Catégorie : Dossiers

  • DG-CNRC : Le fonds doit garder toute sa valeur marchande

    DG-CNRC : Le fonds doit garder toute sa valeur marchande

    Exercer une activité commerciale quand on est obligé de louer un local pour le faire n’est pas de tout repos en Algérie.
    La pérennité de cette activité commerciale ne dépend ni du savoir-faire, ni de l’habileté du commerçant et, encore moins, de la fidélité de la clientèle.
    Elle est surtout conditionnée par le bon vouloir du propriétaire des murs qui, s’il refuse de renouveler ce bail, condamne le commerçant à aller ailleurs et recommencer depuis le début.
    Cette pratique engendre un nomadisme et une mortalité des entreprises.

    [dropcap]N[/dropcap]ombreux sont ceux qui ont eu à vivre cette situation, toujours la même à quelques différences près. Payer une année de loyer à l’avance, entreprendre la rénovation des lieux souvent dans un état lamentable, investir pour asseoir une marque, fidéliser une clientèle et, au bout du compte, se retrouver contraints de quitter les lieux vers une autre destination sans le moindre dédommagement. Cette situation, décriée par les locataires, date d’une dizaine d’années seulement.

    « Elle est le résultat de la loi 05-02 du 06 février 2005 qui stipule qu’une location ne donne plus le droit au fonds de commerce même si elle dépasse les 23 mois, alors que celle de 1975 donnait l’avantage au locataire qui pouvait dès le 24ème mois demander le fonds de commerce », explique Said Benmerad, directeur général du centre national du registre du commerce, qui affirme aussi que son institution n’y est pour rien dans cette pratique « pour la stabilité de l’activité, nous demandons des contrats de 6 mois, mais ce n’est pas une obligation pourvu que nous soyons mis au courant de chaque renouvellement d’adresse ».

    Le changement de loi, s’il est venu pour corriger une situation précise, a en fait engendré d’autres soucis.
    « Le changement de la loi de 1975 par celle de 2005 est intervenu à cause des jeunes désireux de réaliser dans le cadre de l’ANSEJ et qui se retrouvaient face à une situation impossible, d’une part, entre l’administration qui leur exigeait des contrats de location d’une durée de cinq années et, d’autre part, avec les bailleurs qui refusaient systématiquement de leur louer pour cette durée par peur qu’ils réclament ensuite le fonds de commerce.
    La situation était intenable et c’est pour permettre à ces jeunes de pouvoir bénéficier des crédits que la révision de la loi s’est faite »
    , explique Mme Sourour Bounegab, juriste au centre national du registre de commerce.

    Si la législation a essayé de mettre fin à un problème, elle a en fait créé beaucoup d’autres.
    « Il est vrai que la loi de 2005 est intervenue pour régler un problème et gérer la pénurie de l’immobilier, il s’avère dans les faits et avec le temps qu’elle a aussi créé des problèmes collatéraux en révisant la notion du fonds de commerce, avant il était monnayable, aujourd’hui il ne l’est plus.

    Il est vrai aussi qu’il n’existe pas une définition précise du fonds du commerce mais nous savons qu’il est un ensemble d’éléments corporels comme le matériel, le mobilier, la marchandise mais aussi d’éléments incorporels comme l’enseigne, le nom commercial, le droit u bail et la clientèle. Or, pour assainir la vie commerçante et professionnaliser le métier, il faut que le fonds garde toute sa valeur marchande », affirme Said Benmerad.

    A bien lire la loi du 6 février 2005, venue pour modifier et compléter l’ordonnance 75-59 du 6 septembre 1975 portant code du commerce, nous relevons à travers les articles 187 bis et 187 ter que le sens du bail est modifié puisqu’il n’est plus défini et la protection assurée par le législateur au commerçant locataire lui est retirée car il ne peut prétendre ni au droit de renouvellement ni à l’indemnité d’éviction qui est la valeur marchande du fonds de commerce à laquelle il faut ajouter les frais de déménagement et de réinstallation ainsi que les droits de mutation pour un même fonds.

    Par   Yasmine Meddah

  • Dérégulation totale du marché de l’immobilier : Quel impact de l’AADL, LPP et LSP sur les prix ?

    Dérégulation totale du marché de l’immobilier : Quel impact de l’AADL, LPP et LSP sur les prix ?

    Le marché de l’immobilier en Algérie étant ce qu’il est.
    Totalement dérégulé, et échappant à toute logique de marché, si ce n’est l’humeur des «proprios» et autres courtiers immobiliers, les « smasra ».
    Toutefois, si la qualité, la situation du bien ou encore les commodités offertes importent peu dans la détermination des prix, soit à la vente ou à la location, il y a bien des situations qui influent sur le marché.

    [dropcap]C[/dropcap]e sont des raisons objectives qui rendent à la règle cardinale de l’offre de la demande tous ses droits.
    C’est justement ce que nous vivons en ce moment même.
    L’offre étant abondante, particulièrement pour les locations, où ceux ayant bénéficié des différentes formules de logement public, n’ont d’autre choix que de louer les maisons qu’ils possèdent pour pouvoir payer leurs quotes-parts.

    Des connaisseurs dudit marché prévoient encore des baisses de prix d’ici le début de l’année 2016.
    La raison : les souscripteurs aux logements publics seront appelés d’ici peu à régler de nouvelles tranches et un nombre important d’entre eux accédera aux nouvelles habitations.

    O. Mounir, un courtier immobilier d’Alger, n’en pense pas moins que «les prix des locations vont connaitre une chute vertigineuse d’ici fin décembre, début janvier».

    « Déjà en ce moment, il y a des gens qui proposent leurs logements à la location à des prix défiant toute concurrence, en proposant un rabais pour les locations de plus de 24 mois », témoigne-t-il.

    Le même avis est partagé par Imad, un autre «semsar» d’Alger centre, lequel nous conseille pour toute location d’attendre quelques jours pour voir les prix baisser.

    « L’offre est abondante sur le marché. Et le besoin d’argent chez les propriétaires obligés de louer ou vendre leurs biens afin de pouvoir payer les nouvelles habitations, fera que de bonnes affaires ne manqueront pas de se pointer à l’horizon », expliquet- il.

    Ce n’est donc pas un hasard si, rien qu’à Alger, on trouve des locations proposées à 30.000 DA négociables dans des quartiers comme Bab-Ezzouar par exemple où, auparavant, on ne pouvait espérer louer un F3 à moins de 40, 45.000 DA le mois, avec bien évidemment une avance d’au moins un an et une caution de garantie de pas moins d’une mensualité.

    Dans d’autres localités de l’Algérois, c’est le même topo.
    L’offre n’est pas des moindres et les prix sont pour une fois à la portée. Cette tendance à la baisse ne devra toutefois pas encourager la demande qui, elle, se trouve réduite tant il y a de moins en moins de gens qui seraient dans le besoin de louer puisque ayant bénéficié d’un logement dans l’une des différentes formules proposées.

    En effet, ce ne sont pas moins de 460.000 logements qui devraient être réceptionnés durant l’année en cours, selon les données du ministère de l’Habitat.

    Ce nombre s’ajoute à quelque 326.000 logements réceptionnés en 2014, sans compter ceux dont les travaux sont lancés récemment et dont le nombre est de pas moins de 350.000 unités.

    Par   Nadjib Adem

  • L’informel : Les agences immobilières ne couvrent que 20% du marché

    Les temps sont durs pour les agences immobilières. Dans un marché qui tourne au ralenti, gangrené par les spéculateurs, et désormais régulé, leur activité est sous pression.
    Selon la fédération nationale des agences immobilières (FNAI), ces dernières ne couvrent que 20% du marché contre 80% pour les intermédiaires qui opèrent dans l’informel.

    [dropcap]L[/dropcap]es agences immobilières ont perdu plus de la moitié de leur effectif depuis la promulgation en 2009 du décret exécutif 09-18 réglementant l’exercice de l’activité d’agent immobilier. Ce dernier soumet l’exercice de la profession à l’obtention préalable d’un agrément.
    Conjuguée à un certain nombre d’autres conditions (diplôme universitaire, expérience professionnelle, etc.),
    cette exigence a été imposée par l’anarchie dans laquelle opéraient les agents immobiliers et les dépassements dont ont été victimes certains de leurs clients.

    Son introduction a eu raison de beaucoup d’acteurs du secteur, notamment en raison du cafouillage bureaucratique auquel elle a donné lieu.
    L’obtention de l’agrément était elle-même subordonnée au dépôt d’un cautionnement bancaire de 150 000 dinars, lequel n’était possible qu’avec l’ouverture d’un compte bancaire commercial. Or, pour les banques, cela n’était possible qu’avec la présentation d’un registre du commerce lequel n’est ouvert qu’avec un agrément.

    Un labyrinthe administratif que certaines agences immobilières avouent avoir pu contourner grâce à «des connaissances» dans le secteur bancaire qui leur ont permis d’ouvrir des comptes provisoires.
    Pour un grand nombre d’entre elles pourtant, cela n’a pas été possible.

    La FNAI estime que sur 6600 agences immobilières recensées jusque là, 3600 ne se sont pas conformées aux dispositions du décret 09-18 et ont donc disparu. Moins d’un millier ont obtenu leur agrément alors que le reste est entrain d’être traité par les services du ministère de l’Habitat.

    Concurrencées par les spéculateurs et les sites web spécialisés, doublées parfois par leurs clients et pressées par les pouvoirs publics, les agences immobilières ont de plus en plus de mal à se pérenniser.

    Les courtiers non agréés sont à ce titre un véritable cauchemar, car opérant dans l’informel, sans registre de commerce et ne payant pas d’impôts, ils font grimper les prix de l’immobilier, nous confie un agent immobilier.
    La plupart d’entre eux ont un vrai emploi, sont parfois cadres dans le secteur publique et n’interviennent que par intermittence. Suffisamment et régulièrement pour plomber l’activité des agences qui, elles, opèrent au grand jour.

    Pour la FNAI, la seule manière de reprendre le contrôle du marché, de réduire le poids des spéculateurs et de revenir vers des prix abordables qui reflètent réellement le marché et le pourvoir d’achat des Algériens, serait que les pouvoirs publics réglementent le secteur de manière à obliger le passage de toutes les transactions immobilières par des agents immobiliers agréés.

    1000 Agences immobilières menacées de disparition

    [dropcap]L[/dropcap]e retard dans la délivrance des agréments aux agents immobiliers continue d’alimenter les débats chez les professionnels.
    En effet, la fédération nationale des agences immobilières (FNAI) interpelle, pour la énième fois, le ministère de l’Habitat pour remédier à cette situation en accélérant la délivrance de ces agréments, sinon, selon la fédération, pas moins de 1.000 agents immobiliers risquent la cessation d’activité à partir de janvier 2016.

    Selon la fédération, le retard dans la délivrance des agréments aux agences immobilières par le ministère de l’Habitat a rendu difficile l’exercice de la profession car les agents immobiliers sont obligés de justifier, auprès des contrôleurs du ministère du Commerce, leur activité par la présentation d’un agrément.

    Chiffres à l’appui : sur les 2.000 agents immobiliers qui ont déposé leurs dossiers d’agrément auprès du ministère de l’Habitat avant la date butoir d’août 2012, peu ont eu jusqu’à présent ce document.

    La fédération explique, par ailleurs, qu’en raison de ce retard, les agents immobiliers subissent des sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture de leurs locaux.
    La FNAI a déjà adressé quatre correspondances au ministère de l’Habitat et l’a appelé à coordonner avec le ministère du Commerce afin de trouver une solution à ce problème.
    Elle a, aussi, appelé le ministère du Commerce à se limiter à l’accusé de réception présenté par les agents immobiliers en attendant la délivrance des agréments.

    C’est devant tous ces problèmes que la FNAI tire la sonnette d’alarme quant à l’avenir de cette activité qui est menacée, selon les représentants qui estiment qu’à un mois de l’expiration du délai accordé par la tutelle pour régulariser la situation quant au retrait de l’agrément pour l’exercice du métier d’agent immobilier, c’est-à-dire décembre 2015, plusieurs centaines de propriétaires d’agences risquent de se retrouver en situation de cession d’activité.

    Selon la FNAI, ces derniers s’ajouteront aux centaines d’autres qui ont été interdits d’activité après la dernière opération d’assainissement ayant touché le marché de l’immobilier.
    Notons que, depuis 2013, les demandes d’agréments d’agents immobiliers sont soumises à une enquête administrative effectuée par les services de sécurité compétents qui sont tenus de faire connaître à la commission d’agrément leur avis dans un délai de deux mois à compter de leur saisine.

  • Autres Pays : Durée du bail et droit d’éviction

    [dropcap]E[/dropcap]n France, la durée du bail est fixée à 9 ans. Le droit de renouvellement est assuré par la loi qui définit les conditions de ce renouvellement.
    En effet, Le preneur doit, pour bénéficier du renouvellement, faire une demande au bailleur avec un préavis de 6 mois avant l’expiration du bail, à la condition primordiale d’avoir exploité son fonds de commerce au moins 3 ans en continu.
    Le refus de renouvellement par le bailleur donne systématiquement droit à une indemnité d’éviction suivant la valeur du fonds de commerce pour les boutiques.
    Le congé est signifié au preneur avec un préavis de 6 mois avant expiration du bail.

    En Tunisie, la durée légale du bail commercial est fixée à 2 ans selon l’article 3 de la loi 77-37 du 25 mai 1977. Le droit de bail donne droit au propriétaire du fonds de commerce, à une indemnité d’éviction qu’il peut réclamer au propriétaire des murs en cas de rupture abusive par ce dernier du contrat de location.
    Le juge désigne alors un expert dont la mission est d’évaluer le fonds de commerce avant de fixer le montant de l’indemnité.

    Au Maroc, le bail commercial est régi par le dahir du 25 mai 1955. Le bail commercial présente certains avantages pour le locataire, notamment pour le droit de renouvellement.
    Les dispositions de ce dahir s’appliquent aux baux des locaux et immeubles dans lesquels un fonds de commerce est exploité, qu’ils appartiennent à un commercial, un industriel ou un commerçant.

    Les principales caractéristiques de ce bail sont les suivantes, le droit de renouvellement pour le locataire ou, dans le cas contraire, le droit à une indemnité d’éviction, la possibilité de céder le bail à l’acquéreur du fonds de commerce sans que le bailleur puisse s’y opposer, en cas de renouvellement et à défaut d’accord des parties sur le nouveau bail, celui-ci aura la même durée que celle prévue par le contrat expiré, sans qu’elle puisse être supérieure à cinq ans.

  • Centres de Domiciliation d’entreprises : Une alternative pour les primo entrepreneurs

    [dropcap]L[/dropcap]es centres de domiciliation d’entreprises peuvent être une alternative à la rareté et à la cherté de l’immobilier de service (à usage de bureaux) en Algérie, notamment pour les entreprises nouvellement créées, pour peu que leur développement soit facilité.
    Le concept, très en vogue dans le monde, à l’exemple de Paris qui en compte plus de 300, est très peu développé chez nous puisque leur nombre se compte sur les doigts d’une seule main.

    Et ceux qui existent, tous concentrés à Alger, sont généralement destinés aux multinationales et aux filiales des grandes entreprises (Regus pour le centre des affaires des Pins Maritimes, Locartis pour les arcades de l’amirauté à la place des Martyrs et deux autres centres à Hydra dont le WTC).

    La formule consiste en l’attribution d’une adresse fiscale, juridique et la domiciliation du siège social dans des centres spécialisés qui abritent les sièges de plusieurs entreprises et auxquelles ils fournissent un certain nombre de prestations telles que le secrétariat, la gestion du courrier, les formalités administratives, la mise à disposition de salles de réunions, etc. Les centres de domiciliationprésentent plusieurs avantages. Ils offrent un environnement adapté à l’évolution de l’entreprise, des baux flexibles, des locations de courte durée, des espaces de travail partagés et des prestations moins onéreuses que les locations de bureaux classiques qui restent inaccessibles pour de nombreux jeunes entrepreneurs, notamment ceux qui veulent concrétiser un projet innovant et créer leur start up.

    Force est de remarquer que malgré les efforts fournis par les pouvoirs publics pour faciliter la création d’entreprise, il n’en demeure pas moins que le paiement d’au moins une année de loyer à l’avance, l’instabilité et les niveaux élevés des prix de la location, les appartements parfois insalubres et inadaptés dans des endroits inappropriés sont autant de facteurs qui polluent l’environnement de l’entreprise quand ils ne sont pas tout simplement un frein à son éclosion et un facteur de sa mortalité.

    La formule des centres de domiciliation d’entreprises gagnerait à être encouragée par l’introduction de mesures d’assouplissement pour la création d’entreprise.

    Par   Rabah Nadri

  • Les freins au développement de la grande distribution

    Les freins au développement de la grande distribution

    Poids de l’informel, absence de foncier de logistique et de main-d’oeuvre qualifiée.

    [dropcap]T[/dropcap]ous ceux que nous avons rencontrés pour les besoins de ce dossier sont unanimes à dire que la grande distribution est incontestablement l’un des remparts contre l’informel dont les conséquences néfastes sur le développement économique du pays ne sont plus à démontrer.

    Tous s’accordent à dire également que le métier de la grande distribution permet de réguler le marché, de créer de l’emploi, de booster la production nationale, tout en mettant à la disposition des consommateurs des produits en quantité, en qualité et à un prix étudié.
    La mise en place d’une centrale d’achats pour les hypermarchés permettra de ne plus passer par les grossistes et tirera les prix vers le bas.
    Elle permettra également de maîtriser toutes les étapes du circuit de la distribution et celui de la traçabilité des produits.
    La mise en place de plate-formes logistiques régionales mènera inéluctablement vers l’émergence d’une activité économique régionale.

    De l’avis de tous, compte tenu de ses effets structurants sur tout un pan de l’économie nationale, l’Etat a tout à gagner en encourageant le développement de la grande distribution.
    La capitale ne compte que 4 hypermarchés (Ardis, Uno, 2 et Carffour), de nombreuses grandes villes du pays n’en ont aucun !
    Réglementée par le décret exécutif n° 12.111 du 6 mars 2012 fixant les conditions et les modalités d’implantation et d’organisation des espaces commerciaux de certaines activités commerciales, la grande distribution, qui aujourd’hui ne représente que 3% de l’activité commerciale, peine à se développer en raison, entres autres soucis, de la lourdeur des mécanismes des Calpiref pour l’attribution des assiettes foncières en zone urbaine et péri-urbaine, dont la superficie est fixée par les textes.
    L’indisponibilité des équipements qu’il faut importer est une autre des contraintes.
    Tout comme l’est l’indisponibilité d’une main-d’oeuvre qualifié. Autant de sujets que nous avons abordés avec tous ceux qui ont bien voulu répondre à nos questions.

    [box type= »error »]
    [dropcap]P[/dropcap]Pour les besoins de ce dossier, nous avons tenté en vain d’avoir le point de vue de Numidis filiale du groupe Cevital, spécialisée dans la grande distribution dont nous avons souhaité relater l’expérience.
    Nos mails sans restés sans réponses.
    La chargée de la communication de Carrefour nous avait fixé un rendez-vous, puis s’est ravisée. [/box]

  • Condor Marketing Manager : «Les grandes surfaces sont des stabilisateurs de l’économie»

    Condor Marketing Manager : «Les grandes surfaces sont des stabilisateurs de l’économie»

    [dropcap]«N[/dropcap]otre marque doit être présente là où il le faut.» C’est ce qui ressort de l’entretien que nous a accordé le directeur marketing de Condor qui soutient que le segment de la grande distribution est stratégique et important.
    «C’est un segment non négligeable dans la stratégie de notre groupe», affirme Zaibi Raouf, avant d’aborder la démarche du groupe Benhamadi pour faire parvenir au client des produits de qualité dans les meilleures conditions qui soient.
    La grande distribution n’a pas de secrets pour notre interlocuteur dont le pays, la Tunisie, est très avancée dans le domaine.
    Il est formel, la grande distribution, si elle venait à s’installer confortablement dans toutes les régions du pays, devrait sonner la fin de l’informel, booster la production nationale et créer des emplois.


    [highlight color= »DZE »] Avez-vous évalué votre présence dans les grandes surfaces ?  [/highlight]

    Nous avons mandaté des experts pour faire des études et notre présence est remarquable qualitativement et quantitativement.
    La grande distribution est une nouvelle culture et nous voulons être présents partout.
    C’est un circuit aussi important que nos showrooms. Il permet également d’accroître la visibilité de notre marque, les supers et hypermarchés sont une nouvelle tendance qui peut s’avérer très bénéfique pour la production locale.


    [highlight color= »DZE »] Quel genre de partenariat vous lie aux grands distributeurs ?  [/highlight]

    S’agissant du partenariat entre les opérateurs économiques et les grandes surfaces, il varie d’un partenaire à un autre, mais toutes les conventions sont faites dans un esprit gagnant-gagnant avec pour principal objectif de satisfaire le client final.
    Pour les prix, nous avons des exigences, l’hypermarché ne peut pas décider seul, mais nous sommes dans une logique de win-win-win, c’est-à-dire que tout le monde trouve son compte : le producteur, l’intermédiaire et le client.
    Nous avons notre stratégie quand il s’agit d’un stop in shop, nous nous occupons de tout, des conseillers à la vente, de leur salaire, de leur formation, pour donner la meilleure image qui soit de notre marque.
    Il y a des supermarchés où nous avons jusqu’à 6 conseillers que nous formons en interne en ce qui concerne le produit et en externe pour ce qui est de la force de vente et l’accueil client par exemple.
    Nous sommes également dans un esprit de contrôle permanent en plus des audits que nous faisons par des cabinets externes, nos superviseurs sont aussi sur le qui-vive.


    [highlight color= »DZE »] Donc, être présent dans un hypermarché entraîne des charges supplémentaires ?  [/highlight]

    Dans la stratégie adoptée par la marque, on n’est pas toujours dans le calcul des marges et des charges.
    Les grandes surfaces sont une vitrine pour la marque, nous mettons les moyens qu’il faut, nous devons également assurer le service après-vente, en plus du numéro vert que nous avons mis à la disposition de nos clients.
    Il y également le souci d’assurer la disponibilité du produit et d’assurer une stratégie d’action commerciale de promotion.
    Dans l’hypermarché, il y a toute une activité qui colle aux évènements, elle fonctionne par thématique à l’occasion des fêtes de l’Aïd, de la journée de la femme par exemple.
    C’est dire que tout est fait pour créer de l’animation et nous on colle toujours au thème en plus d’être présents dans leurs catalogues et, là aussi, c’est un espace que nous achetons.


    [highlight color= »DZE »] Des charges que vous répercutez sur le prix du produit ?  [/highlight]

    Du tout ! Nous avons, comme je vous l’ai déjà dit, des partenariats, c’est là que tout ce discute.
    Vous savez, la grande distribution est un circuit où on peut stabiliser les prix.
    C’est très important pour le citoyen et pour le producteur.
    Il y a un circuit bien identifié, tout est clair, tout est facturé.
    L’important, ce sont les offres attractives qui allient prix et qualité.
    Il faut aussi répondre à une demande et la stabilité peut amener à faire baisser les prix.


    [highlight color= »DZE »] Comment approvisionnez-vous les grandes surfaces ?  [/highlight]

    Chaque hypermarché a son système d’approvisionnement, mais tous vont vers la centrale d’achats.
    Nous livrons directement notre partenaire.


    [highlight color= »DZE »] Quel est le produit de Condor qui se vend le mieux en grande surface ?  [/highlight]

    Le produit qui se vend le mieux dans l’électroménager, c’est d’abord le téléviseur, puis le réfrigérateur et la machine à laver.


    [highlight color= »DZE »] Quel est votre chiffre d’affaires ?  [/highlight]

    Dans les supermarchés, nous réalisons entre 10 et 15% de notre activité, nous visons 20% à moyen terme.
    La vente dans les grandes surfaces est une opportunité que nous saisissons, nous essayons également de nous rapprocher un peu plus de nos clients.
    Pour l’instant, nous assurons le transport de la marchandise de l’usine à l’hypermarché.
    A l’avenir, nous viserons à assurer le transport de l’hypermarché au client, c’est notre vision pour rester très près de nos clients auxquels nous voulons offrir le meilleur des services après-vente.

    Condor obtient plusieurs certifications

    Un système de management de plus en plus fiable

    [dropcap]L’[/dropcap]entreprise Condor, dont le capital est détenu par le groupe Benhamadi, vient d’obtenir la certification de son système de management intégré selon les exigences des normes ISO 9001 : 2008 relative à la qualité, ISO 14001 : 2004 relative à l’environnement et l’OHSAS 18001 : 2007 relative à la santé et la sécurité au travail.

    Selon un communiqué de l’entreprise, le certificat est délivré par l’organisme certificateur allemand TUV pour différentes activités.
    L’entreprise cite la fabrication, la commercialisation et le SAV d’appareils électroménagers, électriques, produits informatiques et panneaux photovoltaïques et la conception et le développement des produits frigorifiques et de climatisation.

    «Cette certification est une reconnaissance qui illustre et confirme la fiabilité de notre système de management intégré (qualité, environnement, santé et sécurité au travail)» soutient le PDG du Groupe.

    Pour les responsables de Condor, cette consécration est le fruit d’un engagement et d’une implication totale de l’ensemble du personnel.

    Cette certification est également un soutien moral qui ouvre les portes du monde au produit algérien.
    Basée sur huit principes de management, l’inspection a ciblé les volets inhérents à l’écoute du client, l’implication du personnel, l’approche processus, l’amélioration continue ainsi que d’autres points relatifs au processus de production. En fait, c’est une façon de démontrer que les produits Condor répondent aux normes internationales.
    D’ailleurs, en 2007, faut-il le rappeler, l’entreprise avait obtenu la certification ISO 9001 Afak pour la production mais aussi la commercialisation et le service après-vente.
    Cette norme, qui atteste de la qualité du produit et des performances managériales de l’entreprise, est le résultat de deux années d’audit effectué par les experts d’Afaq, l’un des plus importants organismes de certification au monde.

    Le succès de Condor repose essentiellement sur le facteur humain, élément-clé de son approche.
    Ce dernier a été investi d’une autonomie telle qu’il ne peut que s’épanouir et développer ses compétences professionnelles.
    L’enthousiasme et l’implication totale de chacun et chacune au service de l’entreprise, et ce, dans un même esprit d’équipe, ont contribué à atteindre les objectifs fixés, à savoir l’élargissement de la gamme à d’autres produits toujours plus innovants, qui apportent plus de confort, de satisfaction, de simplicité d’utilisation et de sécurité.
    Nos clients ont su apprécier tout cela et nous le rendent bien en nous faisant encore plus confiance.

    Entretien réalisé par   Sabrina Mouloud

  • La grande distribution est à l’état embryonnaire

    La grande distribution est à l’état embryonnaire

    S’il est vrai que la grande distribution ne dépasse pas 6% de l’activité commerciale en Algérie, il n’en demeure pas moins qu’elle existe bel et bien et qu’elle est encadrée par un panel de textes relatifs aux activités commerciales mais aussi à l’aménagement et l’urbanisme et le développement de l’investissement.

    [dropcap]M[/dropcap]ais il ne fait pas de doute que l’ordonnance de 1995 peut être considérée comme «libératrice» de l’activité commerciale surtout qu’elle consacre le libre exercice de cette activité, jusque-là monopolisée par le secteur public.
    Cette libéralisation est appuyée par le décret exécutif du 6 mars 2012 qui vient fixer les modalités d’implantation et d’organisation des espaces commerciaux.

    Ce texte réglementaire prend son essence dans les dispositions des articles 26, 27 et 28 de la loi n° 04-08 du 14 août 2004 qui fixe à la fois les conditions d’exercice des activités commerciales et établit les règles liées à l’équipement commercial ainsi que l’organisation de toutes les activités de l’espace commercial, et vient ainsi mettre un terme à l’anarchie et au désordre qui caractérisent les activités de distribution, que ce soit dans des méga-marchés installés sans étude préalable ou alors dans des supérettes et supermarchés où l’absence d’espaces de stationnement pour les clients occasionne des embouteillages sur la voie publique.

    Grâce à ce texte, la différence entre grande surface et centre commercial est bien définie. En effet, la grande surface peut être un supermarché qui doit obligatoirement disposer d’une surface de vente dépassant les 500 m2 et inférieure à 2.500 m2 ou alors un hypermarché dont l’implantation doit se faire en dehors de la zone urbaine et qui doit impérativement posséder une surface de vente supérieure à 2.500 m2.

    Ces deux espaces doivent disposer d’aires de stationnement d’une capacité minimale de 100 voitures pour le supermarché et 1.000 véhicules pour l’hypermarché.
    Le centre commercial est, quant à lui, défini, selon l’article 47 du décret de 2012, comme étant «tout ensemble immobilier abritant un certain nombre de commerces destinés à l’exercice d’une gamme diversifiée d’activités commerciales et artisanales».
    Ce n’est pas tout. La création d’espaces commerciaux répond, elle aussi, à une réglementation en vigueur qui oblige l’investisseur public ou privé à disposer d’un titre de propriété du terrain d’assiette, d’avoir l’accord du ministère du Commerce ainsi que celui de la commission de wilaya chargée de l’implantation et de l’organisation des espaces commerciaux.

    Les démarches sont loin d’être terminées et le promoteur doit aussi réaliser son projet conformément au plan directeur d’aménagement urbain et au Plan d’occupation des sols, et ce, conformément aux dispositions de la loi n° 90-29 du 1er décembre 1990 relative à l’aménagement de l’urbanisme que vient modifier et compléter la loi n° 04-05 du 14 août 2004.

    Malgré cette panoplie de textes, dans les faits, la grande distribution est plutôt noyée par l’informel qui prend de l’ampleur chaque jour.

    Conscients des bienfaits qu’elle pourrait apporter à l’économie nationale, le ministère du Commerce pense à un schéma national pour organiser cette activité dans des circuits modernes et bien structurés afin de lui donner la place qui lui revient dans le marché.
    C’està- dire de régulateur qui empêche les pénuries ou les perturbations dans les approvisionnements.

    Par   Khadidja Mohamed Bouziane

  • M. Bekaï Aïssa : Il est nécessaire de se doter d’un réseau de distribution national

    M. Bekaï Aïssa : Il est nécessaire de se doter d’un réseau de distribution national



    [dropcap]L[/dropcap]es grandes surfaces commerciales sont de plus en plus présentes à travers l’Algérie, elles jouent un rôle capital dans la croissance économique. Bekaï Aïssa, directeur de l’Organisation des marchés, des activités commerciales et des progressions réglementées, aborde, dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder, quelques aspects liés à la grande distribution en Algérie et aux textes qui la régissent.
    Superficie, hygiène, sécurité, commodités et facilitation d’accès aux personnes handicapées sont autant de points clairement définis par les textes.



    [highlight color= »DZE »] Nous avons assisté ces dernières années à l’émergence de la grande distribution. Dans quelle démarche s’inscrivent ces nouveaux investissements ?  [/highlight]

    Nous ne pouvons pas dire que l’ouverture des grandes surfaces soit une première en Algérie, car le consommateur a connu au temps du parti unique ce qu’on appelait les Souk El Fellah qui étaient l’équivalent de grandes surfaces d’aujourd’hui.
    Une expérience qui n’a pas duré dans le temps. Les différents Souk El Fellah ont été dissous suite aux réformes économiques engagées à l’époque.
    La relance des grands espaces commerciaux est liée à deux facteurs.
    Le premier est l’orientation du pays vers l’économie de marché, et donc l’initiative privée.
    Le deuxième est la nécessité de se doter d’un réseau de distribution national. Et cette démarche a commencé par la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire.



    [highlight color= »DZE »] Quelles sont les lois qui régissent cette activité ? [/highlight]

    Nous avons commencé par la loi 04/08. Celle-ci aborde pour la première fois la notion de l’équipement commercial.
    Trois articles dans la législation la détaillent, et un texte réglementaire, qui est le 12/111, a été mis en place.
    Cette loi a consacré dans ses chapitres la typologie des marchés, les conditions d’implantation, la création d’une commission au niveau de chaque wilaya présidée par le wali avec l’ensemble des organismes en relation avec l’activité commerciale.
    Un chapitre concerne l’ensemble des marchés de gros et, enfin, un autre pour la grande surface, à savoir les supérettes, les supermarchés et les hypermarchés et les centres commerciaux.
    Une première aussi. Il définit les conditions logistiques de ces espaces commerciaux.


    [box type= »shadow »] [dropcap]L[/dropcap]es grandes surfaces de type supermarché et hypermarché doivent réaliser au moins 60% de leur chiffre d’affaires à la commercialisation des produits nationaux.[/box]


    [highlight color= »DZE »] Quelles sont-elles ?  [/highlight]

    Dans ces conditions qui encadrent l’activité des hypermarchés, une a été ajoutée, à savoir l’obtention de deux avis: ceux du ministre de l’Intérieur et celui du Commerce.
    D’ailleurs, une autorisation a été accordée à Ardis pour ouvrir un espace commercial à Ouargla.
    Enfin, un chapitre a été consacré à l’ensemble des mesures d’hygiène et de sécurité.
    Il a été exigé, entre autres, une salle de soins pour l’hypermarché.



    [highlight color= »DZE »] Peut-on dire que la grande distribution est un rempart contre l’informel ?  [/highlight]

    Absolument, premièrement, l’ouverture de ces grandes surfaces a permis une modification dans la nomenclature des métiers.
    Aujourd’hui, de nouvelles formations ont été introduites au niveau des centres de formation professionnelle pour répondre aux besoins de ces nouveaux commerces.
    D’autre part, la grande distribution présente une occasion pour le respect de l’ensemble des règles en matière de loyauté des transactions commerciales, car en cas de contrôle, on trouve le registre du commerce, l’affichage des prix, les factures, etc.


    [box type= »shadow »] [dropcap]T[/dropcap]out projet d’implantation d’un espace commercial, formulé par tout promoteur public ou privé disposant en toute propriété de terrain d’assiette est soumis à l’approbation de la commission chargée de l’implantation et de l’organisation des espaces commerciaux.[/box]


    [highlight color= »DZE »] Comment les prix sont-ils fixés ?  [/highlight]

    Les prix sont libres mis à part ceux réglementés par l’État.
    Là on peut intervenir en cas de dépassement des prix et même recourir à la justice. Sinon, les prix sont libres et subissent la règle de l’offre et de la demande et celle de la concurrence.



    [highlight color= »DZE »] Quelles sont les prérogatives de votre ministère dans la régulation des espaces commerciaux ?  [/highlight]

    Le ministère du Commerce intervient dans les pratiques commerciales et la protection du consommateur.
    Les hypermarchés doivent remplir les cinq conditions se rapportant à la protection du consommateur, dont l’hygiène, la mise à la disposition des consommateurs de produits conformes et les produits électroménagers doivent être accompagnés d’un certificat de garantie.


    [box type= »shadow »] [dropcap]L’[/dropcap]espace commercial peut être réalisé, selon le cas, par tout promoteur privé ou par toute collectivité locale ou par toute autre personne morale de droit public.[/box]


    [highlight color= »DZE »] Quelles sont les conditions pour ouvrir une grande surface ?  [/highlight]

    L’activité est soumise à l’aval du ministère de l’Intérieur et celui du Commerce.
    Aussi, l’hypermarché doit être implanté en dehors de la zone urbaine pour ne pas gêner le petit commerce et permettre la fluidité de la circulation.



    [highlight color= »DZE »] Les différents investisseurs que nous avons rencontrés se plaignent du manque de foncier, comment cette problématique est-elle traitée ?  [/highlight]

    Au niveau du ministère du Commerce, nous avons conçu un cahier des charges qui est inspiré de la loi 12/111.
    À partir de là, nous avons fait un écrit pour l’ensemble des walis pour leur demander d’affecter une assiette foncière pour au moins un hypermarché par wilaya.


    [box type= »shadow »] [dropcap]L’[/dropcap]hypermarché doit disposer d’une surface de vente supérieure à 2500 m2 et d’aires de stationnement pour les véhicules appropriées, attenantes ou à leur proximité, d’une capacité minimales de 1000 véhicules.[/box]


    [highlight color= »DZE »] Quelles sont les facilitées accordées par le ministère pour encourager l’investissement dans les surfaces commerciales ?  [/highlight]

    Nous avons facilité l’inscription au registre du commerce. En 1997, 13 documents étaient requis pour cette opération, aujourd’hui, un seul document est demandé, à savoir l’acte de propriété ou de location ou une décision accordée par les pouvoirs publics.
    Cette facilitation a été introduite par un décret récemment publié.

    Entretien réalisé par   Latifa Abada

  • DG NCA-ROUIBA : «Le marché de la grande distribution est frappé de myopie»

    DG NCA-ROUIBA : «Le marché de la grande distribution est frappé de myopie»

    La bataille des producteurs réside en fait dans la distribution. Cette affirmation, nous la tenons
    de Sahbi Othmani, directeur général de NCA-Rouiba

    [dropcap]P[/dropcap]résente sur le marché des jus de fruits depuis 1966. Pour cette raison, l’entreprise développe depuis 1998 un réseau de distribution qui lui permet de toucher le grand Alger mais, aussi les autres régions et arrive à assurer une couverture nationale de plus de 90%.

    NCA-Rouiba exporte aussi vers la Tunisie et ambitionne d’aller vers d’autres destination africaines, mais, avant tou,t elle vise à garder la place qui lui revient sur le marché national, celle de leader. Pour ce faire, elle ne laisse rien au hasard. Certification de son management et de son processus de production assurent une traçabilité du produit qui permet de remonter jusqu’au début du processus de fabrication.

    Mais, il faut dire que tous ces efforts sont ralentis par un marché où l’informel détient une part très importante face à une grande distribution encore à ses débuts, elle na dépasse pas 6% du marché global.
    Ce qui est insignifiant face au poids de l’informel.
    Comment faire pour que ce marché puisse enfin intégrer les circuits officiels ? C’est, d’après Sahbi Othmani, la question pertinente qu’il faut poser car c’est dans ce sens qu’il faut débattre de cette problématique.
    Dans cet entretien, il décortique la situation de la grande distribution et explique la domination du secteur de l’informel par la taxe sur l’activité professionnelle qui, si elle venait à être appliquée, provoquerait des hausses de prix des produits de près de 20%.

    Pourtant, explique-t-il, encourager la grande distribution-c’est à la fois assurer au consommateur un plus grand éventail de produits de qualité et permettre au producteur d’utiliser enfin les procédés modernes de vente et de marketing.
    Développer de véritables centrales d’achat avec tout ce que cela suppose comme logistique d’approvisionnement et de livraison serait l’idéal pour que cet informel qui pèse de tout son poids sur le marché de la grande distribution soit enfin délogé.
    Les bénéfices seront visibles pour tous les éléments qui constituent ce secteur.



    [highlight color= »DZE »] Vous affirmez souvent que produire, c’est bien mais c’est dans la distribution qu’il y a de la valeur ajoutée.
    Comment s’organise le réseau de distribution de NCA-Rouiba pour créer cette valeur ajoutée d’autant que votre quête vers l’excellence est palpable à travers l’amélioration et la certification de vos produits ?  [/highlight]

    En effet, produire et améliorer sans cesse ce que l’on produit est une bonne chose, mais il faut que la production soit complétée par un réseau de distribution bien organisé.
    Dès l’année 1998, tous les producteurs ont compris que pour tout le monde , la distribution est le nerf de la guerre.
    C’est à ce niveau que se situe la vraie bataille et c’est dans la distribution qu’il faut investir beaucoup d’efforts.
    Aussi, nous nous sommes organisés de sorte à toucher aussi bien l’Algérois que les autres régions du territoire national.
    Nous faisons 20 000 porte-à-porte par semaine chez les fast-foods, restaurants et hôtels dans le Grand-Alger.
    Nous avons instauré aussi un nouveau système qui consiste à avoir des ambassadeurs régionaux qui eux-mêmes revendent aux grossistes et aux détaillants et font même du porte-à-porte.
    Grâce à ce système qui combine la vente directe et celle à travers des ambassadeurs, nous arrivons à réaliser un taux de couverture national dépassant les 90%.
    Nous disposons de 150 personnes travaillant exclusivement dans la distribution.
    Cela dit, nous restons tout de même sur le déclaratif pour collecter des informations.
    C’est dire que le marché est frappé de myopie car la part de l’informel est très importante et le manque de traçabilité est tout aussi important.



    [highlight color= »DZE »] Vous êtes, de par votre statut de producteur, un élément de la grande distribution.
    Comment se présente ce marché ?  [/highlight]

    Le marché global de la grande distribution compte en tout un peu moins de 100 000 points de vente qui se répartissent comme suit : 10 hypermarchés, 1500 supérettes, 45000 magasins d’alimentation générale et 50 000 HORECA, c’est-à-dire hôtels, petits restaurants, et cafés.
    90% de cet univers de grande distribution est encore dominé par les petits points de vente dont la superficie ne dépasse pas les 20 m2.
    Autrement dit, la grande distribution est encore mal développée en Algérie et les magasins d’alimentation générale ou l’épicier du quartier dominent d’une manière frappante dans la sphère de la grande distribution.



    [highlight color= »DZE »] Malgré la création de nouvelles enseignes pour la grande distribution, cette dernière se développe d’une manière timide bien que l’engouement des consommateurs pour ces nouveaux espaces modernes où l’on peut faire toutes ses courses à la fois est évident.
    A votre avis, qu’est-ce qui empêche cette grande distribution à mieux se développer ?  [/highlight]

    J’ai déjà précisé que le marché de la grande distribution est frappé de myopie et qu’il est encore dominé par l’informel.
    L’accès à ce marché n’est pas aisé et l’on retrouve de toutes les pratiques, à commencer par les sous ou non-déclarations fiscales ou parafiscales, l’absence de factures fiables et conformes.
    L’on retrouve aussi le nonrespect des normes de qualité et les mauvaises conditions de conservation des produits.
    Il faut dire aussi que l’informel encourage toutes les pratiques, y compris la contrefaçon. Dans ce désordre, il n’y a aucune possibilité d’avoir une traçabilité des produits, ce qui ne manque pas de pénaliser un secteur qui pourrait, s’il est bien pris en main et assaini des pratiques douteuses que l’on y rencontre, engranger beaucoup de richesses. Or, actuellement la grande distribution ne représente que 5 ou 6% du marché global, ce qui est très peu et d’aucun poids face à l’informel ou aux petits points de vente.
    Cette situation est encouragée par la taxe qui pénalise aussi bien le producteur que le grossiste et le détaillant.
    Il s’agit de la TAP, taxe sur l’activité professionnelle, cumulative et appliquée à chaque facture.



    [highlight color= »DZE »] Comment cette imposition encourage-t-elle l’informel ?  [/highlight]

    Il faut savoir que pour le moment, aucun grossiste ne paie cette taxe, mais si un jour il y aurait une obligation pour son application, nous aurons alors une vraie cascade des prix.
    Car il ne faut pas oublier les droits de timbre et l’IRG, ce qui ne manquera pas de créer une inflation inimaginable.
    Ceci pénalise à la fois le consommateur, qui n’acceptera pas de payer le prix fort pour des produits qui sont généralement à sa portée, les producteurs qui se retrouveront avec, sur les bras, des produits pour lesquels ils ont beaucoup investi mais que presque personne n’achète.
    C’est-à-dire que le grossiste est quelque part poussé à travailler dans un manque de transparence qui permet à la situation de ne pas dégénérer vers une hausse incroyable des prix.
    Résultat : la plupart des grossistes travaillent sans factures ou alors avec des factures falsifiées, ce qui est un vrai encouragement de l’évasion fiscale.
    C’est pour cette raison que les réseaux de distribution sont ce qu’ils sont et ne se développent que lentement en comparaison avec les pays voisins.



    [highlight color= »DZE »] Imaginons que nous avions une grande distribution bien structurée et bien organisée, comment cela se répercutera-t-il sur la production nationale d’une manière générale ?[/highlight]

    Une organisation bien structurée serait la meilleure riposte au marché de l’informel qui domine actuellement.
    C’est une excellente alternative qui permettra d’abord de baisser les prix, car le passage par les grossistes n’est plus obligatoire, et permettra de tirer les prix vers le bas.
    Cela donnera au consommateur un plus grand choix dans la variété et la disponibilité des produits avec comme assurance des produits de bonne qualité contrairement à ce qui se passe avec l’informel où la traçabilité du produit est absente.
    Pour les producteurs la grande distribution permettra de faire valoir leurs produits grâce à des techniques modernes telles que le merchandising que nous ne pratiquons presque pas par les temps qui courent.
    En effet, ce sera une bonne opportunité pour pratiquer les techniques d’optimisation des ventes et des marges de bénéfices.
    Ce n’est qu’avec ça qu’on permettra à d’autres activités qui viennent dans le sillage de la production, comme le packaging, de se développer d’une manière efficace.
    Actuellement nous avons des soucis avec le packaging qui nous empêche de développer un peu plus notre distribution vers les hôtels et restaurants.

    Entretien réalisé par   Khadidja Mohamed Bouziane