Catégorie : Dossiers

  • Immobilier d’Entreprise : Le dictat du propriétaire

    Immobilier d’Entreprise : Le dictat du propriétaire

    Qui fixe les prix de l’immobilier ?
    Sur quels critères ?
    Pourquoi le marché de l’immobilier en Algérie et dans les grandes villes, Alger en particulier flambe-t-il?
    Qu’est ce qui empêche le paiement du loyer au mois ?
    Qui régule ce marché ?
    Quel instrument pour les indices de prix ?
    Quid du rôle des notaires, de la Fédération nationale des agences immobilières ?
    Y a-t-il une communication « immobilière », une déontologie ?

    [dropcap]N[/dropcap]ous avons tenté à travers notre dossier de répondre à toutes ces questions convaincus que nous allions forcément trouver réponse au moins à l’une d’entre elles. Quelques articles et interviews plus tard, et il n’en est toujours rien !

    Mieux, il en ressort que la marché vit dans une totale opacité, même si d’aucuns à l’image de l’agence « Les Pins Immobilière » tentent à travers des études qu’elle réalise pour le compte de ses clients de répondre à certains nombre de questions. A travers ces études, l’on apprend que l’immobilier d’entreprise est une denrée rare. Tellement rare que même s’il ne répond pas aux normes il est cédé à des prix dépassant tout entendement.

    Qui régule le marché ? Personne pour le moment ! La situation est telle que toutes les libertés sont prises, permises !
    En somme les propriétaires en position de force décident des prix et de la durée des baux commerciaux en ne prenant en ligne de compte que leurs propres intérêts. Et rien d’autre.
    Un esprit de rente s’est instauré, il est même entretenu par « l’indifférence » des notaires et l’absence de l’Etat.

    Cet Etat qui multiplie pourtant les aides à la création d’entreprise, de Start up, qui encourage les artisans à s’installer, qui offre des facilitations allant jusqu’à offrir une aide de 500.000 dinars pour la location d’un local dans le cadre du dispositif ANSEJ.
    Voulant encourager le primo investisseur, le législateur lui a permis de domicilier son entreprise chez lui, chez son notaire ou avocat.
    Cela ne reste qu’une domiciliation destinée de surcroît aux personnes physiques seulement. Donc inefficace.

    Ce qui l’est par contre, c’est cette condition des services du registre de commerce qui « souhaite » une année de loyer pour l’octroi du document.
    Une disposition dont se sont emparés les propriétaires pour exiger au locataire au minimum une année de loyer.
    Excessivement lourd pour une entreprise qui démarre. Mais qui en a cure ?
    Les entreprises locataires se sentent isolées, condamnées au nomadisme, voir à la disparition.
    Il faut faire preuve de beaucoup de témérité, voire d’entêtement pour créer une entreprise quand on n’est pas propriétaire de son local.

    « Le bail commercial tel qu’il est rédigé aujourd’hui est tronqué, il est la cause de mortalité de 30 à 40% des entreprises du fait des loyers et des augmentations intempestives, il tue également dans l’oeuf des centaines de projets. L’encouragement à la création d’entreprise passe impérativement par la régulation du marché de location et le recadrage du bail commercial »relève t-on dans l’article de Sabrina Mouloud

    D’abord il faut payer une année de loyer, parfois plus. Acceptez sans aucun commentaire de payer les 15 % d’IRG pourtant à la charge du propriétaire.
    Propriétaire qui ne vous laisse pas le choix si vous souhaitez déclarer la totalité du loyer.
    Ensuite il faut prévoir des frais d’aménagement, de mise à niveau du local, d’embellissement et de communication.
    A peine avez-vous le temps de souffler et d’attendre un éventuel retour d’investissement que les 3 années se terminent avec au bout une augmentation de loyer décidée selon le degré d’honnêteté du propriétaire.
    Vous n’avez donc d’autre alternative que de céder, ou de quitter les lieux sans aucune indemnité parce que le propriétaire protégé par la législation aura bétonné son contrat en incluant la clause de non indemnité.

    Une clause que le notaire -que dans la plus part des cas le locataire paye- n’en expliquera pas la conséquence.
    Une réalité qui fait sortir de ses gonds Me Benmiloud qui s’offusque devant « Cet enrichissement sans cause ».

    Qui y mettra le holà ? La question reste posée.

    [box type= »info »] [dropcap]Q[/dropcap]uid du droit de préemption de l’état ?
    Le droit de préemption est un instrument que l’Etat peut utiliser pour acheter un bien quand il est cédé en deçà de sa valeur.
    Un instrument qui de l’avis des professionnels peut réguler le marché si les pouvoirs publics le faisaient valoir.
    [/box]

    Par   Saida Azzouz

  • Agence immobilière : Les demandes d’agréments soumises à une enquête

    Agence immobilière : Les demandes d’agréments soumises à une enquête

    [dropcap]N[/dropcap]activité des agences immobilières est soumise, depuis 2013, à une nouvelle réglementation qui est venue modifier le décret 09-18 du 20 janvier 2009 fixant les conditions de l’exercice de la profession d’agent immobilier.
    Cette modification, faut-il le rappeler, est venue suite aux critiques et protestations des professionnels, particulièrement les articles 8 et 40 fixant réglementation à l’exercice d’agent immobilier.

    Il est stipulé que pour les activités d’agent immobilier et d’administrateur de biens immobiliers, un diplôme d’études supérieures dans le domaine juridique, commercial, économique, comptable, immobilier ou technique est exigé.

    Pour l’activité de courtier immobilier, un diplôme de technicien supérieur dans le domaine commercial, comptable, immobilier ou technique est également exigé.

    Les décisions portent également sur les conditions d’exercice de la profession. Outre les dispositions de l’article 8 du décret exécutif du 20 janvier 2009, les agents immobiliers en exercice justifiant d’au moins cinq années d’exercice continu, assorties de preuves, peuvent postuler pour l’obtention de l’agrément d’agent immobilier dans un délai d’une année sous réserve pour eux de satisfaire à d’autres exigences telles que définies par le décret exécutif n° 09-18.

    Aussi, depuis 2013, les demandes d’agréments d’agents immobiliers sont soumises à une enquête administrative « effectuée par les services de sécurité compétents, qui sont tenus de faire connaître à la commission d’agrément leur avis dans un délai de deux mois à compter de leur saisine ».

    Pour rappel, dans son article 02, le décret de 2009 stipule qu’il est considéré comme agent immobilier toute personne physique ou morale, qui, en vertu d’un mandat et moyennant une rémunération, s’engage à effectuer des prestations de services à caractère commercial en matière d’intermédiation dans le domaine de l’immobilier ou dans le domaine de l’administration et de la gestion immobilière pour le compte ou au profit de propriétaires.

    L’agence immobilière a pour missions, selon la même loi, d’entreprendre auprès de clients toutes démarches en vue de la vente, de la location ou de l’échange de biens immobiliers qui lui sont confiés ; de promouvoir pour le compte de clients les biens immobiliers qui lui sont confiés ; d’effectuer au nom et pour le compte de ses clients les opérations préalables et nécessaires à la conclusion des contrats.

    L’article 6 indique par ailleurs que l’exercice de la profession d’agent immobilier est soumis à l’obtention préalable d’un agrément et à l’inscription au registre du commerce.
    L’agrément d’agent immobilier est délivré par le ministre chargé de l’Habitat.

    L’agrément est refusé si le postulant ne remplit pas les conditions requises ; le postulant a déjà fait l’objet d’un retrait définitif d’agrément.

    Il est créé auprès du ministre chargé de l’Habitat, et sous la présidence de son représentant, une commission d’agrément des agents immobiliers qui est composée d’un représentant du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales ; un représentant du ministre des Finances ; un représentant du ministre du Commerce ; deux représentants du ministre de l’Habitat, des directions chargées de la gestion et de la promotion immobilières ; un représentant de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie ; un représentant de chaque activité de la profession d’agent immobilier.

    La commission a pour missions, entre autres, d’étudier et de donner un avis sur les demandes d’agrément d’agents immobiliers et d’examiner toute question liée à l’activité d’agent immobilier qui lui est soumise par le ministre chargé de l’Habitat.

    La loi exige également que l’agent immobilier, dûment agréé, est tenu de fournir annuellement au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme un rapport chiffré sur les activités de son établissement.

    Par   Chahra Aïd

  • Règlement des transactions immobilières : Le chèque a du mal à s’imposer

    Règlement des transactions immobilières : Le chèque a du mal à s’imposer

    [dropcap]C[/dropcap]inq mois après l’entrée en vigueur du décret exécutif 15-153 fixant à 5 millions de dinars et plus le seuil des transactions portant achat de biens immobiliers devant passer par l’utilisation des chèques, la disposition tarde à être appliquée sur le terrain.
    Une mesure jugée irréaliste par les agents immobiliers pour qui il est difficile de trouver aujourd’hui un bien immobilier se vendant à moins de 5 millions de dinars.
    Les prix sont tels que « même un petit studio avec une pièce et une kitchenette est cédé à plus de 10 millions de dinars », observe le gérant d’une agence immobilière installé depuis 6 ans dans la commune de Kouba.
    Pour cet agent immobilier qui exerce le métier depuis plus de dix ans, l’exigence du payement par chèque n’a pas eu un effet significatif sur le marché.
    « Nous avons peu de transactions en ce moment, mais pour les rares que nous réalisons, nos clients continuent à utiliser le cash », témoigne-t-il.

    En contraignant les vendeurs et les acheteurs à passer par les banques, la disposition était sensée donner plus de traçabilité et de transparence aux transactions immobilières dont « 99 % se font en cash », nous dit-on.
    Une utilisation de l’argent liquide qui a valu au secteur immobilier d’être considéré comme l’un des circuits préférés du blanchiment d’argent.
    L’article 2 du décret 15-153 devait permettre de remédier à cette situation n’était-ce la difficulté de sa mise en oeuvre.

    « On n’a pas l’impression que son application soit une obligation. En tout cas, ce n’est pas à nous d’obliger les gens à le faire », confie un agent immobilier qui avoue que ses clients ne sont pas forcément enthousiastes à cette idée.

    « Nous faisons un travail d’information auprès d’eux. Nous leur expliquons qu’il faudra payer par chèque et ouvrir un compte bancaire s’ils n’en ont pas déjà un et nous voyons bien que pour certains d’entre eux, cela constitue une contrainte ».
    La difficulté vient surtout du fait qu’à l’ouverture du compte bancaire, il faudra justifier l’origine de l’argent bancarisé.
    « Les gens qui ont l’habitude de cacher de grosses sommes d’argent chez eux, sont dans l’obligation de justifier la provenance de l’argent au delà d’un million de dinars et ce n’est pas toujours simple à faire ». Par ailleurs, même les notaires qui ont la charge de donner le cachet légal à la transaction ne joueraient pas le jeu, ni même le Trésor Public qui continue à accepter l’argent liquide dans le cadre des transactions d’achat.

    Avec ou sans la mesure en question, le marché reste au ralenti.
    La demande en location est importante, mais l’offre est quasiment absente.

    Aujourd’hui, la meilleure des agences immobilières ne fait plus qu’une ou deux ventes et une dizaine de locations par an, nous expliquent certains agents immobiliers.

    « Il y a trois ou quatre ans, une agence de taille moyenne faisait un chiffre d’affaires de trois millions de dinars par an avec deux ou trois ventes et une vingtaine à une trentaine de locations en une année. Les transactions ont chuté de 70% », explique-t-on.

    La crise économique actuelle et le flottement politique pèse également sur la situation.
    Certains agences immobilières expliquent avoir à faire à deux types de clients en ce moment.

    « Ceux qui ont de l’argent mais qui hésitent à l’investir dans l’immobilier car ils veulent garder des liquidités au cas où, et ceux qui ont de l’argent mais qui ne veulent pas le garder dans les banques car ils se disent que l’immobilier est l’investissement le plus sûr en période de crise ».

    Pour les uns comme pour les autres, l’article 2 du décret 15-153 semble être le dernier des soucis en ce moment.

    Par   Nadia Arezki

  • M. ABDELKRIM AOUIDETE : 80% des transactions se font en dehors du secteur formel

    M. ABDELKRIM AOUIDETE : 80% des transactions se font en dehors du secteur formel

    S’il ya une chose sur laquelle tous les acteurs du marché de l’immobilier s’accordent, c’est celle de l’intrusion dans ce secteur de nombreux intervenants non professionnels ou non structurés.
    Les « samasris » qui pour la plupart ne sont pas des courtiers influent, de l’avis des professionnels, négativement sur les prix.
    D’où l’impossibilité d’avoir une tendance des prix de l’immobilier, par quartier, par ville et par région.
    La raison de l’anarchie qui régne dans ce marché trouve son origine dans la difficulté à cadrer cette activité commerciale gangrenée par l’informel. Autant de points évoqués avec M. Abdelkrim Aouidete, président de la fédération nationale des agences immobilières (FNAI) qui dans l’entretien accordé à DZENTREPRISE soutient que l’obligation du paiement par chèques n’a pas aidé à réguler le marché. Bien au contraire.

    Depuis le 1er juillet dernier, l’utilisation du chèque est par décret obligatoire pour les transactions immobilières supérieures à 5 millions de dinars. Y a-t-il eu un impact de cette mesure sur le marché immobilier depuis ? 
    D’abord, il faudrait prendre le marché dans son ensemble.
    La mesure dont vous parlez n’est qu’un aspect et une des causes qui rajoute au blocage observé depuis quelque temps et bien avant la promulgation du décret en question.
    C’est un élément qui a contribué à freiner les transactions immobilières.
    La situation que nous connaissons aujourd’hui est catastrophique et les raisons sont très simples ; à savoir une cherté des prix induite par l’intervention sur le marché de nombreux intermédiaires qui n’ont rien à voir avec la profession et qui font de la spéculation.
    Les prix sont devenus inaccessibles par rapport au niveau de vie des Algériens. Les professionnels ont été écartés au point où 80% des transactions se font en dehors du secteur formel.
    Le problème des chèques s’est additionné à cela.
    Les gens sont plus hésitants car tout le monde sait que le plus gros de l’économie nationale se fait dans l’informel.
    Il n’y a pas cette culture de bancarisation et du travail dans la transparence.

    Vous voulez dire que les clients ne veulent pas utiliser les chèques car ils ne veulent pas avoir à justifier la provenance de leur argent ?  
    Pas uniquement.
    Il y aussi le problème de la confiance dans les banques qui, elles, ne jouent pas le jeu.
    Avec la disposition de la conformité fiscale volontaire, on va, en quelque sorte, vers le blanchiment d’argent en demandant aux gens de payer 7% et de ne pas justifier la provenance de l’argent.
    Pourquoi ne pas les laisser simplement déposer et retirer leur argent normalement.
    Aujourd’hui, quelqu’un qui veut acheter un appartement et va déposer l’argent à la banque, on va l’interroger sur l’origine.
    L’Algérien a peur de cette question.
    Si au moins ça se faisait discrètement.

    Mais est-ce que les agences immobilières qui sont agréées se conforment à cette disposition ? 
    L’agent immobilier et le notaire n’ont rien avoir dans cette question.
    Notre rôle est très limité, d’autant que les agences immobilières agréées ne représentent que 20% du marché.
    Le plus gros se fait à l’extérieur.
    Pour pouvoir influer sur la marché, il faut responsabiliser l’agent immobilier et ne pas le bloquer avec des contraintes administratives pendant que les 4/5e du marché se font dans l’informel.
    Si on veut accompagner les mesures tendant à bancariser les transactions et aller vers plus de transparence, il faut mettre en place d’autres dispositions qui permettraient de faire passer toutes les transactions immobilières par l’agent immobilier agréé.

    [highlight color= »DZE »] DZEntreprise : [/highlight] Mais le notaire peut refuser de traiter un dossier sur la base de l’obligation décrétée… 
    La disposition en question n’impose rien au notaire.
    Tout ce que celui-ci cherche à savoir, c’est si le vendeur a encaissé son argent.
    Peu importe la manière.

    [box type= »shadow »] [dropcap]A[/dropcap]aujourd’hui, nous avons un parc de 7 millions de logements dont une partie est inoccupée, une partie occupée par les professions libérales et une partie vétuste appelée à disparaitre.
    La demande reste importante.
    Mais la vraie source du blocage du marché, c’est les spéculateurs.[/box]

    [highlight color= »DZE »] DZEntreprise : [/highlight] Vous confirmez donc que les transactions immobilières se font aujourd’hui de la même manière qu’avant la promulgation de la disposition ? 
    Si l’acheteur et le vendeur se mettent d’accord entre eux.
    Il n’est pas dans notre vocation d’agent immobilier de nous immiscer entre eux.
    Je dis qu’il faudrait accompagner ces mesures par d’autres dispositions et essayer de mettre en confiance le citoyen si on veut récupérer l’argent qui est en dehors du circuit formel.

    Certains professionnels renvoient le blocage du marché aux nouveaux projets AADL et LPP, partagez-vous cet avis ? 
    En partie oui, mais ça n’influe pas autant que ça car vous savez qu’il y a un déficit dans le parc immobilier et une forte demande.
    Il nous faut, selon certaines études, 10 millions de logements destinés à l’habitation.
    Or, aujourd’hui, nous avons un parc de 7 millions de logements dont une partie est inoccupée, une partie occupée par les professions libérales et une partie vétuste appelée à disparaitre.
    La demande reste importante. Mais la vraie source du blocage du marché, c’est les spéculateurs.
    C’est vrai que l’AADL et le LPP ont retiré du marché une bonne partie de la demande mais il reste toujours beaucoup de demandeurs.

    Cette tendance est-elle perceptible depuis longtemps ? 
    Je dirai depuis 2015. Avant cela, une transaction pour un bien immobilier nécessitait une à deux semaines pour être conclue, maintenant c’est trois ou quatre mois.
    Pour vendre un bien immobilier, il fallait au maximum un mois pour le placer, avant.
    Aujourd’hui, ça prend plus d’une année parce que les gens sont dans l’incapacité d’acheter.

    [highlight color= »DZE »] DZEntreprise : [/highlight] Aujourd’hui, que représentent réellement les agences immobilières agréées sur le marché ? 
    Le décret 09-18 relatif à l’exercice de la profession d’agent immobilier a fait disparaitre 3600 agences immobilières qui ne se sont pas mises en conformité sur 6600 qui étaient recensées, soit à peine 3000 seulement qui ont déposé le dossier d’agrément au niveau du ministère de l’Habitat.
    Mais il y a un problème pour celles qui ont eu un avis favorable et qui n’ont pas complété leur démarche.
    Sur les 3000 dossiers qui ont été déposés, 2000 ont été traités avec un avis favorable.
    Environ 730 agents immobiliers ont récupéré leur agrément, mais environ un millier de dossiers restent en suspens car non complétés.
    En 2016, ces agences seront rappelées à l’ordre par le ministère et si elles ne complètent pas leur dossiers, l’avis favorable sera caduc.
    Il y a une troisième catégorie dont les dossiers sont encore en cours de traitement.

    [highlight color= »DZE »] DZEntreprise : [/highlight] En termes de produits immobiliers traités, cela représente quel volume ? 
    On ne peut pas le dire avec précision.
    Même dans notre fédération qui est structurée, nous ne regroupons pas toutes les agences qui existent sur le territoire.
    Nous ne comptons que 60% à peu près.
    C’est pour cela que nous souhaiterions organiser notre profession à travers une association en faisant en sorte qu’il y ait obligation pour tous les professionnels d’en faire partie.
    C’est la seule manière d’avoir des chiffres fiables et transparents.

    [highlight color= »DZE »] DZEntreprise : [/highlight] Pour finir, par quoi passe, selon vous, une sortie de crise pour le marché immobilier ? 
    Nous avons toujours réclamé auprès des autorités que les transactions immobilières passent par les agents immobiliers.
    Ça nous permettra d’en finir avec les spéculateurs et d’influer positivement sur les prix.
    Il faudrait aussi taxer les habitations non habitées et, inversement, exonérer de taxes ceux qui louent leurs biens.
    Ça permettra d’injecter sur le marché les biens qui étaient jusque là bloqués.

    Entretien réalisé par Nadia Arezki

  • M. ABDELHAMID BOUDAOUD: Le coût du m2 a été multiplié par 128 entre 1969 et 2015

    M. ABDELHAMID BOUDAOUD: Le coût du m2 a été multiplié par 128 entre 1969 et 2015

    [dropcap]D[/dropcap]ans cet entretien, le président du collège national des experts architectes (CNEA) dresse la situation du secteur de l’habitat de manière globale et du marché de la location particulièrement. Il rappelle que le coût du mètre carré à été multiplié par 128 entre 1969 et 2015.

    [highlight color= »DZE »] DZEntreprise : [/highlight] Quelle évaluation faites-vous du marché de l’immobilier en Algérie ces dernières années ?  
    Il est important de souligner que compte tenu d’une forte demande au niveau des grandes villes d’une part, et du coût élevé de la construction d’autre part, le prix du logement proposé a atteint des sommets, ce qui rend les logements inaccessibles à la majorité des usagers.
    C’est ce qui explique notamment la ruée de tous les fonctionnaires vers les logements AADL et LPP.
    A titre indicatif, le coût du m2 est passé de 750 DA en 1969, à 96 000 DA en 2015, soit 128 fois le prix.
    A ne pas oublier aussi que la grande majorité des demandes en logements se concentre au niveau des grands pôles urbains du nord du pays.
    Ce qui est à l’origine d’un déséquilibre flagrant entre la ville et la campagne sans compter l’absence totale d’une politique de la ville.

    [highlight color= »DZE »] DZEntreprise : [/highlight] Comment expliquez l’anarchie qui caractérise ce secteur ?  
    Il est toujours utile de répéter que les raisons profondes du marasme du secteur sont dues essentiellement à la marginalisation des professionnels de la construction qui est gérée par des profanes.
    La véritable question qui se pose est de savoir s’il existe réellement une crise de logement en sachant que le dernier recensement (du 08 avril 2008) de la population et de l’habitat a fait ressortir 1,5 million de logements inoccupés, et sans compter un nombre identique de bâtisses inachevées.
    Sur les 1 541 communes du pays, combien d’entres elles disposent d’un fichier exhaustif reprenant le parc existant, les réserves foncières, les besoins réels de la population, les capacités matérielles et humains de réalisation.
    On peut dire que peu d’études ont procédé à ce type de recensement, notamment pour ce qui est du logement vétuste et précaire.
    Là dessus, on remarque le paradoxe qui consiste à se soucier uniquement du logement neuf sans se préoccuper de la réhabilitation du parc vieillissant.

    [highlight color= »DZE »] DZEntreprise : [/highlight] Quid du contrôle du marché de la location ?  
    Il faut souligner que la réglementation en la matière est étoffée mais le problème réside dans sa méconnaissance et dans la non-application des textes de lois.
    De même qu’on enregistre un taux important de personnel non qualifié (un manque d’environ 10 000 cadres).
    S’agissant du secteur privé, c’est le gain financier (la prédominance de ceux qu’on appelle les «smasra») et non pas la règle de l’offre et de la demande qui l’emporte sur le niveau des prix appliqués.
    En plus de cela, ceux qui ont recours à la location, sont souvent confrontés à des contentieux et des tracasseries administratives qui prennent beaucoup de temps avant d’être réglés.
    Dans certains cas, les loyers sont devenus incompatibles avec le portefeuille des ménages. Car, le marché est livré à lui-même depuis des années.

    [highlight color= »DZE »] DZEntreprise : [/highlight] Quelles sont les mesures à mettre en application pour organiser le secteur ?  
    Le mal du secteur réside dans l’absence de stratégie avec des objectifs minutieux en moyen et long termes.
    Cette stratégie ne peut émaner que de professionnels dont les architectes, urbanistes, ingénieurs, géomètres, sociologues, anthropologues et spécialistes.
    Celle-ci doit entrer dans le cadre de l’aménagement du territoire qui devra garantir un équilibre géographique et préserver les réserves agricoles.

    Propos recueillis par Imene Saidi

  • L’Etat doit réguler le bail commercial et mettre fin au dictat des propriétaires

    L’Etat doit réguler le bail commercial et mettre fin au dictat des propriétaires

    « Impossible de payer une année de loyer d’avance et d’assumer les frais d’installation ».

    [dropcap]L[/dropcap]a réponse est récurrente, tranchante, décourageante dès que l’on demande à une personne au chômage, ou à une autre qui ne s’épanouit pas dans son travail, pourquoi elle ne monterait pas sa propre affaire ?
    Tous ceux que nous avons rencontrés pour les besoins de notre dossier sont unanimes à dire que se lancer dans la création d’entreprise quand on n’a pas son propre local est une aventure coûteuse.

    [dropcap]D[/dropcap]’abord, il faut trouver l’endroit, puis trouver le financement pour aménager le lieu souvent loué dans un piteux état.
    Puis à peine le locataire a-t-il fini d’organiser son affaire, de constituer une clientèle que les 3 années du bail ont expiré.
    Il n’aura même pas eu le temps de rentabiliser son investissement qu’il est soumis à une augmentation de loyer souvent injustifiée.
    Deux possibilités se présentent alors à lui : accepter l’augmentation ou quitter les lieux sans aucune indemnité.
    Une réalité vécue comme une injustice !

    « Tel qu’édicté, le bail est l’une des causes principales de la mortalité de l’entreprise ».
    Ce constat sans appel est celui de Me Hind Benmiloud qui connait très bien le sujet pour avoir eu à conseiller et à défendre les intérêts de nombreux chefs d’entreprises.
    L’avocate soutient que la politique des baux commerciaux est un frein à la création et au développement des entreprises quelle que soit l’activité, industrielle, de service ou commerciale.
    La maintenir c’est tuer dans l’oeuf toute initiative et compromettre l’évolution de toute entreprise.

    « Il faut revoir cette politique en instaurant un équilibre entre le prioritaire et le locataire.
    On ne nie pas que les propriétaires ont souffert longtemps parce que les locataires ne payaient pas le loyer, ne sortaient pas.
    Aujourd’hui, c’est une question réglée, il y a un arsenal juridique qui protège le propriétaire et nous l’avons expérimenté ; personne ne peut rester sur les lieux parce qu’il s’expose à une expulsion immédiate et au paiement d’indemnité et autres pénalités »
    , fait remarquer Me Benmiloud qui, se référant à des situations vécues par bon nombre de ses clients, soutient que les baux commerciaux en vigueur sont très arbitraires puisqu’ils sont faits au détriment des droits du locataire.

    « Ce sont des contrats d’adhésion souvent qui sont dictés par le propriétaire aux conditions du propriétaire.
    Il a fallu un grand combat pour exiger au propriétaire de tout déclarer et là c’est le locataire qui accepte de prendre en charge cet IRG.
    Payer une année de loyer, c’est rédhibitoire, vous imaginez payer jusqu’à 7 millions de dinars pour une entreprise qui démarre ! C’est énorme ! »

    s’insurge l’avocate qui ne comprend pas qu’un locataire qui, en plus de payer une année de loyer d’avance, parfois plus, qui consent à payer les 15% d’IRG du propriétaire, les frais du notaire et à faire des travaux pour mettre aux normes un local commercial, soit mis à la porte au bout de trois ans sans aucune indemnisation.

    Plaidoyer pour la clause d’indemnisation du locataire

    Une injustice qui, de l’avis de notre interlocutrice, peut et doit être corrigée.
    « Il faut interdire au prioritaire de louer des endroits qui sont à l’état brut pour qu’au bout de 3 ans le locataire quitte sans même un centime.
    Dans certains contrats de location, systématiquement, la clause de non indemnisation est là.
    Je le conçois, mais après 6 ans, après 9 ans, quand il aura amorti, mais pas au bout de 3 ans !
    En fait, on vient lui dire que grâce à ses travaux, grâce à ses embellissements, on l’augmente.
    C’est quand même le locataire qui a donné la valeur, pas le prioritaire ! »
    se révolte l’avocate qui estime qu’il est temps de réguler le marché en rappelant le rôle que doit jouer le notaire dont la véritable mission, de son point de vue, est de s’impliquer et de jouer le rôle de conseiller.

    Quid du rôle du notaire ?

    (suite…)

  • Étude : l’immobilier de service a rendu importante la part de l’informel

    [dropcap]L’[/dropcap]étude menée par l’agence Les Pins Immobiliers en 2013 sur l’immobilier d’entreprise à Alger donne quelques indicateurs intéressants pour appréhender le marché de l’immobilier de service parmi les plus significatifs :

    [tie_list type= »starlist »]

    • Il n’existe pas à proprement parler de marché de l’immobilier de service structuré, organisé et régulé,
    • L’absence d’opérateurs et de leaders dans le marché de l’immobilier de service a rendu importante la part de l’informel dans la régulation du marché,
    • L’absence de zones dédiées exclusivement aux activités économiques du tertiaire supérieur, à l’exception de la nouvelle zone de service de Bab Ezzouar,
    • L’urbanisation anarchique de la ville a imposé des contraintes et des freins à l’émergence et au développement de l’immobilier destiné au tertiaire,
    • Une réglementation urbanistique inadaptée, des normes et des standards de construction dépassés.

    [/tie_list]
    L’étude classe les immeubles accueillant les activités du tertiaire en trois types :

    [highlight color= »DZE »] Type 1 : [/highlight]

    Le premier type d’immeuble représente des édifices de classe A construits aux normes européennes et offre une qualité de prestations similaire aux immeubles présents sur le marché européen.
    Ces édifices sont très peu nombreux et se trouvent en général dans un rayon de 15 à 18 km du centre d’Alger, essentiellement dans la zone des affaires de Bab Ezzouar qui en est l’illustration la plus parfaite avec l’implantation de zones de bureaux abritant des sièges de multinationales, de grandes entreprises ou des hôtels et des centres commerciaux, encore à un degré moindre, le centre des affaires des Pins Maritimes dans la commune de Mohammadia.

    [highlight color= »DZE »] Type 2 : [/highlight]

    Le deuxième type d’édifices présente une qualité de prestation intermédiaire, car ce sont généralement des édifices construits par des particuliers, dans des sites à forte valeur immobilière et hautement sécurisés tels que Hydra, Ben Aknoun, El Biar, ou encore, depuis fin 2012, l’émergence de quelques immeubles dans la zone de Dar El Beida et Bab Ezzouar.
    Ces constructeurs privés, dans la majorité des cas propriétaires des espaces, ne suivent en aucun cas les normes universelles en la matière, excepté pour les règles parasismiques imposées par le RPA de la zone, et ont peu de connaissance de ce que nécessite un immeuble de bureaux moderne.
    Ce type d’édifice est très prisé pour la location car situé dans les meilleures zones, et attractif pour la majorité des compagnies étrangères en raison de leur taille moyenne.
    Ces immeubles se trouvent majoritairement en milieu de cellules résidentielles ou autour des immeubles officiels. Une autre contrainte qui s’inscrit fortement dans ce type d’immeuble est la surface totale des plateaux qui n’excède que rarement les 1800 m², en cause la réglementation d’urbanisme des zones, ce qui rend le nombre des immeubles offert à la location très réduit.

    [highlight color= »DZE »] Type 3 : [/highlight]

    Le type 3 représente l’ensemble des grandes villas résidentielles transformées en bureaux.
    Ce type d’édifice n’est point souhaitable pour l’usage de bureaux, mais a été historiquement l’unique espace disponible.
    Il présente de nombreux inconvénients dont les espaces perdus de l’ensemble de la villa ou encore le faible taux d’occupation des espaces.
    Le rapport m²/personne dans ces espaces, initialement conçus pour l’usage résidentiel, n’est généralement pas optimisé et le loyer revient plus cher lorsque nous prenons ce facteur en considération.
    Ex : villa Ben Aknoun

    L’estimation de vente :

    Sur l’ensemble des types d’immeubles, l’estimation est basée
    essentiellement sur 2 paramètres :
    Le coût du terrain : varie selon les zones.
    Le coût de la construction : déterminé en m² EU Standards.

    [highlight color= »DZE »] Les zones : [/highlight]

    Zone A : Hydra – El Biar – Ben Aknoun.
    Zone B : Bab Ezzouar – Dar El Beida.
    Zone C : Aïn Benian – Cheraga – Dely Brahim.
    Zone D : Baba Ali – Rouiba
    Zone E : Autres zones non classées par LPI.

    DZE35-Graph01

    Demandes / zone année 2013
    Zone A 56%
    Zone B 14%
    Zone C 11%
    Zone D 09%
    Zone E 10%

  • IMO 213 : L’intervention des bureaux d’affaires ajoute à la confusion

    IMO 213 : L’intervention des bureaux d’affaires ajoute à la confusion

    Le marché de l’immobilier, M. Sofiane Ouhab, manager d’IMO 213, une boite de communication spécialisée dans l’immobilier, commence à bien le connaitre et fait de sorte, à travers les solutions qu’il propose, de faciliter la collecte d’informations qui aiderait à voir clair dans un marché où presque tout se fait dans l’opacité.
    D’où l’absence d’instruments pour mesurer l’indice de prix.

    [dropcap]C’[/dropcap]est clair qu’il n’y a pas d’instruments pour fixer les prix, c’est évident qu’il y a une anarchie dans le marché de l’immobilier en général et de l’entreprise en particulier.
    C’est d’ailleurs ce qui ressort des études que notre agence « Les Pins Immobilier » a réalisé pour le compte de clients grands comptes.
    Il n’y a pas de baromètre préétabli mais, en faisant des études spécifiques pour des grands comptes, on arrive à faire sortir des tendances.
    Ce qui ressort, c’est que dans l’immobilier d’entreprise, on constate qu’il a un manque évident de l’immobilier de bureaux.
    (voir étude pages 26/27/28)

    « On sait que l’immobilier de bureaux n’est pas aux normes internationales exigées par les multinationales, on le sait parce qu’on travaille avec des leaders du multi segments qui nous demandent, à chaque fois, de fournir des études qui tiennent compte de nombreux paramètres. Si vous décidez de monter une entreprise de 50 employés, vous allez louer une villa qui n’est pas dans les normes, énergétiques notamment, issues de secours ?. »

    Notre interlocuteur, dessinateur projeteur de formation, a découvert l’immobilier par hasard. En évoluant dans le métier dans une agence immobilière, il comprend qu’il y a des choses à faire et décide de monter sa propre affaire en créant «Les Pins Immobilier» en 2000, puis «IMO 213» en 2012.

    « Nous avons commencé par suivre le marché de l’immobilier classique avec l’offre et la demande, la vente et la location, puis nous nous sommes rendus compte qu’il y avait beaucoup de difficultés dans le métier qui se faisait de manière archaïque. J’ai éprouvé le besoin de me spécialiser parce que le manque à gagner était évident dans l’anarchie qui caractérise l’activité ».
    Il se trouve confronté à l’anarchie dans ses deux aspects, l’aspect professionnel et l’aspect clientèle.

    « On a tendance à dire que les professionnels de l’immobilier travaillent dans l’anarchie, que c’est une activité qui n’est pas réglementée, ce n’est pas tout à fait faux. Reste qu’avec le cahier de charges, la profession s’organise et il y a une volonté réelle de se mettre à niveau », fait remarquer Sofiane Ouhab qui souligne que le client n’a pas la culture de l’agence immobilière.

    « Il pense qu’en évitant les frais de l’agence immobilière, il fait des économies alors qu’il participe à la spéculation, n’importe qui peut vendre, dans café, un bien qui coûte jusqu’à 50 millions de dinars », regrette notre interlocuteur qui rappelle qu’une agence immobilière vend un service mais aussi l’information.

    L’information, le talent d’Achille d’une profession où circulent des milliards et qui continue à fonctionner de façon empirique pour ne pas dire archaïque.

    « C’est ce qui nous a amenés à réfléchir et à créer des solutions informatiques pour que bon nombre de personnes de la corporation rattrapent le retard. Nous avons proposé notre solution, lancée en 2012, qui ne coûte pas très cher, quelque 150 agences travaillent avec aujourd’hui, il y a des professionnels qui travaillent avec des outils modernes, des solutions informatiques », confie Sofiane Ouahab qui regrette que la fédération nationale des agences immobilières ne joue pas le rôle qui est le sien.

    « Nous les avons contactées, proposé notre portail, notre solution informatique et notre application mobile, la seule en Algérie. On leur a dit : regroupons nous sur le portail, informons les professionnels qu’il y a une solution professionnelle et un portail avec les dernières technologies et laissons les décider de s’équiper et rejoindre ou pas le portail. Nous n’avons eu aucune réponse ».

    Cette même démarche sera faite en direction de bureaux locaux de la FNAI dont celui de Béjaïa qui offrira aux techniciens de IMO 213 de présenter cette solution qui permet de gérer les activités commerciales et de communication.

    L’idée étant de structurer une profession qui connait une concurrence déloyale des courtiers et autres «samasri» qui travaillent dans les cafés et dans les réseaux sociaux et qui recourent aux façades et autres poteaux électriques pour afficher les offres de vente de terrains notamment.

    Mais pas que, puisque les bureaux d’affaires qui n’ont plus droit de faire des transactions immobilières, l’activité étant réglementée, continuent à le faire.
    « Le client passe une transaction immobilière, il donne son bien, croyant qu’il a à faire à un professionnel », précise le manager qui regrette que les professionnels ne se donnent pas les moyens de recourir à la communication pour changer l’image d’une profession qui n’a pas toujours bonne réputation.
    La démarche frileuse ou archaïque des agences qui n’ont aucune politique de communication en dehors des sites qui sont souvent statiques, qui ouvrent boutique et attendent le client y est pour beaucoup.

    « Les agences sont en attente, elles n’ont pas trouvé de supports qui les accompagnent sérieusement, le concept des sites généralistes et une foire où l’on trouve de tout, notre solution IMO 213 est spécialisée pour les professionnels de l’immobilier, près d’une centaine nous a rejoint, le reste est éparpillé dans les portails généralistes où on trouve n’importe qui et n’importe quoi », dira Sofaine Ouahab pour conclure l’entretien qu’il nous accordé pour les besoins de cet article.

    Par   Sarah Chabi

  • Concurrence :  c’est le privé qui ne respecte pas les normes

    Concurrence : c’est le privé qui ne respecte pas les normes

    Construire des appartements haut standing à des prix raisonnables semble être le défi de Nabil Gharbi, un jeune de 25 ans qui, après avoir décroché un MBA en management, a choisi de se lancer dans la promotion immobilière.
    Une voie loin d’être facile quand on sait qu’elle est semée de problèmes.
    « Avant de lancer mon propre projet, j’avais d’abord commencé par acheter des appartements semi-finis que je finissais et vendais par la suite », se rappelle Nabil.

    [dropcap]«A[/dropcap]u fil du temps, je me suis demandé pourquoi ne pas me lancer carrément dans la promotion immobilière et faire de la vente sur plans, des petits blocs de 15 appartements, avec ascenseurs et parkings au sous-sol ?
    L’idée avait si bien germé dans ma tête que j’ai fini par acheter un lot de terrain à Souidania et entamé toutes les démarches administratives pour pouvoir concrétiser mon projet »
    .

    Un projet où il ne manque pas de se démarquer des autres.
    Il allie le style moderne au style mauresque et propose des façades simplifiées avec des moucharabiehs.
    Son diplôme en management y est certainement pour beaucoup dans la réussite de son projet. En effet, dès le départ, il savait ce qu’il voulait.
    C’est-à-dire réaliser des appartements en clos et couverts.

    « Cela veut dire qu’ils sont terminées à presque 95% », nous explique t-il. Mais, pour réussir encore mieux, il n’hésite pas à entreprendre une formation en architecture qui va lui permettre de bien comprendre un plan et même d’y déceler des erreurs quand elles s’y trouvent.

    « Par deux fois, j’ai détecté des inexactitudes dans le plan. Une fois c’était dans le parking sous-sol et une autre fois dans la cage d’escaliers », nous raconte Nabil qui, pourtant, soustraite avec des bureaux d’études.
    « Il faut reconnaître que le déficit en architecte est flagrant ». En fait, ce n’est pas le seul déficit recensé par le jeune promoteur qui, dès le début, n’arrête pas d’énumérer toutes les contraintes rencontrées tous les jours et qui retardent immanquablement l’avance des travaux et influent sur la durée du chantier.

    Le premier écueil commence avec l’achat du terrain.
    « Il y a un grand souci avec le foncier que nous sommes contraints d’acheter chez le privé, donc à des prix plus chers, ce qui ne manque pas de se répercuter sur le prix de revient de l’appartement. Ensuite, il faut savoir si ce terrain est urbanisable.
    Il y a un manque d’informations et d’interlocuteurs »
    .
    Une fois le terrain acquis, les plans réalisés et vérifiés, commence la mission presque impossible de trouver la main d’oeuvre.
    « Nous rencontrons beaucoup de problèmes pour trouver des ouvriers qualifiés comme les ferrailleurs et les coffreurs mais, il faut le dire, même pour les simples ouvriers, cette difficulté est rencontrée. Les jeunes refusent catégoriquement de faire ce métier. Parfois, pour décharger des camions de briques ou autres, il faut attendre avant de trouver qui accepte de le faire ».
    Manque du foncier approprié, manque de main d’oeuvre qu’elle soit qualifiée ou pas, déficit en architectes, lenteurs administratives à qui il faut ajouter les ruptures des matériaux de construction.

    « Nous constatons un énorme déficit en matériaux de construction ; à savoir ciment et briques, surtout en plein saison.
    Un chantier qui attend une centrale à béton, prend invariablement du retard »
    .

    Ces difficultés ne sont pas pour décourager Nabil car elles ne sont pas insurmontables même si elles retardent l’avancée des travaux.
    Comment, à travers les difficultés citées arrive-t-il à allier haut standing et prix raisonnables ? Sa réponse ne se fait pas attendre.

    « Pour pouvoir réussir cette équation, il faut d’abord trouver le bon terrain, choisir ensuite la superficie des appartements, généralement elle ne dépasse pas les 80 mètres carrés. Aller au-delà, c’est se risquer à avoir de l’espace inexploité. Ensuite, aller en hauteur car, c’est connu qu’avec le premier niveau, l’on amortit l’achat du terrain, avec le deuxième, l’on amortit la construction et enfin avec le troisième, l’on commence à faire des bénéfices.
    C’est pour cela qu’il faut choisir le terrain où l’on est assuré de pouvoir réaliser plusieurs étages »
    .

    Rien ne semble refréner son élan à aller de l’avant même la commande publique qui lui a porté une concurrence.

    « C’est surtout pour la formule LPP qui s’adresse à une clientèle que nous visons. Dès le départ, la donne n’est pas la même car le prix des terrains où se construiront ces projets est symbolique. Mais, ce qui nous gène le plus, ce sont les privés qui ne respectent pas les normes et vendent à des prix défiant toute concurrence ».

    Après le projet de Souidania, Nabil a quatre autres projets où il propose des logements mixtes,

    « c’est-à-dire un côté où il n’y a que des villas et l’autre des immeubles. Dans ce projet, je change de vision car je veux toucher d’autres clients ».

    Il compte aussi, dans peu de temps, ouvrir une usine pour la fabrication des cuisines, en partenariat avec des Tunisiens.

    Par   Khadidja Mohamed Bouziane

  • L’immobilier surfe sur le net

    L’immobilier surfe sur le net

    Le marché de l’immobilier en Algérie n’est pas épargné par la vague Internet qui vient bousculer un ordre établi que d’aucuns ont cru immuable, et bouleverser bien des habitudes ancrées dans un marché où l’informel a pignon sur rue et où les traditionnelles agences ouvraient boutique et attendaient le client.

    Car c’est la génération 2.0, qui représente plus de 50 % de la population, qui est maintenant en passe d’adopter un nouveau modèle de consommation de services.

    Alors de nouvelles méthodes s’imposent auprès des professionnels de l’immobilier. Si le fonctionnement de l’agence traditionnelle a encore droit de cité (pour combien de temps encore?),
    le «online» gagne du terrain. Avoir un site Internet fonctionnel est un minimum.

    Toute information supplémentaire est un plus apprécié.
    Bref, l’idée est de faire gagner du temps et d’assurer une première impression sur un bien en quelques clics.
    Plus question, non plus, de courir aux quatre coins de la ville pour se dépêcher de visiter un bien.

    Les agences immobilières l’ont-elles bien compris ?
    Font-elles suffisamment d’efforts pour s’adapter ?

    Une incursion dans le net dédié à l’immobilier pour se rendre compte que, déjà, on dénombre plus d’une dizaine de portails proposant des services immobiliers dont près de la moitié sont des sites d’annonces généralistes où se côtoient immobilier, emploi, automobile, etc. (oued kniss.com, annonces.dz, affaires.dz, dlalaonline, …) et des sites spécialisés dans l’immobilier à l’image de lamudi , l’hebdodel’immobilier, lkeria, immo213, dzimmo ou encore darjadida.com.

    Il faut reconnaître que des choses sont faites mais qu’il reste encore beaucoup d’efforts à faire pour offrir des sites réactifs, esthétiques à l’ergonomie étudiée et professionnaliser leur gestion.

    Beaucoup se contentent de reprendre telles quelles les annonces collectées sur les sites propres à des agences immobilières ou alors d’offrir juste l’espace aux particuliers pour y déposer des annonces sans prendre le soin d’en vérifier la fiabilité, le style, l’orthographe et les chiffres affichés.

    Il n’est pas rare de tomber sur des F3 dans des quartiers populaires à plusieurs centaines de milliards de dinars. C’est dire qu’aucun effort n’est fait pour donner la bonne information.

    Les agences immobilières ont compris elles-aussi et se sont, pour la plupart, dotées de sites propres et qui sont à leur tour très peu professionnels dans la mesure où les informations sur les biens proposés restent squelettiques, sommaires et très peu actualisées.

    Des sites gérés par des professionnels avec de belles photos professionnelles seront davantage appréciés surtout s’ils présentent l’état exacte du bien et son environnement de façon exhaustive (localisation exacte du bien, moyens de transport, équipements publics, commodités, visites virtuelles, informations utiles, etc.)

    Bref, en quelques clics, un client potentiel sélectionne un bien, il est averti par une alerte email à laquelle il s’est préalablement inscrit dès qu’un nouveau bien correspondant à ses critères est référencé.

    Désormais, les agences immobilières doivent choisir entre s’adapter ou disparaître car la toile offre des possibilités de transactions illimitées entre particuliers, à titre d’exemple plus de 48 % des transactions en France se font entre particuliers sur le net.

    Un acquéreur potentiel aujourd’hui n’est plus isolé… C’est l’un des principaux changements de ces dernières années sur le marché de l’immobilier et sur le reste d’ailleurs. Il peut facilement comparer, connaître le quartier, le type de bien qu’il souhaite acheter ou louer et à quel prix ? L’acquéreur potentiel n’est plus isolé car il appartient à une communauté sur un réseau social et peut y échanger les informations. Il sera donc très exigeant puisqu’il n’aura que l’embarras du choix.

    L’immobilier de demain sera connecté, interactif et hyper présent.
    On n’arrête pas le progrès.

    Par   Rabah Nadri