Catégorie : Energie

  • Développement durable : L’Algérie multiplie les initiatives

    [dropcap]P[/dropcap]L’Algérie, partie prenante, dès le début, du processus de négociation des Conférences internationales des Nations unies sur l’environnement et le développement durable, contribue à l’effort collectif visant la mise en oeuvre des différents traités et conventions adoptés par la communauté internationale, dans l’objectif de promouvoir un développement durable respectueux de l’environnement.
    La Commission du développement durable CDD) constitue le cadre idoine dans cette perspective.

    En effet, depuis le sommet de Johannesburg en 2002, l’Algérie a intensifié ses actions dans le domaine de la protection de l’environnement et du développement durable, donnant ainsi une place prépondérante aux aspects sociaux et écologiques dans ses choix de modèle de société.

    Parmi les efforts consentis par l’Algérie pour promouvoir le développement durable et contribuer à l’effort global de lutte contre les changements climatiques, l’Algérie a adopté d’une manière volontaire une série de mesures visant à réduire les émissions des gaz à effet de serre.
    Ainsi, des stratégies et des plans d’action ont été développés dans les différents départements ministériels.

    En février 2015, le Conseil des ministres a adopté un nouveau programme national de développement des énergies renouvelables qui permettra à l’Algérie d’intégrer une capacité d’origine renouvelable de 22 000 mW dans son mix énergétique à l’horizon 2030.

    Ce nouveau programme, qui est une actualisation de celui de 2011, qui visait à produire 12 000 mW à l’horizon 2030, démontre la volonté de l’Algérie à investir dans les énergies propres.

    Il convient de citer comme mesure d’atténuation du changement climatique, le projet-pilote de captage et de stockage de carbone que l’Algérie a mis en place dans le Sud qui est parmi les premiers au monde pour la séquestration du dioxyde de carbone.

    L’accentuation de la désertification à cause du changement climatique est un phénomène sur lequel l’Algérie a été le premier à donner l’alerte au sein de toutes les instances internationales.

    Le barrage vert constitue une action phare que l’Algérie a mis en place pour combattre la désertification.

    Par   Chahra Aïd

  • Une lecture juridique : La fusion d’entreprises en Algérie.

    Une lecture juridique : La fusion d’entreprises en Algérie.

    Présentation générale :

    La nouvelle dynamique des relations internationales avec l’émergence des multinationales, mais aussi l’interaction entre les entreprises, a stimulé non seulement
    l’économie mondiale mais surtout le contexte socioculturel des gens à travers le globe.
    En effet, on ne peut imaginer ce qu’un groupement entre deux ou plusieurs entités économiques pourra engendrer comme conséquences non seulement sur l’économie
    locale, mais aussi la vie des personnes touchées par ce groupement.
    Toutefois, cette problématique relève plus de l’économie politique et de la sociologie. Pour ce qui est d’une discipline normative qu’est le droit, c’est une autre paire de manche.
    Pour un juriste, le groupement de deux ou plusieurs entités économiques est une série de procédure, mais surtout une expertise au préalable par rapport aux risques juridiques, financiers et fiscaux.
    La nécessité de définir ce groupement s’impose au préalable, le cadre légal de cette opération en Algérie est à démontré et les procédures à suivre sont à définir.

    Définition :

    La fusion d’entreprises se définit comme étant une concentration des patrimoines de deux ou plusieurs sociétés, qui aboutissent à la constitution d’une nouvelle entreprise ou à une prise de contrôle de celle-ci.
    Elle est aussi le résultat de l’union de deux personnes morales ou plus. Les éléments d’actif, aussi bien que les dettes, deviennent alors ceux de l’entreprise issue de la fusion.
    Economiquement, la fusion se définit comme étant « L’opération économique ayant pour objet d’intégrer dans une seule et même entreprise l’ensemble des moyens de production dont dispose la ou les sociétés apporteuses »
    Juridiquement, La fusion est définie comme étant « un phénomène contractuel par lequel, à une pluralité de sociétés, se substitue une seule,
    en deux variantes possibles par incorporation d’une nouvelle société dans laquelle confluent deux ou plusieurs sociétés préexistantes ».

    Types de Fusion :

    Il existe plusieurs types de fusions dont les conséquences sur le plan juridique et fiscal sont différentes. De manière générale, ces montages juridiques peuvent revêtir la forme d’une fusion-absorption, ou d’une fusion-acquisition.

    1/ Fusion Absorption :
    Une ou plusieurs sociétés préexistantes disparaissent pour venir s’annexer à une autre société préexistante : il s’agit de la fusion absorption, appelée aussi « fusion par annexion».
    C’est le cas où une société en absorbe d’autre tout en gardant son identité propre.
    Elle consiste dans l’apport par une ou plusieurs sociétés de l’intégralité de leurs actifs à une société existante qui les absorbe.
    Les sociétés apporteuses étant dissoutes.
    Il découle des définitions précédentes les caractéristiques suivantes :
    – La réunion dans un seul être moral de la totalité des biens actifs et passifs des sociétés fusionnantes.
    – L’opération de fusion doit porter sur le patrimoine de la société absorbée ce qui entraîne systématiquement sa disparition.
    – La société absorbée reçoit en contrepartie de ses apports des titres de la société absorbante, ces titres seront répartis entre les associés ou actionnaires de la société absorbée, dont les parts ou actions seront annulés. De ces développements qui précédent, on déduit que l’apport se traduit
    par l’augmentation de capital de la société absorbante.

    Cette augmentation entraîne la création de nouveaux titres au profit de la société absorbée qui les échange contre ses propres titres détenus par ses propres associés. Par la suite, la société absorbée détruit ses propres titres et disparaît à jamais. Les associés de la société absorbée retrouvent leur qualité d’actionnaires dans l’absorbante.
    (Il faut noter que la fusion absorption est la méthode la plus retenue et ceux pour des raisons fiscales concernant le droit d’enregistrement et juridiques relatives à la constitution des sociétés).

    Exemple:
    En juillet 2010, le premier groupe de télécommunications japonais Nippon Telegraph and Téléphone (NTT) annonçait le rachat de la société sud-africaine de services informatiques et de télécommunications Dimension Data
    créée en 1983 et cotée à la Bourse de Londres, pour un montant total de 3 milliards de dollars. Puis un an après, en juin 2011, c’était au tour du numéro un mondial de la distribution, le géant américain Walmart, d’acquérir 51% du capital de Massmart pour 17 milliards de rands, soit 2,36 milliards de dollars.

    Se présentant comme le deuxième distributeur d’Afrique avec 9 chaînes de distribution de gros et de détail et 288 magasins dans quatorze pays africains, ce groupe sud-africain a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 12%, à 52,950 milliards de rands (6,61 milliards de dollars) sur l’exercice 2010-2011. Mais cette opération a récemment été contestée par le gouvernement sud-africain qui a plaidé en justice pour son annulation en raison d’un vice de forme.

    Cependant, la plus grande opération fusionacquisition à ce jour reste le rachat en 2010 des filiales africaines du groupe de télécommunications koweïtien Zain par le premier opérateur indien Bharti Airtel, pour un montant de 10,7 milliards de dollars. Il a ainsi coupé l’herbe sous le pied du français Vivendi également intéressé par l’opération, car il ne souhaitait pas revivre l’échec de l’année précédente avec le groupe sud-africain MTN.

    Ce géant des télécoms largement présent en Asie dans de multiples secteurs tels que la distribution, les services financiers, les produits manufacturiers,
    entend désormais prendre pied en Afrique. Mais, cette offre n’inclut pas les filiales au Maroc et au Soudan de Zain qui opère dans 15 autres pays africains, dont le Nigeria, le Ghana et le Tchad.

    2/ Fusion par création d’une société nouvelle :
    Deux ou plusieurs sociétés préexistantes disparaissant pour créer une société nouvelle. La fusion par constitution d’une société nouvelle consiste dans la réunion de deux ou plusieurs sociétés qui disparaissent toutes pour donner naissance à un être moral nouveau, spécialement constitué à cet effet, et au sein duquel elles sont toutes absorbées.
    Les mêmes principes généraux de celui de la fusion absorption restent applicables, le seul élément original consistant dans la disparition simultanée de deux sociétés. Donc deux sociétés au moins sont dissoutes pour faire un apport global de leur situation active et passive à une société nouvelle créée pour recevoir ces apports.
    (Ce procédé est peu fréquent utilisé à cause des contraintes d’ordre fiscal, en effet ; La création d’une société nouvelle entraîne l’exigibilité des droits d’enregistrement sur les apports réalisés par toutes les sociétés qui interviennent dans l’opération.).

    Exemple:
    Récemment, le 09/05/2014, Google a racheté Stackdriver, une startup spécialisée dans le monitoring d’applications et de services dans le cloud.
    Sans donner de détails financiers sur la transaction, la firme de Mountain View a simplement déclaré mercredi que « l’équipe de Stackdriver intégrera celle en charge de la plate-forme cloud de Google ». Celles-ci sont chargées d’intégrer les fonctionnalités de Stackdriver dans Google Cloud Platform.

    Le cadre légal de la fusion d’entreprises en Algérie :
    L’opération de fusion a été prévu dans les dispositions du code de commerce algérien, articles 744 à 746 mais dans un contexte de liquidation pour les différentes formes juridiques.
    Toutefois, Aux termes des dispositions de l’article 15 de l’ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003, modifiée et complétée, relative à la concurrence, une opération de concentration est réalisée :
    • Lorsque deux ou plusieurs entreprises antérieurement indépendantes fusionnent (fusion);
    • Lorsqu’une entreprise acquiert le contrôle d’une autre entreprise (prise de contrôle).
    • Lorsqu’une entreprise commune accomplissant de manière durable toutes les fonctions d’une entité économique autonome est créée par deux ou plusieurs entreprises distinctes.

    Les opérations de concentration ne sont soumises à autorisation que si leur importance dépasse un certain seuil. Pour apprécier cette importance, on dispose de différents critères comme la part de marché ou le chiffre d’affaires des entreprises concernées.

    En application de l’article 17 de l’ordonnance précitée, le seuil retenu en Algérie pour la déclaration d’une concentration est un seuil en part de marché (part de marché supérieure à 40% des ventes ou des achats en cause) et les opérations qui doivent être déclarées au Conseil de la Concurrence sont donc toutes les concentrations qui, du fait qu’elles dépassent ce seuil, sont donc susceptibles de porter atteinte à la concurrence sur un marché donné, quelle que soit – a priori – l’importance de ce marché.

    Les entreprises participantes ne sont pas autorisées à réaliser l’opération de concentration tant que celle-ci n’a pas été notifiée et que le Conseil ne l’a pas déclarée compatible avec le fonctionnement de la concurrence (articles 20 et 61 de l’ordonnance modifiée et complétée n° 03-03 du 19 juillet 2003 ).

    Exemples de fusion en Algérie :
    En 2009, Sonatrach a procédé à la fusion-absorption de la société nationale de raffinage de pétrole (Naftec), et des Entreprises de Gestion des zones industrielles d’Arzew (EGZIA) et de Skikda (EGZIK).

    Analyse juridique de cette fusion :
    Aux termes des actes notariés respectifs, les sociétés Naftec, EGZIA et EGZIK sont dissoutes le 30 juin 2009 par la procédure de fusion-absorption et leurs activités respectives intégrées dans l’objet social de Sonatrach dès le 1er janvier 2009, date «effective» de la fusion-absorption, selon les termes des contrats respectifs approuvés par les assemblées générales de ces sociétés.

    Au capital social de Sonatrach (500 milliards de dinars) vont désormais s’ajouter 50 milliards de DA de Naftec, 3,256 milliards de da d’EGZIA et 160 millions de DA d’EGZIK, selon la même source.

    Selon les explications de l’ex-ministre de l’énergie Chakib Khalil, l’existence d’une filiale complètement indépendante intervenant au même titre que l’entreprise-mère dans l’activité raffinage poserait toujours problème dans ce domaine. «Certaines activités qui sont nécessaires à Sonatrach doivent lui appartenir et le raffinage fait partie des activités intégrantes de Sonatrach», a-t-il expliqué.

    L’autre raison qui a conduit Sonatrach à récupérer cette filiale est, selon M. Khelil, l’incapacité de Naftec de financer son programme d’investissement estimé à prés de 3 milliards de dollars.

    On remarquera que c’est toujours l’enjeu financier et non pas managérial qui prime dans ce type de fusion.

    Appréciations personnelles pour ce qui est de la fusion d’entreprises :
    Lorsque deux ou plusieurs entreprises nouent une alliance, elles cherchent avant tout à réaliser un gain d’ordre qualitatif tel que l’amélioration de leur système de gestion ou leur capacité commerciale ou leur savoir-faire technologique.

    Quand deux entreprises fusionnent, elles répondent à certaines motivations, puisqu’elles permettent de renforcer leur pouvoir sur le marché, d’augmenter le pouvoir de négociation eu égard les partenaires économiques (fournisseurs, clients, banquiers).
    La fusion peut permettre d’augmenter les marges bénéficiaires, constituer une réponse aux actions stratégiques des concurrents en se repositionnant par rapport aux concurrents.

    La réussite d’une fusion dépend donc des facteurs suivants :
    La stabilité de l’alliance et de la fusion, de manière à mener à bien un projet ou une activité spécifique en coordonnant les compétences, moyens et ressources nécessaires.
    La culture d’entreprise que possèdent les dirigeants (ouverture sur le marché, respect des lois, sens du management stratégique,…etc.).
    La prise de conscience du contexte économique, sécuritaire et politique avant la fusion.
    L’étude et l’analyse financière, fiscale chapeauté par une équipe spécialisée (avocats, financiers, expert comptables,…etc).

    En conclusion, pour ce qui est de la fusion en Algérie, le cadre légal demeure assez loin de l’évolution de ce qu’on appelle le droit vivant par rapport aux entreprises algériennes surtout privées. La législation en ce sens, doit absolument être à jour des défis futurs, notamment la probable adhésion de l’Algérie à l’organisation mondiale du commerce, qui engendrera certainement des réformes en ce sens.

    Par MEHDI Tarik Abdallah
    Avocat à la cour et juriste d’entreprise
    maitremehdi@hotmail.fr

  • Verbatim 20

    Abderrahmane Mebtoul, Expert International :
    « Il faut d’abord améliorer le niveau des rémunérations des cadres de la Cour des comptes et leur définir, d’une manière claire, leurs missions dans le cadre de la loi et surtout avoir une institution indépendante à l’instar de l’urgence de l’indépendance de la justice.(…)
    Le nombre par la qualité et non la quantité est certes important car actuellement étant dans l’impossibilité d’avoir un contrôle objectif et exhaustif du fait de la faiblesse de leur nombre, mais cela n’est pas une condition suffisante pour avoir un contrôle efficace, lui-même lié aux contrepoids politiques, en fait à la démocratisation de la société.(…)
    Dans un rapport publié en octobre 2013 par l’UE, les pairs encouragent la Cour des comptes à résoudre certains problèmes identifiés lors de la revue, notamment, la longueur des procédures et des délais relatifs à certaines prises de décision ; la couverture limitée des contrôles ; le manque de standardisation des méthodes de travail ; la non publication et la diffusion restreinte des rapports de la Cour. La loi algérienne oblige la Cour des Comptes à un rapport annuel dont, en principe, les conclusions doivent être publiques. »

    Badreddine Nouioua, ex-Gouverneur de la Banque d’Algérie :
    « La convertibilité totale du dinar rendra sans doute de grands services aux uns et aux autres, mais peut-elle être engagée sans beaucoup de risques en l’absence de conditions nécessaires qui permettent son instauration? La référence aux conséquences de ce qui est appelé «la convertibilité courante du dinar», appliquée à l’heure actuelle dans notre pays, qui concerne essentiellement le commerce extérieur de biens et services (facteurs et non facteurs), incite plutôt à la prudence(…)
    Certains importateurs, peu délicats, procèdent à des fuites colossales de capitaux au moyen de surfacturations, de fausses importations et d’autres procédés. L’importance des comptes ouverts par des Algériens auprès de banques à l’étranger, les achats de biens immobiliers en Espagne, à Paris, où le prix du mètre carré est exorbitant, ou ailleurs, indiquent l’ampleur des saignées que subit le pays. (..)
    Ces temps-ci, la question de la convertibilité totale du dinar n’est ni abordée ni évoquée au niveau des responsables, lesquels hésitent encore à assouplir seulement le contrôle des changes, ne serait-ce que pour limiter le recours des citoyens honnêtes au marché parallèle de devises. »

    Farid Yaïci, Professeur en économie à l’université de Béjaïa :
    « Il est indéniable que des efforts louables ont été consentis par les pouvoirs publics, en rapport avec l’augmentation des recettes des hydrocarbures, notamment dans les domaines des infrastructures et du développement social. Ainsi, sur la période 2000-2011, le budget de l’Etat a été multiplié par sept.(…)
    La frénésie, qui a caractérisé l’extraction et l’exportation du pétrole brut et du gaz naturel, a eu pour conséquence, d’une part, des phénomènes de corruption et de gaspillage des ressources en contexte de faiblesse des capacités d’absorption de l’économie et, d’autre part, un déclin durable depuis l’année 2006 de la production des hydrocarbures sans que les nouvelles découvertes n’arrivent à compenser cette déplétion. (…)
    Plusieurs solutions peuvent être envisagées. L’Etat peut, par exemple, mettre en place un dispositif de ciblage des populations vulnérables à la place d’une aide généralisée à toute la population à travers les soutiens des prix aux produits dits sensibles (sucre, huile, lait, céréales, etc.).
    Il peut aussi décider d’un transfert progressif des subventions de certains produits importés vers des productions nationales de substitution, le temps que celles-ci deviennent compétitives. »

    Bouras Mimoune, Directeur du commerce de la wilaya d’Alger :
    « Nous avons préparé un plan d’action qui sera mis en place dès le début de cette saison. Le contrôle sera aussi très sévère sur la production des produits de large consommation à haut risque de péremption, d’altération et d’intoxication.
    Nos 321 brigades de contrôleurs veilleront à la mise sur le marché des produits du producteur au consommateur, ainsi qu’à la prise d’échantillons pour analyses. (…)
    Notre but majeur est d’éviter les intoxications alimentaires en renforçant le contrôle des commerces implantés dans les communes côtières où le nombre de consommateurs est très important durant cette saison. La santé de nos concitoyens est notre priorité.(…) Parce que le consommateur a une grande part de responsabilités, des campagnes de sensibilisation et d’information, lancées quelques jours avant le début du mois sacré, viseront à l’informer sur son comportement lors de son approvisionnement quotidien ainsi qu’aux problèmes auxquels il est préalablement confronté.(…)
    L’éradication du marché parallèle est une affaire d’Etat et ne concerne pas seulement le secteur du commerce, mais aussi plusieurs autres parties dont, essentiellement, les forces de l’ordre . »

    Mustapha Mekideche, Economiste, spécialiste en énergie :
    « La question aujourd’hui est la suivante : l’Algérie a-t-elle les capacités financières pour maintenir son train de vie actuel ? Car notre pays vit au-dessus de ses moyens. L’industrie ne couvre pas nos besoins et on continue d’importer massivement les produits finis. Avec le recul des recettes d’hydrocarbures, nous allons arriver à un moment où il sera impossible, mathématiquement, de financer notre modèle économique. (…)
    Pour les subventions, il faut poser le problème, ouvrir un grand débat. Il ne faudrait pas agir d’une façon brutale, mais en introduisant des changements progressifs pour éviter des ruptures violentes qui seront provoquées par les hausses des prix des produits de large consommation.
    Il faut revoir la politique des subventions pour qu’elles profitent aux groupes sociaux les plus vulnérables et stopper la contrebande aux frontières.
    On a beau mettre des douaniers aux frontières de l’Ouest, le carburant va passer de l’autre côté. Le coût du carburant chez notre voisin de l’Ouest est neuf fois supérieur à celui en vigueur en Algérie.
    C’est pareil pour les autres produits subventionnés, comme le pain. »

  • UDES  de Bousmail : Plaidoyer pour le chauffe- eau solaire.

    UDES de Bousmail : Plaidoyer pour le chauffe- eau solaire.

    Le chauffe- eau solaire , produit et développé localement avec des moyens locaux , le séchoir solaire destiné au séchage des déchets agroalimentaires , rendu possible grâce à un accord avec un industriel qui a demandé de travailler sur ce process, le frigo solaire équipé pour le rendre autonome avec panneaux solaires et batterie , destiné à des zones éloignées pour, entre autres usages, la conservation des médicaments pour les centres de santé et tout un système pour le traitement des eaux fait en collaboration avec l’ONA de Tipaza pour en démontrer la faisabilité, sont autant de projets sur lesquels on travaille à l’Unité de recherche des équipements solaires UDES de Bousmail.

    Une unité que dirige le Dr Nachida Kasbadji Merzouk qui, dans l’entretien qu’elle nous a accordé, évoque les raisons du désintérêt des industriels algériens des prototypes développés par l’UDES avec des moyens locaux, la démarche à suivre pour intégrer le chauffe-eau solaire et d’autres produits sur le marché algérien et leur « acceptation » par le consommateur algérien et le rôle de Rafev pour la promotion de la notion d’économie verte.

    DZEntreprise : Vous êtes experte en énergie renouvelable et œuvrez dans le domaine de la gestion, la maitrise et l’économie de l’eau et de l’énergie, thème sur lequel vous donnez régulièrement des conférences internationales, pensez- vous que le projet sur lequel vous travaillez avec l’ONA de Tipaza a des chances de réussir et peut- on le généraliser ?

    Dr Nachida Kasbadji Merzouk : Evidement ! Nous travaillons sur tout un système pour le traitement des eaux, le tout c’est de le faire avec la steppe de Tipaza. Une fois traitée ,cette eau pourrait servir à l’arrosage et au lavage des voiries ;à défaut c’est une eau non polluante si elle venait à être rejetée vers la mer.
    Il y a également une équipe qui travaille sur la valorisation des boues issues de ces stations d’épuration et c’est un projet de recherche national.

    DZEntreprise : S’agissant de la chauffe- eau solaire, ce n’est pas un projet très récent .Il a même été présenté lors de divers salons consacrés aux énergies renouvelables ?

    Dr Nachida Kasbadji Merzouk : C’est vrai, c’est un projet qui a connu plusieurs étapes .Nous en sommes au troisième prototype et il y a une réelle évolution par rapport aux deux premiers.
    La performance du nouveau chauffe -eau est le coût estimatif. Il fallait qu’on produise un produit capable de concurrencer le chauffe- eau à gaz.
    Et comme l’électricité et le gaz sont subventionnés chez nous, il n’est donc pas compétitif, cela ne nous empêche pas de le parfaire en attendant des mesures incitatives qui permettront de le placer sur le marché national.

    DZEntreprise : Comment ?

    Dr Nachida Kasbadji Merzouk : Notre vision est qu’on ne doit pas l’introduire par l’importation, vu qu’il ne demande pas de grands moyens pour sa fabrication.
    On peut donc et facilement l’industrialiser en Algérie compte tenu des capacités locales.
    Je tiens à préciser que pour la fabrication de nos prototypes, nous avons fait appel à des entreprises algériennes, étatiques et privées, pour la fabrication des pièces qui composent notre chauffe-eau.

    DZEntreprise : Cela veut-il dire que si quelqu’un veut l’industrialiser, il aura tout à portée de main ?

    Dr Nachida Kasbadji Merzouk : Mieux que cela !nous avons transmis les caractéristiques (peinture, verre…) à des fabricants qui ont réalisé et très bien réalisé, donc s’il y un industriel qui veut fabriquer et commercialiser, toutes les données techniques sont chez les entreprises avec lesquelles nous avons travaillé.
    Avec ces données, ils peuvent procéder à la fabrication des pièces qui composent le produit à tout moment.

    DZEntreprise : Mais peut-on facilement le commercialiser et comment convaincre l’industriel algérien pour le fabriquer ?

    Dr Nachida Kasbadji Merzouk : Il ya deux approches, voir un industriel qui pourrait le fabriquer et le multiplier et dans cet objectif, nous avons travaillé sur le process d’industrialisation en multipliant les machines, mais cette vision n’a pas abouti bien que plusieurs industriels se soient déplacés pour voir le produit et ont manifesté de l’intérêt sans vraiment concrétiser…

    DZEntreprise : Par crainte du marché ?

    Dr Nachida Kasbadji Merzouk : Entre autres.Il faut savoir que si à ce jour nous n’avons pas une idée sur le marché du chauffe-eau solaire en Algérie, c’est par manque d’étude et d’intérêt pour ce même marché.
    Si aujourd’hui le marché n’existe pas il existera d’ici 2030 parce qu’on ne pourra pas aller à l’encontre des solutions de développement durable et d’énergie propre…

    DZEntreprise : Et comment peut-on l’intégrer sur le marché ?

    Dr Nachida Kasbadji Merzouk : Pour être intégré il faut qu’il soit visible.
    On peut le faire en impliquant les collectivités locales, en l’intégrant dans tout ce qui est d’utilité publique, les écoles, les cités universitaires, les centres de santé….
    Et c’est en le multipliant qu’on pourra l’intégrer. Mais il ne faut surtout pas le faire avec des produits importés.

    DZEntreprise : Et la deuxième vision ?

    Dr Nachida Kasbadji Merzouk : Elle est plus facile à mettre en œuvre ! Elle passe à mon avis par la création de plusieurs PME-PMI qui fabriqueraient chacune un composant du chauffe-eau solaire, ou tout autre appareil, et une autre ferait le montage.
    A ce moment là, l’investissement est moins lourd et c’est ce qui permettra aux jeunes diplômés en énergie renouvelable de profiter des aides de l’Etat pour mettre en place des entreprises complémentaires.

    DZEntreprise : Et dans ce dernier cas quel serait l’apport de l’UDES ?

    Dr Nachida Kasbadji Merzouk : En tant qu’unité qui est dans la recherche appliquée, elle a un rôle important puisqu’elle est dans la pratique.
    Le transfert de ce savoir- faire vers l’industrie peut se faire par une passerelle qui est l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique , par abréviation l’ANVREDET, qui fait la promotion de ces produits de la recherche.
    Et je reste convaincue que les produits que nous développons seront très compétitifs du point de vue qualité et prix.
    Le tout est de permettre leur commercialisation.

    DZEntreprise : Vous faites partie du réseau algérien des femmes en économie verte RAFEV, que visez-vous à travers le réseau ?

    Dr Nachida Kasbadji Merzouk : A travers ce réseau ou les femmes proviennent de tous les horizons, nous voulons divulguer l’information en dehors du secteur du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de vulgariser le produit de l’UDES dans d’autres secteurs.
    Ce qui est important et intéressant, c’est que dans ce réseau, il n ya pas que des femmes universitaires qui sont impliquées dans l’économie verte, il y en a d’autres de profils différents qui activent dans le monde de l’économie dite verte volontairement ou par nécessité.
    C’est dire que ce sont des femmes de divers horizons qui composent le réseau et que c’est autant de chances de faire véhiculer l’information.
    Aujourd’hui, l’économie de l’énergie et de l’eau est l’affaire de tous, et les femmes sont plus sensibles à cette notion de développement durable et donc la protection de l’environnement de leur progéniture.
    Et la sensibilisation est une des actions phare du programme de RAFEV.

    Entretien réalisé par Sarah Chabi

  • La Faculté de médecine de Ziania à Ben Aknoun reçoit ses 1ers étudiants.

    La Faculté de médecine de Ziania à Ben Aknoun reçoit ses 1ers étudiants.

    L’ensemble est « l’œuvre » de Cosider Construction

    La nouvelle Faculté de médecine d’Alger d’une capacité de 10 000 places pédagogiques est occupée depuis octobre 2013 par les étudiants de 1re année médecine, bien que quelques entreprises s’affairent encore à embellir ce site construit par une des filiales de Cosider.
    Filiale que dirige aujourd’hui Hammadi Abbas, premier directeur du chantier de la Faculté de médecine d’Alger.

    Un site que nous fait visiter pour les besoins de notre article Rahmani Nadir, le directeur de chantier qui connait les lieux « mètre par mètre » pour y avoir vécu mille et une péripéties durant le « suivi » de ce chantier dont l’ODS a été délivré le 11 décembre 2007 par le maitre d’ouvrage, la wilaya d’Alger.

    Le délai de réalisation étant de 30 mois. Délai que l’on prolongera régulièrement parce que rythmé par des avenants, des arrêts de travaux en attendant leurs approbations et leurs engagements auprès du contrôleur financier, le retard dans l’approbation des plans, à l’exemple de ceux du désenfumage, gaz et lutte contre incendie , pénurie de ciment et autres désagréments, et des travaux complémentaires que l’entreprise de réalisation doit effectuer.
    Ce qui amènera parfois Cosider Construction à travailler sur son propre budget pour être dans les délais.

    Avant même de lancer les travaux sur ce terrain « très accidenté », nous précise-t-on d’emblée, il a fallu faire évacuer le site des occupants. A savoir, une briqueterie, l’ex- souk el fellah, une centrale à béton de l’ex- DNC, un hangar, des habitations et tout un bidonville , dispersés sur les 7 ha qui devaient accueillir la future Faculté de médecine .

    « La première contrainte a été de le débarrasser. L’évacuation des habitants, la démolition et l’évacuation des gravats nous ont pris plus de 6 mois », confie à DZEntreprise Rahmani Nadir, directeur de ce chantier depuis le 22 décembre 2011, mais ayant fait partie de l’encadrement du chantier depuis le lancement des travaux.

    C’est dire qu’il connait dans les détails toute l’évolution de ce projet qui a fini par « rendre » une très belle structure. La Faculté de médecine d’Alger est là avec son département de médecine, celui de chirurgie dentaire et celui de pharmacie, ses 13 amphis, sa bibliothèque, son restaurant, ses 2 bâtiments administratifs et son parking sous- sol de 400 véhicules.

    Un bâtiment intelligent, le premier du genre que construit Cosider et qui aurait pu trainer encore plus en longueur si c’était une entreprise étrangère qui devait en réaliser les travaux, compte tenu des difficultés et autres obstacles rencontrés au fur et à mesure que le chantier prenait forme.

    Sur ce chantier vécu comme un challenge, on affirme avoir mis du cœur à l’ouvrage parce qu’il fallait impérativement réussir à construire vite, bien et livrer le projet dans des délais raisonnables en dépit de moult contraintes naturelles, logistiques et administratives.

    D’emblée, les études géotechniques complémentaires du terrain font apparaitre la nécessité d’une « fondation sur radier général ancrée à partir de 3,50m de profondeur par rapport au terrain naturel ». Les travaux de terrassement vont durer 5 mois.

    « Le terrain est un mauvais sol, il y a présence d’eau à 4 m, la marne nous a beaucoup gênée. Il a fallu recourir aux pompes énergies d’évacuation.
    La région d’El Biar est connue pour son abondance en puits (…) Combien de projets ont échoué parce qu’il n y avait pas de techniques pour construire sur ce genre de terrain, mais aussi en raison du surcoût et du temps.

    L’étude nous a mené à descendre à une profondeur de 1.5 m au-delà de la cote prévue sur toute l’emprise bâtie, cette dernière a généré des travaux supplémentaires en matière de terrassement et de béton », fait remarquer Rahmani Nadir alors que nous visitons les lieux.

    Le sud de la Faculté de médecine est délimité par des habitations et une école primaire. Un établissement scolaire qu’il a fallu protéger par un blindage en pieux. Un autre obstacle au bon déroulement des travaux auquel a du faire face Cosider Construction.

    Effectivement, ce n’est que le 16 juin 2008, date de l’installation du bureau d’étude maitre de l’œuvre (M&W Zender) sur le site pour le BET et le suivi, que les travaux ont commencé.

    Le chantier s’installe alors, l’expérience de l’entreprise chargée de la réalisation est un atout face aux imprévus.

    « Cosider a une procédure propre de réalisation (..) Pour respecter les délais on a découpé le chantier en plusieurs petits chantiers », raconte Rahmani Nadir qui rappelle qu’en septembre 2008, soit 3 mois après le lancement réel des travaux, des pluies torrentielles dégradent la plate- forme, inondent les fonds de fouille et les blocs et endommagent le ferraillage et le coffrage.

    Sur recommandation des experts, l’éboulement du talus est conforté avec des pieux. Travaillant sur un avant projet détaillé (APD) l’équipe de réalisation fait face à des discordances entre les plans génie civile et les plans architectures et à des retards dans la remise des plans architecturaux manquants.

    La réalisation des gros œuvres des blocs terminée, il faut s’attaquer au corps d’état secondaire et là, c’est une autre contrainte qui apparait.

    Le maitre de l’œuvre le bureau d’étude Zander a fait appel à des entreprises étrangères pour toutes les fournitures (peinture, boiserie, robinetterie, sanitaires, gaines électriques, ect).

    En somme tout est importé et il fallait compter avec l’arrivée de la marchandise, son dédouanement et sa livraison qui se faisait de nuit puisque dans la capitale, l’accès des camions et autres conteneurs est interdit de jour.

    Encore sur site en cette fin octobre, l’équipe de Cosider Construction, dont le délai contractuel a pris fin le 18 février 2013, l’est pour finaliser des travaux supplémentaires, comme un tronçon de chemin non inclus dans le projet et terminer l’installation du réseau lutte contre incendie ,le dossier ayant été validé que récemment.

    Rappelons enfin que sur les 7 entreprises sollicitées par un avis d’offre national et international restreint pour la réalisation de la faculté de médecine d’Alger, c’est Cosider Construction, Filiale du groupe Cosider , dont la réputation n’est plus à faire, qui a remporté cet appel d’offres- auquel avait répondu des entreprises étrangère(Tunisie, Portugal, Chine, Malte, Egypte et Turquie).

    Cosider construit bien ! On ne le dit peut être pas assez, mais tout le monde le sait. La nouvelle Faculté de médecine d’Alger en est si c’est nécessaire une autre preuve du sérieux de cette entreprise nationale de construction.

    Par Sabrina Mouloud

  • UDES : Le chauffe-eau solaire


    dze15-SellamiRabahMr Rabah Sellami ,chercheur à l’UDES : « La fabrication du chauffe-eau solaire au niveau local fera baisser la facture des importations »

    Dans l’entretien qui suit, le chercheur nous donne plus d’informations à propos du chauffe-eau solaire fabriqué au niveau de l’UDES ; sa particularité, le besoin auquel il repond, sa conformité aux normes en vigueur.
    Et pour finir, les avantages de la généralisation de ce type d’installation.

    DZEntreprise : Est-il possible de produire de l’eau chaude grâce à l’énergie solaire en Algérie ?

    Mr RABAH SELLAMI : Oui cela est possible. Il existe même un chauffe-eau solaire 100% algérien.
    Un premier prototype a été conçu par les chercheurs de l’UDES dans les années 1990.
    Depuis, nous avons travaillé, surtout pour l’amélioration de l’esthétique du produit.
    Un deuxième prototype a été fabriqué récemment avec des améliorations significatives suivant l’évolution technologique.

    DZEntreprise : A quel besoin répond le chauffe-eau solaire ?

    Mr RABAH SELLAMI : Ce chauffe-eau solaire remplace le chauffe-eau classique, mais en utilisant l’énergie solaire.
    Il convient à une utilisation domestique (pour une famille de 6 personnes).
    Il occupe un espace d’environs 2 à 3 mètres carrés.
    Par ailleurs, il est possible de l’adapter aux besoins des industriels, à condition d’utiliser des espaces de capteurs plus grands.

    DZEntreprise : Peut-on fabriquer des modèles adaptés à des logements collectifs ?

    Mr RABAH SELLAMI : Pour le moment, nous avons fabriqué un modèle de type individuel.
    Pour cela, nous nous sommes basés sur les résultats d’une étude selon laquelle 70 % des logements algériens sont de type individuel.
    Ainsi, nous avons donné la priorité à la fabrication du chauffe-eau solaire de type individuel.

    DZEntreprise : Ce produit est-il conforme aux exigences des normes en vigueur ?

    Mr RABAH SELLAMI : Avant de passer à la fabrication du produit, nous avons procéder à l’identification de l’ensemble des exigences des normes, notamment en matière de qualité et de sécurité.
    Nous les avons ensuite communiqués à nos fournisseurs à travers les fiches techniques.

    DZEntreprise : Quelle est la durée de vie moyenne du chauffe-eau solaire et en quoi consiste son entretien ?

    Mr RABAH SELLAMI : Pour ce modèle de chauffe-eau solaire, nous offrons une garantie entre 15 et 20 ans en matière de durée de vie. Quant à son entretien, cela ne demande pas un niveau de qualification très élevé.
    Il suffit simplement de vérifier qu’il n’y a pas de fuites ou de problèmes de corrosion.

    DZEntreprise : Quelle est la particularité de ce produit ?

    Mr RABAH SELLAMI : Le chauffe-eau solaire est constitué de trois parties, à savoir: le capteur, le ballon de stockage et le système de mise en circulation de l’eau entre le capteur et le ballon.
    Sa particularité consiste dans le fait que les différentes parties peuvent être produites séparément dans des chaines de production différentes, l’assemblage ne se fait qu’à la fin.
    En outre, plusieurs acteurs industriels locaux participent à la fabrication du chauffe-eau solaire (fabricants de verre, teintures, matériaux d’isolation, chaudronnerie,…), l’objectif final étant la maitrise du coût de production.
    En effet, le prix de revient du chauffe-eau que nous avons fabriqué est de l’ordre de 75 000 DA. Nous pouvons faire baisser ce coût à 60 000 DA si nous produisons en grande quantité. Or, un chauffe-eau solaire importé de Tunisie avec la même capacité que celui- la revient à 140 000 DA.

    DZEntreprise : Quelles seraient les avantages économiques de la généralisation de ce type d’installation ?

    Mr RABAH SELLAMI : La généralisation de ce type d’installation ne pourra pas se faire sans l’instauration de mécanismes incitatifs qui consiste pour les pouvoirs publics à subventionner l’achat du chauffe-eau solaire permettant aux citoyens de s’équiper à moindre coût.
    Quant aux avantages liés à la généralisation de ce dernier, ils sont multiples, tant sur le plan économique qu’environnemental.
    Cela permettra d’une part au citoyen de faire des économies sur sa facture énergétique à long terme, puisqu’au bout d’environs 6 ans il aura rentabilisé son achat. D’autre part, la fabrication du chauffe-eau solaire au niveau local fera baisser la facture des importations.
    Elle permettra également de développer la sous-traitance et d’impliquer les PME dans la fabrication du produit.
    Cela aura pour effet d’encourager l’entreprenariat dans le domaine et donc la création d’emplois et l’absorption du chômage.

    DZEntreprise : De quelle manière le chauffe-eau solaire contribue à la protection de l’environnement ?

    Mr RABAH SELLAMI : L’Algérie bénéficie d’une durée d’ensoleillement exceptionnelle.
    Le chauffe-eau solaire permet de valoriser cette énergie naturelle et gratuite.
    Il permet aussi, contrairement au chauffe-eau classique, de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

    Entretien réalisé par Hind Dib

  • Les PME mal assurées, selon l’UAR


    L’assurance du risque lié à l’entreprise est estimée à 30 % en 2013.
    « Selon nos prévisions, le chiffre d’affaires du secteur des assurances peut atteindre 120 milliards de dinars à fin 2013 », a affirmé Lamara Latrous, président de l’Union des assurances et des réassurances, au cours d’un séminaire sur les assurances des entreprises organisé par la Compagnie centrale de réassurance (CCR).
    Il était de l’ordre de 99,92 mds de dinars en 2012.

    Une amélioration notable mais pas révélatrice de la situation réelle des assurances, notamment en ce qui concerne le risque lié à l’entreprise. Les assurances contractées par les entreprises en 2013 sont estimées à 30 %. Ce qui fait dire à Lamara Latrous que les PME sont « mal ou pas du tout assurées » et que malheureusement les chefs d’entreprises ne savent pas convenablement assurer leur patrimoine. La tendance étant, selon le président de l’UAR, à la sous- évaluation du patrimoine pour contracter une police d’assurance la moins chère possible pour certains « risques tels que les locaux et les machines ».

    Une situation due , entre autres facteurs, au fait que les assureurs n’accompagnent pas forcément les assurés en prodiguant des conseils par le truchement notamment de campagne de communication et de vulgarisation des produits proposés. Le fait que les risques soient rarement vérifiés et contrôlés est, selon Lamara Latrous, une autre des raisons de la « mal assurance » des PME.

    Pour le PDG de la CCR l’essor des assurances peut aider à alléger la dépense publique « Les entreprises locales ont du potentiel à développer dans les risques liés au crédit et à la perte d’exploitation », a affirmé Hadj Mohamed Sebag, le PDG de la CCR, qui soutient que la diversification du tissu économique devrait « stimuler » les assurances des entreprises.
    Et le programme d’investissement public est, selon lui, une opportunité qu’il ne fallait pas rater.« Il est de l’ordre de 286 mds de dollars dont une partie est dirigée vers la construction d’autoroutes, de ports, de rails et de projets d’énergie ainsi que les projets privés auraient pu développer les assurances des entreprises » , fait on remarquer par ailleurs.

    Après avoir fait remarquer que l’assurance des entreprises représente 40 % du chiffre d’affaires total des assurances dans le monde à raison de 600 mds de dollars en 2012, le PDG de la CCR a estimé que « l’essor des assurances en Algérie peut aider à alléger la dépense publique destinée à la couverture des risques lourds tels que les catastrophes naturelles ou la protection de l’environnement ».

    Selon des chiffres dévoilés lors dudit séminaire, 64 774 entreprises sont assurées avec un chiffre d’affaires des assurances de 44,46 millions de dinars, soit 45% du chiffre d’affaires global des assurances en 2012 contre 39 mds en 2011, soit une évolution de 11%.

    « Le taux de pénétration des assurances dans les entreprises est de 0,27% du PIB », a indiqué Yacine Laribi, chef de division incendie à la CCR, qui soutient que l’ignorance du « Risk Managment » et le manque des cabinets d’expertises est pour beaucoup dans cette tendance de sous- évaluer le patrimoine pour contracter l’assurance la « moins- disante » possible.

    Par Rabah Nadri

  • Relation unités de recherches – industrie : L’impossible alliance  !?

    Relation unités de recherches – industrie : L’impossible alliance  !?

    « Prototype développé à l’UDES cherche désespérément industriels pour faire un bon bout de chemin ensemble  » , cette annonce que l’on veut ironique résume parfaitement la relation unités de recherches –industrie.

    Entre ces deux « parties  » de l’économie nationale, par ailleurs très complémentaires, le dialogue de sourds s’est installé. Durablement.

    Pourtant ce n’est pas la volonté de trouver et de corriger l’erreur qui manque  ! De part et d’autre, d’ailleurs, si l’on se réfère à ce qui est en train de se faire au sein des unités de recherches et aux initiatives certes timides de quelques industriels qui regrettent que l’université ne joue pas le jeu.

    Il y a comme un maillon manquant même si une agence- l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique, par abréviation ANVREDE,-a été mise sur pied pour faire la jonction entre le monde de la recherche et celui de l’industrie.

    Il reste que les rares partenariats qui se font, le sont grâce à la ténacité des directeurs de recherches qui maintiennent mordicus que leurs produits sont «   viables, concurrentiels  » et à celle de quelques managers d’entités économiques qui croient et qui font confiance aux produits conçus et fabriqués localement.

    La meilleure des illustrations nous vient de ce partenariat qui lie l’UDES à Naftal, pour l’installation de chauffe-eaux solaires au niveau de la nouvelle station Naftal de Yellel dans la wilaya de Relizane ou encore l’alimentation en éclairage solaire des stations d’essence situées le long de l’autoroute Est-Ouest. Et l’unité que dirige Dr Nachida Kasbadji Merzouk met le coeur à l’ouvrage.

    Pour rappel, le chauffe-eau solaire algérien conçu à l’UDES et breveté par l’Institut national de la propriété intellectuelle (INAPI) a été très bien accueilli car répondant à tous les critères, entre autres ceux du rapport qualité/ prix. Si bien que le ministre de l’Energie et des Mines a pris option pour sa fabrication en vue d’équiper les installations de Sonatrach dans le sud du pays, pour le prototype de l’UDES au détriment de celui proposé par l’Entreprise nationale des grands travaux pétroliers (GTP).

    En mai dernier , les responsables de GTP avaient été instruits pour travailler avec l’UDES -dont l’équipe a déjà finalisé le processus d’industrialisation- et lancer la fabrication des chauffe-eaux solaires made in Algéria et ce, dans le cadre du programme national des énergies renouvelables 2012-2030. Et il se trouve que ce partenariat peine à démarrer.

    Le prototype cherche donc toujours un industriel. A L’UDES, on affirme être « ouverte à toute proposition émanant d’un industriel privé ou public pour l’industrialisation du chauffe-eau solaire  » ou tout autre prototype développé par l’UDES tel que le climatiseur solaire.

    Par Sarah Chabi

  • La sous-traitance automobile entre la Turquie et l’Algérie

    La sous-traitance automobile entre la Turquie et l’Algérie

    Mr Hasan Aslan, conseiller commercial à l’ambassade de Turquie à DZ-ENTREPRISE

    DZ-Entreprise :Pour commencer, comment se porte l’économie turque au jour d’aujourd’hui ?

    Mr Hasan Aslan :La Turquie est la 17e plus grande économie du monde (et la 6e en Europe) avec un PIB de 780 milliards de dollars. Malgré la crise économique mondiale, l’économie Turque a réussi à accroitre durant les années 2010 et 2011 avec un taux de croissance de 9,2 % et 8,5 % respectivement.
    De plus la croissance des exportations et importations de la Turquie continue avec presque le même rythme.

    DZ-Entreprise :Comment est perçu le marché algérien par les opérateurs économiques turcs ?

    Mr Hasan Aslan :L’Algérie est la 4e plus grande économie d’Afrique et de l’Union arabe. C’est-à-dire un pays économiquement très important aussi bien dans sa région que dans le monde entier en prenant en compte sa richesse naturelle avec une population jeune et qualifiée.
    Les hommes d’affaires Turc n’envisagent pas ce pays seulement en tant que marché d’exportation, mais aussi, comme une porte pour s’ouvrir aux autres pays du continent africain.
    Entre nos deux pays, il existe déjà un volume d’échanges de 5 milliards de dollars dont 3 milliards se composent d’exportations Algériennes alors que 2 milliards sont des exportations Turques. Il est temps, donc, de développer ces relations et augmenter ces chiffres au plus haut.

    DZ-Entreprise :La coopération algéro-turque dans le domaine de l’énergie a été au centre des récentes rencontres, tenues à Alger, entre chefs d’entreprises turcs et leurs homologues algériens. Parlez-nous de l’expérience turque dans le domaine de l’énergie et notamment les énergies renouvelables ?

    Mr Hasan Aslan :La Turquie est un pays importateur d’énergie. Il y a une importation des produits énergétique de 50 milliards de dollars par an. De ce fait les énergies renouvelables sont très importantes pour réduire la dépendance de notre pays dans le domaine énergétique.
    Dans ce secteur grâce au soutien de l’État turc, il y a une centaine de sociétés Turques productrices de systèmes solaire et éolien. Ces sociétés sont aussi exportatrices dans les pays du Moyen-Orient.
    Mais, je crois que dans le domaine de l’énergie l’Algérie a un potentiel dont la Turquie doit profiter.

    DZ-Entreprise :En dehors du secteur énergétique, quelles sont selon vous, les autres opportunités d’affaires qui existent en Algérie et qui retiennent l’attention des investisseurs turcs ?

    Mr Hasan Aslan :Concernant l’investissement, il y a beaucoup de domaines auxquels les sociétés Turques s’intéressent. Tel que le secteur de l’industrie (particulièrement le textile l’habillement, l’agroalimentaire, la sidérurgie et les produits des matériaux de construction), et des services, entre autres (les travaux publics, le logement et le tourisme).

    DZ-Entreprise :L’Algérie amorce une nouvelle politique industrielle où la sous-traitance industrielle et particulièrement automobile tient une place prépondérante. En tenant compte de l’expérience turque dans le domaine quelle pourrait être votre contribution dans ce créneau ?

    Mr Hasan Aslan :L’histoire de l’industrie automobile en Turquie s’étend sur plus d’un siècle. Mais du point de vue modernité, c’est surtout les années 1970 qu’il faut mentionner, années durant lesquelles les grandes marques du monde ont commencé leur production. A l’heure actuelle, la production automobile en Turquie a atteint 1,5 million et se classe au 17e rang dans le monde entier.
    Dans cette industrie, le secteur de la sous-traitance est très développé autour des grands producteurs.
    En précisant, ici, que ces sous-traitants sont aussi des exportateurs.
    Par conséquent, le développement des relations commerciales entre les sous-traitants du secteur automobile Turc avec leur homologues Algériens doit être une priorité pour les deux pays.

    DZ-Entreprise :Existe-t-il des entreprises turques qui pensent s’installer en Algérie?

    Mr Hasan Aslan :Il y a déjà un investissement Turc de un milliard de dollars en Algérie. Avec ce volume, la Turquie est un des plus importants investisseurs étrangers en Algérie.
    Dans cette même vision de l’économie, il existe également des sociétés Turques intéressées par le marché Algérien dans des différents secteurs.

    Propos recueillis par Yanis Koceyla

  • La coopération algéro-polonaise dans le secteur automobile

    La coopération algéro-polonaise dans le secteur automobile

    Mr Maciej Kowalski, chef du service de la promotion du commerce et des investissements à l’ambassade de Pologne, à DZ-ENTREPRISE

    DZ-Entreprise :Tout d’abord un mot sur l’état de santé de l’économie polonaise ?

    Mr Maciej Kowalski :La meilleure caractéristique de l’économie de la Pologne de ces derniers temps est la stabilité de la croissance.

    Au cours de la dernière décennie, la croissance annuelle moyenne était de 4,2%, alors que la croissance de l’économie européenne était quatre fois inférieure ! Ce résultat plaçait la Pologne à la troisième position parmi les pays de l’UE, il montre également l’importance croissante de l’économie polonaise dans la perspective macro.

    La Pologne a résisté aux problèmes extérieurs causés par la crise économique mondiale. En 2009, la Pologne a reçu le surnom d’ « île verte » suite à la croissance du Produit intérieur brut (1,6%), faisant l’exception dans toute l’Union où l’économie des autres pays était en baisse.

    Le succès de l’économie polonaise résulte du haut niveau de la demande intérieure, d’une structure vaste et diversifiée de l’exportation, ainsi que des conditions sécurisées de conduite des activités économiques.
    La Pologne est considérée comme un pays où le risque de survenance d’une crise financière est faible.

    Les produits polonais jouissent d’un grand succès sur les marchés étrangers grâce à son rapport qualité-prix très avantageux. Aussi l’exportation est-elle un élément vital de l’économie polonaise. En 2012, la valeur de l’exportation polonaise s’est élevée à 136,7 milliards d’euros, ce qui représentait 113,5% de la valeur de l’année précédente. La Pologne est le huitième exportateur dans l’Union européenne et le vingt-septième exportateur dans le monde.

    Les plus importants secteurs de l’exportation polonaise sont l’industrie électromécanique et chimique qui, ensemble, représentent plus de la moitié du volume total de l’exportation (55 % en 2011).

    Dans le cadre de ces secteurs, les entrepreneurs polonais exportent notamment les installations et appareils mécaniques et électriques (32,1 mrds d’euros), véhicules, aéronefs et navires (21,8 mrds d’euros), matières plastiques et produits de caoutchouc (9,6 mrds d’euros) ainsi que des produits de l’industrie chimique (9,3 mrds d’euros).

    DZ-Entreprise :Les entreprises polonaises activant dans le secteur des pièces automobiles ont manifesté leur intérêt à investir dans le marché algérien. Que peut faire faire valoir la Pologne dans ce domaine ?

    Mr Maciej Kowalski :À présent, le secteur automobile (construction des automobiles, production des pièces détachées et des accessoires) est le deuxième secteur industriel le plus important dans l’économie polonaise (le premier est le secteur alimentaire).

    En Pologne, l’industrie automobile repose sur deux principaux segments : la construction des véhicules (notamment les camionnettes, camions et autocars) et la production des pièces détachées (avec le rôle essentiel de moteurs).
    Outre la production, le rôle important revient aux échanges commerciaux en matière d’automobiles ainsi que le secteur tertiaire relatif à l’industrie automobile.

    L’industrie automobile polonaise satisfait aux standards internationaux, ses produits sont compétitifs et répondent aux attentes autant en matière de qualité de production que des prix.
    Outre les entreprises nationales, sur le territoire de Pologne plusieurs constructeurs automobiles renommés, européens et internationaux, ont également investi dans différents segments du marché automobile , notamment Volvo, Opel, Fiat, Volkswagen, MAN (construction et montage des véhicules), Toyota, Volkswagen Motor Polska, Fiat Powertrain, Isuzu Motors (fabrication des unités d’entraînement) et beaucoup d’autres spécialisées dans la fabrication : des dispositifs de direction, des systèmes d’éclairage, des systèmes de refroidissement, des carrosseries, des constructions de châssis, des pneumatiques… On pourrait continuer longtemps.

    En 2011, la valeur totale de la production automobile vendue s’est élevée à 26 mrds d’euros. Ainsi, l’industrie automobile a généré près de 10 % de la valeur de production de l’industrie globale polonaise. Cette forte position de l’industrie automobile dans l’économie polonaise est la conséquence d’un développement raisonnable et stable de la branche en Pologne durant les dernières années.

    Le champ de la future coopération algéro-polonaise dans le secteur automobile est vaste. Maintenant, c’est aux entrepreneurs des deux pays de concrétiser les discussions et contribuer au lancement d’un projet intéressant pour les deux parties.

    DZ-Entreprise :Il est question pour les entreprises polonaises de mettre un terme aux intermédiaires. Jusqu’ici, les pièces fabriquées en Pologne et en vente en Algérie proviennent d’intermédiaires des pays occidentaux.
    Comment allez-vous vous y prendre ?

    Mr Maciej Kowalski :Le problème des intermédiaires se pose de temps en temps et il ne concerne pas uniquement le secteur automobile.

    Un certain nombre de produits polonais entre sur le marché algérien par le biais des opérateurs des pays étrangers autres que la Pologne.

    Il y a plusieurs facteurs que les importateurs algériens prennent en considération : une meilleure connaissance des pays occidentaux, la distance géographique, la communication en français…

    D’autre part, les Polonais semblent connaître mieux le marché européen et préfèrent coopérer avec des sociétés de l’UE en évitant tout le risque lié à la recherche d’un nouveau partenaire en dehors de l’Europe.

    Il va de soi que l’élimination des intermédiaires va contribuer à la baisse de prix de certains produits disponibles sur le marché algérien.
    C’est un travail pour nous tous, y compris le service commercial de l’ambassade de Pologne dont je suis le représentant.
    Nous consacrons beaucoup de notre temps pour promouvoir les relations directes entre les entrepreneurs algériens et polonais.

    Nous répondons régulièrement aux demandes de contact, nous participons aux salons professionnels organisés en Algérie. Nous mettons également à la disposition des hommes d’affaires algériens et polonais notre site web (www.alger.trade.gov.pl) et le trimestriel bulletin d’information dans lequel nous publions les offres de coopération et les actualités du marché polonais et algérien…

    Nous constatons avec un grand plaisir que ce travail donne des résultats positifs. En six ans nous avons réussi à quadrupler le chiffre d’affaires entre l’Algérie et la Pologne pour atteindre en 2012 le niveau de 430 millions USD.
    Mais il reste encore beaucoup de choses à faire…

    DZ-Entreprise :Le gouvernement algérien a conclu un partenariat industriel avec le constructeur français Renault pour la réalisation d’une usine de montage de véhicules à l’ouest du pays (à Oued Tlélat dans la région d’Oran). Avez-vous abordé un projet de partenariat dans cette usine avec les autorités algériennes ?

    Mr Maciej Kowalski :Tout d’abord nous félicitons les autorités algériennes d’avoir conclu cet accord pour la réalisation de l’usine de montage et nous sommes persuadés que ce projet va contribuer au développement du secteur automobile en Algérie – ce qui a eu lieu notamment en Pologne grâce à la coopération avec plusieurs constructeurs automobiles internationaux.

    Il n’est pas étonnant que beaucoup d’operateurs algériens et étrangers veuillent participer à ce projet. En ce qui concerne les fabricants polonais, ils sont prêts à travailler en Algérie, mais pas uniquement dans le cadre de l’usine de montage de véhicules Renault.

    Nous n’avons pas encore eu l’occasion de parler des investissements polonais dans la recherche et le développement alors que les fabricants polonais des pièces détachées investissent dans la recherche et développement (R&D) 600 mln d’euros par an ! Il faut bien souligner qu’il s’agit des investissements dans l’innovation et les technologies modernes.
    De nombreux centres de recherche et de développement visent à l’amélioration de la qualité des produits, l’optimisation de la production, la recherche des produits innovants ainsi que de nouvelles solutions technologiques.
    Par conséquent, les produits automobiles polonais répondent aux standards, ils sont aussi pleinement compétitifs aux marchés internationaux.

    Pourquoi ne pas profiter de nos expériences dans ce domaine et transférer notre savoir- faire en Algérie ? A mon avis, il ne faut pas être trop concentré sur le projet de l’usine Renault ; mis à part ce projet historique, il y a beaucoup d’autres possibilités de coopération dans le secteur automobile.

    DZ-Entreprise :Parlez-nous de l’association des producteurs polonais de pièces automobiles ?

    Mr Maciej Kowalski :Comme je viens de le présenter, le secteur automobile en Pologne est bien développé et très diversifié.
    Nous avons un nombre important de sociétés polonaises agissant dans plusieurs branches du secteur.
    Les opérateurs polonais l’ont trouvé utile pour se regrouper en créant des associations afin défendre ainsi leurs intérêts et promouvoir en même temps la qualité des produits polonais sur les marchés internationaux.
    En fait, nous avons plusieurs associations dans le secteur automobile. L’association des producteurs polonais de pièces automobiles (SPCM – www.spcm.pl) que vous avez mentionnée est un exemple de groupement qui a été établi en vue de renforcer le potentiel du secteur automobile en Pologne.
    Les concurrents ont décidé d’agir ensemble pour être plus visibles à l’égard des autorités polonaises. En agissant en tant que groupement, les producteurs ont le droit de soumettre aux autorités les propositions législatives afin de contribuer au développement de ce secteur en Pologne.
    Les représentants de l’association sont très actifs sur les marchés internationaux et profitent de chaque occasion pour promouvoir ses membres à l’étranger.
    Un exemple ? La vice-présidente de l’association, Madame Karolina Dmowska, était présente dernièrement au Salon Equip-Auto (du 4 au 7 mars 2013) sur le stand de l’ambassade de Pologne. Elle a également participé au séminaire organisé en marge de ce salon en présentant les expériences et les offres des compagnies polonaises dans le secteur automobile.
    L’association SPCM peut servir comme un premier contact pour les hommes d’affaires algériens intéressés par la coopération avec des partenaires polonais.

    DZ-Entreprise :Le gouvernement polonais a initié, durant l’année 2013, le Programme de promotion et de rapprochement entre la Pologne et Algérie qui s’étale sur trois années.
    Quelle est la finalité à travers ce programme ?

    Mr Maciej Kowalski :Au fil des quelques dernières années, l’Algérie est devenue le plus important pays pour la Pologne au Maghreb et l’un des plus importants dans toute l’Afrique.

    L’importance de l’Algérie a été confirmée, effectivement, au niveau du ministère de l’Economie polonais par la décision de lancer un programme de promotion et de rapprochement sur une période de trois ans.

    Le programme est une suite de manifestations. C’est-à-dire qui’ il y aura des foires, des conférences, des missions d’hommes d’affaires, des campagnes publicitaires dans les médias, etc.
    Nous estimons que malgré l’évolution importante de nos échanges bilatéraux enregistrée récemment entre nos pays, le potentiel de la coopération algéro-polonaise est toujours très loin d’être épuisé.

    Nous avons parlé des intermédiaires étrangers qui fournissent les produits polonais sur le marché algérien. C’est aussi dans ce contexte que les autorités polonaises ont lancé un programme spécial pour l’Algérie : pour promouvoir la Pologne en Algérie, mais aussi pour faire connaitre l’Algérie en Pologne.

    En réalisant ce programme, nous allons toucher plusieurs secteurs d’activités : secteur automobile (avec notre participation au salon Equip-Auto), agroalimentaire (salon Djazagro et Sipsa), bâtiment et travaux publics (salons Batimatec et SITP), énergies renouvelables (Salon ERA à Oran) et médical (salon SIMEM à Oran).