toutes les commodités nécessaires et permettre à ses occupants de travailler dans de bonnes conditions. Ceci étant, la livraison des premiers sites ne se fera pas dans l’immédiat car il s’agit d’un programme très récent mais surtout très
    lourd sur le plan de l’investissement et qui demande beaucoup de temps pour sa mise en œuvre. La création de 49 parcs industriels n’est pas une mince affaire ! Il s’agit d’une décision politique validée par le conseil des ministres du 22 février 2011 mais dont la mise en oeuvre réelle n’a commencé qu’une année plus tard.

    DZEntreprise : Qu’est ce qui est à l’origine du retard ?

    Mme HASSIBA MOKRAOUI : Il fallait réunir les fonds nécessaires, localiser les sites, impliquer les autorités locales, en plus du travail mené sur le plan juridique, à savoir le déclassement des terres agricoles, la déclaration d’utilité publique et la signature des conventions avec le fonds national de l’investissement.
    Il faut savoir aussi que le code des marchés publics prend le temps qu’il faut pour choisir les entreprises balaises qui peuvent prendre en charge l’aménagement de ces sites.

    Tout ce travail est long, très compliqué et nouveau. Néanmoins la réception des sites se fera à partir de 2017 au fur et à mesure. Mais une fois réceptionnées, nous avons proposé à ce que ce soit l’ANIREF qui les gère, étant donné notre connaissance parfaite des sites que nous aménageons.

    DZEntreprise : De par l’expérience passée, il s’est avéré difficile d’impliquer les opérateurs dans la gestion de zones industrielles ? Comment comptez- vous y parvenir ?

    Mme HASSIBA MOKRAOUI : Tout dépend du départ. C’est comme pour un couple, il faut qu’il y ait dès le départ une confiance mutuelle. En plus de cela, il y a un engagement écrit de toutes les parties, notamment par la signature d’un cahier de charges qui définit les responsabilités de tout un chacun.
    Le problème, qui existait auparavant, c’est que l’organisme aménageur était différent de l’organisme gestionnaire.
    Ce dernier est perçu comme un intrus et cette situation crée une cassure dans la relation des opérateurs économiques avec l’administration chargée de la gestion de la zone industrielle.
    Par contre l’ANIREF est tout à fait indiquée pour la gestion de ces parcs parce que nous les avons aménagés et que nous maîtrisons parfaitement leur technicité, ce qui nous facilite leur gestion et leur entretien.
    Par ailleurs, nous sommes pour une gestion participative de ces parcs industriels qui engage autant l’Etat propriétaire de ces espaces que les opérateurs économiques qui les exploitent et qui ont tout intérêt à les promouvoir car il y va de la rentabilité de leurs activités.

    DZEntreprise : En tant que premier responsable de l’ANIREF, quel est votre sentiment par rapport au fait que votre institut soit le premier organisme algérien à recevoir le diplôme de reconnaissance « Committed to Excellence » EFQM ?

    Mme HASSIBA MOKRAOUI : Certes, nous nous sommes engagés dans une démarche d’excellence et nous avions réussi à obtenir le diplôme de reconnaissance Committed to Excellence-EFQM (European Fondation for Quality Management) mais ce qui nous intéresse le plus, ce n’est pas le diplôme en soi, mais plutôt le souci de s’améliorer et de se développer en permanence.
    Quand on gère une entreprise, cela devrait être une préoccupation majeure. Il faut s’améliorer dans les petits comme dans les grands détails. C’est un tout. Le fait de s’intégrer dans ce processus va nous booster et nous évitera de nous disperser.
    Lorsqu’il y a des délais, de la rigueur et de la discipline, on est amené à se conformer toujours et de persévérer dans l’amélioration de soi.
    C’est ce qui m’a encouragé, en tant que responsable, c’est intégrer ce processus qui nous apprend aussi à accepter nos défauts et à les corriger pour aller de l’avant. Il est important d’avoir un point de vue extérieur qui vous oriente.

    DZEntreprise : Dans cet esprit de compétence, quels sont vos perspectives et surtout vos priorités pour l’année 2014 ?

    Mme HASSIBA MOKRAOUI : Mes projets futurs s’articulent essentiellement autour des 49 parcs industriels à créer. C’est un projet énorme, lourd, difficile et compliqué.
    Mon objectif est donc de motiver mes collaborateurs pour que l’on puisse travailler dans un climat professionnel, serein et convivial afin de lancer le maximum de projets de parcs et de les réceptionner le plus tôt possible.
    La disponibilité foncière est certes plus importante au sud et dans les hauts plateaux mais les gens restent réticents d’où la nécessité d’engager un travail de communication pour amener la demande, actuellement concentrée dans le nord, vers ces régions.
    L’essentiel, c’est de faire en sorte à ce que le foncier ne soit plus une contrainte pour l’investissement et faire la promotion des opportunités soutenues par les infrastructures de base existantes en l’occurrence l’autoroute est-ouest et la rocade sud.

    DZEntreprise : Pensez-vous que l’infrastructure routière suffit à elle seule à encourager l’investissement industriel dans les hauts plateaux et dans le grand sud ?

    Mme HASSIBA MOKRAOUI : Il est clair que l’infrastructure routière à elle seule ne suffit pas et qu’il serait intéressant de développer les autres secteurs, à la lumière du SNAT qui essaye de regrouper toutes les visions des autres secteurs, pour servir cette demande.
    Certes, il y a un manque au niveau des autres infrastructures navales, portuaires et ferroviaires et il serait judicieux de les développer pour désenclaver toutes les wilayas du pays qui ont chacune un riche potentiel à faire valoir.
    En attendant l’infrastructure routière est aujourd’hui intéressante et susceptible d’ouvrir de nouveaux horizons d’investissements pour peu que les opérateurs économiques soient bien informés.

    site Web de l’ANIREF : Bien étoffé, accès facile à l’information.

    En quatre années d’existence, le site web de l’agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière ne cesse d’évoluer et de s’améliorer pour offrir toutes les informations utiles et susceptibles d’intéresser les investisseurs. Grâce à l’observatoire du foncier, il est désormais possible d’être au fait des prix du foncier industriel au niveau national, l’analyse des dossiers traités ainsi que la synthèse des activités de l’agence.
    L’espace investisseur permet de connaître les disponibilités en matière de foncier économique, les actifs mis en concession, les cours des adjudications ainsi que les données des CALPIREF dans chaque wilaya.
    Il est aussi possible d’avoir, avec un seul clic sur la zone choisie, toute la fiche technique sur n’importe quel parc industriel. Sa localisation, les données techniques comme la superficie, les délimitations et plus important encore, l’on vous explique même comment y accéder. Des infos en continu et en temps réel sur les travaux d’aménagement de nouveaux parcs industriels au niveau national permettront aux entreprises d’études et de réalisation, intéressées par ces projets de soumettre leurs offres.
    Pour les étrangers qui veulent investir en Algérie, les informations utiles comme la géographie du pays, les agrégats macroéconomiques, le potentiel énergétique, les secteurs productifs ainsi que toutes autres informations sur le foncier industriel sont disponibles. Même si l’on y retrouve tout ce qui pourrait intéresser les investisseurs, la quête de faire toujours mieux est là. Ainsi, une enquête de satisfaction qui touche le profil des personnes qui consultent le site, le type d’informations recherchées, l’appréciation qu’elles apportent, est ouverte pour que des améliorations soient apportées à chaque fois.
    D’un accès plutôt facile, la recherche n’est pas compliquée et permet dans un temps très court de se faire une idée sur le secteur du foncier économique en Algérie à travers les 42 parcs industriels répartis, les disponibilités, les prix mais, aussi toutes les actualités. En somme, tout ce qu’un investisseur voudrait savoir est à sa portée.

    Entretien réalisé par Amel Hadjab

  • La Faculté de médecine de Ziania à Ben Aknoun reçoit ses 1ers étudiants.

    La Faculté de médecine de Ziania à Ben Aknoun reçoit ses 1ers étudiants.

    L’ensemble est « l’œuvre » de Cosider Construction

    La nouvelle Faculté de médecine d’Alger d’une capacité de 10 000 places pédagogiques est occupée depuis octobre 2013 par les étudiants de 1re année médecine, bien que quelques entreprises s’affairent encore à embellir ce site construit par une des filiales de Cosider.
    Filiale que dirige aujourd’hui Hammadi Abbas, premier directeur du chantier de la Faculté de médecine d’Alger.

    Un site que nous fait visiter pour les besoins de notre article Rahmani Nadir, le directeur de chantier qui connait les lieux « mètre par mètre » pour y avoir vécu mille et une péripéties durant le « suivi » de ce chantier dont l’ODS a été délivré le 11 décembre 2007 par le maitre d’ouvrage, la wilaya d’Alger.

    Le délai de réalisation étant de 30 mois. Délai que l’on prolongera régulièrement parce que rythmé par des avenants, des arrêts de travaux en attendant leurs approbations et leurs engagements auprès du contrôleur financier, le retard dans l’approbation des plans, à l’exemple de ceux du désenfumage, gaz et lutte contre incendie , pénurie de ciment et autres désagréments, et des travaux complémentaires que l’entreprise de réalisation doit effectuer.
    Ce qui amènera parfois Cosider Construction à travailler sur son propre budget pour être dans les délais.

    Avant même de lancer les travaux sur ce terrain « très accidenté », nous précise-t-on d’emblée, il a fallu faire évacuer le site des occupants. A savoir, une briqueterie, l’ex- souk el fellah, une centrale à béton de l’ex- DNC, un hangar, des habitations et tout un bidonville , dispersés sur les 7 ha qui devaient accueillir la future Faculté de médecine .

    « La première contrainte a été de le débarrasser. L’évacuation des habitants, la démolition et l’évacuation des gravats nous ont pris plus de 6 mois », confie à DZEntreprise Rahmani Nadir, directeur de ce chantier depuis le 22 décembre 2011, mais ayant fait partie de l’encadrement du chantier depuis le lancement des travaux.

    C’est dire qu’il connait dans les détails toute l’évolution de ce projet qui a fini par « rendre » une très belle structure. La Faculté de médecine d’Alger est là avec son département de médecine, celui de chirurgie dentaire et celui de pharmacie, ses 13 amphis, sa bibliothèque, son restaurant, ses 2 bâtiments administratifs et son parking sous- sol de 400 véhicules.

    Un bâtiment intelligent, le premier du genre que construit Cosider et qui aurait pu trainer encore plus en longueur si c’était une entreprise étrangère qui devait en réaliser les travaux, compte tenu des difficultés et autres obstacles rencontrés au fur et à mesure que le chantier prenait forme.

    Sur ce chantier vécu comme un challenge, on affirme avoir mis du cœur à l’ouvrage parce qu’il fallait impérativement réussir à construire vite, bien et livrer le projet dans des délais raisonnables en dépit de moult contraintes naturelles, logistiques et administratives.

    D’emblée, les études géotechniques complémentaires du terrain font apparaitre la nécessité d’une « fondation sur radier général ancrée à partir de 3,50m de profondeur par rapport au terrain naturel ». Les travaux de terrassement vont durer 5 mois.

    « Le terrain est un mauvais sol, il y a présence d’eau à 4 m, la marne nous a beaucoup gênée. Il a fallu recourir aux pompes énergies d’évacuation.
    La région d’El Biar est connue pour son abondance en puits (…) Combien de projets ont échoué parce qu’il n y avait pas de techniques pour construire sur ce genre de terrain, mais aussi en raison du surcoût et du temps.

    L’étude nous a mené à descendre à une profondeur de 1.5 m au-delà de la cote prévue sur toute l’emprise bâtie, cette dernière a généré des travaux supplémentaires en matière de terrassement et de béton », fait remarquer Rahmani Nadir alors que nous visitons les lieux.

    Le sud de la Faculté de médecine est délimité par des habitations et une école primaire. Un établissement scolaire qu’il a fallu protéger par un blindage en pieux. Un autre obstacle au bon déroulement des travaux auquel a du faire face Cosider Construction.

    Effectivement, ce n’est que le 16 juin 2008, date de l’installation du bureau d’étude maitre de l’œuvre (M&W Zender) sur le site pour le BET et le suivi, que les travaux ont commencé.

    Le chantier s’installe alors, l’expérience de l’entreprise chargée de la réalisation est un atout face aux imprévus.

    « Cosider a une procédure propre de réalisation (..) Pour respecter les délais on a découpé le chantier en plusieurs petits chantiers », raconte Rahmani Nadir qui rappelle qu’en septembre 2008, soit 3 mois après le lancement réel des travaux, des pluies torrentielles dégradent la plate- forme, inondent les fonds de fouille et les blocs et endommagent le ferraillage et le coffrage.

    Sur recommandation des experts, l’éboulement du talus est conforté avec des pieux. Travaillant sur un avant projet détaillé (APD) l’équipe de réalisation fait face à des discordances entre les plans génie civile et les plans architectures et à des retards dans la remise des plans architecturaux manquants.

    La réalisation des gros œuvres des blocs terminée, il faut s’attaquer au corps d’état secondaire et là, c’est une autre contrainte qui apparait.

    Le maitre de l’œuvre le bureau d’étude Zander a fait appel à des entreprises étrangères pour toutes les fournitures (peinture, boiserie, robinetterie, sanitaires, gaines électriques, ect).

    En somme tout est importé et il fallait compter avec l’arrivée de la marchandise, son dédouanement et sa livraison qui se faisait de nuit puisque dans la capitale, l’accès des camions et autres conteneurs est interdit de jour.

    Encore sur site en cette fin octobre, l’équipe de Cosider Construction, dont le délai contractuel a pris fin le 18 février 2013, l’est pour finaliser des travaux supplémentaires, comme un tronçon de chemin non inclus dans le projet et terminer l’installation du réseau lutte contre incendie ,le dossier ayant été validé que récemment.

    Rappelons enfin que sur les 7 entreprises sollicitées par un avis d’offre national et international restreint pour la réalisation de la faculté de médecine d’Alger, c’est Cosider Construction, Filiale du groupe Cosider , dont la réputation n’est plus à faire, qui a remporté cet appel d’offres- auquel avait répondu des entreprises étrangère(Tunisie, Portugal, Chine, Malte, Egypte et Turquie).

    Cosider construit bien ! On ne le dit peut être pas assez, mais tout le monde le sait. La nouvelle Faculté de médecine d’Alger en est si c’est nécessaire une autre preuve du sérieux de cette entreprise nationale de construction.

    Par Sabrina Mouloud

  • Gestion des déchets :   Gisement pour la création d’entreprise

    Gestion des déchets : Gisement pour la création d’entreprise


    les métiers liés à l’économie verte en Algérie

    1,4 million d’emplois seront créés d’ici à 2025

    Fin mars de l’année en cours. L’économie verte occupe les devants de l’actualité.

    Et c’est tout naturellement qu’un séminaire de deux jours (une première du genre en Algérie à laquelle de nombreux délégués représentant des institutions publiques, des entreprises privées, divers instituts et universités spécialisés nationaux de même que des représentants d’associations et du patronat), initié, rappelons le, par la coopération allemande pour le développement (GIZ) et la direction générale de la PME au ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, lui est dédié exclusivement.

    Entre autres recommandations formulées à l’occasion, on notait principalement «la nécessité d’introduire les métiers liés au domaine dans les listes d’activités proposées par les dispositifs publics pour la promotion de l’emploi de jeunes.»

    Dans la foulée, les participants à cette rencontre devaient en outre mettre l’accent sur une nécessité, à savoir la prise en charge des préoccupations des jeunes et de la gent féminine, notamment ceux porteurs de projets de création d’entreprises, en les orientant vers un secteur d’avenir et devant surtout participer à la résorption du chômage parce que, soutiennent unanimement les spécialistes, «vecteur de création d’emplois.»

    On signalera aussi l’inscription à l’agenda des professionnels, la multiplication de rencontres régionales et nationales, notamment en direction des secteurs de l’enseignement universitaire et de la formation professionnelle, devant concourir, à plus ou moins court ou moyen terme, à la vulgarisation de métiers qualifiés d’extrême importance dans la réussite des futurs programmes initiés dans la perspective du développement durable.

    En plus de l’urgence, signalée par ailleurs par nombre de participants, de «l’émergence d’un tissu de PME basé sur l’exploitation des immenses gisements qu’offre l’économie verte dans le pays»,
    de nombreuses propositions ont été avancées, à l’instar du soutien aux jeunes entrepreneurs appelés à exploiter le formidable potentiel du pays en énergie non fossiles à des fins domestiques et activant dans des filières aussi diverses que le traitement des déchets et l’agriculture ’’bio’’, de même que la perspective de voir le secteur des hydrocarbures y participer pleinement avec la réservation d’une partie des recettes au développement des énergies renouvelables par le développement des professions  » vertes « , en citant pêle-mêle celles en relation directe avec la production, le transport et le stockage de l’électricité provenant de l’éolien et du solaire.

    Notons enfin que depuis la tenue de cette manifestation et comme convenu, on s’attelle au niveau de la direction générale de la PME au ministère de l’Industrie à établir une liste exhaustive des différents métiers devant figurer dans les dispositifs d’appui à la création d’emplois destinés aux jeunes dont évidemment les femmes, le marché du travail dans ce domaine laissant entrevoir, grâce à des créneaux pour le moins porteurs et un grand potentiel d’employabilité et entrepreneuriat, des perspectives des plus encourageantes.

    Economie verte et emploi en chiffres :

    –selon une étude réalisée par l’agence de coopération allemande au développement (GIZ), plus de 1,4 million d’emplois pourront être créés en Algérie à l’horizon 2025 dans des activités liées au domaine .

    –Toujours selon cette même étude, l’estimation du potentiel de développement de l’emploi dans le domaine de cette nouvelle conception de l’économie à l’horizon 2025 est de 1 421 619 postes de travail.

    —600 000 personnes, dont une grande majorité de jeunes, travailleraient actuellement en Algérie dans des activités liées à l’économie verte aussi bien dans le recyclage des déchets ménagers, l’agriculture ou les énergies renouvelables.

    — Il y a deux ans (2010), le nombre d’entreprises exerçant ce type d’activités s’élevait à 273 202 unités. 3 407 dans la récupération et la valorisation des déchets, 1 470 dans la gestion de l’eau, 168 648 dans le bâtiment vert, 68 631 dans la gestion des espaces verts, et 30 085 travaillaient dans les services liés à l’environnement tels que l’audit, les études, le conseil et la formation.

    — 14 574 femmes travaillent actuellement dans les professions dites « vertes » ou « verdissantes « , soit 7,9% du nombre global des femmes inscrites au registre de commerce, dont 1 938 sont des gérantes.

    — 7 376 femmes activent dans le secteur du bâtiment vert (50,61%), 3 123 dans les services (21,42%), 3 827 dans les espaces verts, soit (26,25%), 146 dans le traitement des déchets, 51 dans le recyclage des déchets et 51 dans le secteur de l’eau.

    — La dynamique d’une économie verte était déjà amorcée en Algérie par le lancement, en 2011, d’un ambitieux programme des énergies renouvelables doté d’une enveloppe financière de 62 milliards de dollars.

    — Grâce à la promotion du métier de traitement des déchets, une autre activité liée à l’économie verte, 160 000 emplois ont été créés, citant des statistiques de 2011.

    — Le développement durable a été défini en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement comme  » un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures pour répondre aux leurs « .

    —20 millions d’emplois seront créés à travers le monde dans des professions et activités liées à l’économie verte.

    Par Rabah Mazigh

  • Economie verte   Pour une connexion à la véritable richesse

    Economie verte
    Pour une connexion à la véritable richesse

    Il serait juste de considérer la protection de l’environnement comme un domaine de toute politique économique et d’admettre que les objectifs environnementaux soient inscrits et formulés en relation avec les objectifs de développement économique, de croissance, de compétitivité et de politique d’investissement des entreprises.

    L’objectif des notes qui vont suivre consiste à apporter un éclairage complémentaire aux notions d’économie verte et d’économie circulaire ; deux notions qui portent les grandes ambitions de la croissance verte (RIO G20), mode de développement économique respectueux de l’environnement (assainissement de l’eau, recyclage et valorisation des déchets, énergies renouvelables).

    Dans cette optique, il serait donc juste de considérer la protection de l’environnement comme un domaine de toute politique économique et d’admettre que les objectifs environnementaux soient inscrits et formulés en relation avec les objectifs de développement économique, de croissance, de compétitivité et de politique d’investissement des entreprises.

    Pour cela, la restauration des milieux naturels, qui va certes impliquer l’intervention des pouvoirs publics par la mise en œuvre d’instruments réglementaires, devrait nécessiter une réorientation des activités vers des techniques de production plus propres et des emplois environnementaux.

    Il n’est point utile de démontrer la persistance des effets de pollution pour affirmer la nécessité d’y intégrer l’aspect environnemental.

    D’autant que le développement des nouvelles technologies permet une transformation progressive des processus de production.

    Il s’agira, au lieu de réparer les dégâts causés par les pollutions en injectant sans cesse de grands moyens économiques, de penser à orienter les acteurs économiques vers la diminution des flux polluants.

    Ce qui nécessite un changement dans l’approche des problèmes environnementaux (notamment ceux liés à la pollution).

    Les principes de l’économie circulaire

    L’économie circulaire se positionne par rapport au tout jetable qui caractérise aujourd’hui notre économie.

    C’ est une nouvelle façon de penser le progrès et l’utilisation des ressources. En ce sens , l’économie circulaire est une organisation du système productif, une passerelle vers l’écologie industrielle. Les principes de l’économie circulaire peuvent se décliner comme suit :

    – recycler et transformer, pour les réutiliser, les matières premières ;

    – utiliser avec plus d’efficience les matières premières qui ont d’autres usages en impliquant d’autres entreprises (coopération entre acteurs économiques) ;

    – remplacer les matières synthétiques par des produits naturels (emballages ou vêtements écologiques en vogue actuellement) ou opter pour des alternatives plus écologiques(en matière de transport, d’habitat, d’éco-tourisme, de gestion des déchets…).

    Des principes qui reposent sur une répartition plus équitable de la consommation des ressources et qui participent à la création de nouveaux emplois en même temps qu’ils protègent les consommateurs qui auront à acheter des produits propres.

    Partant de cette démarche « verte », les consommateurs, en accordant plus d’intérêt aux produits moins polluants, participeraient à la création de nouvelles incitations des entreprises qui seront de plus en plus dans l’obligation de multiplier leurs activités de R$D liées à l’environnement, de modifier leur processus de production et in fine d’introduire de nouveaux produits respectueux de l’environnement.

    Aussi, le processus de développement ne pourrait pas se bloquer du fait de l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables.Les filières de recyclage (de papiers, de bois, de verre, de métaux..) peuvent en ce sens contribuer à participer à la création de nouvelles matières premières. C’est aussi cela le défi de l’économie circulaire et de l’économie verte.

    Car pour paraphraser Pavan SUKHDEV(conseiller et directeur de l’initiative pour une économie verte du PNUE : « l’économie verte ne consiste pas à étouffer la croissance et la prospérité, mais à se connecter à la véritable richesse, à réinvestir dans le capital naturel au lieu de l’exploiter ».

    Il s’agit donc de véritables mutations structurelles à engager pour répondre aux défis écologiques. Des changements qui vont combiner modification de comportement et processus innovants pour la création de nouveaux produits et services.

    Formulation en termes de management territorial et de gouvernance

    Il s’agira de trouver en urgence les solutions aux problèmes de pollution qui se posent avec persistance au niveau local et qui insupportent de plus en plus les citoyens. La pollution locale est de plus en plus exacerbée.

    La formulation en termes de management territorial s’impose du fait que toute action publique a un impact territorial et que tout espace est indicateur de comportement. Pour cela, les pratiques managériales sont appelées à évoluer.

    La décentralisation, l’utilisation optimale des moyens (matériels et humains), l’attente des usagers (l’écoute de la société civile), la solidarité territoriale,…sont autant d’axes constitutifs de la conduite du changement parce qu’il s’agit de faire face aux menaces qu’engendrent les évolutions des villes, des territoires, en termes d’environnement.

    Le management territorial permet à la collectivité locale d’adapter et de mettre en œuvre les politiques publiques par des institutions désignées et responsabilisées localement pour assurer une meilleure prise en compte des besoins des usagers et des citoyens.

    Dans cette perspective, la gouvernance gagnerait à être appréhendée à l’échelle micro-territoriale dont les actions et les initiatives seraient aussi bien publiques que privées.

    L’échelon territorial agirait comme instance de régulation, de pilotage et d’arbitrage. Le système de gouvernance permettrait ainsi de situer la mission de service public et surtout de désigner ceux qui en ont la charge.

    L’impact sur les micro-territoires peut être rapidement et efficacement apprécié, et au niveau territoire, les ajustements ou correctifs rapidement apportés. En ce sens, il est surtout important de souligner la nécessité de certaines transformations de l’action publique, c’est-à-dire une nouvelle gouvernance.

    Donc un système associant les institutions publiques, les acteurs sociaux et les intervenants du développement économique pour mieux répondre aux enjeux locaux, aux besoins des habitants…afin recentrer la problématique de l’économie verte vers une approche territorialisée plus efficace et plus efficiente.

    Le management territorial devrait permettre une conduite de développement territorial prenant en compte le souci d’intérêt général et le développement local.

    Par Redouane Mohammedi

  • Energies Renouvelables  Des projets, un coût et des attentes ..

    Energies Renouvelables
    Des projets, un coût et des attentes ..

    Bien malgré elle, l’Algérie a été embarquée dans une aventure au long cours: aller vers le renouvelable à un moment où la demande mondiale sur les énergies fossiles reste forte, soutenue ; et les recettes des hydrocarbures hautes avec un prix moyen du baril à 113 dollars.
    Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a même donné son aval pour poursuivre la production d’énergies fossiles, quitte à aller vers la très controversée méthode d’extraction des gaz de schistes (shale gas) par fracturation hydraulique, fortement décriée pour être très nocive pour l’environnement, notamment l’altération des nappes phréatiques.

    En dépit de l’actuelle crise de la dette en Europe, la demande de brut sur les marchés reste vigoureuse et les prix sont hauts.

    Ce qui, à priori, pose la question pour un pays comme l’Algérie d’une si grande précipitation pour envisager des investissements dans la production d’énergies renouvelables.

    Globalement, le programme des énergies renouvelables algérien est orienté vers la production d’énergie à partir du solaire, puis thermique.

    Selon les projections qui donnent comme date butoir 2030, l’Algérie devrait investir près de 62 milliards de dollars pour produire des énergies moins polluantes que le pétrole à partir du solaire, de l’éolien et probablement du géothermique. Objectif: produire d’ici vingt ans, 40% de la production globale d’électricité.

    Adopté début 2011 en conseil des ministres, le programme algérien des énergies renouvelables doit mettre en place une puissance de près de 22 000 MW d’ici à 2030 dont 12 000 MW pour couvrir la demande nationale et 10 000 MW pour l’exportation « si les conditions y sont favorables ».

    Une fois réalisé, ce programme permettra d’économiser, selon les prévisions, près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur une période de 25 années, soit l’équivalent des quantités annuelles de gaz exportées actuellement par l’Algérie.

    Avec une soixantaine de projets identifiés dans ce domaine, l’Algérie envisage aussi de répondre aux besoins de pays étrangers en matière d’énergie électrique, et ce, en partenariat avec des acheteurs européens.

    Pour autant, l’Algérie reste, inexplicablement, à califourchon sur deux options : la poursuite de la politique énergétique basée sur une croissance de la production de type fossile, et, pour faire dans la mode internationale qui veut que les énergies non fossiles soient mieux appréciées par les investisseurs écolo, annoncer un ambitieux programme de production d’énergies à partir du renouvelable.

    Le coût de cette option, on le connaît: ce sera un investissement évalué, pour le seul volet électricité, à plus de 4 500 milliards de dinars, soit plus de 62 milliards de dollars. Mais d’ici à 2030, selon les prévisions des experts.

    Sur la table, l’Algérie a plusieurs options: développer elle- même son programme, ce qui reste très coûteux, participer à des projets internationaux d’envergure comme Desertec, ou ne rien faire et poursuivre ses investissements dans le potentiel des énergies fossiles.

    En fait, l’Algérie compte développer ces trois options: l’extraction de produits énergétiques fossiles, gaz et pétrole, qui se poursuivra au- delà de 2030, un programme national du renouvelable est mis en place et les autorités ont déjà donné ce qui peut s’apparenter à un partenariat avec l’entreprise Desertec.

    Youcef Yousfi, fervent partisan des énergies fossiles, conditionne l’adhésion de l’Algérie au projet Desertec au moins par deux facteurs: d’abord que cette adhésion soit accompagnée par un transfert de technologie, ensuite que l’Algérie puisse exporter sa production de renouvelable réalisée dans le cadre de Desertec.

    D’un coût total de 500 milliards d’euros, le projet Desertec ambitionne de couvrir à l’orée de 2050 la moitié des besoins en électricité du Proche-Orient, de l’Afrique du Nord et de l’Europe, selon des estimations de Sonelgaz, chargée par le gouvernement de mettre en œuvre ce programme.

    A côté de ce projet qui prévoit l’exploitation de l’énorme potentiel énergétique des déserts pour arroser durablement en énergie électrique toutes les régions du monde, et dont le versant industriel est Desertec Industrial initiative (DII) et le consortium Medgrid, l’Algérie a ses projets axés sur le solaire thermique au vu de l’avantage qu’il offre en matière de stockage de cette énergie.

    Initiatrice et réalisatrice de ce programme de développement des énergies renouvelables, le groupe Sonelgaz prévoit la réalisation de 67 projets de production d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelable, dont 27 centrales photovoltaïques, 27 centrales hybrides, 6 centrales solaires thermiques et 7 centrales éoliennes vers 2030, avec la réception d’un station hybride solaire-thermique à El Oued en 2016.

    Un vaste programme qui, cependant, ne mettra pas KO la poursuite de la production d’énergie fossile, gaz et pétrole. Les réserves de pétrole de
    l’Algérie dépassent les 10 milliards de barils, avec une production quotidienne estimée à 1,2 million de barils.

    Selon des experts, la durée de vie des réserves des hydrocarbures conventionnelles est fixée à 20 ans, l’Algérie étant dès lors menacée d’importer du pétrole après 2030.

    Par Ali Sassi