Catégorie : Energie

  • Nouvelle loi sur les hydrocarbures : Les intérêts de Sonatrach recentrés

    Nouvelle loi sur les hydrocarbures : Les intérêts de Sonatrach recentrés

    Le principe des 51/49% ne change pas, mais la fiscalité en ce qui concerne les entreprises étrangères changent, avec des avantages certains dans le domaine des investissements.
    Cette loi recentre également les intérêts de Sonatrach dans les découvertes d’huiles en partenariat avec des groupes étrangers, comme elle soutient et encourage les investissements dans l’ensemble des énergies, qu’elles soient renouvelables ou fossiles.

    La nouvelle loi sur les hydrocarbures, adoptée par l’APN, réaménage l’ancien texte d’avril 2005 et accélère la recherche, l’exploration et la production de tous les types d’hydrocarbures, y compris ceux non conventionnels, c’est-à-dire le gaz de schiste
    Dans son exposé (des motifs) devant les parlementaires, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a été très direct: le nouveau texte de loi contribuera au renforcement des potentialités du pays dans le domaine énergétique et à la satisfaction à long terme de ses besoins.

    La nouvelle mouture de la loi sur les hydrocarbures a comme principal objectif de « renforcer les activités de prospection et d’exploration des hydrocarbures et les potentialités de l’Algérie dans ce domaine pour assurer une couverture à long terme de nos besoins en énergie ».

    Votée à la majorité des députés, cette loi, a-t-il précisé, « permet à l’Etat d’acquérir des moyens supplémentaires pour le développement du pays ».

    La loi est en fait passée comme un bulldozer les rangs dispersés de la contestation parlementaire, qui avait fait diversion en s’attaquant à la volonté de l’Etat d’aller vite vers l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste.
    Cette nouvelle loi permet en fait à l’Algérie de mieux gérer son potentiel de réserves d’hydrocarbures et de mieux structurer son partenariat avec les grands groupes industriels.

    Le principe des 51/49% ne change pas, mais la fiscalité en ce qui concerne les entreprises étrangères change, avec des avantages certains dans le domaine des investissements.
    Cette loi recentre également les intérêts de Sonatrach dans les découvertes d’huiles en partenariat avec des groupes étrangers, comme elle soutient et encourage les investissements dans l’ensemble des énergies, qu’elles soient renouvelables ou fossiles.

    Et, pour ceux qui agitent l’épouvantail des dangers des gaz de schiste, même si officiellement le gouvernement ne s’est pas encore prononcé pour leur exploitation avant 2040 (dixit Sellal), Youcef Yousfi se veut être persuasif.
    « A l’horizon 2030, notre consommation en produits énergétiques se chiffrera entre 80 et 85 milliards de dollars par an. Si nos ressources conventionnelles venaient à se tarir et si nous décidons de ne pas exploiter les hydrocarbures conventionnels, comment pourrions nous régler cette facture sans un niveau acceptable d’exportations d’hydrocarbures »?

    Le passage de cette loi à l’APN n’a pas été sans une grande intrusion dans le débat sur les gaz de schiste. Pour le gouvernement, il faut y aller vers cette extrémité s’il le faut pour couvrir les besoins incompressibles du pays en énergie.

    Plus explicite, il affirme pour ceux qui rejettent les gaz de schiste que l’exploitation d’un seul puits pour (l’extraction du gaz de schiste) nécessitait l’utilisation de 10 à 15 000 m3 d’eau pour appliquer la technique de l’hydrofracturation alors que le volume global des besoins de l’Algérie en cette source énergétique est estimé à environ 600 millions m3 sur les 40 prochaines années, sachant qu’il est possible d’extraire entre 80 et 85% de ces eaux utilisées
    en les réutilisant de nouveau.

     »L’Algérie exploite annuellement 70 millions de m3 dans l’extraction du pétrole », a-t-il précisé.
    Pour lui, les produits utilisés avec l’eau dans la technique d’hydrofracturation « n’ont pas d’effets néfastes sur l’environnement », et l’exploitation du gaz de schiste n’est pas un « cadeau empoisonné ».

    Principaux amendements apportés à la loi 05-07 du 25 avril 2005

    La loi sur les hydrocarbures, adoptée par l’APN, complète et modifie 58 articles de la loi 05-07 de 2005.
    Dix nouveaux articles ont été insérés; Les principales modifications apportées à la loi en vigueur concernent:

    – L’exercice exclusif par l’entreprise nationale Sonatrach de l’activité transport par canalisations des hydrocarbures et des produits pétroliers.
    L’exclusion des gisements actuellement en exploitation des nouvelles incitations fiscales.

    – L’élargissement du contrôle fiscal aux compagnies pétrolières étrangères opérant en Algérie. Jusqu’ici seul le groupe Sonatrach est considéré comme sujet fiscal, soumis aux obligations de contrôle de sociétés, prévu par le code des impôts algérien.

    – La priorité à la satisfaction des besoins en hydrocarbures liquides et gazeux du marché national, notamment à travers un dispositif obligeant les contractants à céder au prix international une partie de leur production.

    – La possibilité d’acquittement en nature de la redevance.

    – La clarification et précisions de certaines missions de l’autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) et de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT).

    – L’assouplissement des conditions d’exercice des activités de prospection, de recherche et ou d’exploitation des hydrocarbures.

    – L’introduction de nouvelles dispositions spécifiques à la prise en charge de la recherche, de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels.

    – Le renforcement de l’implication de Sonatrach dans l’exercice des activités de recherche des hydrocarbures.

    – L’introduction d’une disposition obligeant toute personne à s’associer à Sonatrach pour l’exercice des activités de transformation des hydrocarbures et de raffinage.

    – L’introduction d’une disposition obligeant toute personne souhaitant exercer les activités de raffinage de disposer des capacités de stockage propres.

    – La révision de la méthodologie de détermination du taux de la taxe sur le revenu pétrolier (TRP) qui est désormais basée sur la rentabilité du projet au lieu du chiffre d’affaires.

    – L’introduction de mesures fiscales incitatives pour encourager les activités relatives aux hydrocarbures non conventionnels, aux petits gisements, aux gisements situés dans les zones très faiblement explorées, notamment l’offshore, aux gisements à géologie complexe et/ou manquant d’infrastructures.

    – L’introduction d’un système d’écrémage des superprofits applicable aux bénéficiaires du taux réduit de l’Impôt complémentaire sur le résultat (ICR).

    Par Ali Sassi

  • « L’acte d’innovation est un acte qui fédère une multitude d’acteurs »

    « L’acte d’innovation est un acte qui fédère une multitude d’acteurs »

    Abdelkader Djeflat est professeur d’Economie et ancien doyen de la faculté d’économie d’Oran. Il est en poste à l’université de Lille1 et coordonne le Réseau Maghtech (Maghreb Technologie) (Labo. Clerse CNRS UMR 8017) dont il a été le père fondateur.
    Il est membre du Comité scientifique du réseau mondiale GLOBELICS et également chercheur associé au CREAD (Alger).
    C’est l’ est l’un des principaux consultants sur l’Economie fondée sur la connaissance et de l’Innovation dans la région Mena.
    Dans l’entretien qu’il a bien voulu accorder à DZEntreprise, il revient sur son récent ouvrage et aborde la question de l’innovation en Algérie.

    DZEntreprise : Dans votre dernier livre vous concluez que la vague de protestations et le soulèvement populaire dans le Monde arabe connus sous le nom de « Printemps arabe » ont mis en évidence la fragilité de la région.
    La dimension sociopolitique a souvent dominé les analyses. Mais l’accent sur cette dimension du processus, qui est certes fondamentale, a parfois occulté des questions cruciales concernant les systèmes éducatifs, la faiblesse des infrastructures de différentes sortes, les exclusions des sphères du savoir par le biais de la faiblesse de la recherche et de l’innovation, qu’en est-il plus précisément de la situation en Algérie ?

    M. Abdelkader Djeflat : Le travail que nous avons entrepris dans cet ouvrage avait pour objet d’analyser la place du Monde arabe des sphères du savoir, de l’innovation, de la recherche et de l’entrepreneuriat indépendamment de la question du soulèvement populaires appelé « Printemps arabe » sachant que la région a connu une passé glorieux dans les domaines scientifique et technique et de la connaissance d’une manière générale.
    La marginalisation qui date du XIe siècle a été exacerbée par les différentes révolutions qui ont laissé le Monde arabe en rade, en particulier la révolution industrielle et la révolution technologique du XXe siècle.
    Cela s’est évidemment traduit par les dépendances structurelles des économies et des sociétés arabes, des connaissances et des technologies de l’extérieure et en particulier du monde occidental. Les tentatives, bien pâles d’ailleurs, qui ont été faites depuis les indépendances de rompre ces dépendances et de développer des capacités endogènes de maîtrise et de création technologiques en matière de d’innovation n’ont pour la plupart pas abouti pour des raisons qui ont largement été analysés par des travaux dont les nôtres. Ces exclusions de la sphère de la connaissance, de la créativité, de l’innovation de l’entrepreneuriat non contraint qui ont été patiemment supportés par les ainés ne peuvent plus être vécues de la même manière.

    DZEntreprise : Quelles en sont les motivations ?

    M. Abdelkader Djeflat : Quand elles voient que des pays autrefois marginalisés ont fait des bonds qualitatifs importants dans ces domaines , des cas comme la Corée ou les pays émergents d’une manière générale, les jeunes générations, qui ont le profond sentiment d’avoir été exclues, ont la volonté de s’approprier ces technologies, d’acquérir de nouvelles compétences dans les domaines des nouvelles technologies ,inclus les TIC, de créer, d’innover et de faire aboutir leurs projets. La manière dont ces jeunes se sont emparés des TIC, des réseaux sociaux et des autres technologies de la communication montrent bien cette soif d’accéder aux nouvelles technologies.

    DZEntreprise : Mais ce n’est là la seule raison ?

    M. Abdelkader Djeflat : Ce n’est qu’un aspect de la question, la volonté de faire basculer les choses relève également de cette capacité de création d’un ordre nouveau donc d’une capacité d’innover d’une manière effective.
    De plus en plus, la question de l’accès de larges franges de la population à la technologie, au savoir, à la culture, qui sont des conditions essentielles pour être dans la modernité, même si ce termes soulève pas mal de questions, est posée en termes de la capacité des gouvernants à construire d’une manière effective cette capacité.
    C’est aussi l’aptitude à retrouver la confiance en soi dont l’un des indicateurs est la créativité et l’innovation. Les soulèvements enregistrés dans le Monde arabe, c’est aussi d’une manière indirecte le soulèvement contre cette incapacité.

    DZEntreprise : En parlant de créativité et d’innovation, vous avez participé dernièrement au salon de l’innovation qui s’est déroulé à Alger, quels sont, selon vous, les écueils qu’elles rencontrent dans notre pays, et peut-on réellement parler d’innovation ?

    M. Abdelkader Djeflat : L’innovation souffre déjà au départ d’incompréhension et de confusion de la part de plusieurs acteurs du monde économique et même celui de la sphère académique.
    C’est que des confusions importantes ont été faites entre innovation et recherche, entre innovation et invention. La loi de la recherche de 1998 a mis l’accent plus sur la recherche qui se mesure par la production académique (articles, thèses, ouvrages, etc.) pensant qu’elle pouvait insuffler l’innovation dans le pays, ce qui bien évidemment ne s’est pas passé.
    De même que souvent, on met en avant le nombre de brevets enregistrés aussi bien au niveau national qu’au niveau international pour montrer l’activité d’innovation.
    Tout cela est bien, mais ne peut refléter la capacité à innover qui elle est liée au nombre de biens et services nouveaux mis sur le marché ou destinés à satisfaire une demande économique et sociale. Au-delà de ces incompréhensions qui sont encore bien ancrées dans l’esprit de beaucoup d’acteurs clés de la société, il y a l’environnement institutionnel : ne pas reconnaître que l’acte d’innovation est un acte qui fédère une multitude d’acteurs, pas seulement du monde scientifique et technologique, mais également de la sphère économique et financière, de la sphère juridique et règlementaire, de la sphère politique même, c’est avoir une vision simpliste de l’innovation. C’est cette approche systémique qui doit prévaloir si on veut faciliter et promouvoir l’innovation.

    DZEntreprise : Et qu’en est-il chez nous ?

    M. Abdelkader Djeflat : Ce qu’on constate en Algérie, c’est que cette vision systémique des choses a pendant longtemps été absente. Lorsqu’on a étudié le système national d’innovation (SNI) actuel, on s’est aperçu qu’une grande majorité des acteurs qui devaient en faire partie en était en fait soit totalement, soit partiellement exclue.
    C’est ce qui explique que l’acte d’innovation, combien même il y a de la créativité (et il y en a beaucoup en Algérie) devient un acte pénible. Ce sont là quelques- uns des aspects les plus importants, mais je pourrais aisément prolonger la liste.
    Ces aspects ont été examinés en détails dans l’ouvrage que nous avons publié en 2010 aux éditions Adonis & Abbey (London 320 pages) et qui explique en profondeur les difficultés de construction de systèmes d’innovation performants dans des pays comme l’Algérie.

    DZEntreprise : Si on revenait au diagnostic que vous donnez dans vos travaux de recherche en cela que les problèmes de développement qui se posent aux pays comme l’Algérie sont dus aussi aux systèmes éducatifs, que pensez-vous justement des réformes qui y sont menées ?

    M. Abdelkader Djeflat : Les systèmes éducatifs sont bien entendu au cœur de toute cette problématique. En plus de la dimension sociétale de l’acte d’éducation, c’est-à-dire former un être socialement inséré dans son milieu, la dimension économique revêt également une grande importance.
    L’homme est un élément central dans la dynamique de croissance. Si on revient aux analyses économiques récentes des trente dernières années, elles ont bien consacré le capital humain comme un élément central de la croissance, elles ont bien mis en exergue le rôle central de l’éducation dans la formation du capital humain. C’est ce qu’on appelle en jargon économique : les théories de la croissance endogène (suite aux travaux de Romer, Lucas, Rebello etc).
    Les recherches postérieures ont carrément consacré l’éducation comme l’un des principaux piliers de cette économie de la connaissance, qui repose sur la créativité, l’innovation, la maîtrise des TIC, etc. Les réformes qui sont menées occultent parfois les objectifs et les types de profils dont on a besoin, mais pour quel nouveau paradigme de la croissance, où il ne s’agit pas simplement de refonte des contenus, il s’agit de créer l’homme nouveau inséré dans une société où les modes de production de richesse vont de plus en plus vers la dématérialisation.
    Ceci ne veut pas dire qu’il n’y a pas besoin de bons techniciens, ingénieurs, travailleurs qualifiés qui sont fondamentaux pour l’industrie.
    Cela veut simplement dire que pour être compétitifs, ces nouveaux profils doivent intégrer une masse de connaissance et surtout de créativité beaucoup plus importante que par le passé.

    DZEntreprise : Entre le monde économique et l’école algérienne, il existe un terrible faussé, pas la moindre connexion, pensez vous qu’il peut y avoir un développement de la recherche dans ces conditions ?

    M. Abdelkader Djeflat : C’est une évidence que les différentes réformes et les différentes tentatives de rapprochement n’ont pas vraiment résolu le fameux fossé dont vous parlez.
    Pour mémoire, le premier ouvrage que nous avons produit sur cette question date d’il y a 20 ans et où nous avions déjà à l’époque constaté que le système éducatif algérien et le système productif étaient sur des trajectoires divergentes, et que cette divergence allait s’accentuer avec le temps si on ne faisait rien. On avait examiné des exemples précis de l’industrie algérienne, notamment la pétrochimie, pour montrer que deux logiques prévalaient.
    Les modes d’accès à la technologie aussi bien sous la forme de biens d’équipement que sous la forme de services accentuaient ce fossé.
    Les liens qui se sont tissés depuis sont tenus, sporadiques et souvent portés par des initiatives individuelles. La proportion d’entreprises qui ont des liens formels, c’est une convention de coopération ne dépassant pas les 4% du total des entreprises algériennes comparés aux 54% des entreprises finlandaises par exemple.
    Ces chiffres un peu anciens peuvent avoir varié, mais ce qui est certain, c’est que cette tendance a largement prévalu ces dernières années. Les institutions de rapprochement des deux univers mises en place n’ont pas non plus été très efficaces ou tout au moins à la hauteur des besoins exprimés.
    Dans de pareilles conditions, c’est vrai qu’il est difficile de parler d’entreprendre des travaux qui impliquent massivement et l’université et l’industrie dans le genre du modèle allemand par exemple.
    Le rapprochement reste donc un impératif important et beaucoup d’initiatives ont été prises ces dernières années comme la création d’incubateurs dans les universités, les pépinières, les cellules de valorisation et d’interface, etc. Il faut cependant relativiser cet argument. D’abord, parce que la recherche a aussi une autre fonction, celle de produire de la connaissance qui n’est pas immédiatement applicable, une recherche fondamentale que seule l’université peut produire dans toute société donnée.
    Deuxièmement, c’est une masse considérable d’innovations qui n’ont pas besoin d’activités de R&D ou de recherche académique, mais qui se font par l’apprentissage sur le tas et l’accumulation des savoirs sur le lieu du travail.

    DZEntreprise : Que préconisez vous pour sortir de ce tunnel ou la recherche scientifique, et partant de l’innovation ,est quasi-nulle ?

    M. Abdelkader Djeflat : J’ai un peu abordé cet aspect dans la question précédente.
    D’abord reconnaître que la recherche n’est qu’une dimension de l’innovation, que la recherche seule ne peut pas créer l’innovation, en d’autres termes, investir essentiellement dans la recherche ne suffit pas même si je le reconnais, la recherche ne dispose pas des moyens suffisants pour être menée à bien.
    Deuxièmement, c’est la reconnaissance que l’innovation n’est pas l’apanage d’une fonction ou d’une institution.

    DZEntreprise : C’est-à-dire ?

    M. Abdelkader Djeflat : Comme je l’ai souligné plutôt, c’est une vision globale et systémique qu’il s’agit de développer. Si l’environnement institutionnel n’est pas innovateur, c’est-à-dire apte à changer rapidement, à adopter de nouveaux dispositifs et mécanismes, l’acte d’innovation ne peut aboutir. Si une banque ou une institution de financement, par exemple, ne peuvent pas mettre à disposition des financements adaptés aux besoins de porteurs de projets nouveaux pour mener à bien leur projet et innover, ces innovations ne verront jamais le jour.
    Les autres aspects, sont de reconnaître que l’innovation est à la portée de l’entreprise algérienne, notamment pour ce qui est appelé l’innovation incrémentale, c’est-à-dire les petites modifications de produits et services qui peuvent rendre ce produit plus adapté aux besoins du consommateur ou de l’utilisateur.
    Il faut arriver progressivement à ce qu’une partie des chercheurs sont localisés dans l’industrie comme le montre l’exemple coréen.

    DZEntreprise : Comment y accéder ?

    M. Abdelkader Djeflat : Il faut à cet effet revoir le statut des chercheurs, assurer une plus grande mobilité des chercheurs vers les entreprises.
    Il faut également savoir mobiliser ce formidable réservoir de connaissances, compétences et de créativité que sont les compétences à l’étranger. Sans avoir à aller très loin en citant les exemples de l’Inde, la Corée du Sud ou la Chine, au Maroc de véritables filières dans les nanotechnologies ont été lancées et sont concurrentielles dans des marchés de niche en faisant un large appel aux cadres résidant à l’étranger.
    Ce que l’ouvrage veut montrer, c’est aussi qu’il y a une libération d’énergie sans précédent dans l’histoire comparable à celle qui a menée aux luttes de libération de la colonisation.
    Ces énergies bien canalisées dans le secteur productif pourraient donner un élan sans précédent aux économies de la région. Ce sont ces nouveaux ressorts pour rebondir qu’on a essayé de mettre en évidence : il faut les mettre en évidence, les analyser et surtout trouver les meilleurs moyens de les actionner.
    Une fenêtre d’opportunités faites d’une conjonction d’évènements (libération relative de forces créatrices, possibilités d’accès phénoménales au savoir mondialisé et ressources abondantes dans la région) et qui s’est rarement présentée par le passé : il faut la saisir.

    Entretien réalisé par Said Rabie

  • Golden Spike Company se lance  dans le tourisme spatial

    Golden Spike Company se lance dans le tourisme spatial

    Vols commerciaux d’exploration lunaire.

    D’anciens hauts responsables de l’agence spatiale américaine, la fameuse Nasa, ont annoncé la création de la société Golden Spike Company qui vise à être la première à « offrir de façon régulière des expéditions sur la surface de la lune », « d’ici à la fin de la décennie ».

    Un vol aller-retour pour deux passagers avec une promenade sur la lune coûtera la bagatelle de 1,5 milliard de dollars, soit 1,15 milliard d’euros.

    Golden Spike mise pour sa part sur l’existence de lanceurs et l’émergence de vaisseaux spatiaux de transport de personnes dans le secteur privé qui réduiront considérablement les coûts des vols commerciaux d’exploration lunaire.

    Les prix proposés sont du même ordre que les budgets déjà consacrés par des pays à des missions robotiques scientifiques lunaires.

    La société espère faire entre 15 et 20 lancements au total.

    Elle compte parmi ses conseillers des personnalités politiques dont l’ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, et Bill Richardson, l’ancien ambassadeur américain à l’ONU et ex-secrétaire à l’Energie de l’ancien président Bill Clinton.

  • Aloisia Wörgetter : « Je plaide pour l’ouverture d’un vol entre Alger et Vienne »

    Aloisia Wörgetter : « Je plaide pour l’ouverture d’un vol entre Alger et Vienne »

    Aloisia Wörgetter, ambassadrice d’Autriche à Alger
    Nous nous étions préparés à parler avec l’ambassadrice d’Autriche Aloisia Wörgetter des relations économiques entre l’Algérie et l’Autriche, du volume des échanges commerciaux qui en 2011se sont élevés à 300 millions d’euros.
    Ont- ils en 2012 augmenté, stagné ou est-ce le statuquo ?
    Quels sont les domaines qui intéressent les Autrichiens et les perspectives de coopération entre les deux pays ?

    Nous nous sommes retrouvés à parler de datte, d’huile d’olive, de tapisserie, de produits artisanaux dont regorge l’Algérie, de tourisme entre les deux pays et d’un vol bihebdomadaire reliant Alger à vienne.

    Femme de terrain ,Aloisia Wörgetter qui est en poste à Alger depuis 2010, s’est «promenée» un peu partout dans le pays , ramenant dans ses bagages des produits du «terroir» qu’elle tient absolument à faire découvrir aux Autrichiens pour peu que les produits en question répondent aux normes internationales .
    Elle nous en parle à cœur ouvert, dans l’entretien qu’elle a bien voulu nous accorder, laissant le détail des chiffres et autres statistiques à deux de ses collaborateurs.

    DZEntreprise : Nous imaginons que l’introduction de la datte sur le marché autrichien s’est faite avec beaucoup de minutie, quelle a été la démarche pour que le produit y soit régulièrement ?

    Aloisia Wörgetter : Il y a toute une logistique à développer, il faut que le marché soit régulièrement approvisionné et non de manière épisodique.
    La possibilité d’un partenariat n’est pas à exclure. L’Autriche est un marché ouvert, le consommateur prend ce qu’il y a de meilleur.
    Il y aussi l’emballage du produit, la présentation est très importante et d’autres paramètres que l’on doit respecter pour offrir au consommateur un produit irréprochable.
    Depuis que je suis en Algérie, j’ai compris ce qu’il y avait à faire grâce aux collègues algériens. Je prône des relations durables et je suis très impliquée dans le développement durable.
    Les produits agricoles algériens sont bio, et c’est un label très prisé en Autriche et partout en Europe. Il y a des produits agricoles qui gagneraient à être connus en vue de leur exportation vers mon pays.

    DZEntreprise : Par exemple ?

    Aloisia Wörgetter : Tenez l’huile d’olive ! En Autriche on connait l’huile d’olive d’Espagne, d’Italie, mais on ne connait pas l’huile d’olive algérienne. Il faut avoir vécu ici pour la découvrir. C’est aussi un produit que les familles gardent pour leur consommation personnelle.
    Des familles en vivent aussi, mais souvent l’huile est vendue dans des bouteilles en plastique très peu esthétiques. Il m’est arrivé de vouloir en acheter pour offrir, mais c’est impossible.
    On ne peut faire un beau cadeau quand l’emballage laisse à désirer. Heureusement pour ce produit, les choses ont tendance à changer. Lors de mon passage en Kabylie, j’ai eu à visiter une huilerie à Ouzzalaguen, l’huile est très bien conditionnée, dans des bouteilles en verre très esthétiques…

    DZEntreprise : Vous pensez donc qu’en dépit des exigences européennes en matière d’exportations de produits agricoles, l’huile d’olive algérienne a ses chances sur un marché que l’’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Grèce et la Turquie dominent ?

    Aloisia Wörgetter : Nous observons l’évolution des produits agricoles sur les marchés particuliers.
    L’huile d’olive algérienne mérite d’être connue. Elle est particulière ! En ce qui me concerne, je fais le nécessaire pour l’introduire progressivement sur le marché autrichien. Il faut savoir que les pays producteurs sont principalement les consommateurs, mais il y a des produits d’une certaine qualité, des produits de luxe, en quelque sorte.
    Nous avons envoyé de l’huile d’olive dans différents magasins de gourmets pour qu’elle soit goûtée, cuisinée, nous attendons les réactions, puis nous aviserons !
    Vous savez les produits du « terroir » dont regorge les différentes régions de votre pays sont exceptionnels !

    DZEntreprise : Récemment, un protocole d’accord a été signé entre le ministre algérien de l’Agriculture et du Développement rural et son homologue autrichien en quoi consiste –il ?

    Aloisia Wörgetter : C’est un accord qui vise à la dynamisation de la coopération entre nos deux pays dans le domaine de l’agriculture et du développement durable.
    Il y est question d’élevage (nutrition et santé animale), de reboisement et de gestion des parcs nationaux. Il faut savoir que dans le domaine de l’élevage, la coopération entre l’Algérie et l’Autriche ne date pas d’aujourd’hui.
    Je cite à l’occasion cette coopération avec la ville de Khenchla. Une ville où la collecte de lait est très difficile, un peu comme dans certaines régions d’Autriche.
    Dans ces régions là les producteurs locaux se sont transformés en fromagers avec un produit local. Une expérience que l’on a tenu à faire découvrir à une délégation de Khenchla envoyée en Autriche.

    DZEntreprise : Vous avez organisé une exposition vente de tapis pure laine de la région de Touggourt à votre résidence, qu’en attendez vous ?

    Aloisia Wörgetter : Tout ce qui est développement rural et durable m’intéresse. Dans ces régions du sud de l’Algérie, il y un savoir- faire réel. Je voulais, en partenariat avec l’Association féminine pour la promotion de l’artisanat ouargli, permettre aux femmes artisanes d’établir un pont d échange et mettre en place des projets d’associations.
    Le Tapis pure laine que ces femmes fabriquent est fait de manière traditionnelle avec un savoir- faire ancestrale, très naturel. Et ce genre de produits est très prisé.

    DZEntreprise : Il y a une année, vous aviez à partir de Annaba plaidé pour et appelé à explorer toutes les potentialités économiques susceptibles d’aboutir à un partenariat entre l’Algérie et l’Autriche, qu’en est-il aujourd’hui ?

    Aloisia Wörgetter : Tout ce dont je vous ai parlé précédemment est autant de possibilités, il y a une évolution, mon intérêt est de construire des relations économiques qui tiennent.
    Les relations commerciales entre nos deux pays tendent à se renforcer, l’Algérie est un partenaire économique fiable de l’Autriche, c’est notre premier partenaire au Maghreb et le troisième en Afrique, nous sommes présents dans presque tous les secteurs…..

    DZEntreprise : A l’exception du logement. L’Autriche, contrairement à bon nombre de pays européens, ne semble pas intéressée par ce marché.

    Aloisia Wörgetter : Il faut savoir que la demande en Europe centrale est encore très forte, nos entreprises y travaillent. Aussi les entreprises autrichiennes ont une excellente qualité, elles ont des exigences, elles ne peuvent donc pas concurrencer les entreprises chinoises.
    Mais il n’est pas exclu que dans un futur très proche les entreprises autrichiennes viennent pour des projets de travaux publics. Il faut savoir qu’une grande entreprise est déjà là. STRABAG qui est à Ouargla pour un problème de remontée des eaux.
    Reste le créneau de la construction de logement en bois, nous sommes en train de sensibiliser le ministre de l’Habitat pour voir ce qui se fait en matière de logement social en Autriche.
    Le coût du logement social est le même, mais les délais de réalisation sont très courts. Et les constructions en bois restent très écologiques, elles ont leur place dans certaines régions de l’Algérie.

    DZEntreprise : Vous avez dans une récente sortie médiatique souhaité voir une liaison aérienne reliant Alger-Vienne quelque chose a été faite en ce sens ?

    Aloisia Wörgetter : Les deux compagnies concernées doivent comprendre qu’il y a des potentialités, entre autres le tourisme. Une liaison bihebdomadaire entre Alger et Vienne encouragerait les échanges.
    S’il y avait un vol direct, qui dure en moyenne 2h 30 mn, je suis persuadée que beaucoup d’Algériens n’hésiteraient pas à aller passer de cours séjours à Vienne qui reste une ville de congrès.
    Beaucoup de médecins, de cadres, d’architectes, qui se sont rendus à Vienne pour des raisons professionnelles, souhaitent y revenir pour découvrir la ville. Aujourd’hui pour y aller il faut transiter par une ville européenne. C’est long et coûteux !

    DZEntreprise : Y a-t-il une demande algérienne sur cette destination ?

    Aloisia Wörgetter : Oui des agences de voyages ont prospecté, il y a des potentialités.
    Vienne est une ville touristique, nous venons d’éditer un guide en langue arabe, et c’est une première.
    Alors vivement un vol direct Alger-Vienne. Il ouvrirait bien des perspectives.

    DZE7-AmbAT02

    Les relations économiques Algéro-Autrichiennes
    les relations commerciales entre l’Algérie et l’Autriche se sont renforcées successivement depuis le début des années 1980.
    Actuellement, l’Algérie constitue pour l’Autriche le troisième partenaire économique africain et le premier dans la région du Maghreb.
    Le volume des échanges commerciaux bilatéraux en 2011 se chiffrait à 300 millions d’euros. Au premier semestre 2012, les échanges avaient déjà atteint les 2 /3 du niveau de l’année précédente.
    Les importations en provenance de l’Autriche représentent 147 millions d’euros. Pour le premier semestre 2012, les importations algériennes ont atteint 120 millions d’euros- ce qui annonce un fort accroissement des échanges pour l’année 2012.
    Les principaux produits importés par l’Algérie en provenance de l’Autriche sont les véhicules tout terrain, les machines – notamment les pompes à liquides et les grues-, les bovins reproducteurs, le papier, les produits pharmaceutiques et le bois.

    Les projets en cour en Algérie
    Dans le domaine de l’environnement plusieurs stations d’épuration des eaux usées ont été construites et encore gérées par des sociétés autrichienne, en l’occurrence VA Tech WABAG, STRABAG et AQUA ENGINEERING.
    La gestion de la plus grande station d’épuration des eaux usées en Algérie à El Kerma près d’Oran a été confiée à VA Tech Wabag qui s’occupe aussi de la formation du personnel et ainsi garantir un transfert de savoir-faire.
    La société Strabag a réalisé la station d’épuration par lagunage aéré à Ouargla et les ouvrages du transfert Chott Ain Beida vers la Sebkha de Sefioune, 40 Km de canal et trois stations de pompage et relevage.

    Dans le secteur de la construction, la société STRABAG s’occupe de la partie génie civil du projet du métro d’Alger pour la ligne 1 Hai El Badr-Grande Poste (achevée), le tronçon Hai El Badr-El Harrach (en cours) et le tronçon Hai El-Badr-Ain Naadja (confié à Strabag).
    Plusieurs téléphériques ont été réalisés en Algérie par l’entreprise DOPPELMAYER GARAVENTA, leader mondial dans la remontée mécanique : entre autres les téléphériques de Constantine, Skikda et Tlemcen.
    Plusieurs projets à Alger sont en cours. DOKA, spécialiste de premier rang mondial dans la technologie du coffrage, assure avec cette technologie la rapidité et la sécurité dans la construction et fournit aussi la formation du personnel dans sa filiale algérienne ainsi que pour les partenaires dans le BTPH. Des bureaux d’études réalisent actuellement la partie technique des chantiers et l’accompagnement des projets, comme FLEISCHMANN CONSULT et OBERMEYER BERNARD INGENIEURE.
    D’autres entreprises autrichiennes installées en Algérie sont versées dans différents secteurs : BIOCHEMIE KUNDL (Novartis) à travers Sandoz Algérie dans le domaine pharmaceutique, ROXCAL dans le papier et SIEMENS dans le domaine ferroviaire.

    Les autres domaines qui intéressent les autrichiens
    L’Autriche manifeste un intérêt pour la coopération dans plusieurs secteurs en Algérie. Outre le BTP, la santé, l’environnement et les énergies renouvelables, particulièrement l’énergie solaire, ou l’Autriche est pionnière, intéressent beaucoup les Autrichiens.
    La technologie autrichienne peut offrir des solutions pour la gestion des déchets industriels, ménagers et hospitaliers.

    Dans le domaine de l’agriculture, l’Autriche souhaite renforcer la coopération déjà établie entre des institutions autrichiennes et algériennes en matière de transfert de savoir-faire et de soutien à l’élevage.
    Cette coopération pourrait concerner les techniques de nutrition et santé animale, les techniques d’insémination artificielle pour améliorer le cheptel bovin et la production laitière. Les machines agricoles et la gestion des forets sont aussi un créneau qui intéresse les opérateurs autrichiens.
    La transformation du plastique est une filière qui intéresse aussi beaucoup les Autrichiens. Il ya des sociétés autrichiennes qui cherchent un partenariat pour le développement de ce secteur en Algérie en proposant des outils et machines pour la production locale.
    Plusieurs produits et équipements pourraient aider dans l’industrie locale, à titre d’exemple des machines qui permettent l’extrusion de profilés plastiques ainsi que les installations complète destinées à la fabrication de fenêtres en PVC.

  • Une nouvelle Zonne industrielle à Ain Témouchent

    Une nouvelle Zonne industrielle à Ain Témouchent

    Elle est destinée principalement à l’agro-alimentaire

    Une nouvelle zone industrielle sera implantée dans la commune de Tamazoura, plus précisément dans la plaine de M’léta, destinée principalement à l’agroalimentaire.

    Cette région connue pour ses potentialités agricoles dispose des ressources hydriques nécessaires et de l’énergie électrique. Ce qui va permettre l’implantation de tout projet d’investissement.

    Cette nouvelle zone d’activités qui s’étendra sur 102 ha de superficie rentre dans le cadre du programme d’exploitation du foncier de la wilaya. Ce dernier dotera la ville de Ain-Témouchent de prés de 500 ha de terrain foncier industriels.

    Il renforcera ainsi la zone industrielle de la ville de 300 ha supplémentaires.

    Pour rappel, la proximité avec la capitale de l’ouest, Oran, a contribué à l’implantation de zones industrielles dans la wilaya d’Ain-Témouchent, ce qui contribuera à la relance de la création d’entreprises et d’emploi dans cette ville côtière.

  • Le temps des affaires au beau fixe

    Faut-il se réjouir lorsque des investisseurs américains, maghrébins et européens laissent étaler au grand jour leur intérêt à s’installer durablement sur le marché algérien ?

    Bien sûr que oui, dés lors que ce regain d’intérêt pour l’Algérie, et, évidemment, ses immenses capacités financières, redonne de la consistance aux programmes de développement du pays.

    Même si l’altruisme est une donnée inexistante, sinon devenue rare par les temps d’extrême égoïsme qui caractérisent les relations politiques actuelles, il est une évidence que les potentialités du marché algérien, même bridé selon beaucoup par la règle des  »51/49% », attirent et mobilisent l’attention des états- majors des grandes entreprises internationales.

    Énergie, BTP, agriculture, hydraulique, habitat, TIC, rien n’est laissé en rase campagne de cet intérêt à l’Algérie. Après la France, qui a nommé il y a deux ans un Monsieur Algérie pour les affaires économiques,
    en l’occurrence M. Jean Pierre Raffarin, qui a débloqué trois grands dossiers de coopération lors de son 5e déplacement fin novembre à Alger, c’est dans la lointaine Albion que le Premier ministre David Cameron a nommé lui également son Monsieur Algérie en la personne de Lord Risby, chargé de dynamiser les relations économiques et de partenariat entre les PME des deux pays.

    La visite en Algérie du président français, François Hollande, prévue les 19 et 20 décembre prochains, procède autant de la volonté de l’Algérie et de la France de rénover profondément leurs relations plurielles, mais surtout de doper le partenariat économique entre les deux pays.

    Annonciatrice de beaucoup de nouveautés, notamment dans le domaine économique et en direction des PME, cette visite du président français serait porteuse de beaucoup de nouveautés dans la conception des nouvelles relations économiques que les deux pays veulent dorénavant instaurer.

    Une démarche, d’ailleurs suivie des États-Unis qui veulent également s’implanter durablement sur le marché algérien du  »prêt- à -porter » dans le secteur du bâtiment notamment.

    La commande publique pour le programme national de l’habitat, estimé à plus de deux millions de logements, attire en fait beaucoup de postulants, d’opérateurs.

    Alger a même appelé les Espagnols et les Portugais à participer à ce programme sur lequel travaillent déjà les Chinois.

    A court terme et avec des recettes financières de plus de 60 milliards de dollars par an, l’Algérie redevient une grande destination pour les multinationales du bâtiment, des équipements industriels, de l’agroalimentaire ou tout simplement de l’industrie et de l’habitat.

    A Alger, on sait cependant que le temps presse et que l’arrivée d’opérateurs et investisseurs étrangers ne peut que donner plus de consistance à la relance de la croissance par la commande publique.

    Par Ali Sassi

  • L’UE bloque sur le budget 2013-2020

    L’UE bloque sur le budget 2013-2020

    Un impôt européen serait la panacée

    Cet échec largement anticipé, n’a aucunement surpris. Bien avant la fin du sommet, des voix se sont élevées pour souligner qu’il n’était pas urgent d’arrêter le budget pluriannuel.

    Angela Merkel a par ailleurs précisé que « si nous avons besoin d’une deuxième étape, alors nous devons nous donner le temps «. Le budget en question, de l’ordre de 973 milliards d’euros, représente 1% du PIB de l’Union européenne sur une période de 7ans.

    Autrement dit, même sans accord, l’économie de l’Union continuera de fonctionner.

    Dans les faits, l’enjeu de ce sommet semble beaucoup plus politique qu’économique. Néanmoins, le vote du budget est important à plus d’un titre :
    plusieurs programmes sont à cours d’argent, et le budget 2013-2020 n’est pas réglé .

    En attendant, la commission européenne a demandé aux Etats une rallonge de 9milliards d’euros, mais cette requête n’a pas encore abouti .

    Il demeure que les Européens restent obnubilés par le budget 2013-2020, alors qu’il reste des factures impayées de 2012.

    Enfin, l’Europe doit faire face à une double problématique, promouvoir la rigueur et encourager la ré-industrialisation.

    L’objectif est que l’industrie représente à nouveau 20% du PIB de l’UE en 2020 contre 16% actuellement .

    Pour ce faire, l’UE a estimé les besoins à 1000 milliards pour l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.

    La politique d’austérité prônée par les Etats européens n’est pas pour arranger les choses.

    Mobiliser les investissements demeure difficile.

    Les experts préconisent un changement dans le mode de financement de l’Europe.

    Ils proposent notamment la mise sur pied d’un impôt européen.

  • Alger et Paris en phase pour boucler les dossiers en suspens

    Alger et Paris en phase pour boucler les dossiers en suspens

    Pour sa 5eme et probablement dernière visite en Algérie, en tant qu’émissaire d’un président français chargé des relations économiques, Jean Pierre Raffarin peut se frotter les mains.
    Il a, en deux jours (25-26 novembre) réussi à boucler pratiquement les dossiers économiques encore en suspens entre Alger et Paris. Et, surtout, baliser la voie à la visite du président François Hollande à Alger, prévue entre les 19 et 20 Décembre 2012.

    L’ex-Premier ministre français a en fait bouclé les derniers dossiers lourds de la coopération économique entre l’Algérie et la France: énergie, automobile, construction et industrie pharmaceutique.

    C’est pas peu de dire, dès lors que les deux parties ont réussi à mettre de côté des divergences techniques importantes dans la conclusion de projets industriels stratégiques, notamment ceux de la construction d’une usine de production de voitures de la marque Renault en Algérie, et la mise en place d’une joint- venture entre les groupes pétroliers algérien Sonatrach et français Total pour la production d’éthane, un gaz rare, cher et servant notamment dans la technologie de pointe et utilisé également dans l’industrie spatiale. L’optimisme affiché par les deux parties à l’issue de cette visite se mesure ainsi en nombre d’accords conclus, et dont l’annonce, mystérieusement, a été différée pour la visite d’Etat de Hollande à Alger.

    Pour M. Raffarin, la coopération économique algéro-française devrait être « plus forte et plus rapide ».

    « J’ai entendu un message algérien très fort, il faut faciliter, mais accélérer cette coopération. C’est-à-dire qu’on a un certain nombre de dossiers, mais il faut que la coopération économique soit plus forte et plus rapide », a-t-il ajouté.

    Même ton du côté de Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements:  »à partir d’aujourd’hui, je pense à un second souffle dans nos relations qui sera confirmé lors du sommet entre les deux chefs d’Etat ».

    « Nous sommes à un grand tournant dans les relations entre les deux pays, car nous sommes dans un monde en transition, en changement et en crise, qui appelle à la convergence entre les deux économies et les deux politiques », a-t-il estimé.

    Cherif Rahmani va plus loin:  »Face aux enjeux économiques et géostratégiques, l’Algérie et la France sont dans l’obligation de se rapprocher. » Les déclarations euphoriques des deux personnalités laissent envisager en fait un rapprochement des points de vue pour la conclusion d’accords prochains dans les quatre dossiers en suspens: l’usine de fabrication de médicament de Sanofi Aventis, un accord entre le cimentier français Lafarge avec le groupe Gica pour la construction d’une cimenterie à Oum El Bouaghi, la production commune entre Sonatarch et Total d’éthane après la réalisation d’une usine de vapocraquage à In Salah aub lieu d’Arzew et, enfin, le clou de ce partenariat  »rénové », la construction d’une usine Renault en Algérie, prévue à Oued Tlelat, près d’Oran.

     »Nous avons évacué tout ce qui est toxique et enlevé tout ce qui est obstacle, et nous avons cerné la solution, nous avons beaucoup progressé » sur les grands dossiers économiques en discussion », a ainsi affirmé Cherif Rahmani lors d’un point de presse conjoint avec l’émissaire français Jean pierre Raffarin.

    Pour les dossiers lourds, en l’occurrence les projets des usines de Renault et du vapocraquage d’éthane de Total, « les choses avancent bien même si parfois nous ne communiquons pas les détails », affirme le ministre qui dit laisser le soin aux chefs d’Etat des deux pays d’annoncer l’aboutissement des négociations lors de leur rencontre de décembre à Alger.

    « Il n’y a pas d’annonce (à faire) nous allons laisser aux autorités supérieures le soin d’annoncer les accords auxquels nous allons parvenir », a-t-il encore précisé.

    Un accord pour la réalisation de l’usine Renault a été signé le 25 mai dernier après 15 mois de négociations.

    Reste à mettre sur pied une joint-venture entre le constructeur français et la SNVI pour la production dans un premier temps de 75 000 voitures par an à Oued Tlelat.

    Et si pour l’usine de voitures Renault, le pacte des actionnaires devrait être signé prochainement selon des sources proches du dossier, pour le projet d’une usine de vapocraquage d’éthane, les discussions entre Total et Sonatrach se concentrent actuellement sur le prix de ce gaz.

    « Les discussions actuellement portent sur le prix de l’éthane qui sera livré par Sonatrach à Total », selon Vincent Dutel, directeur exploration-production de Total Algérie.

    Evidemment, tout n’est pas entièrement réglé, selon M. Raffarin qui veut rester prudemment optimiste.

     »Sur Renault, les choses avancent bien. Sur Total, les choses avancent très bien », a-t-il affirmé, soulignant cependant que ces deux
    dossiers phares de la coopération algéro-française « ne sont pas encore finalisés ».

    In fine, tout serait réglé, du moins les grandes décisions, pour que cela soit annoncé durant la visite de Hollande en Algérie.

    Pout autant, la mission de M. Raffarin et de M. Rahmani ne sera pas terminée pour autant.

    Par Ali Sassi